Texte intégral
A. Hausser - Bonjour Monsieur Le Pen. Vous allez faire votre rentrée politique demain, on va en parler, mais je voudrais d'abord que vous me disiez ce que vous avez pensé de la prestation de J.-P. Raffarin qui dit " priorité à l'emploi et à la croissance , pour Maastricht on verra plus tard ".
- "D'abord, bonjour. C'est un leitmotiv, on entend ça depuis longtemps. On a essayé de nous expliquer, en particulier ceux qui ont fait voter les traités de Maastricht, d'Amsterdam, de Nice etc, que la voie incontournable était celle de l'Europe, la construction de l'Europe. Mais celle-ci a évidemment des conditions auxquelles nous avons souscrit, quand nous ne les avons pas nous-mêmes élaborées. Et à la première crise, la première difficulté, on contourne la loi. Monsieur Raffarin est allé la corde au cou et en chemise à Bruxelles pour bien montrer quand même que c'est là-bas que ça se décide, et il en revenu avec rien dans les mains, rien dans les poches. La chemise à poches, c'est rare, c'est vrai."
Rien dans les poches, mais enfin en attendant il va au-delà des déficits autorisés.
- "Bien au-delà bien sûr, oui il va au-delà, ça veut dire qu'il ne respecte pas la loi qu'il a lui-même contribué à élaborer. C'est un signe de contradiction qui est, à mon avis, un signe de décadence évident. Moi, je suis un eurosceptique, je suis un adversaire de l'euro. J'affirme que l'euro a provoqué chez nous une hausse du prix de la vie que les ménagères voient bien dans leur panier, mais que la statistique, en tous les cas l'INSEE ne voit pas encore. Mais je constate que tout cela est très fragile et que ou la France va sortir de cette Europe-là, ou en tous les cas exiger une renégociation des traités, ou bien alors nous allons être déclarés en faillite. Nous sommes déjà virtuellement en faillite avec une dette de 7 000 milliards de francs. Pour les gens qui sont de mon âge je leur rappelle qu'en 1960, ça aurait été 700 000 milliards de dette."
On ne va pas s'y retrouver dans vos chiffres..
- "Ah mais non, mais je dis pour ça parce qu'il faut se rendre compte de ce que c'est. A partir du moment où on parle milliards, personne ne sait ce que c'est. Personne ne sait que le service de la dette, ce que coûte aux Français la dette, il faut payer tous les ans n'est-ce pas, des intérêts, c'est 350 milliards de francs, tous les ans. C'est un des postes les plus importants du budget."
Donc vous dites aussi qu'il ne fallait pas baisser les impôts.
- "Non, ce n'est pas exactement ça. Je pense que la décision de baisser les impôts aurait été convenable et même une bonne politique si elle s'était placée dans une situation d'ensemble. Pour baisser les impôts, il faut réduire les dépenses de l'Etat."
C'est exactement ce que dit le ministre du Budget.
- "Or Monsieur Raffarin n'a pas cessé de les augmenter depuis un an. Ce dont il faut être très conscient, c'est qu'il y a un an, le gouvernement semblait avoir toutes les cartes en main, il bénéficiait de ce qu'on appelle l'état de grâce."
C'était des cartes politiques, ce n'était pas des cartes économiques.
- "82 % pour l'ineffable président de la République, la majorité écrasante à l'Assemblée nationale, au Sénat, pratiquement dans toutes les régions sauf celles dont la droite avait fait cadeau à la gauche pour faire barrage au Front national, et puis les Conseils municipaux, les Conseils généraux. Et avec ça, quand il fait une petite réformette des retraites, car Monsieur Raffarin n'a pas traité plus du quart du problème, tout le reste est en chantier, et selon sa bonne habitude, sur tous les problèmes, il botte en touche. On allonge, on dissèque, on saucissonne les résultats comme pour la crise qui a causé 15 000 morts en France, on a dit d'abord un millier puis ensuite de 2 à 3 000, puis ensuite de 3 à 5 000, peut-être 5 000... Ce n'est pas possible, ça irait pas plus loin, mais si 7 000, le chiffre de 10 000 n'est pas invraisemblable, et il sera probablement de 15 ou de 20 000, mais on ne le saura qu'au mois de décembre, au moment où tout cela aura, hélas, une fois de plus, était oublié, car les crises sont révélatrices de l'état de dégradation de notre pays, d'appauvrissement continu. Il en est de même d'ailleurs pour les incendies, pour la défense des forêts et tout cela, c'est la débâcle."
