Texte intégral
Jean-Paul Delevoye répond à la question d'un député
MUGUETTE JACQUAINT, CR, SEINE SAINT-DENIS
Merci Monsieur le Président, ma question s'adresse à Monsieur le Ministre des Affaires sociales et de la Solidarité. Vous avez attribué la responsabilité du blocage d'hier au formidable mouvement social, on a parlé de deux millions de personnes qui se sont rassemblées dans une mobilisation d'ampleur sans précédent depuis 1995. Cela a un sens, pour dire oui, il faut une réforme, mais non à la vôtre, la paralysie est purement et simplement de votre responsabilité. Vous n'avez pas su entendre leur attente et vous avez méprisé leur proposition à la demande de bons niveaux de pension, vous avez répondu : décote, pension à minima, maintien des décrets BALLADUR, en définitif votre projet c'est travailler plus longtemps, laissant les jeunes sans emploi, cotiser plus pour une retraite de misère. Vous dites projet à l'effort partagé, mais ce sont toujours les mêmes qui sont sacrifiés. Les salariés à qui l'on refuse de partir plutôt pour des carrières longues et pénibles, à qui l'on rogne les droits sociaux, mais on ne touche surtout pas ni au capital, ni à la finance. Les intérêts du patronat sont préservés et c'est là pour vous l'essentiel, quelle chance de l'effort partagé. Vous dites dialogue encore possible, mais en même temps les déclarations du gouvernement affirment, pas de concession, pas d'alternative, ce n'est pas la rue qui gouverne, petits ajustements. Au regard de votre état d'esprit manifesté depuis hier, je me demande ce que vous allez bien pouvoir dire ce soir aux responsables syndicaux à ces centaines de milliers de manifestants qui attendent une autre réforme, notamment celle du financement. (...)
JEAN-PAUL DELEVOYE MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE, DE LA REFORME DE L'ETAT ET DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
Monsieur le Président, Madame le Député, vous affichez comme nous votre souhait de défendre le système de répartition, profitons de ce débat pour dire la réalité de ce qu'est la système de répartition.
La majeure partie de nos concitoyens pense que la répartition, c'est j'ai cotisé toute ma vie j'ai droit à, c'est faux, la répartition, ceux qui travaillent payent la retraite de ceux qui sont en retraite et donc plus de retraités et moins d'actifs, c'est remettre en cause le système de répartition, et demander le retrait de la loi c'est être le fossoyeur du système de répartition, et dans la discussion que nous voulons avoir, êtes-vous contre la revalorisation des petites pensions, êtes-vous contre l'amélioration de la cession progressive d'activité, êtes-vous contre les mesures spécifiques envers les enseignants, êtes-vous contre les dispositions envers les longues carrières, êtes-vous contre l'intégration d'une partie des primes des fonctionnaires, je crois Madame, venez avec nous discuter réellement des conséquences et vous serez à nos côtés pour sauver le système de répartition.
(Source http://www.retraite.gouv.fr, le 16 mai 2003)