Texte intégral
Bonsoir, je suis heureux de vous rencontrer ce soir après une journée bien remplie. Je remercie les uns et les autres d'être présents au compte- rendu de cette première journée de voyage. Je ne regrette pas d'avoir tenu parole, en venant aujourd'hui à Pékin. Vous le savez, les rencontres entre l'exécutif français, Président et Premier ministre, et l'exécutif chinois, sont intégrés à un partenariat global. Chaque année, une visite alternée dans l'un des deux pays a lieu. J'ai accueilli, moi-même, le prédécesseur du Premier ministre actuel à Paris. Et donc je devais me rendre pour le partenariat global avec les membres du gouvernement qui sont ici présents : Renaud Muselier, Dominique Bussereau et François Loos, ainsi que plusieurs parlementaires qui assument des responsabilités dans les relations franco-chinoises, et des chefs d'entreprises qui sont engagés dans des partenariats opérationnels avec les acteurs économiques de Chine. Nous avons réduit la délégation de manière à limiter, je dirais au devoir, ceux qui ont fait ce déplacement, ce qui explique la forme réduite de notre délégation. Mais ce qui ne nous a pas empêchés d'avoir un haut niveau d'activité aujourd'hui et des résultats intéressants dont je voudrais vous faire part.
D'abord, en ce qui concerne le SRAS (la pneumonie atypique), je voudrais vous dire que j'ai vu des autorités chinoises particulièrement mobilisées. On sent le très haut niveau de préoccupation chez chacun des dirigeants, aussi bien ceux de la ville, que du gouvernement. Le Président lui-même a consacré une grande part de l'entretien que j'ai eu avec lui sur ce sujet. On sent qu'un effort important est engagé depuis quelques jours pour la transparence, quant à la recherche et des efforts de coopération importants avec l'OMS. Vous savez que sur ces sujets, la France est engagée, puisqu'un expert est arrivé hier et nous envisageons d'autres coopérations avec l'OMS auprès des autorités chinoises. L'inquiétude est grande parce que notamment cette épidémie conduit à des décisions qui désorganisent le système de santé. On sent la population préoccupée par cette désorganisation, qui est accompagnée d'un grand nombre de phénomènes de rumeurs. Il est important de traiter ces sujets avec sang-froid. Je suis particulièrement heureux d'avoir l'occasion demain de pouvoir parler avec la communauté française, ici à Pékin. Je crois qu'il est important qu'on les entende et que l'on puisse leur montrer la détermination du gouvernement, notamment en ce qui concerne ce que l'on entend ici ou là, sur certaines attitudes en France vis-à-vis de nos ressortissants qui sont dans cette région du monde ou qui rentrent en Europe. Nous devons lutter contre toutes les formes d'ostracisme. Je suis heureux de pouvoir demain exprimer à nos compatriotes, un message de solidarité et d'extrême attention sur ce sujet et d'être parmi eux dans cette difficulté.
Sur ce sujet, j'ai ressenti une forte mobilisation des autorités chinoises et une grande inquiétude chez tous mes interlocuteurs. Sur le plan politique, après plusieurs entretiens et notamment un entretien approfondi avec le Premier ministre et avec le Président, nous avons à nouveau pu constater combien les visions entre la France et la Chine sur l'organisation multipolaire du monde étaient voisines. Nous avons les mêmes analyses en ce qui concerne cette organisation multipolaire de notre planète. C'est, un élément très important nous conduit à renforcer nos partenariats sur ces sujets et notamment à souhaiter que le président chinois puisse participer, le 1er juin, à la réunion du G8 qu'organisera le président Chirac à Evian. La réponse a été largement positive, pour peu que la situation intérieure, évidemment, puisse le permettre. Mais, notamment sur les dossiers Nord-Sud qui sont au cur du débat du G8, il est évident que la Chine souhaite participer à ces débats et prendre toute sa place sur la scène internationale. Nous avons, sur ces sujets notamment, développé un certain nombre d'analyses. Sur la situation irakienne, nous voyons que nous sommes sur des positions identiques pour l'intervention de l'ONU et le rôle central de l'ONU dans la reconstruction, avec l'intégrité et la protection donc du peuple irakien. On m'a rendu compte des discussions qui ont eu lieu sous l'autorité de la Chine et à son initiative, entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, pour essayer, par le dialogue, de surmonter cette crise pour laquelle nous sommes les uns et les autres évidemment mobilisés, puisque nous sommes là dans un des combats qui nous réunit : le combat contre la prolifération contre les armes à destruction massive.
