Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Que vous dire que vous ne sachiez déjà sur l'euro ? La presse, et en particulier les journaux qui organisent cette manifestation, ne cesse depuis des semaines de publier dossier sur dossier. Je ne prétends pas ajouter à l'information déjà largement diffusée. Il est peut être plus utile que j'essaie de remettre en perspective l'action du Gouvernement.
L'euro est maintenant une réalité.
Preuve concrète de l'existence de l'euro, la frappe des premières pièces en euro a commencé lundi dernier à Pessac.
Il y a un an, il y avait encore des doutes (l'euro se fera-t-il ?) et des débats (3,0 % ; " pays du Club Med " ; " le respect des critères plutôt que le respect du calendrier "...).
Ces débats nous apparaissent aujourd'hui comme un lointain souvenir. Nous avons réussi le passage à l'euro, dans les conditions qui nous paraissent propices à son succès. L'euro est maintenant réalité. De quelle réalité s'agit-il ?
*les Chefs d'État et de Gouvernement ont retenu 11 pays pour passer à l'euro le 3 mai. C'est l'euro large. Cette zone euro, à quoi ressemble-t-elle ? Pour suivre ses évolutions, vous pourrez vous concentrer sur son " noyau dur ", l'UEM à 3 (RFA, France, Italie) qui représente environ 75 % du PIB total de la zone, ou l'UEM à 5 (avec l'Espagne et les Pays-Bas) qui représente 90 % du PIB total. La France, avec 22 % du PIB, est la deuxième puissance économique de la zone euro. Il est clair que du fait de ce poids, nous aurons un rôle essentiel à jouer dans la coordination des politiques économiques et la BCE devra notamment tenir compte de la situation française dans ses décisions.
*les dirigeants de la BCE ont été choisis. Un aspect méconnu du compromis sur la présidence est qu'il assure la stabilité pour 12 ans. Avec l'équipe de 6 membres retenue pour le Directoire, dont la qualité est indéniable et vient d'ailleurs d'être saluée par le Parlement Européen, personne ne peut douter de la crédibilité de la BCE et de son attachement à la stabilité des prix ;
*le cadre institutionnel de la coordination des politiques économiques a été mis en place en décembre à Luxembourg avec la création du " Conseil de l'euro-11 " qui tiendra sa première réunion le 4 juin. Qu'y ferons-nous ? Nous aurons dès les prochains mois à porter un diagnostic commun sur la situation conjoncturelle de la zone, à bâtir des hypothèses de travail communes pour la construction des budgets 1999, à coordonner nos efforts afin que ceux qui connaissent une croissance forte évitent le risque de surchauffe. Nous dialoguerons, dans le respect de l'indépendance de chacun, avec la BCE Nous étudierons les réformes structurelles dont la zone euro a besoin.
Nous aurons à regarder ensemble les évolutions monétaires internationales et la manière dont la zone euro y répond.
Ce pôle économique de l'UEM va se construire et s'affirmer progressivement au fil des mois. Il y a un certain paradoxe à ce que cette coordination s'instaure alors que nous semblons en avoir peu besoin : la croissance accélère, le taux de change de l'euro n'est aujourd'hui pas un souci, l'orientation des politiques budgétaires est partout à la réduction des déficits. Cependant, nous savons qu'à terme nous aurons besoin d'une coordination étroite, tout particulièrement quand les vents seront moins favorables. En commençant à mieux nous connaître dès aujourd'hui, nous construisons solidement l'outil dont nous aurons alors besoin.
Qu'apportera l'euro à nos entreprises ?
Nous ressentons déjà les effets de l'arrivée de l'euro :
*une protection contre le risque de change. Pendant la crise asiatique, les devises du SME n'ont pratiquement pas bougé entre elles (ce qui n'avait pas été le cas pendant la crise mexicaine de 1994-1995). C'est l'effet de la proximité de l'arrivée de l'euro ;
*des taux d'intérêt faibles. Nos taux d'intérêt (5 % à 10 ans) sont à un niveau historiquement faible ce qui favorise l'investissement (+ 10 % dans l'industrie en 1998 selon les chefs d'entreprise interrogés par l'Insee). C'est l'effet de la crédibilité de l'euro ;
*une dynamisation des échanges entre pays de la zone euro. La France, 4ème exportateur mondial de biens et services, qui réalise la moitié de son commerce extérieur avec les 10 autres pays de la future zone euro en bénéficiera. Notre excédent commercial sur les 10 pays concernés a été de + 40 MdF en 1997 avec en un an une progression de nos exportations dans ces pays de plus de 9 %.
