Texte intégral
G. Leclerc - Ouverture demain à Nice du Congrès du Front national, à l'issue duquel vous devriez être nommée par votre père au bureau exécutif ou comme vice-présidente, en pôle position. C'est la succession de J.-M. Le Pen, même si elle n'est pas ouverte aujourd'hui ?
- "Pas du tout. Entendez-moi bien, souvent on m'écoute sur ce sujet, mais on ne m'entend pas. La succession de J.-M. Le Pen n'est pas ouverte..."
Oui, mais elle le sera un jour ?
- "Oui, mais je ne la brigue pas. Si vous voulez moi, il faut comprendre que mon objectif, c'est la victoire de mon candidat de coeur, de raison et de conviction, J.-M. Le Pen, à la prochaine élection présidentielle. C'est ça qui m'intéresse, c'est mon objectif principal. Alors si vous voulez, je préférerai en 2007, comme je pense que cet objectif est parfaitement réalisable, être à la place de N. Sarkozy plutôt qu'à celle d'A . Juppé."
On dit d'ailleurs que vous pourriez être, dans le contre-gouvernement, le gouvernement virtuel du Front national, là effectivement ministre de l'Intérieur ?
- "Il y aura un gouvernement virtuel du Front national, j'y participerai, je ne sais pas encore en quelle position. Mais vous savez, tous les dossiers sont importants et tous les dossiers sont intéressants."
Vous pourriez également être candidate dans la région Ile-de-France, dit-on ?
- "C'est possible également. Vous voyez, il y a plein de points d'interrogation, de suspension..."
Il n'y a pas un petit côté dérive monarchique quand même, dynastique, le père - la fille ?
- "Je ne crois pas du tout. N'importe quel cadre du Front national qui aurait une ascension telle que celle que j'ai eue je crois, aurait des responsabilités qui en sont le pendant. Ca n'a rien à voir avec le fait que je sois la fille de J.-M. Le Pen."
Une ascension qui fait quand même grincer quelques dents, sinon Bruno Gollnisch qui n'y voit pas ombrage, en tout cas par exemple les traditionalistes catholiques, qui ne se reconnaissent pas forcément dans votre style, Jacques Bompard qui dit que "vous agissez dans le virtuel des médias"...
- "Vous savez, nous avons eu au premier tour de l'élection présidentielle 6 millions d'électeurs. Ces 6 millions d'électeurs sont très différents les uns des autres. Ils ont des profils différents, ils ont des opinions religieuses différentes, ils ont des origines politiques différentes. Je trouve qu'il est tout à fait normal que les dirigeants du Front national soient le reflet aussi de cette diversité."
Vous voulez "dédiaboliser" le Front national, améliorer son image. Mais est-ce que c'est possible quand le fond ne change pas ?
- "Mais oui, parce que le Front national a fait l'objet d'une caricature depuis des années. Le programme qu'une grande partie des Français connaissent n'est pas le programme du Front national, c'est la caricature du programme du Front national. Alors "dédiaboliser", c'est aussi expliquer quel est véritablement notre programme. C'est un peu notre "Mur de Berlin" que nous avons à faire tomber."
Un an après le 21 avril, si on en croit les élus de terrain, la fièvre du Front national serait retombée, vous n'auriez toujours pas de crédibilité pour gérer, pour gouverner.
- "Vous savez, on nous enterre en général tous les ans. Mais c'est étonnant, en général, c'est au mois de septembre qu'on enterre le Front national. Le Front national est bien là, d'ailleurs les sondages, auxquels je ne crois guère, correspondent aujourd'hui à ce qu'ils étaient un mois avant l'élection présidentielle. Ce qui démontre que les électeurs de J.-M. Le Pen ne sont pas partis, comme on l'a dit, ne courent pas après M. Sarkozy, mais qu'en revanche, les siens semblent vouloir se rapprocher de nous."
Pour en venir au 21 avril, Jean-Pierre Raffarin a écrit à ses ministres. Et dans un message, il oppose le "mal d'avril" - qui aurait été, selon lui, un message d'exaspération des Français contre la dégradation de l'Etat, contre l'impuissance du politique - à "l'esprit de mai" - ce sont les réformes de fond, ce serait le dialogue que son gouvernement a instauré ?
