Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en réponse à une question sur la réforme des retraites, à l'Assemblée nationale le 14 mai 2003.

Prononcé le 1er avril 2003

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Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député, P. Douste Blazy,
J'ai apprécié le fond de vos propos et vos convictions. La réforme des retraites est difficile. Et si elle est difficile d'ailleurs, c'est parce qu'elle n'a jamais réussi à être faite à ce jour. Elle est complexe, et c'est pour cela qu'elle génère de l'inquiétude. Les manifestations d'hier ont fortement montré cette inquiétude. Je salue les conditions d'organisation des manifestations qui, globalement, ont évité les désordres des rues. Et comme partout en Europe, le débat des retraites est un temps fort de notre démocratie sociale. La vérité est que, sans réforme, les retraites s'effondreront. Et la vérité est qu'il faut faire la réforme pour sauver la retraite par répartition. Pour cette réforme, mon gouvernement restera ferme mais pas fermé. Les ministres F. Fillon et J. P. Delevoye et permettez moi de dire au nom de tout le gouvernement, combien j'ai trouvé leur travail exemplaire pendant toute cette période , [...] vont recevoir dans quelques heures les partenaires sociaux pour une étape importante du dialogue social. Toutes les propositions qui permettront d'améliorer la réforme de notre gouvernement, de rassurer les Français qui sont inquiets, et toutes les propositions qui relèveront d'un esprit constructif et responsable, seront les bienvenues. Permettez moi, mesdames et messieurs, de vous dire aujourd'hui, dans cette période importante où les réformes de structure de notre pays sont nécessaires, il faut dialoguer pour pouvoir les partager. Nous dialoguerons pour partager cette grande réforme sociale. Et donc une politique de fermeté mais pas de fermeture, une politique ouverte. Et permettez moi, puisque j'entends ici ou là qu'il s'agirait de mots, de citer M. Rocard, dans son livre "Demain, les retraites." Je voudrais dire, avec le respect que je dois aux anciens Premiers ministres de la France, comme à monsieur Balladur, qui a engagé la première étape de cette réforme ; je voudrais citer ici M. Rocard : "Ne rien faire aujourd'hui conduirait à terme à la condamnation de la répartition et à la rupture des solidarités essentielles." Cette réforme, mesdames et messieurs les députés, est nécessaire à l'avenir de la France et à la solidarité entre les générations."
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 15 mai 2003)