Communiqué du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, sur la coopération avec les pays de la zone franc, à Niamey le 8 avril 2003.

Prononcé le

Auteur(s) moral(aux) : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie

Circonstance : Réunion des ministres des finances de la zone franc à Niamey le 8 avril 2003

Texte intégral

Son Excellence M. Mamadou Tandja, Président de la République du Niger, et Président en exercice de lUEMOA, a ouvert la réunion des ministres des finances, des gouverneurs des Banques centrales et des présidents des institutions régionales des Etats membres de la Zone franc. Cette réunion sest tenue le mardi 8 avril 2003 à Niamey, sous la présidence de M. Ali BADJO GAMATIE, ministre nigérien de léconomie et des finances, en présence de M. Francis MER, ministre français de léconomie, des finances et de lindustrie, et de M. Pierre-André WILTZER, ministre français délégué à la coopération et à la francophonie. Ils ont chaleureusement remercié les autorités nigériennes pour leur accueil.
Leurs travaux ont porté en particulier sur l'environnement international de la Zone franc, le NEPAD et la préparation du sommet d'Evian du G8, sur l'initiative de la France en faveur du commerce africain, sur le développement du secteur privé dans la Zone franc et sur la convergence des politiques économiques des pays de la zone. Pour la seconde fois, après la réunion de Paris en septembre 2002, des intervenants du secteur privé ont pu s'entretenir avec les ministres.
La Zone franc dans son environnement international
Environnement international et régional
Les Ministres ont constaté que les économies de leurs pays restent soumises à de fortes incertitudes liées d'une part au contexte international, en particulier celles résultant de l'impact du conflit en Irak sur les cours du dollar, du pétrole et des autres matières premières, et d'autre part à l'impact de certaines crises régionales, notamment en Côte dIvoire, sur la croissance économique de leurs pays.
Les Ministres ont constaté que ces incertitudes n'avaient pas entamé la solidité des francs CFA et comorien, et se sont félicité de lefficacité des mécanismes de coopération monétaire et de la qualité des politiques économiques et monétaires de la Zone. Afin de conforter cette solidité dans la durée, ils sont convenus de se mobiliser davantage encore pour renforcer la convergence et les performances de leurs politiques économiques.
Convergence des politiques économiques
Après un raffermissement en 2001, la croissance économique réelle de la Zone franc a fléchi en 2002. Les Ministres ont constaté aussi que la convergence marquait le pas. Dans cette perspective et dans la ligne des engagements qu'ils ont pris lors de leurs dernières réunions, les ministres insistent sur la nécessité de :
Se mobiliser en vue de respecter les horizons de convergence, afin de renforcer la solidarité et de la stabilité monétaires de la Zone.
Consolider des politiques économiques et budgétaires saines, pour permettre aux économies de la Zone franc de tirer davantage profit de la stabilité de leurs monnaies;
Porter une attention renforcée à la maîtrise des dépenses salariales et au maintien d'un niveau adéquat d'investissement public.
Accélérer les réformes structurelles et renforcer les capacités institutionnelles.
Faire de laccroissement des recettes fiscales une priorité majeure. Ils ont décidé dinscrire cette question à lordre du jour de leur prochaine réunion, à Paris.
Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
Comme les Ministres et les Gouverneurs sy étaient engagés lors de leur réunion à Abidjan en avril 2001, les trois zones d'émission de la Zone franc (UEMOA, CEMAC, Comores) se sont dotées de cadres juridiques visant à lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme, en conformité avec les normes internationales en vigueur, notamment les recommandations du GAFI.
Pour l'avenir, les Ministres demandent au Comité anti-blanchiment de la Zone franc de continuer d'apporter son soutien aux autorités compétentes de la Zone franc, en particulier afin de faciliter l'application effective des cadres juridiques adoptés.

Nepad et G8 d'Evian
Les Ministres se sont félicité de la priorité donnée à l'Afrique et à l'eau par le Président de la République française pour le prochain sommet du G8 à Evian, prévu le 1er juin 2003. Ils ont constaté que les pays industrialisés pourraient ainsi poursuivre leur dialogue constructif avec les pays africains, notamment dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) mis en place par les Chefs d'Etat du continent africain, qui ont ainsi réaffirmé leur volonté dune politique commune pour uvrer au développement de lensemble du continent.
Les Ministres, les Gouverneurs des Banques centrales et les Présidents des institutions régionales des Etats membres de la Zone franc ont pu s'entretenir du NEPAD et du G8 avec Michel Camdessus, représentant personnel pour l'Afrique du président Jacques Chirac. Ils ont rappelé que leurs pays avaient dores et déjà, au niveau de leurs institutions régionales, mis en place des mécanismes de revue des politiques macroéconomiques et se sont déclarés prêts à partager cette expérience avec les autres pays africains pour contribuer à la mise en uvre d'une revue par les pairs sur ces aspects dans le cadre du NEPAD.
Les Ministres souhaitent faire progresser les travaux pour la mise en uvre du NEPAD dans leurs pays respectifs en liaison avec leurs structures régionales. Ils souhaitent pour cela être accompagnés par leurs partenaires au développement.

Investissement privé
Les Ministres, les Gouverneurs des Banques centrales et les Présidents des institutions régionales des Etats membres de la Zone franc ont rappelé limportance du développement du secteur privé pour accroître significativement et durablement la croissance et accompagner les stratégies de réduction de la pauvreté..
Dans le prolongement de leurs précédentes discussions sur l'investissement privé, notamment à Paris en septembre dernier, les ministres se sont entretenus avec des représentants du secteur privé de la Zone franc. Dans le cadre dune recherche des bonnes pratiques en matière de développement du secteur privé, ils ont engagé une réflexion sur les initiatives ayant réussi et celles ayant échoué.
Compte tenu de l'importance de la sécurité juridique et judiciaire comme déterminant de l'investissement, ils ont réaffirmé l'importance de l'OHADA.
Ils se sont félicité des travaux engagés par les experts de leurs pays sur la question de l'investissement, s'agissant du renforcement du cadre juridique de l'investissement comme du développement des partenariats public-privé.
Enfin, ils ont discuté des voies opérationnelles de collaboration avec les partenaires au développement pour faire de la promotion du secteur privé un axe majeur des stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté de ces pays.