Ces effets bénéfiques accéléreront la reprise de la croissance en France, qui devrait passer de + 2,3 % en 1997 à au moins + 3 % en 1998 et + 2,8 % en 1999. Ce retour de la croissance économique se traduira par des créations d'emplois massives permettant une décrue du taux de chômage : de 12,6 % en juin 1997 il devrait passer à 11,8 % à la mi-1998 selon l'Insee. L'objectif que je poursuis est un retour fin 1998 sous le niveau de mai 1995, et fin 1999 sous le niveau de mars 1993. Ce retour de la croissance facilite également la nécessaire réduction des déficits publics qui seront contenus à 3 % en 1998 et 2,3 % en 1999.
L'arrivée de l'euro signifie aussi le retour de l'Europe sur la scène internationale. L'euro sera l'égal du dollar, la zone euro ayant approximativement le même poids que l'économie américaine (un tiers du PIB de l'OCDE ; 20 % des échanges mondiaux). A bien des égards, l'euro sera ainsi une reconquête de souveraineté, l'affirmation concrète d'une identité européenne, soucieuse de défendre ses valeurs et son modèle social.
Bien sûr, il demeure des obstacles à l'intégration européenne. Nous avons supprimé le voile monétaire. Restent encore les disparités fiscales. Je considère que c'est le grand chantier auquel l'Europe doit maintenant s'attaquer. Un premier pas a été fait en décembre lorsqu'un Code de bonne conduite à été décidé à 15 pour lutter contre les pratiques déloyales en matière de fiscalité des entreprises. Un groupe de mise en oeuvre de ce Code a été mis en place. J'estime qu'il faut aller plus loin, par l'adoption de directives juridiquement contraignantes, sur l'impôt sur les sociétés comme sur la fiscalité de l'épargne .
L'euro signifie également plus de transparence, donc de concurrence dans l'espace intégré de 300 Ms d'individus qui se crée. Cette concurrence, nous n'avons pas à la redouter. Les résultats de notre commerce extérieur prouvent que notre compétitivité est solide. Pour autant, c'est évidemment un aspect que chaque entreprise doit intégrer dès aujourd'hui. Le passage à l'euro n'est pas qu'une question d'informatique. Fonction par fonction, département par département, chaque entreprise doit songer aux conséquences pour elle de l'arrivée de l'euro : quelle gamme de prix, quelle politique commerciale dans ce nouveau contexte ?
Il n'existe pas de réponse universelle.
Les États vont eux aussi être davantage mis en concurrence au sein de la zone euro. Les politiques économiques vont pouvoir être plus facilement comparées.
Devant vous, je prends aujourd'hui pour ce qui concerne l'Etat 3 engagements :
*faire baisser le ratio dette/PIB dès l'an 2000. Il faut casser la spirale de l'endettement de l'Etat. Il en va de notre liberté future ;
*la baisse des prélèvements obligatoires. Elle commence en 1998. Elle devra se poursuivre sur la législature ;
*la compétitivité de nos grands services publics, qui doivent être des atouts pour notre pays dans la zone euro. L'exemple de l'installation en France plutôt qu'ailleurs d'entreprises de haute technologie (IBM en région parisienne par exemple) montre bien que les décisions d'investissement dépendent aussi de la qualité des prestations offertes par les services publics en échanges des impôts payés.
Pour ce qui est de votre ressort, chaque entreprise doit mener sa propre analyse. Il y a pourtant un message commun que je souhaite dire aujourd'hui : ceux qui bénéficieront le plus de l'euro sont ceux qui s'y seront préparés longtemps à l'avance. Dans cet effort de préparation et de réflexion, le Gouvernement prend les dispositions qui relèvent de sa responsabilité.
Nous avons décidé d'avancer dans deux directions :
*les entreprises bénéficieront d'une option tout euro dès janvier 1999 (paiement des impôts, taxes et cotisations sociales, déclarations fiscales, tenue de comptabilité...). Nous sommes en avance sur nos grands partenaires européens. C'est l'administration qui s'adaptera aux souhaits des entreprises, qui basculeront à leur rythme. Tous les textes législatifs nécessaires, contenus dans le DDOEF, seront votés définitivement d'ici juin ;
*mobiliser les PME : les PME sont moins avancées dans leur préparation et il fallait donner une impulsion. C'est le but de la charte de préparation des PME à l'euro, signée avec plus d'une vingtaine de partenaires des PME. Il y a maintenant 3 000 correspondants au niveau local désignés pour leur répondre.
En conclusion, je voudrais vous dire trois messages :
L'euro est une chance pour notre pays. Ce n'est pas une simple coïncidence si la croissance accélère dans la zone euro (+ 3 % en 1998 ; + 3,2 % en 1999 selon la Commission) au moment du passage à l'euro.
Le Gouvernement a mis en place un cadre très allant pour que les entreprises puissent passer le plus facilement possible à l'euro. A vous de saisir cette opportunité.
