Texte intégral
La Dépêche du Midi :
Qu'attendez-vous de l'A400M que vous allez découvrir à Toulouse en compagnie de votre homologue britannique?
Mme Alliot-Marie :
Mon collègue britannique souhaitait découvrir le site de conception de cet avion. Ce programme fait clairement partie des programmes industriels européens prioritaires. Il était doublement attendu. L'A400M répond en effet à nos besoins en une capacité européenne de transport stratégique. La récente opération Artémis menée à Bunia en République démocratique du Congo a, encore une fois, démontré l'utilité pour les Européens de disposer de tels moyens. Disposer d'une autonomie dans la projection aérienne stratégique est un facteur clé pour l'Europe dans la gestion des crises. De plus, il s'agissait d'un programme symbolique de la volonté européenne de conforter l'Europe de la défense.
Le budget de la Défense a été épargné par les rigueurs qui frappent d'autres ministères. Notre défense est-elle en si mauvais état ?
La diminution de 20 % des crédits de la défense sous le précédent gouvernement a eu pour résultat d'immobiliser plus de 50 % de notre parc d'aéronefs, d'avions et d'hélicoptères mais également de navires ou de matériel terrestre faute de pièces détachées. Cela avait aussi des répercussions sur les conditions d'entraînement, mais aussi sur le moral des militaires.
L'état de nos forces armées exigeait une réaction vigoureuse et immédiate. Ce redressement s'est matérialisé par l'adoption de la loi de programmation militaire pour les années 2003-2008. L'accroissement des crédits est de 6,8 % en moyenne. Il est évident que l'effort consenti au profit de la défense exige que nous ayons, en permanence et de façon aiguë, le souci du meilleur emploi des fonds publics. Je n'oublie pas que ce sont les impôts des Français. Je tiens à ce que le ministère de la défense soit exemplaire. La dynamique européenne est un atout en la matière. L'agence européenne de développement et d'acquisition des capacités de défense devrait nous permettre d'optimiser les coûts des programmes d'armement menés en commun et donc les dépenses d'investissement. La constitution progressive d'une industrie européenne de l'armement est prometteuse d'emplois.
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