- "Non, l'esprit de mai, c'est le fait d'avoir combattu dans la rue la démocratie, d'avoir combattu le choix des Français, et cette symbiose qui a existé et qui continue d'exister entre le Parti socialiste et l'UMP. C'est ça, l'esprit de mai. "
Mais il y a aussi ce que je vous ai dit, ce que le gouvernement a fait depuis un an... Il n'y a pas un changement important ?
- "Non mais le gouvernement n'a pas fait grand chose depuis un an, si ce n'est parler de ce qu'il va faire. D'ailleurs la dernière fois que M. Raffarin s'est exprimé, on avait envie de lui dire qu'il est Premier ministre, qu'il n'est pas en campagne électorale..."
Vous ne voyez pas de différence entre le gouvernement socialiste et le gouvernement Jean-Pierre Raffarin ?
- "Ecoutez, on me dit souvent que ça n'a pas beaucoup changé depuis un an. Moi, je trouve que ça a changé, en pire."
C'est-à-dire ?
- "C'est-à-dire que la situation économique est catastrophique, c'est-à-dire que la situation des retraites est catastrophique, ça veut dire qu'on a 10 % de plus d'assassinats. C'est bien de se féliciter des 10 % de moins de vols de voiture, mais je crois que ce n'est pas satisfaisant. Et ainsi dans toute une série de domaines, en matière fiscale les choses ne vont pas mieux, elles vont en s'aggravant, la fiscalité locale continue à exploser. Par conséquent, c'est pire qu'avant."
Vous parliez de N. Sarkozy. Est-ce que justement, il ne vous fait pas quand même du tort, du mal, parce qu'on voit son énergie et ses premiers résultats dans la lutte contre l'insécurité, contre l'immigration illégale. Quelque part, il vous tond un peu la laine sur le dos, non ?
- "Résultats dont je viens de vous dire qu'ils étaient en réalité inefficaces, et les Français s'en rendent compte aujourd'hui. Et ils vont s'en rendre compte de plus en plus..."
Mais N. Sarkozy est un des ministres les plus populaires...
- "Mais parce qu'il parle de ce que les Français veulent entendre. Mais on ne lui demande pas de parler, hélas, on lui demande d'agir."
Si on en croit les chiffres, la délinquance a baissé quand même ?
- "Il ne s'attaque pas aux causes de la délinquance..."
Il renvoie les émigrés qui sont en situation illégale...
- "Il a fait ce que Pasqua a fait à l'époque, cela a marché six mois. M. Sarkozy est là pour essayer d'attirer à lui les électeurs du Front national, par un discours qui est un discours qui pourrait être celui tiré du programme du Front national. Le problème, c'est que dans les actes, dans les faits, il ne l'applique pas ce programme, ce que je préférerai. Alors ce ne sont pas nos électeurs qui vont vers M. Sarkozy, ce sont les électeurs de M. Sarkozy qui commencent à se poser la question de savoir s'ils ne vont pas demain voter pour J.-M. Le Pen."
Alors autre sujet l'Irak : le Front national et J.-M. Le Pen avaient clairement pris partie pour l'Irak et pour Saddam Hussein, il y a même vraiment des liens personnels entre J.-M. Le Pen et Saddam Hussein. Vous ne le regrettez pas aujourd'hui ?
- "Non, pas du tout, il n'y a pas de liens personnels entre J.-M. Le Pen et Saddam Hussein..."
Il y a eu des photos...
- "Non écoutez..."
Jany Le Pen est présidente d'une association "SOS Enfants d'Irak"...
- "Mais Jany Le Pen, oui, est présidente d'une association "SOS Enfants d'Irak", parce qu'elle a fait quinze voyages en Irak pour apporter des médicaments, pour apporter des ambulances en Irak, pour aider ces pauvres enfants dont 1 million sont morts en dix ans. Alors elle a été amenée, dans ces conditions-là, à être reçue par les autorités de ce pays. Cela ne crée pas des liens personnels..."