Le succès du passage à l'euro repose sur une mobilisation collective. Que chacun se sente investi de cette mission.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 1 août 2002)
Que vous dire que vous ne sachiez déjà sur l'euro ? La presse, et en particulier les journaux qui organisent cette manifestation, ne cesse depuis des semaines de publier dossier sur dossier. Je ne prétends pas ajouter à l'information déjà largement diffusée. Il est peut être plus utile que j'essaie de remettre en perspective l'action du Gouvernement.
L'euro est maintenant une réalité.
Preuve concrète de l'existence de l'euro, la frappe des premières pièces en euro a commencé lundi dernier à Pessac.
Il y a un an, il y avait encore des doutes (l'euro se fera-t-il ?) et des débats (3,0 % ; " pays du Club Med " ; " le respect des critères plutôt que le respect du calendrier "...).
Ces débats nous apparaissent aujourd'hui comme un lointain souvenir. Nous avons réussi le passage à l'euro, dans les conditions qui nous paraissent propices à son succès. L'euro est maintenant réalité. De quelle réalité s'agit-il ?
*les Chefs d'État et de Gouvernement ont retenu 11 pays pour passer à l'euro le 3 mai. C'est l'euro large. Cette zone euro, à quoi ressemble-t-elle ? Pour suivre ses évolutions, vous pourrez vous concentrer sur son " noyau dur ", l'UEM à 3 (RFA, France, Italie) qui représente environ 75 % du PIB total de la zone, ou l'UEM à 5 (avec l'Espagne et les Pays-Bas) qui représente 90 % du PIB total. La France, avec 22 % du PIB, est la deuxième puissance économique de la zone euro. Il est clair que du fait de ce poids, nous aurons un rôle essentiel à jouer dans la coordination des politiques économiques et la BCE devra notamment tenir compte de la situation française dans ses décisions.
*les dirigeants de la BCE ont été choisis. Un aspect méconnu du compromis sur la présidence est qu'il assure la stabilité pour 12 ans. Avec l'équipe de 6 membres retenue pour le Directoire, dont la qualité est indéniable et vient d'ailleurs d'être saluée par le Parlement Européen, personne ne peut douter de la crédibilité de la BCE et de son attachement à la stabilité des prix ;
*le cadre institutionnel de la coordination des politiques économiques a été mis en place en décembre à Luxembourg avec la création du " Conseil de l'euro-11 " qui tiendra sa première réunion le 4 juin. Qu'y ferons-nous ? Nous aurons dès les prochains mois à porter un diagnostic commun sur la situation conjoncturelle de la zone, à bâtir des hypothèses de travail communes pour la construction des budgets 1999, à coordonner nos efforts afin que ceux qui connaissent une croissance forte évitent le risque de surchauffe. Nous dialoguerons, dans le respect de l'indépendance de chacun, avec la BCE Nous étudierons les réformes structurelles dont la zone euro a besoin.
Nous aurons à regarder ensemble les évolutions monétaires internationales et la manière dont la zone euro y répond.
Ce pôle économique de l'UEM va se construire et s'affirmer progressivement au fil des mois. Il y a un certain paradoxe à ce que cette coordination s'instaure alors que nous semblons en avoir peu besoin : la croissance accélère, le taux de change de l'euro n'est aujourd'hui pas un souci, l'orientation des politiques budgétaires est partout à la réduction des déficits. Cependant, nous savons qu'à terme nous aurons besoin d'une coordination étroite, tout particulièrement quand les vents seront moins favorables. En commençant à mieux nous connaître dès aujourd'hui, nous construisons solidement l'outil dont nous aurons alors besoin.
Qu'apportera l'euro à nos entreprises ?
Nous ressentons déjà les effets de l'arrivée de l'euro :
*une protection contre le risque de change. Pendant la crise asiatique, les devises du SME n'ont pratiquement pas bougé entre elles (ce qui n'avait pas été le cas pendant la crise mexicaine de 1994-1995). C'est l'effet de la proximité de l'arrivée de l'euro ;
*des taux d'intérêt faibles. Nos taux d'intérêt (5 % à 10 ans) sont à un niveau historiquement faible ce qui favorise l'investissement (+ 10 % dans l'industrie en 1998 selon les chefs d'entreprise interrogés par l'Insee). C'est l'effet de la crédibilité de l'euro ;
*une dynamisation des échanges entre pays de la zone euro. La France, 4ème exportateur mondial de biens et services, qui réalise la moitié de son commerce extérieur avec les 10 autres pays de la future zone euro en bénéficiera. Notre excédent commercial sur les 10 pays concernés a été de + 40 MdF en 1997 avec en un an une progression de nos exportations dans ces pays de plus de 9 %.