Vous aviez une méthode, vous, pour empêcher les incendies ?
- "Oui, tout à fait, mais c'est une grande politique ça. Cela suppose qu'on modifie le droit foncier et qu'on modifie les COS, parce que moi je pense, mais ça serait trop long d'en parler ici, qu'il ne faut pas laisser se désertifier les forêts.."
Là, en l'occurrence, les régions qui ont brûlé ce ne sont pas des régions désertifiées.
- "Bien sûr, mais il y a beaucoup d'autres choses à faire, il faut au moins créer un régiment de sapeurs-pompiers supplémentaire, il faut faire une option mixte avec l'armée pour avoir des hélicoptères lourds qui sont beaucoup plus efficaces que les Canadairs, et tout cela c'est une grande politique dans une région qui doit viser tout naturellement à bénéficier de l'énorme apport de clientèle que vont constituer les seniors."
Ça sera un des thèmes de votre campagne électorale..
- "Certainement, oui mais ça c'est une campagne plus régionale si vous voulez."
Vous êtes candidat en PACA.
- "Bien sûr."
Encore un mot sur les projets de J.-P. Raffarin. Quand il dit qu'il faut réhabiliter le travail, qu'il propose de sacrifier le lundi de Pentecôte par exemple pour travailler plus, en fait c'est un peu combattre les 35 heures.
- "C'est de la poudre de perlimpinpin tout cela. Voyez-vous, il y a une chose qu'il faut savoir : le grand déficit prochain, c'est celui de la Sécurité sociale. Il faut être clair : ou bien les Français vont pouvoir défendre leur santé ou bien avec leur argent on va soigner le monde entier, c'est le cas de la Couverture Médicale Universelle, c'est le cas de l'immigration. Si on ne barre pas la route à l'immigration massive... oui, je sais.."
Ce n'est pas ça...
- "Mais bien sûr que si, l'immigration nous coûte 500 milliards par an, si l'on ne choisit pas cela... Les Français doivent choisir : avec leur argent, veulent-ils qu'il leur serve à eux ? C'est ma politique, les Français d'abord. Ou bien alors ils sont d'accord pour dilapider. Monsieur Raffarin nous a dit qu'il était un bon père de famille. Pour moi il est un père de famille qui est ruiné et qui va au casino pour essayer de se refaire. On sait comment se terminent ces histoires là. Chez les hommes d'honneur, par un suicide."
Vous y allez fort quand même !
- "Politique."
Les régionales, votre candidature en PACA. Pour l'instant les sondages vous donnent 20%.
- "Oui, non mais ça c'est les sondages du CSA, ce sont ceux qui sont toujours favorables au pouvoir. On en verra d'autres et puis moi vous savez.."
Vous en avez d'autres ? Vous en avez déjà fait faire ?
- "Je n'en ai pas d'autres, je n'en attends pas et surtout je n'en paierai pas, je n'en ai jamais payés. Moi je fais confiance à l'intelligence des Français, au sens qu'ils ont de leurs intérêts légitimes. Et puis, je vous rappelle quand même que je suis arrivé en tête dans cette région, dans tous les départements, devant le président de la République actuel, et devant le candidat socialiste Monsieur Jospin. Par conséquent, la situation s'étant aggravée et comme elle va continuer de s'aggraver, je pense qu'au moment des élections, les Français auront le nez sur leurs problèmes et ils sauront quel est le bon choix. Car à la vérité, ceux qui ont refusé de voter pour Le Pen au deuxième tour sont ceux qui ont eu peur du changement. Or il est nécessaire de faire des changements..."
Ils étaient nombreux quand même, avouez.
- "Oui, mais alors, bien sûr quand toute la France se met gauche, droite réunies, évidemment ils sont complices des politiques qui ont été menées dans ce pays depuis 30 ans, c'est bien normal qu'ils se retrouvent dans un front anti Le Pen. Mais les faits sont têtus, disait celui qui aurait pu être leur maître, Lénine. Les faits sont têtus et ils vont se retrouver en face de déficits vertigineux, d'une montée continue du chômage, et on s'apercevra que les 3 % de diminution d'impôts de Monsieur Raffarin, qui ne sont d'ailleurs qu'un tout petit morceau des 30 % qu'avaient prévu Monsieur Chirac, n'est-ce pas, prévu et promis."