Mais J.-M. Le Pen a clairement pris partie pour Saddam Hussein, il a été pris en photo avec lui...
- "J.-M. Le Pen a rencontré une fois, une seule fois Saddam Hussein. C'était lors du premier conflit irakien, lorsqu'il est allé chercher et qu'il a ramené 120 otages européens."
Et il n'y a pas de divorce entre votre électorat et cette prise de position pour l'Irak ?
- "Je n'en ai pas ressenti, encore une fois ça semble apparaître dans un certain nombre de sondages, je n'ai pas ressenti moi cette divergence entre notre électorat et la position que nous avons eue à prendre sur l'Irak. J'ai vraiment l'impression que notre électorat a totalement compris notre position. Et s'il ne l'a pas totalement comprise pour une partie, ils font confiance à J.-M. Le Pen parce qu'à plusieurs reprises, il a eu sur tout un tas de sujets, une capacité de vision de l'avenir. Voilà, ça justifie la confiance qu'on lui accorde..."
Donc pas de divorce sur la position sur l'Irak ?
- "Pas du tout."
Sur le dossier des retraites, est-ce que, là, le gouvernement n'est pas en train d'agir, est-ce que vous avez quelque chose contre l'alignement des fonctionnaires sur le privé par exemple ?
- "Non, pas particulièrement, mais je voudrais tout de même que les Français se rappellent que ces gens-là ont été au gouvernement, et qu'ils n'ont pas fait hier ce qu'ils auraient du faire. Vous savez, pour arriver à un équilibre, il faut une croissance économique et une croissance démographique. On aurait du par exemple faire un effort tout particulier pour aider à la natalité dans notre pays ; ils ne l'ont pas fait et ils ne le font pas plus aujourd'hui. Alors, je crois que s'inscrire dans le temps, alors que nous sommes le dos au mur, c'est-à-dire prévoir jusqu'en 2008 des mesures, alors que l'on sait qu'entre 2005 et 2006 on ne pourra plus payer les retraites, je crois que c'est une malhonnêteté."
En un mot, le Front national gouvernant la France, vous y croyez vraiment ?
- "Tout à fait, j'y crois. Je crois que le 21 avril 2002 est un départ, ça n'était pas un aboutissement."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 22 avril 2003)
- "Pas du tout. Entendez-moi bien, souvent on m'écoute sur ce sujet, mais on ne m'entend pas. La succession de J.-M. Le Pen n'est pas ouverte..."
Oui, mais elle le sera un jour ?
- "Oui, mais je ne la brigue pas. Si vous voulez moi, il faut comprendre que mon objectif, c'est la victoire de mon candidat de coeur, de raison et de conviction, J.-M. Le Pen, à la prochaine élection présidentielle. C'est ça qui m'intéresse, c'est mon objectif principal. Alors si vous voulez, je préférerai en 2007, comme je pense que cet objectif est parfaitement réalisable, être à la place de N. Sarkozy plutôt qu'à celle d'A . Juppé."
On dit d'ailleurs que vous pourriez être, dans le contre-gouvernement, le gouvernement virtuel du Front national, là effectivement ministre de l'Intérieur ?
- "Il y aura un gouvernement virtuel du Front national, j'y participerai, je ne sais pas encore en quelle position. Mais vous savez, tous les dossiers sont importants et tous les dossiers sont intéressants."
Vous pourriez également être candidate dans la région Ile-de-France, dit-on ?
- "C'est possible également. Vous voyez, il y a plein de points d'interrogation, de suspension..."
Il n'y a pas un petit côté dérive monarchique quand même, dynastique, le père - la fille ?
- "Je ne crois pas du tout. N'importe quel cadre du Front national qui aurait une ascension telle que celle que j'ai eue je crois, aurait des responsabilités qui en sont le pendant. Ca n'a rien à voir avec le fait que je sois la fille de J.-M. Le Pen."
Une ascension qui fait quand même grincer quelques dents, sinon Bruno Gollnisch qui n'y voit pas ombrage, en tout cas par exemple les traditionalistes catholiques, qui ne se reconnaissent pas forcément dans votre style, Jacques Bompard qui dit que "vous agissez dans le virtuel des médias"...