Sur le plan économique, je voudrais vous dire que je regarde les difficultés de la Chine, mais quand j'observe son taux de croissance à 9 %, j'ai un regard quel que peu envieux, je ne vous le cache pas. A une époque où on prépare les lettres de cadrage, les taux de 9% de croissance sont des taux qui facilitent un certain nombre d'équations. Nous avons entendu les autorités chinoises nous dire à plusieurs reprises et avec force, à l'occasion d'un accueil qui a été un accueil souligné, appuyé, avec une présence forte à chacune des étapes de notre journée, la nécessité de mettre nos échanges économiques au niveau de notre proximité politique. Il est évident que la Chine et la France ont de réelles proximités politiques, des visions voisines du monde, mais des écarts de partenariat économique qui sont très importants, et c'est pour ça que nous sommes déterminés les uns et les autres à multiplier les initiatives pour renforcer notre coopération économique et développer un certain nombre de perspectives contractuelles et opérationnelles. Nous avons pu, aujourd'hui, assister à la signature d'un certain nombre de contrats importants. J'en salue et en remercie les hommes d'entreprises auxquels nous devons ces résultats, notamment les 30 Airbus, pour lesquels le contrat est signé. Un certain nombre de perspectives restent ouvertes et je crois que c'est très important - à plusieurs reprises et encore ce soir, nous avons eu sur l'A380 les mêmes perspectives que celles que le précédent Premier ministre avaient tenues à Toulouse, à l'occasion des Jeux olympiques - de faire en sorte que l'on puisse envisager un développement de l'A380 en Chine. Donc un élément très important d'une coopération avec Airbus qui donne satisfaction. D'autre part, le contrat Alstom qui est un contrat, lui aussi, significatif, est un élément important de notre partenariat. Egalement, depuis l'entrée de la Chine dans l'OMC, des ouvertures nouvelles pour tout le domaine financier, bancaire et assurance. Et là aussi donc, une première banque d'affaires avec le Crédit Lyonnais et une première licence avec Groupama et des perspectives importantes d'implantation ont été évoquées. Mais il s'agit là de contrats qui ont mobilisé beaucoup d'énergie. Nous avons aussi des contrats à venir et un certain nombre de sujets sur lesquels nous travaillerons dans les prochains mois prochains. D'abord - et c'était un élément très important pour lequel Guy Drut, champion olympique et membre du CIO, a suivi les travaux -, c'est de faire en sorte que la France puisse participer à la réussite des Jeux olympiques de Pékin en 2008 et que les entreprises françaises participent à ce grand rendez-vous international qui va mettre vraiment la Chine au centre de la vitrine du monde. Ajoutons deux ans après, l'Exposition Universelle à Shanghaï ; il y a là des perspectives importantes pour le transport, pour les télécommunications, pour les infrastructures. Un certain nombre de sujets sur lesquels nous souhaitons vraiment qu'il puisse y avoir des partenariats et que les entreprises françaises puissent avoir accès à ces marchés.