Il y en a déjà eu 8%.
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 5 septembre 2003)
- "D'abord, bonjour. C'est un leitmotiv, on entend ça depuis longtemps. On a essayé de nous expliquer, en particulier ceux qui ont fait voter les traités de Maastricht, d'Amsterdam, de Nice etc, que la voie incontournable était celle de l'Europe, la construction de l'Europe. Mais celle-ci a évidemment des conditions auxquelles nous avons souscrit, quand nous ne les avons pas nous-mêmes élaborées. Et à la première crise, la première difficulté, on contourne la loi. Monsieur Raffarin est allé la corde au cou et en chemise à Bruxelles pour bien montrer quand même que c'est là-bas que ça se décide, et il en revenu avec rien dans les mains, rien dans les poches. La chemise à poches, c'est rare, c'est vrai."
Rien dans les poches, mais enfin en attendant il va au-delà des déficits autorisés.
- "Bien au-delà bien sûr, oui il va au-delà, ça veut dire qu'il ne respecte pas la loi qu'il a lui-même contribué à élaborer. C'est un signe de contradiction qui est, à mon avis, un signe de décadence évident. Moi, je suis un eurosceptique, je suis un adversaire de l'euro. J'affirme que l'euro a provoqué chez nous une hausse du prix de la vie que les ménagères voient bien dans leur panier, mais que la statistique, en tous les cas l'INSEE ne voit pas encore. Mais je constate que tout cela est très fragile et que ou la France va sortir de cette Europe-là, ou en tous les cas exiger une renégociation des traités, ou bien alors nous allons être déclarés en faillite. Nous sommes déjà virtuellement en faillite avec une dette de 7 000 milliards de francs. Pour les gens qui sont de mon âge je leur rappelle qu'en 1960, ça aurait été 700 000 milliards de dette."
On ne va pas s'y retrouver dans vos chiffres..
- "Ah mais non, mais je dis pour ça parce qu'il faut se rendre compte de ce que c'est. A partir du moment où on parle milliards, personne ne sait ce que c'est. Personne ne sait que le service de la dette, ce que coûte aux Français la dette, il faut payer tous les ans n'est-ce pas, des intérêts, c'est 350 milliards de francs, tous les ans. C'est un des postes les plus importants du budget."
Donc vous dites aussi qu'il ne fallait pas baisser les impôts.
- "Non, ce n'est pas exactement ça. Je pense que la décision de baisser les impôts aurait été convenable et même une bonne politique si elle s'était placée dans une situation d'ensemble. Pour baisser les impôts, il faut réduire les dépenses de l'Etat."
C'est exactement ce que dit le ministre du Budget.
- "Or Monsieur Raffarin n'a pas cessé de les augmenter depuis un an. Ce dont il faut être très conscient, c'est qu'il y a un an, le gouvernement semblait avoir toutes les cartes en main, il bénéficiait de ce qu'on appelle l'état de grâce."
C'était des cartes politiques, ce n'était pas des cartes économiques.
- "82 % pour l'ineffable président de la République, la majorité écrasante à l'Assemblée nationale, au Sénat, pratiquement dans toutes les régions sauf celles dont la droite avait fait cadeau à la gauche pour faire barrage au Front national, et puis les Conseils municipaux, les Conseils généraux. Et avec ça, quand il fait une petite réformette des retraites, car Monsieur Raffarin n'a pas traité plus du quart du problème, tout le reste est en chantier, et selon sa bonne habitude, sur tous les problèmes, il botte en touche. On allonge, on dissèque, on saucissonne les résultats comme pour la crise qui a causé 15 000 morts en France, on a dit d'abord un millier puis ensuite de 2 à 3 000, puis ensuite de 3 à 5 000, peut-être 5 000... Ce n'est pas possible, ça irait pas plus loin, mais si 7 000, le chiffre de 10 000 n'est pas invraisemblable, et il sera probablement de 15 ou de 20 000, mais on ne le saura qu'au mois de décembre, au moment où tout cela aura, hélas, une fois de plus, était oublié, car les crises sont révélatrices de l'état de dégradation de notre pays, d'appauvrissement continu. Il en est de même d'ailleurs pour les incendies, pour la défense des forêts et tout cela, c'est la débâcle."