- "Vous savez, nous avons eu au premier tour de l'élection présidentielle 6 millions d'électeurs. Ces 6 millions d'électeurs sont très différents les uns des autres. Ils ont des profils différents, ils ont des opinions religieuses différentes, ils ont des origines politiques différentes. Je trouve qu'il est tout à fait normal que les dirigeants du Front national soient le reflet aussi de cette diversité."
Vous voulez "dédiaboliser" le Front national, améliorer son image. Mais est-ce que c'est possible quand le fond ne change pas ?
- "Mais oui, parce que le Front national a fait l'objet d'une caricature depuis des années. Le programme qu'une grande partie des Français connaissent n'est pas le programme du Front national, c'est la caricature du programme du Front national. Alors "dédiaboliser", c'est aussi expliquer quel est véritablement notre programme. C'est un peu notre "Mur de Berlin" que nous avons à faire tomber."
Un an après le 21 avril, si on en croit les élus de terrain, la fièvre du Front national serait retombée, vous n'auriez toujours pas de crédibilité pour gérer, pour gouverner.
- "Vous savez, on nous enterre en général tous les ans. Mais c'est étonnant, en général, c'est au mois de septembre qu'on enterre le Front national. Le Front national est bien là, d'ailleurs les sondages, auxquels je ne crois guère, correspondent aujourd'hui à ce qu'ils étaient un mois avant l'élection présidentielle. Ce qui démontre que les électeurs de J.-M. Le Pen ne sont pas partis, comme on l'a dit, ne courent pas après M. Sarkozy, mais qu'en revanche, les siens semblent vouloir se rapprocher de nous."
Pour en venir au 21 avril, Jean-Pierre Raffarin a écrit à ses ministres. Et dans un message, il oppose le "mal d'avril" - qui aurait été, selon lui, un message d'exaspération des Français contre la dégradation de l'Etat, contre l'impuissance du politique - à "l'esprit de mai" - ce sont les réformes de fond, ce serait le dialogue que son gouvernement a instauré ?
- "Non, l'esprit de mai, c'est le fait d'avoir combattu dans la rue la démocratie, d'avoir combattu le choix des Français, et cette symbiose qui a existé et qui continue d'exister entre le Parti socialiste et l'UMP. C'est ça, l'esprit de mai. "
Mais il y a aussi ce que je vous ai dit, ce que le gouvernement a fait depuis un an... Il n'y a pas un changement important ?
- "Non mais le gouvernement n'a pas fait grand chose depuis un an, si ce n'est parler de ce qu'il va faire. D'ailleurs la dernière fois que M. Raffarin s'est exprimé, on avait envie de lui dire qu'il est Premier ministre, qu'il n'est pas en campagne électorale..."
Vous ne voyez pas de différence entre le gouvernement socialiste et le gouvernement Jean-Pierre Raffarin ?
- "Ecoutez, on me dit souvent que ça n'a pas beaucoup changé depuis un an. Moi, je trouve que ça a changé, en pire."
C'est-à-dire ?
- "C'est-à-dire que la situation économique est catastrophique, c'est-à-dire que la situation des retraites est catastrophique, ça veut dire qu'on a 10 % de plus d'assassinats. C'est bien de se féliciter des 10 % de moins de vols de voiture, mais je crois que ce n'est pas satisfaisant. Et ainsi dans toute une série de domaines, en matière fiscale les choses ne vont pas mieux, elles vont en s'aggravant, la fiscalité locale continue à exploser. Par conséquent, c'est pire qu'avant."
Vous parliez de N. Sarkozy. Est-ce que justement, il ne vous fait pas quand même du tort, du mal, parce qu'on voit son énergie et ses premiers résultats dans la lutte contre l'insécurité, contre l'immigration illégale. Quelque part, il vous tond un peu la laine sur le dos, non ?
- "Résultats dont je viens de vous dire qu'ils étaient en réalité inefficaces, et les Français s'en rendent compte aujourd'hui. Et ils vont s'en rendre compte de plus en plus..."
Mais N. Sarkozy est un des ministres les plus populaires...