Nous avons eu des demandes, importantes et renouvelées, en ce qui concerne les coopérations nucléaires. Nous avons, sur le nucléaire, et je dirais, dans la génération à venir, une attitude positive. La France est engagée, dans un grand projet qui est le projet ITER, le projet de fusion nucléaire. C'est un projet mondial pour lequel le site de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône est candidat. Ce site important pour porter cette nouvelle génération d'énergie et d'énergie nucléaire compatible avec les principes et les données du développement durable. C'est le principe donc de la fusion. L'Europe doit prendre ses positions dans les mois qui viennent. La Chine est intéressée à soutenir ce projet, de dimension mondiale.
Un certain nombre d'autres projets ont été évoqués tout au long de cette journée, pour pouvoir développer les échanges. Je pense aux échanges d'étudiants, de chercheurs : développer un partenariat et profiter du fait que, finalement, il y a deux équipes nouvelles sur le plan politique dans chacun des deux pays. Et de faire en sorte que ces deux équipes puissent travailler ensemble avec davantage de proximité, avec des fréquences plus rapides de réunions de travail afin de donner, notamment au développement économique, mais pas à lui seul, une puissance nouvelle. Je dis " pas à lui seul ", puisque les deux années croisées, l'année de la Chine en France et l'année de la France en Chine, nous permettront de mettre en valeur culturellement des initiatives des deux pays. Il s'agit de manifestations qui s'adresseront à l'opinion publique en général et mobiliseront l'ensemble des partenaires pour sensibiliser chacun des pays à la culture et aux projets de l'autre. Il va de soi que ce que nous avons vu cet après-midi à l'Opéra, à l'auditorium, au théâtre de Pékin, dans ce complexe culturel et musical, un concours de construction que nous devons à un architecte français, était un moment particulièrement émouvant. Et j'ai beaucoup apprécié que le Premier ministre chinois fasse cette visite avec moi pour montrer l'importance que l'on peut accorder aux contributions de chacun des pays, à ces grandes infrastructures, qu'elles soient économiques, sportives ou en l'espèce, culturelles.
Demain je continuerai par des contacts avec les milieux économiques d'une part et avec nos compatriotes d'autre part. Je suis à votre disposition pour répondre à d'éventuelles questions. "
Question : Vous avez eu l'occasion de vous déplacer à l'intérieur de la ville, vous avez aussi, sans doute, appris qu'il y avait plus de 4.000 personnes qui étaient en quarantaine à cause de l'épidémie de pneumonie atypique. Quel est votre sentiment ? Est-ce que vous pensez que ce sont des mesures excessives qui ont été prises ou est-ce que ce sont des mesures appropriées, après le silence qu'ont observé les autorités chinoises sur cette affaire ?
- " On sent une inquiétude et on sent une mobilisation. Les personnes que j'ai interrogées m'ont montré que le port du masque était en croissance exponentielle. C'est un effet visuel que chacun peut mesurer dans la société, ici à Pékin. Ce que je dis très franchement, c'est que dans une crise de cette nature, il n'y a qu'une issue pour rassurer l'opinion : c'est la transparence. Et c'est une information complète et j'ai interrogé le secrétaire du Parti communiste de Pékin sur les méthodes de communication, d'information, quartier par quartier, car nous sommes là dans une situation où les risques de rumeur, les risques de désinformation peuvent être nombreux. Donc je pense vraiment qu'il n'y a qu'un seul choix, c'est celui de la transparence, de pouvoir systématiquement indiquer ce qui se passe et montrer que la quarantaine peut être aussi une protection en soi, expliquer pourquoi on est dans cette situation. Je crois qu'aujourd'hui, nous sommes dans une situation où l'ampleur peut être maîtrisable, pour peu qu'il y ait une transparence et une bonne explication de l'opinion et qu'il n'y ait pas d'excès de panique et que l'on puisse notamment affecter tous les moyens de santé qui sont aujourd'hui mobilisés, sans une désorganisation totale qui pourrait accélérer cette inquiétude et accélérer ce sentiment d'extrême gravité. Donc je crois vraiment que la situation est préoccupante. Dans une situation de cette nature, la transparence est la seule attitude publique possible. "
Question : Monsieur le Premier Ministre, vous parlez de quarantaine. Pensez-vous qu'elle s'applique également aux délégations étrangères qui viennent à Pékin, y compris à vous-même ?
