Points de presse de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur les relations bilatérales entre la France et le Gabon, l'appui de la France à la médiation africaine dans les crises régionales, Libreville le 28 juillet 2003.

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Circonstance : Tournée en Afrique de Dominique de Villepin du 28 au 30 juillet 2003 : le 28 au Gabon, le 29 en République du Congo et le 30 en Centrafrique

Texte intégral

(Point de presse à l'aéroport à Libreville, le 28 juillet 2003) :
Q - Sur la visite du ministre ?
R - Nous nous réjouissons que les choses rentrent dans l'ordre, nous aborderons la situation des Grands lacs, la situation de la Côte d'Ivoire, l'ensemble des questions africaines qui nous sont chères.
Q - Vous arrivez ici à la veille d'une réforme, une révision de la constitution, c'est tout à fait un hasard ?
R - Ecoutez il n'y a véritablement aucun lien, c'est la responsabilité bien évidemment des autorités gabonaises.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juillet 2003)
(Point de presse à l'issue de l'entretien avec le président Omar Bongo à Libreville, le 28 juillet 2003) :
Q - (A propos des sujets abordés au cours de l'entretien avec le président Bongo)
R - Nous avons d'abord évoqué les relations bilatérales entre la France et le Gabon qui sont excellentes, les relations politiques, les relations économiques, commerciales, l'ensemble des domaines de coopération. C'est une "coopération type", vivante, car vous le savez entre les relations les deux chefs d'Etats sont des relations très anciennes, des relations de confiance, d'estime, d'amitié. Et puis nous avons évoqué la situation régionale, la situation de l'Afrique centrale ainsi qu'évidemment la situation de Sao Tomé - et - Principe, de la République centrafricaine où nous devons nous rendre demain et où nous souhaitons contribuer activement au redressement du pays et travailler dans le sens de la transition politique qui s'organise. Je crois qu'il y a de bonnes nouvelles de ce côté-là et il est essentiel que nous ayons le soutien de l'ensemble des pays de la région. Eh bien la France apporte sa contribution en espérant que la grande famille africaine, l'Union africaine, pourra très rapidement retrouver en son sein la Centrafrique.
Puis nous avons évoqué les autres grandes crises africaines, la situation des Grands lacs ; nous avons noté bien sûr l'évolution très positive de la Côte d'Ivoire. Je crois qu'il y a là beaucoup d'éléments qui nous permettent d'espérer en Afrique et vous savez qu'il est toujours important pour un ministre français de recueillir l'expérience et la sagesse du président Bongo.
Q - Oui, Monsieur le Ministre, dans quel esprit placez-vous cette tournée en Afrique ?
R - Notre souci est de tout faire pour contribuer avec nos amis africains - vous savez que l'appui à la médiation africaine est un élément très fort de la politique française - donc de faire tout ce qui peut être possible pour appuyer les situations de sortie de crise. Nous le voyons avec efficacité à Sao Tomé-et-Principe, nous nous réjouissons que la crise soit derrière nous, que la sagesse africaine ait permis de régler les choses ; nous sommes en train d'avancer aussi en Centrafrique et bien évidemment, il faut continuer partout où il y a des difficultés. Je crois que l'unité de l'Afrique, le soutien des gouvernements voisins et des gouvernements amis est un élément essentiel. La France est là non pas pour se substituer aux pays africains, elle est là pour les accompagner, pour appuyer leurs efforts ; c'est vrai dans le domaine politique et dans le domaine économique. Vous savez que pour nous l'Afrique est un grand continent, les peuples africains sont des peuples amis, et ils se trouvent donc au centre de notre préoccupation. Je me suis beaucoup rendu en Afrique au cours des derniers mois, c'est la troisième fois en un an que je viens au Gabon, c'est vous dire toute l'importance qu'ont ces relations pour nous.
Q - Monsieur le Ministre, pourquoi est-ce que la France n'a pas été plus présente dans la médiation à Sao Tomé-et-Principe ?
R - Nous avons appuyé les efforts de l'ensemble des pays de la région et nous savions que cette médiation était en de bonnes mains. Et l'histoire récente le montre, cette crise est maintenant derrière nous, les choses se normalisent et nous nous réjouissons de ce que les pays africains aient pu eux-mêmes très rapidement dénouer les choses.
Q - Et en Centrafrique, quel sera exactement l'objet de votre visite ? C'est une reconnaissance un peu plus poussée encore du nouveau régime et puis vous préparez une visite du président Bozizé en France ?
R - C'est l'engagement de la France à accompagner le nouveau gouvernement centrafricain, les autorités centrafricaines. Il y a eu des difficultés depuis de très nombreuses années en Centrafrique et il est temps que nous puissions tourner la page. Il faut donc créer les conditions économiques et je me réjouis de voir le travail qui est fait aujourd'hui, politiques, les conditions de sécurité. Nous connaissons la mobilisation de la CEMAC, vous connaissez celle de la France en Centrafrique pour faire en sorte pour le peuple centrafricain que les choses puissent enfin se normaliser. Nous voulons donc appuyer ces efforts, c'est véritablement la vocation de la France, c'est donc tout le sens de la visite demain.
Q - Vous avez dit que vous alliez parler des Grands lacs et en Ituri, la France est présente à Bunia très activement par son armée, mais cela n'empêche pas les massacres tout autour, alors est-ce la France n'a pas vu juste finalement ?
R - Vous savez, ce sont des situations extrêmement difficiles. La France est là pour assumer sa responsabilité à la demande du Secrétaire général des Nations unies avec des forces qui sont limitées et qui ne sont pas toujours à la mesure de ces situations parfois dramatiques. Ce que je peux vous dire c'est que notre mobilisation, avec tous les pays qui accompagnent la force en Ituri - vous savez que les pays européens sont nombreux à y participer - marque bien l'engagement de la France d'assumer tout son rôle et toutes ses responsabilités dans cette région. Je me réjouis que très vite les forces de la MONUC, l'envoi de nouvelles forces des Nations unies, puisse permettre une fois de plus de prendre des nouvelles responsabilités dans cette région.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juillet 2003)