- "Mais parce qu'il parle de ce que les Français veulent entendre. Mais on ne lui demande pas de parler, hélas, on lui demande d'agir."
Si on en croit les chiffres, la délinquance a baissé quand même ?
- "Il ne s'attaque pas aux causes de la délinquance..."
Il renvoie les émigrés qui sont en situation illégale...
- "Il a fait ce que Pasqua a fait à l'époque, cela a marché six mois. M. Sarkozy est là pour essayer d'attirer à lui les électeurs du Front national, par un discours qui est un discours qui pourrait être celui tiré du programme du Front national. Le problème, c'est que dans les actes, dans les faits, il ne l'applique pas ce programme, ce que je préférerai. Alors ce ne sont pas nos électeurs qui vont vers M. Sarkozy, ce sont les électeurs de M. Sarkozy qui commencent à se poser la question de savoir s'ils ne vont pas demain voter pour J.-M. Le Pen."
Alors autre sujet l'Irak : le Front national et J.-M. Le Pen avaient clairement pris partie pour l'Irak et pour Saddam Hussein, il y a même vraiment des liens personnels entre J.-M. Le Pen et Saddam Hussein. Vous ne le regrettez pas aujourd'hui ?
- "Non, pas du tout, il n'y a pas de liens personnels entre J.-M. Le Pen et Saddam Hussein..."
Il y a eu des photos...
- "Non écoutez..."
Jany Le Pen est présidente d'une association "SOS Enfants d'Irak"...
- "Mais Jany Le Pen, oui, est présidente d'une association "SOS Enfants d'Irak", parce qu'elle a fait quinze voyages en Irak pour apporter des médicaments, pour apporter des ambulances en Irak, pour aider ces pauvres enfants dont 1 million sont morts en dix ans. Alors elle a été amenée, dans ces conditions-là, à être reçue par les autorités de ce pays. Cela ne crée pas des liens personnels..."
Mais J.-M. Le Pen a clairement pris partie pour Saddam Hussein, il a été pris en photo avec lui...
- "J.-M. Le Pen a rencontré une fois, une seule fois Saddam Hussein. C'était lors du premier conflit irakien, lorsqu'il est allé chercher et qu'il a ramené 120 otages européens."
Et il n'y a pas de divorce entre votre électorat et cette prise de position pour l'Irak ?
- "Je n'en ai pas ressenti, encore une fois ça semble apparaître dans un certain nombre de sondages, je n'ai pas ressenti moi cette divergence entre notre électorat et la position que nous avons eue à prendre sur l'Irak. J'ai vraiment l'impression que notre électorat a totalement compris notre position. Et s'il ne l'a pas totalement comprise pour une partie, ils font confiance à J.-M. Le Pen parce qu'à plusieurs reprises, il a eu sur tout un tas de sujets, une capacité de vision de l'avenir. Voilà, ça justifie la confiance qu'on lui accorde..."
Donc pas de divorce sur la position sur l'Irak ?
- "Pas du tout."
Sur le dossier des retraites, est-ce que, là, le gouvernement n'est pas en train d'agir, est-ce que vous avez quelque chose contre l'alignement des fonctionnaires sur le privé par exemple ?
- "Non, pas particulièrement, mais je voudrais tout de même que les Français se rappellent que ces gens-là ont été au gouvernement, et qu'ils n'ont pas fait hier ce qu'ils auraient du faire. Vous savez, pour arriver à un équilibre, il faut une croissance économique et une croissance démographique. On aurait du par exemple faire un effort tout particulier pour aider à la natalité dans notre pays ; ils ne l'ont pas fait et ils ne le font pas plus aujourd'hui. Alors, je crois que s'inscrire dans le temps, alors que nous sommes le dos au mur, c'est-à-dire prévoir jusqu'en 2008 des mesures, alors que l'on sait qu'entre 2005 et 2006 on ne pourra plus payer les retraites, je crois que c'est une malhonnêteté."
En un mot, le Front national gouvernant la France, vous y croyez vraiment ?
- "Tout à fait, j'y crois. Je crois que le 21 avril 2002 est un départ, ça n'était pas un aboutissement."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 22 avril 2003)