Vous aviez une méthode, vous, pour empêcher les incendies ?
- "Oui, tout à fait, mais c'est une grande politique ça. Cela suppose qu'on modifie le droit foncier et qu'on modifie les COS, parce que moi je pense, mais ça serait trop long d'en parler ici, qu'il ne faut pas laisser se désertifier les forêts.."
Là, en l'occurrence, les régions qui ont brûlé ce ne sont pas des régions désertifiées.
- "Bien sûr, mais il y a beaucoup d'autres choses à faire, il faut au moins créer un régiment de sapeurs-pompiers supplémentaire, il faut faire une option mixte avec l'armée pour avoir des hélicoptères lourds qui sont beaucoup plus efficaces que les Canadairs, et tout cela c'est une grande politique dans une région qui doit viser tout naturellement à bénéficier de l'énorme apport de clientèle que vont constituer les seniors."
Ça sera un des thèmes de votre campagne électorale..
- "Certainement, oui mais ça c'est une campagne plus régionale si vous voulez."
Vous êtes candidat en PACA.
- "Bien sûr."
Encore un mot sur les projets de J.-P. Raffarin. Quand il dit qu'il faut réhabiliter le travail, qu'il propose de sacrifier le lundi de Pentecôte par exemple pour travailler plus, en fait c'est un peu combattre les 35 heures.
- "C'est de la poudre de perlimpinpin tout cela. Voyez-vous, il y a une chose qu'il faut savoir : le grand déficit prochain, c'est celui de la Sécurité sociale. Il faut être clair : ou bien les Français vont pouvoir défendre leur santé ou bien avec leur argent on va soigner le monde entier, c'est le cas de la Couverture Médicale Universelle, c'est le cas de l'immigration. Si on ne barre pas la route à l'immigration massive... oui, je sais.."
Ce n'est pas ça...
- "Mais bien sûr que si, l'immigration nous coûte 500 milliards par an, si l'on ne choisit pas cela... Les Français doivent choisir : avec leur argent, veulent-ils qu'il leur serve à eux ? C'est ma politique, les Français d'abord. Ou bien alors ils sont d'accord pour dilapider. Monsieur Raffarin nous a dit qu'il était un bon père de famille. Pour moi il est un père de famille qui est ruiné et qui va au casino pour essayer de se refaire. On sait comment se terminent ces histoires là. Chez les hommes d'honneur, par un suicide."
Vous y allez fort quand même !
- "Politique."
Les régionales, votre candidature en PACA. Pour l'instant les sondages vous donnent 20%.
- "Oui, non mais ça c'est les sondages du CSA, ce sont ceux qui sont toujours favorables au pouvoir. On en verra d'autres et puis moi vous savez.."
Vous en avez d'autres ? Vous en avez déjà fait faire ?
- "Je n'en ai pas d'autres, je n'en attends pas et surtout je n'en paierai pas, je n'en ai jamais payés. Moi je fais confiance à l'intelligence des Français, au sens qu'ils ont de leurs intérêts légitimes. Et puis, je vous rappelle quand même que je suis arrivé en tête dans cette région, dans tous les départements, devant le président de la République actuel, et devant le candidat socialiste Monsieur Jospin. Par conséquent, la situation s'étant aggravée et comme elle va continuer de s'aggraver, je pense qu'au moment des élections, les Français auront le nez sur leurs problèmes et ils sauront quel est le bon choix. Car à la vérité, ceux qui ont refusé de voter pour Le Pen au deuxième tour sont ceux qui ont eu peur du changement. Or il est nécessaire de faire des changements..."
Ils étaient nombreux quand même, avouez.
- "Oui, mais alors, bien sûr quand toute la France se met gauche, droite réunies, évidemment ils sont complices des politiques qui ont été menées dans ce pays depuis 30 ans, c'est bien normal qu'ils se retrouvent dans un front anti Le Pen. Mais les faits sont têtus, disait celui qui aurait pu être leur maître, Lénine. Les faits sont têtus et ils vont se retrouver en face de déficits vertigineux, d'une montée continue du chômage, et on s'apercevra que les 3 % de diminution d'impôts de Monsieur Raffarin, qui ne sont d'ailleurs qu'un tout petit morceau des 30 % qu'avaient prévu Monsieur Chirac, n'est-ce pas, prévu et promis."
Il y en a déjà eu 8%.
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 5 septembre 2003)