- " Je suis contre les discriminations, donc le Premier ministre aura à suivre les règles comme les autres. A partir du moment où il n'y a pas identification de problèmes, il n'y a pas identification de problèmes. S'il y a des identifications de problèmes, des règles s'appliqueront. Je suis contre l'ostracisme. Mon devoir est d'être ici, je suis là, je l'assume, et pour le reste, je respecterai les règles comme tout le monde doit les respecter.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 15 mai 2003)
D'abord, en ce qui concerne le SRAS (la pneumonie atypique), je voudrais vous dire que j'ai vu des autorités chinoises particulièrement mobilisées. On sent le très haut niveau de préoccupation chez chacun des dirigeants, aussi bien ceux de la ville, que du gouvernement. Le Président lui-même a consacré une grande part de l'entretien que j'ai eu avec lui sur ce sujet. On sent qu'un effort important est engagé depuis quelques jours pour la transparence, quant à la recherche et des efforts de coopération importants avec l'OMS. Vous savez que sur ces sujets, la France est engagée, puisqu'un expert est arrivé hier et nous envisageons d'autres coopérations avec l'OMS auprès des autorités chinoises. L'inquiétude est grande parce que notamment cette épidémie conduit à des décisions qui désorganisent le système de santé. On sent la population préoccupée par cette désorganisation, qui est accompagnée d'un grand nombre de phénomènes de rumeurs. Il est important de traiter ces sujets avec sang-froid. Je suis particulièrement heureux d'avoir l'occasion demain de pouvoir parler avec la communauté française, ici à Pékin. Je crois qu'il est important qu'on les entende et que l'on puisse leur montrer la détermination du gouvernement, notamment en ce qui concerne ce que l'on entend ici ou là, sur certaines attitudes en France vis-à-vis de nos ressortissants qui sont dans cette région du monde ou qui rentrent en Europe. Nous devons lutter contre toutes les formes d'ostracisme. Je suis heureux de pouvoir demain exprimer à nos compatriotes, un message de solidarité et d'extrême attention sur ce sujet et d'être parmi eux dans cette difficulté.
Sur ce sujet, j'ai ressenti une forte mobilisation des autorités chinoises et une grande inquiétude chez tous mes interlocuteurs. Sur le plan politique, après plusieurs entretiens et notamment un entretien approfondi avec le Premier ministre et avec le Président, nous avons à nouveau pu constater combien les visions entre la France et la Chine sur l'organisation multipolaire du monde étaient voisines. Nous avons les mêmes analyses en ce qui concerne cette organisation multipolaire de notre planète. C'est, un élément très important nous conduit à renforcer nos partenariats sur ces sujets et notamment à souhaiter que le président chinois puisse participer, le 1er juin, à la réunion du G8 qu'organisera le président Chirac à Evian. La réponse a été largement positive, pour peu que la situation intérieure, évidemment, puisse le permettre. Mais, notamment sur les dossiers Nord-Sud qui sont au cur du débat du G8, il est évident que la Chine souhaite participer à ces débats et prendre toute sa place sur la scène internationale. Nous avons, sur ces sujets notamment, développé un certain nombre d'analyses. Sur la situation irakienne, nous voyons que nous sommes sur des positions identiques pour l'intervention de l'ONU et le rôle central de l'ONU dans la reconstruction, avec l'intégrité et la protection donc du peuple irakien. On m'a rendu compte des discussions qui ont eu lieu sous l'autorité de la Chine et à son initiative, entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, pour essayer, par le dialogue, de surmonter cette crise pour laquelle nous sommes les uns et les autres évidemment mobilisés, puisque nous sommes là dans un des combats qui nous réunit : le combat contre la prolifération contre les armes à destruction massive.
