Texte intégral
J.-P. Elkabbach Vous êtes décidément attendu, et bienvenu. C'était prévisible, la catastrophe humanitaire approche en Irak, à Bassora, Nassiriya, et bientôt à Bagdad, mais c'est aussi une bataille politique. Est-ce que c'est aux armées anglo-américaines de distribuer maintenant de l'eau, de la nourriture et des médicaments ?
- "Ecoutez, elles feront ce qu'elles voudront, ce que je pense, c'est qu'en tout cas personne ne peut être insensible au drame humanitaire, je pense que la communauté internationale doit prendre ses responsabilités et l'ONU, naturellement, ne peut pas rester inactive."
Mais si les Nations Unies reprennent leur programme qui a été suspendu, pétrole contre nourriture, ça veut dire qu'elles reconnaissent que la guerre de l'Irak ou contre l'Irak, est légale. Comment sortir de ce dilemme ? C'est une réalité politique.
- "Non, mais je ne sais pas s'il faut faire pétrole contre nourriture parce que nous n'en sommes pas là. En revanche, j'observe que lorsque les organisations humanitaires agissent sur le terrain, elles ne cherchent pas à savoir si une guerre est légale ou illégale, d'ailleurs je trouve qu'il n'y a en tout cas pas beaucoup de guerres qui soient légitimes."
Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Est-ce que vous pensez, vous, en tant que responsable de la santé, médecin, spécialiste des questions de la santé publique, en France et ailleurs, que ce sont les mêmes qui doivent s'occuper du militaire et de l'humanitaire ? On détruit, on tue et on vient apporter des chewing-gums et des médicaments.
- "Ecoutez, présenté comme ça c'est évidemment un peu caricatural.."
Volontairement.
- "Mais je crois qu'on peut présenter les choses différemment, et je pense qu'il y a les combattants, mais je vous rappelle aussi qu'il y a les règles du jeu, y compris entre combattants."
Est-ce que ça veut dire que la France devrait, en matière humanitaire, intervenir sans les Nations unies s'il le faut, si vous avez des médicaments, ce dont on a besoin sur place aujourd'hui ?
- "La France est un pays qui a du coeur, la France est un pays qui intervient chaque fois qu'il y a de la souffrance et je pense que la France étudie les modalités selon lesquelles elle pourrait intervenir, mais je ne peux pas m'avancer, c'est une décision qui doit être prise par le Gouvernement, autour du Président de la République. Mais en tout cas, il est vrai que la France ne peut pas rester insensible à la souffrance."
Et qui acheminerait la nourriture, l'eau, pour les blessés, les malades ? A votre avis.
- "Ça, ça s'organiserait, je veux dire que c'est une question de logistique qui est très importante, mais je vous répéte, ce qui se passe là-bas sur le plan humain est extrêmement grave et on ne peut pas rester spectateur."
On attendra le Conseil des ministres dans une heure avec beaucoup d'intérêt M. le ministre de la Santé. En décembre, ici même vous prévoyiez pour 2002 un déficit de la Sécurité sociale de plus de 9 milliards d'euros. Aujourd'hui, je vous écoutais à l'Assemblée, au Sénat, vous nous préparez un déficit plus important. Est-ce que vous confirmez les chiffres qui tournent autour de 12 milliards ?
- "Attendez, je ne vous prépare pas un déficit plus important, ce qui se passe c'est que lorsque vous faites ..."
Vous l'avez dit hier, le déficit va être plus important.
- "Oui, mais je ne le prépare pas, je le subis, ce qui est tout à fait différent."
Nous préparer.
- "Lorsque vous avez un déficit, il y a deux causes : ou bien vous dépensez trop, ou bien vous n'avez pas assez de recettes. Or il se trouve que c'est davantage un manque de recettes aujourd'hui qui creuse le déficit de la Sécurité sociale. Or, monsieur Elkabbach, je n'ai pas encore trouvé l'équation qui permet d'ajuster le nombre de malades au nombre de chômeurs, le nombre de malades à la baisse de la croissance, et donc, quand j'ai moins de recettes, j'ai autant de malades, et il est vrai que j'ai du mal à diminuer les dépenses."
Je peux dire deux remarques, c'est vous qui avez même dit qu'il y a une dérive annuelle normale de 7% dans les dépenses, l'augmentation des dépenses de santé. Deuxièmement, il va y avoir une croissance cette année en 2003 de 1%, 1,2. Alors il faut s'attendre à un trou de combien ?
