Texte intégral
Mesdames, messieurs,
Permettez-moi simplement quelques mots.
Je voudrais tout d'abord remercier monsieur le maire de Miramas, mon ami Georges Thorrand, pour son invitation à cette rencontre.
Je dois vous avouer que c'est avec joie que j'y ai répondue favorablement.
Les moments sont assez rares où une ministre peut rencontrer, échanger, à la fois, avec ceux qui mettent en oeuvre la politique qu'elle défend et ceux qui en bénéficient.
Je m'emploie, pour ma part, à les multiplier car je considère que ce sont toujours des moments riches, des moments forts et privilégiés.
C'est donc avec grand plaisir que je suis ici aujourd'hui, avec vous, à Miramas.
Miramas, que l'on décrit volontiers comme une ville où il fait bon vivre, accueille chaque année de nombreux visiteurs français et étrangers.
Le tourisme est d'ailleurs un des chemins audacieux que la municipalité a choisi d'emprunter pour son développement, pour donner un nouveau souffle à la ville.
Il faut dire qu'en ce domaine, elle ne manque pas d'atouts.
Je pense bien sûr, à Miramas-le-Vieux mais aussi aux bases de détente et de loisirs de Cabasse et du Mas-de-Combes, ou encore, au golf public dont la qualité et les prix les plus bas de France ont fait la renommée.
Mais, au-delà de l'ambition touristique pour votre commune, vous avez souhaité Monsieur le maire, avec votre équipe municipale développer l'accès aux vacances pour tous par tous vos concitoyens.
Le sens de votre action rejoint le mien celui que j'ai initié depuis une prise de responsabilité au sein du gouvernement.
Il n'y a d'ailleurs pas de hasard à cette similitude et je pense qu'affirmer haut et fort que le droit aux vacances est un droit fondamental comme les autres droits, le mettre dans la loi de lutte contre l'exclusion suscite adhésion et mobilisation.
Parler de la réunion qui vient de se tenir en charge donc du Tourisme, j'ai eu à cur de faire en sorte que ce secteur économique important pour notre pays, première destination choisie (plus de 73 millions) puisse se développer dans les meilleures conditions car il représente un potentiel important de richesses et surtout de création d'emplois.
Mais cette action ne pourrait prendre tout son sens si encore un grand nombre de nos concitoyens n'en profitaient pas.
C'est pourquoi, j'ai souhaité restaurer une politique sociale du Tourisme. On ne part pas de rien dans notre pays.
Depuis 1936 et la conquête des congés payés, s'est développé un secteur social associatif du Tourisme auquel s'est ajouté l'action du Comité d'Entreprise et c'est cela qui a contribué à la démocratisation des vacances de notre pays.
Ce mouvement existe toujours mais avait été délaissé par les politiques précédentes qui ne s'étaient attachées qu'au secteur marchand.
Mon action, depuis trois ans, a été de relancer et de soutenir ce secteur pour lui permettre de continuer à jouer son rôle social en finançant la rénovation des villages de vacances.
J'ai aussi élargi l'accès du chèque vacances aux salariés des petites moyennes entreprises. Mais cela ne suffisait pas.
Son principe est simple. Vous le connaissez il s'agit de faire travailler ensemble, dans un but de solidarité, des professionnels et des associations du tourisme, des entreprises publiques et des comités d'entreprises avec les associations caritatives, humanitaires ou de chômeurs qui luttent généreusement, au quotidien, contre les problèmes des plus en difficulté.
Ce que beaucoup considéraient au départ comme une belle idée est en train de devenir une bonne idée, et une réalité qui rencontre un grand succès. L'esprit de solidarité a entraîné les professionnels du tourisme privé, associatif mais aussi les grandes entreprises de transport a fait boule de neige.
Pour les associations, la Bourse solidarité vacances est un soutien important à l'action qu'elles avaient déjà entrepris, parfois depuis longtemps, pour aider des familles à partir en vacances, en leur proposant des séjours de qualité et plus diversifiés.