Sur le plan économique, je voudrais vous dire que je regarde les difficultés de la Chine, mais quand j'observe son taux de croissance à 9 %, j'ai un regard quel que peu envieux, je ne vous le cache pas. A une époque où on prépare les lettres de cadrage, les taux de 9% de croissance sont des taux qui facilitent un certain nombre d'équations. Nous avons entendu les autorités chinoises nous dire à plusieurs reprises et avec force, à l'occasion d'un accueil qui a été un accueil souligné, appuyé, avec une présence forte à chacune des étapes de notre journée, la nécessité de mettre nos échanges économiques au niveau de notre proximité politique. Il est évident que la Chine et la France ont de réelles proximités politiques, des visions voisines du monde, mais des écarts de partenariat économique qui sont très importants, et c'est pour ça que nous sommes déterminés les uns et les autres à multiplier les initiatives pour renforcer notre coopération économique et développer un certain nombre de perspectives contractuelles et opérationnelles. Nous avons pu, aujourd'hui, assister à la signature d'un certain nombre de contrats importants. J'en salue et en remercie les hommes d'entreprises auxquels nous devons ces résultats, notamment les 30 Airbus, pour lesquels le contrat est signé. Un certain nombre de perspectives restent ouvertes et je crois que c'est très important - à plusieurs reprises et encore ce soir, nous avons eu sur l'A380 les mêmes perspectives que celles que le précédent Premier ministre avaient tenues à Toulouse, à l'occasion des Jeux olympiques - de faire en sorte que l'on puisse envisager un développement de l'A380 en Chine. Donc un élément très important d'une coopération avec Airbus qui donne satisfaction. D'autre part, le contrat Alstom qui est un contrat, lui aussi, significatif, est un élément important de notre partenariat. Egalement, depuis l'entrée de la Chine dans l'OMC, des ouvertures nouvelles pour tout le domaine financier, bancaire et assurance. Et là aussi donc, une première banque d'affaires avec le Crédit Lyonnais et une première licence avec Groupama et des perspectives importantes d'implantation ont été évoquées. Mais il s'agit là de contrats qui ont mobilisé beaucoup d'énergie. Nous avons aussi des contrats à venir et un certain nombre de sujets sur lesquels nous travaillerons dans les prochains mois prochains. D'abord - et c'était un élément très important pour lequel Guy Drut, champion olympique et membre du CIO, a suivi les travaux -, c'est de faire en sorte que la France puisse participer à la réussite des Jeux olympiques de Pékin en 2008 et que les entreprises françaises participent à ce grand rendez-vous international qui va mettre vraiment la Chine au centre de la vitrine du monde. Ajoutons deux ans après, l'Exposition Universelle à Shanghaï ; il y a là des perspectives importantes pour le transport, pour les télécommunications, pour les infrastructures. Un certain nombre de sujets sur lesquels nous souhaitons vraiment qu'il puisse y avoir des partenariats et que les entreprises françaises puissent avoir accès à ces marchés.
Nous avons eu des demandes, importantes et renouvelées, en ce qui concerne les coopérations nucléaires. Nous avons, sur le nucléaire, et je dirais, dans la génération à venir, une attitude positive. La France est engagée, dans un grand projet qui est le projet ITER, le projet de fusion nucléaire. C'est un projet mondial pour lequel le site de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône est candidat. Ce site important pour porter cette nouvelle génération d'énergie et d'énergie nucléaire compatible avec les principes et les données du développement durable. C'est le principe donc de la fusion. L'Europe doit prendre ses positions dans les mois qui viennent. La Chine est intéressée à soutenir ce projet, de dimension mondiale.