Ces effets bénéfiques accéléreront la reprise de la croissance en France, qui devrait passer de + 2,3 % en 1997 à au moins + 3 % en 1998 et + 2,8 % en 1999. Ce retour de la croissance économique se traduira par des créations d'emplois massives permettant une décrue du taux de chômage : de 12,6 % en juin 1997 il devrait passer à 11,8 % à la mi-1998 selon l'Insee. L'objectif que je poursuis est un retour fin 1998 sous le niveau de mai 1995, et fin 1999 sous le niveau de mars 1993. Ce retour de la croissance facilite également la nécessaire réduction des déficits publics qui seront contenus à 3 % en 1998 et 2,3 % en 1999.
L'arrivée de l'euro signifie aussi le retour de l'Europe sur la scène internationale. L'euro sera l'égal du dollar, la zone euro ayant approximativement le même poids que l'économie américaine (un tiers du PIB de l'OCDE ; 20 % des échanges mondiaux). A bien des égards, l'euro sera ainsi une reconquête de souveraineté, l'affirmation concrète d'une identité européenne, soucieuse de défendre ses valeurs et son modèle social.
Bien sûr, il demeure des obstacles à l'intégration européenne. Nous avons supprimé le voile monétaire. Restent encore les disparités fiscales. Je considère que c'est le grand chantier auquel l'Europe doit maintenant s'attaquer. Un premier pas a été fait en décembre lorsqu'un Code de bonne conduite à été décidé à 15 pour lutter contre les pratiques déloyales en matière de fiscalité des entreprises. Un groupe de mise en oeuvre de ce Code a été mis en place. J'estime qu'il faut aller plus loin, par l'adoption de directives juridiquement contraignantes, sur l'impôt sur les sociétés comme sur la fiscalité de l'épargne .
L'euro signifie également plus de transparence, donc de concurrence dans l'espace intégré de 300 Ms d'individus qui se crée. Cette concurrence, nous n'avons pas à la redouter. Les résultats de notre commerce extérieur prouvent que notre compétitivité est solide. Pour autant, c'est évidemment un aspect que chaque entreprise doit intégrer dès aujourd'hui. Le passage à l'euro n'est pas qu'une question d'informatique. Fonction par fonction, département par département, chaque entreprise doit songer aux conséquences pour elle de l'arrivée de l'euro : quelle gamme de prix, quelle politique commerciale dans ce nouveau contexte ?
Il n'existe pas de réponse universelle.
Les États vont eux aussi être davantage mis en concurrence au sein de la zone euro. Les politiques économiques vont pouvoir être plus facilement comparées.
Devant vous, je prends aujourd'hui pour ce qui concerne l'Etat 3 engagements :
*faire baisser le ratio dette/PIB dès l'an 2000. Il faut casser la spirale de l'endettement de l'Etat. Il en va de notre liberté future ;
*la baisse des prélèvements obligatoires. Elle commence en 1998. Elle devra se poursuivre sur la législature ;
*la compétitivité de nos grands services publics, qui doivent être des atouts pour notre pays dans la zone euro. L'exemple de l'installation en France plutôt qu'ailleurs d'entreprises de haute technologie (IBM en région parisienne par exemple) montre bien que les décisions d'investissement dépendent aussi de la qualité des prestations offertes par les services publics en échanges des impôts payés.
Pour ce qui est de votre ressort, chaque entreprise doit mener sa propre analyse. Il y a pourtant un message commun que je souhaite dire aujourd'hui : ceux qui bénéficieront le plus de l'euro sont ceux qui s'y seront préparés longtemps à l'avance. Dans cet effort de préparation et de réflexion, le Gouvernement prend les dispositions qui relèvent de sa responsabilité.
Nous avons décidé d'avancer dans deux directions :
*les entreprises bénéficieront d'une option tout euro dès janvier 1999 (paiement des impôts, taxes et cotisations sociales, déclarations fiscales, tenue de comptabilité...). Nous sommes en avance sur nos grands partenaires européens. C'est l'administration qui s'adaptera aux souhaits des entreprises, qui basculeront à leur rythme. Tous les textes législatifs nécessaires, contenus dans le DDOEF, seront votés définitivement d'ici juin ;
*mobiliser les PME : les PME sont moins avancées dans leur préparation et il fallait donner une impulsion. C'est le but de la charte de préparation des PME à l'euro, signée avec plus d'une vingtaine de partenaires des PME. Il y a maintenant 3 000 correspondants au niveau local désignés pour leur répondre.
En conclusion, je voudrais vous dire trois messages :
L'euro est une chance pour notre pays. Ce n'est pas une simple coïncidence si la croissance accélère dans la zone euro (+ 3 % en 1998 ; + 3,2 % en 1999 selon la Commission) au moment du passage à l'euro.
Le Gouvernement a mis en place un cadre très allant pour que les entreprises puissent passer le plus facilement possible à l'euro. A vous de saisir cette opportunité.
Le succès du passage à l'euro repose sur une mobilisation collective. Que chacun se sente investi de cette mission.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 1 août 2002)