- "J'ai pensé, parce que justement on ne peut pas soigner moins, les années où on gagne moins, et soigner plus, quelquefois à l'excès, les années de croissance, il nous faut un fonds de compensations. En tout cas, pour le moment, mais vous voyez bien comme c'est fragile, puisque le Président a lui-même hier fait des prévisions sur la reprise de la croissance au terme de la guerre, moi je ne peux pas aujourd'hui vous faire de prévisions précises. Je dis simplement qu'il faut soigner les malades, et donc le Gouvernement prendra les mesures nécessaires le moment venu pour que nous ayons les budgets nécessaires. Néanmoins j'ai entamé la guerre aux gaspillages, aux excès, parce que nous ne sommes pas dans un temps où l'on peut aujourd'hui abuser de ce qui n'est pas nécessaire."
Qui abuse ?
- "Je pense qu'aujourd'hui il y a une consommation médicale qui est excessive."
Mais vous ne m'avez pas répondu, il sera de combien le déficit ?
- "Mais justement, je vous ai dit que je ne peux pas le chiffrer, car je ne sais pas quel est le manque à gagner mois après mois. Ce que je sais en revanche, parce que vous l'avez rappelé..."
Non, mais en 2002 ?
- "En 2002 on aura aux alentours de 8 milliards probablement, mais ce n'est pas absolument certain. Alors ce que je voulais vous dire, simplement, c'est que d'une façon générale, je le répète, nous avons une augmentation des dépenses de santé qui, d'une manière structurelle, est supérieure à la croissance des richesses du pays aujourd'hui. Et donc il faudra, un jour ou l'autre, que les Français acceptent de payer davantage pour leur santé, mais le moment venu, lorsque le système sera mis en état de marche, lorsque nous serons sûrs qu'il n'y a pas de gaspillage de sommes qui sont complètement gaspillées."
Est-ce que vous êtes favorable à une augmentation des charges ? Pour financer tous ces déficits ?
- "Personne ne peut être favorable à une augmentation des charges, mais pour le moment ce n'est pas d'actualité. Vous avez d'ailleurs une certaine continuité dans la pensée, quand la dernière fois je suis venu ici, vous m'avez posé la question.."
On essaie de comprendre.
- "Mais je suis aussi moi-même obstiné, mon but n'est pas d'augmenter la CSG, les cotisations sociales. Je veux d'abord remettre de l'ordre dans la maison. Nous verrons, le moment venu, si nous y sommes contraints, pour le moment c'est une hypothèse que j'écarte."
Mais vous dites que vous pourriez y être contraints.
- "On peut être contraint. Je note que quand même on est contraint de subir la guerre, on est contraint de subir la récession."
Monsieur le ministre de la Santé, 10 mois de négociations entre la CNAM et les syndicats médicaux n'ont rien donné. C'est vrai qu'il n'y a pas eu de rupture. Vous avez dit hier, il ne faut pas parler d'échec. L'échéance de la convention c'est lundi prochain 31 mars, et la CNAM, je vais vite, a proposé un accord transitoire, une sorte de sursis de neuf mois de plus pour négocier. Le médiateur Mattei, que dit-il ce matin ?
- "Le médiateur Mattei est content que le contact ne soit pas rompu parce que j'observe que beaucoup aujourd'hui soulignent qu'il n'y a pas d'accord, mais je vous rappelle qu'il n'y a pas d'accord depuis 1994, car il n'y a pas eu de convention en 98, et c'est d'ailleurs la situation à laquelle j'ai dû faire face au mois de mai en arrivant. Donc je considère qu'entre l'étatisation et la privatisation, c'est le système conventionnel qui est le meilleur, pour autant que chacun prenne ses responsabilités, que les caisses reconnaissent le travail des médecins qui depuis sept ans n'ont pas été revalorisés, que les médecins acceptent de rentrer..."
Les spécialistes.
- "Les spécialistes, et que les médecins acceptent de rentrer dans une optimisation des coûts, c'est-à-dire faire attention aux prescriptions et à quelquefois, ce qui est excessif."
S'il n'y a pas de convention en 2003 ?
- "Le Gouvernement prendra ses responsabilités."
C'est-à-dire ?
- "C'est-à-dire que nous rentrons dans ce qui s'appelle le règlement conventionnel minimal et que le Gouvernement prend lui-même des décisions."
Hier, je lisais que le syndicat CSMF Libéral appelait ses adhérents, je cite, " à utiliser largement le dépassement d'honoraires pour les spécialistes ". Vous acceptez ça ?
- "Non, je ne suis pas favorable à ce que l'on prenne des voies illégales. Le dépassement exceptionnel est quelque chose qui est autorisé, mais avec tact et mesure, et je crois d'ailleurs qu'en oubliant le tact et mesure, quelquefois on s'écarte du serment d'Hippocrate."
Le plan anti-cancer du Président de la République est bien accueilli, ça c'est une évidence, par tous : les médecins, les malades. Je crois que Monsieur Raffarin va venir demain au ministère de la Santé voir et recevoir des associations de malades? Les décisions ne vont pas tarder, en particulier pour toutes sortes de dépistage. Combien de vies, Monsieur Mattei, pourraient être sauvées chaque année ?