Un certain nombre d'autres projets ont été évoqués tout au long de cette journée, pour pouvoir développer les échanges. Je pense aux échanges d'étudiants, de chercheurs : développer un partenariat et profiter du fait que, finalement, il y a deux équipes nouvelles sur le plan politique dans chacun des deux pays. Et de faire en sorte que ces deux équipes puissent travailler ensemble avec davantage de proximité, avec des fréquences plus rapides de réunions de travail afin de donner, notamment au développement économique, mais pas à lui seul, une puissance nouvelle. Je dis " pas à lui seul ", puisque les deux années croisées, l'année de la Chine en France et l'année de la France en Chine, nous permettront de mettre en valeur culturellement des initiatives des deux pays. Il s'agit de manifestations qui s'adresseront à l'opinion publique en général et mobiliseront l'ensemble des partenaires pour sensibiliser chacun des pays à la culture et aux projets de l'autre. Il va de soi que ce que nous avons vu cet après-midi à l'Opéra, à l'auditorium, au théâtre de Pékin, dans ce complexe culturel et musical, un concours de construction que nous devons à un architecte français, était un moment particulièrement émouvant. Et j'ai beaucoup apprécié que le Premier ministre chinois fasse cette visite avec moi pour montrer l'importance que l'on peut accorder aux contributions de chacun des pays, à ces grandes infrastructures, qu'elles soient économiques, sportives ou en l'espèce, culturelles.
Demain je continuerai par des contacts avec les milieux économiques d'une part et avec nos compatriotes d'autre part. Je suis à votre disposition pour répondre à d'éventuelles questions. "
Question : Vous avez eu l'occasion de vous déplacer à l'intérieur de la ville, vous avez aussi, sans doute, appris qu'il y avait plus de 4.000 personnes qui étaient en quarantaine à cause de l'épidémie de pneumonie atypique. Quel est votre sentiment ? Est-ce que vous pensez que ce sont des mesures excessives qui ont été prises ou est-ce que ce sont des mesures appropriées, après le silence qu'ont observé les autorités chinoises sur cette affaire ?
- " On sent une inquiétude et on sent une mobilisation. Les personnes que j'ai interrogées m'ont montré que le port du masque était en croissance exponentielle. C'est un effet visuel que chacun peut mesurer dans la société, ici à Pékin. Ce que je dis très franchement, c'est que dans une crise de cette nature, il n'y a qu'une issue pour rassurer l'opinion : c'est la transparence. Et c'est une information complète et j'ai interrogé le secrétaire du Parti communiste de Pékin sur les méthodes de communication, d'information, quartier par quartier, car nous sommes là dans une situation où les risques de rumeur, les risques de désinformation peuvent être nombreux. Donc je pense vraiment qu'il n'y a qu'un seul choix, c'est celui de la transparence, de pouvoir systématiquement indiquer ce qui se passe et montrer que la quarantaine peut être aussi une protection en soi, expliquer pourquoi on est dans cette situation. Je crois qu'aujourd'hui, nous sommes dans une situation où l'ampleur peut être maîtrisable, pour peu qu'il y ait une transparence et une bonne explication de l'opinion et qu'il n'y ait pas d'excès de panique et que l'on puisse notamment affecter tous les moyens de santé qui sont aujourd'hui mobilisés, sans une désorganisation totale qui pourrait accélérer cette inquiétude et accélérer ce sentiment d'extrême gravité. Donc je crois vraiment que la situation est préoccupante. Dans une situation de cette nature, la transparence est la seule attitude publique possible. "
Question : Monsieur le Premier Ministre, vous parlez de quarantaine. Pensez-vous qu'elle s'applique également aux délégations étrangères qui viennent à Pékin, y compris à vous-même ?
- " Je suis contre les discriminations, donc le Premier ministre aura à suivre les règles comme les autres. A partir du moment où il n'y a pas identification de problèmes, il n'y a pas identification de problèmes. S'il y a des identifications de problèmes, des règles s'appliqueront. Je suis contre l'ostracisme. Mon devoir est d'être ici, je suis là, je l'assume, et pour le reste, je respecterai les règles comme tout le monde doit les respecter.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 15 mai 2003)