Texte intégral
Le silence de Jacques Chirac au cur du mois d'août reste sidérant...
Alain Juppé. Faux procès. Le ministre de la Santé a été mobilisé dès le départ, et a été très vite présent sur le terrain. Je l'ai constaté moi-même en l'accueillant au CHU de Bordeaux. Le Premier ministre a suivi la situation heure par heure, comme le président de la République. Ils ont choisi de s'exprimer au bon moment. Cette polémique ne tient pas la route.
Martine Aubry dénonce la " faillite " du pouvoir...
La façon dont le PS a exploité la situation à des fins politiciennes n'est pas digne. La seule chose qui importe, c'est de voir comment éviter demain que se reproduise la même situation. Il est, en effet, incontestable que le système d'alerte qui aurait dû déclencher toute une série de mesures préventives n'a pas fonctionné comme il aurait dû : le gouvernement l'a reconnu, et en tire aujourd'hui les conséquences.
Il y a aussi une vraie crise des hôpitaux...
Laissez-moi d'abord dire ce qui devrait être, pour tous, une évidence : la fatalité, cela existe, l'aléa climatique, cela existe. Vous connaissez, vous, un gouvernement qui prétendrait maîtriser la nature ? Cela dit, oui, il y a des leçons à tirer, et elles vont l'être. Ce que nous ont dit les urgentistes, les personnels hospitaliers et les médecins dont je salue le dévouement, c'est qu'il n'y a pas eu, à proprement parler, de dysfonctionnement des services d'urgence, mais un problème en amont : la prévention à l'égard des personnes âgées, qu'elles soient à leur domicile ou en maison de retraite, n'a pas été à la hauteur de ce qu'elle aurait dû être. Cette défaillance doit nous amener à réfléchir à la solitude des plus fragiles. Comment accompagner la politique de maintien à domicile des personnes âgées sans que cela se traduise par plus de solitude ? L'UMP a réfléchi à l'idée de lancer, dans les programmes d'habitat social, des logements permettant la cohabitation des générations : un logement pour la famille et un logement voisin, plus petit, pour la personne âgée.
Le nombre de personnes très âgées augmente...
D'ici dix ans, les plus de 80 ans vont être deux fois plus nombreux. Et à l'heure actuelle, à Paris, 6 femmes sur 10 vivent seules après 80 ans. C'est un problème de société majeur. Il y a très longtemps que je pense qu'on n'échappera pas, même si je sais l'idée critiquée, à la création d'une nouvelle branche de la Sécurité sociale. Pour renforcer notre système de solidarité. On connaît les quatre grandes branches : famille, santé, accidents du travail, vieillesse. Il en faudra une cinquième : la dépendance, avec un financement spécifique.
La santé, est-ce une priorité ?
La santé est une priorité nationale.
Pourra-t-il y avoir encore des baisses d'impôts ?
Oui. Il faut poursuivre les baisses d'impôts. C'est la seule manière de redonner de la vigueur à notre système économique, de stimuler les énergies de ceux qui travaillent et produisent, donc de réenclencher le " cercle vertueux ", celui de la croissance et de l'emploi. Il faut définitivement sortir de l'idée que la bonne manière de faire face à la stagnation de l'économie, c'est de taxer plus pour dépenser plus. C'est ainsi qu'on tue le secteur productif. La politique gouvernementale est bonne. Je la soutiens à 100 %. Alors, baisser les impôts de 1 % ou de 3 % ? C'est une question de réglage. Ce qui est important, c'est le cap.
Les journées de grève des enseignants doivent-elles être payées ?
Il y a des lois qui s'appliquent à tout le monde, sans exception. La philosophie générale de la loi est simple : quand on ne travaille pas parce qu'on est en grève, on n'est pas payé. A partir de là, il peut y avoir des difficultés d'application et des ajustements à faire. Mais personne ne comprendrait que faire grève et ne pas travailler donne lieu à rémunération. On sait cela dans le secteur privé. Cela dit, au-delà, le Premier ministre a engagé ce qu'il appelle " le grand débat " pour ouvrir un vrai dialogue entre les acteurs du système éducatif et la nation.
Le monde éducatif paraît, lui aussi, gravement en crise...
Notre système éducatif a des lacunes mais, globalement, il ne fonctionne pas si mal. Il suffit de voir comment les diplômés français se placent sur le marché international du travail. Sur quoi, en réalité, faut-il porter la réflexion et l'action ? 1. L'école élémentaire. Il faut en sortir en sachant lire, écrire et compter. Il faut donc que les programmes soient ramenés à l'essentiel, et qu'on s'interroge sur les méthodes mises en uvre. 2. La diversification des filières dans les collèges : il faut passer du collège unique au collège pour tous. Ce n'est pas la même chose. Il faut des filières diversifiées, ce qui pose le problème de l'orientation précoce en 4 e ou en 3 e . Il faut aussi que l'enseignement professionnel retrouve un rang d'égale dignité par rapport à l'enseignement général. 3. Le premier cycle de l'enseignement universitaire. S'il y a un effort financier à faire, c'est peut-être là. Car on dépense plus pour un lycéen que pour un étudiant. 4. Le quatrième sujet qui me tient à cur, c'est le métier d'enseignant. Un métier difficile et noble. Pour le rendre à nouveau attractif, il va falloir remettre à plat un certain nombre de choses. J'ai demandé à l'UMP d'y travailler.