- "L'objectif, c'est 20% de vies au bout de cinq ans, ce qui est énorme. Nous pouvons gagner 5 à 10% de vies en traitant mieux, nous pouvons gagner 5 à 10% de vies avec les derniers médicaments et 5% à 10% de vies en prévenant en dépistant, c'est ça notre objectif."
Vous avez dit, l'ennemi numéro Un c'est le tabac.
- "Oui."
Il y a aura l'ennemi numéro deux, l'alcool ou l'excès d'alcool, ce plan c'est 640 millions d'euros en cinq ans.
- "Non non, pas en cinq ans. La sixième année, il y aura 640, mais la première année il y aura 100, la deuxième année 200, 300, 400, 640, ce qui fait 1,640 milliard de sommes cumulées au bout de cinq ans."
Formidable, avec un institut pour le cancer. Vous allez augmenter de combien le prix du tabac au début de l'année prochaine ?
- "Ecoutez, nous verrons. Nous avons augmenté les taxes de 17,7. Il faudra probablement faire davantage."
Autour de ?
- "Ecoutez, 20 est un chiffre rond mais on peut faire plus."
Dernière chose. La pneumopathie vous êtes inquiet ? Est-ce qu'il faut mettre en quarantaine les hôpitaux du Nord ou l'hôpital de Tourcoing.. ?
- "Non, il ne faut surtout pas mettre l'hôpital de Tourcoing qui soigne beaucoup de gens, il faut mettre en quarantaine la personne qui est malade naturellement, et c'est très bien fait, et puis il faut quand même rester vigilant car l'affaire n'est pas finie."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 mars 2003)
- "Ecoutez, elles feront ce qu'elles voudront, ce que je pense, c'est qu'en tout cas personne ne peut être insensible au drame humanitaire, je pense que la communauté internationale doit prendre ses responsabilités et l'ONU, naturellement, ne peut pas rester inactive."
Mais si les Nations Unies reprennent leur programme qui a été suspendu, pétrole contre nourriture, ça veut dire qu'elles reconnaissent que la guerre de l'Irak ou contre l'Irak, est légale. Comment sortir de ce dilemme ? C'est une réalité politique.
- "Non, mais je ne sais pas s'il faut faire pétrole contre nourriture parce que nous n'en sommes pas là. En revanche, j'observe que lorsque les organisations humanitaires agissent sur le terrain, elles ne cherchent pas à savoir si une guerre est légale ou illégale, d'ailleurs je trouve qu'il n'y a en tout cas pas beaucoup de guerres qui soient légitimes."
Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Est-ce que vous pensez, vous, en tant que responsable de la santé, médecin, spécialiste des questions de la santé publique, en France et ailleurs, que ce sont les mêmes qui doivent s'occuper du militaire et de l'humanitaire ? On détruit, on tue et on vient apporter des chewing-gums et des médicaments.
- "Ecoutez, présenté comme ça c'est évidemment un peu caricatural.."
Volontairement.
- "Mais je crois qu'on peut présenter les choses différemment, et je pense qu'il y a les combattants, mais je vous rappelle aussi qu'il y a les règles du jeu, y compris entre combattants."
Est-ce que ça veut dire que la France devrait, en matière humanitaire, intervenir sans les Nations unies s'il le faut, si vous avez des médicaments, ce dont on a besoin sur place aujourd'hui ?
- "La France est un pays qui a du coeur, la France est un pays qui intervient chaque fois qu'il y a de la souffrance et je pense que la France étudie les modalités selon lesquelles elle pourrait intervenir, mais je ne peux pas m'avancer, c'est une décision qui doit être prise par le Gouvernement, autour du Président de la République. Mais en tout cas, il est vrai que la France ne peut pas rester insensible à la souffrance."
Et qui acheminerait la nourriture, l'eau, pour les blessés, les malades ? A votre avis.
- "Ça, ça s'organiserait, je veux dire que c'est une question de logistique qui est très importante, mais je vous répéte, ce qui se passe là-bas sur le plan humain est extrêmement grave et on ne peut pas rester spectateur."
On attendra le Conseil des ministres dans une heure avec beaucoup d'intérêt M. le ministre de la Santé. En décembre, ici même vous prévoyiez pour 2002 un déficit de la Sécurité sociale de plus de 9 milliards d'euros. Aujourd'hui, je vous écoutais à l'Assemblée, au Sénat, vous nous préparez un déficit plus important. Est-ce que vous confirmez les chiffres qui tournent autour de 12 milliards ?
- "Attendez, je ne vous prépare pas un déficit plus important, ce qui se passe c'est que lorsque vous faites ..."