On peut ainsi choisir de s'inscrire en camping, en mobil-home, en location dans des centres de vacances, de participer à des animations sportives ou culturelles en profitant, grâce au partenariat d'Air France et de la SNCF, de tarifs abordables sur les transports.
Pour cet été, plus de 15.000 séjours sont proposés et déjà près de 5.000 départs en vacances sont déjà prévus. Les inscriptions viennent, pour la plupart, de grandes associations humanitaires, des associations de chômeurs, ou plus simplement d'associations de quartier. Elles viennent aussi et c'est nouveau de villes avec leurs centres communaux d'action sociale qui permettent alors des projets de plus grande envergure comme ici à Miramas.
Mais, au-delà des chiffres, les vacances sont surtout des moments de bonheur retrouvés.
Par exemple, celui de Jacky, de la banlieue de Lyon, qui avait pourtant hésité à partir en pensant que d'autres en avait plus besoin que lui. Il raconte je le cite : "C'est la première fois qu'on part si loin. On fait pas partie de la société quand on part pas. Le petit, il voyait tous ses copains parler de vacances à la mer. Cette fois, il pourra raconter comment c'était".
Ou encore, celui de Nathalie, jeune mère au foyer de Paris, qui raconte aussi je la cite : "C'est totalement magique. Je n'avais jamais vu de montagnes en vrai. Là, j'ai découvert une nouvelle région, de nouveaux visages mais ma plus grande joie, c'est d'être une semaine seule, sans préoccupation, avec mes enfants" ou bien encore cette maman qui m'avait dit que sa plus grande joie avait été de voir pour la première fois ses enfants se baigner.
Je souhaite que, partout en France, beaucoup de familles - comme vous allez le faire vous-mêmes - puissent vivre pour ces moments si précieux pou chacun.
Avec 200 inscrits dans l'ensemble du projet de "vacances pour tous", près de 100 dans le cadre de la Bourse solidarité vacances, et tous ceux qui partiront grâce aux actions de la CAF et du conseil général l'exemple de votre ville donne de la chair et du cur, il donne de la vie à ces mesures.
Elles ne pourraient pas se concrétiser sans l'engagement des élus des villes comme la vôtre. Elles ne le pourraient pas non plus sans le dévouement des travailleurs sociaux, des employés municipaux des centres sociaux, des CCAS, qui à l'image de ceux de Miramas sont un lien indispensable avec les familles. Avec ces actions, des liens nouveaux se créent, plus humains, plus respectueux, en un mot plus naturels et plus fraternels.
Je reste d'ailleurs très touchée par ce qu'a dit un jour une assistante parlant des contacts nouveaux qu'entraîne la relation vacances. Elle disait : qu'elle travaillait maintenant je la cite "dans le registre du plaisir et plus dans celui de l'urgence. Passer plus de temps avec les familles permet de construire une relation différente", confiait-elle. "Les gens nous voient sous un autre jour. On n'est plus l'employée derrière son bureau avec des papiers à demander et des papiers à remplir. Ça ouvre d'autres portes".
En tant que Ministre du Tourisme, ma volonté est que l'ensemble de notre action pour le droit aux vacances pour tous, ouvre encore et toujours plus de ces portes.
De nombreuses villes, des départements et des Régions, comme l'Ile-de-France ou votre Région PACA, s'y sont déjà engagés à nos côtés et c'est un atout important.
Je suis convaincue que c'est par cet engagement du gouvernement des élus, des institutions, des associations, des entreprises du tourisme... que nous parviendrons à faire reculer l'exclusion à faire vivre le droit aux vacances et aux loisirs pour tous.
Au moment où l'on parle tant de la réduction du temps de travail et de l'accès du plus grand nombre aux loisirs, c'est un des enjeux pour construire une société plus juste et plus humaine.
Mais, je vous avais promis de ne pas être trop longue, aussi je veux simplement conclure par cette phrase : "je vous souhaite à toutes et à tous, du fond du cur... de bonnes et heureuses vacances !"
( Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 14 juin 2000)