(source http://www.u-m-p.org, le 28 août 2003)
Alain Juppé. Faux procès. Le ministre de la Santé a été mobilisé dès le départ, et a été très vite présent sur le terrain. Je l'ai constaté moi-même en l'accueillant au CHU de Bordeaux. Le Premier ministre a suivi la situation heure par heure, comme le président de la République. Ils ont choisi de s'exprimer au bon moment. Cette polémique ne tient pas la route.
Martine Aubry dénonce la " faillite " du pouvoir...
La façon dont le PS a exploité la situation à des fins politiciennes n'est pas digne. La seule chose qui importe, c'est de voir comment éviter demain que se reproduise la même situation. Il est, en effet, incontestable que le système d'alerte qui aurait dû déclencher toute une série de mesures préventives n'a pas fonctionné comme il aurait dû : le gouvernement l'a reconnu, et en tire aujourd'hui les conséquences.
Il y a aussi une vraie crise des hôpitaux...
Laissez-moi d'abord dire ce qui devrait être, pour tous, une évidence : la fatalité, cela existe, l'aléa climatique, cela existe. Vous connaissez, vous, un gouvernement qui prétendrait maîtriser la nature ? Cela dit, oui, il y a des leçons à tirer, et elles vont l'être. Ce que nous ont dit les urgentistes, les personnels hospitaliers et les médecins dont je salue le dévouement, c'est qu'il n'y a pas eu, à proprement parler, de dysfonctionnement des services d'urgence, mais un problème en amont : la prévention à l'égard des personnes âgées, qu'elles soient à leur domicile ou en maison de retraite, n'a pas été à la hauteur de ce qu'elle aurait dû être. Cette défaillance doit nous amener à réfléchir à la solitude des plus fragiles. Comment accompagner la politique de maintien à domicile des personnes âgées sans que cela se traduise par plus de solitude ? L'UMP a réfléchi à l'idée de lancer, dans les programmes d'habitat social, des logements permettant la cohabitation des générations : un logement pour la famille et un logement voisin, plus petit, pour la personne âgée.
Le nombre de personnes très âgées augmente...
D'ici dix ans, les plus de 80 ans vont être deux fois plus nombreux. Et à l'heure actuelle, à Paris, 6 femmes sur 10 vivent seules après 80 ans. C'est un problème de société majeur. Il y a très longtemps que je pense qu'on n'échappera pas, même si je sais l'idée critiquée, à la création d'une nouvelle branche de la Sécurité sociale. Pour renforcer notre système de solidarité. On connaît les quatre grandes branches : famille, santé, accidents du travail, vieillesse. Il en faudra une cinquième : la dépendance, avec un financement spécifique.
La santé, est-ce une priorité ?
La santé est une priorité nationale.
Pourra-t-il y avoir encore des baisses d'impôts ?
Oui. Il faut poursuivre les baisses d'impôts. C'est la seule manière de redonner de la vigueur à notre système économique, de stimuler les énergies de ceux qui travaillent et produisent, donc de réenclencher le " cercle vertueux ", celui de la croissance et de l'emploi. Il faut définitivement sortir de l'idée que la bonne manière de faire face à la stagnation de l'économie, c'est de taxer plus pour dépenser plus. C'est ainsi qu'on tue le secteur productif. La politique gouvernementale est bonne. Je la soutiens à 100 %. Alors, baisser les impôts de 1 % ou de 3 % ? C'est une question de réglage. Ce qui est important, c'est le cap.
Les journées de grève des enseignants doivent-elles être payées ?
Il y a des lois qui s'appliquent à tout le monde, sans exception. La philosophie générale de la loi est simple : quand on ne travaille pas parce qu'on est en grève, on n'est pas payé. A partir de là, il peut y avoir des difficultés d'application et des ajustements à faire. Mais personne ne comprendrait que faire grève et ne pas travailler donne lieu à rémunération. On sait cela dans le secteur privé. Cela dit, au-delà, le Premier ministre a engagé ce qu'il appelle " le grand débat " pour ouvrir un vrai dialogue entre les acteurs du système éducatif et la nation.
Le monde éducatif paraît, lui aussi, gravement en crise...
Notre système éducatif a des lacunes mais, globalement, il ne fonctionne pas si mal. Il suffit de voir comment les diplômés français se placent sur le marché international du travail. Sur quoi, en réalité, faut-il porter la réflexion et l'action ? 1. L'école élémentaire. Il faut en sortir en sachant lire, écrire et compter. Il faut donc que les programmes soient ramenés à l'essentiel, et qu'on s'interroge sur les méthodes mises en uvre. 2. La diversification des filières dans les collèges : il faut passer du collège unique au collège pour tous. Ce n'est pas la même chose. Il faut des filières diversifiées, ce qui pose le problème de l'orientation précoce en 4 e ou en 3 e . Il faut aussi que l'enseignement professionnel retrouve un rang d'égale dignité par rapport à l'enseignement général. 3. Le premier cycle de l'enseignement universitaire. S'il y a un effort financier à faire, c'est peut-être là. Car on dépense plus pour un lycéen que pour un étudiant. 4. Le quatrième sujet qui me tient à cur, c'est le métier d'enseignant. Un métier difficile et noble. Pour le rendre à nouveau attractif, il va falloir remettre à plat un certain nombre de choses. J'ai demandé à l'UMP d'y travailler.
(source http://www.u-m-p.org, le 28 août 2003)