Vous l'avez dit hier, le déficit va être plus important.
- "Oui, mais je ne le prépare pas, je le subis, ce qui est tout à fait différent."
Nous préparer.
- "Lorsque vous avez un déficit, il y a deux causes : ou bien vous dépensez trop, ou bien vous n'avez pas assez de recettes. Or il se trouve que c'est davantage un manque de recettes aujourd'hui qui creuse le déficit de la Sécurité sociale. Or, monsieur Elkabbach, je n'ai pas encore trouvé l'équation qui permet d'ajuster le nombre de malades au nombre de chômeurs, le nombre de malades à la baisse de la croissance, et donc, quand j'ai moins de recettes, j'ai autant de malades, et il est vrai que j'ai du mal à diminuer les dépenses."
Je peux dire deux remarques, c'est vous qui avez même dit qu'il y a une dérive annuelle normale de 7% dans les dépenses, l'augmentation des dépenses de santé. Deuxièmement, il va y avoir une croissance cette année en 2003 de 1%, 1,2. Alors il faut s'attendre à un trou de combien ?
- "J'ai pensé, parce que justement on ne peut pas soigner moins, les années où on gagne moins, et soigner plus, quelquefois à l'excès, les années de croissance, il nous faut un fonds de compensations. En tout cas, pour le moment, mais vous voyez bien comme c'est fragile, puisque le Président a lui-même hier fait des prévisions sur la reprise de la croissance au terme de la guerre, moi je ne peux pas aujourd'hui vous faire de prévisions précises. Je dis simplement qu'il faut soigner les malades, et donc le Gouvernement prendra les mesures nécessaires le moment venu pour que nous ayons les budgets nécessaires. Néanmoins j'ai entamé la guerre aux gaspillages, aux excès, parce que nous ne sommes pas dans un temps où l'on peut aujourd'hui abuser de ce qui n'est pas nécessaire."
Qui abuse ?
- "Je pense qu'aujourd'hui il y a une consommation médicale qui est excessive."
Mais vous ne m'avez pas répondu, il sera de combien le déficit ?
- "Mais justement, je vous ai dit que je ne peux pas le chiffrer, car je ne sais pas quel est le manque à gagner mois après mois. Ce que je sais en revanche, parce que vous l'avez rappelé..."
Non, mais en 2002 ?
- "En 2002 on aura aux alentours de 8 milliards probablement, mais ce n'est pas absolument certain. Alors ce que je voulais vous dire, simplement, c'est que d'une façon générale, je le répète, nous avons une augmentation des dépenses de santé qui, d'une manière structurelle, est supérieure à la croissance des richesses du pays aujourd'hui. Et donc il faudra, un jour ou l'autre, que les Français acceptent de payer davantage pour leur santé, mais le moment venu, lorsque le système sera mis en état de marche, lorsque nous serons sûrs qu'il n'y a pas de gaspillage de sommes qui sont complètement gaspillées."
Est-ce que vous êtes favorable à une augmentation des charges ? Pour financer tous ces déficits ?
- "Personne ne peut être favorable à une augmentation des charges, mais pour le moment ce n'est pas d'actualité. Vous avez d'ailleurs une certaine continuité dans la pensée, quand la dernière fois je suis venu ici, vous m'avez posé la question.."
On essaie de comprendre.
- "Mais je suis aussi moi-même obstiné, mon but n'est pas d'augmenter la CSG, les cotisations sociales. Je veux d'abord remettre de l'ordre dans la maison. Nous verrons, le moment venu, si nous y sommes contraints, pour le moment c'est une hypothèse que j'écarte."
Mais vous dites que vous pourriez y être contraints.
- "On peut être contraint. Je note que quand même on est contraint de subir la guerre, on est contraint de subir la récession."
Monsieur le ministre de la Santé, 10 mois de négociations entre la CNAM et les syndicats médicaux n'ont rien donné. C'est vrai qu'il n'y a pas eu de rupture. Vous avez dit hier, il ne faut pas parler d'échec. L'échéance de la convention c'est lundi prochain 31 mars, et la CNAM, je vais vite, a proposé un accord transitoire, une sorte de sursis de neuf mois de plus pour négocier. Le médiateur Mattei, que dit-il ce matin ?
- "Le médiateur Mattei est content que le contact ne soit pas rompu parce que j'observe que beaucoup aujourd'hui soulignent qu'il n'y a pas d'accord, mais je vous rappelle qu'il n'y a pas d'accord depuis 1994, car il n'y a pas eu de convention en 98, et c'est d'ailleurs la situation à laquelle j'ai dû faire face au mois de mai en arrivant. Donc je considère qu'entre l'étatisation et la privatisation, c'est le système conventionnel qui est le meilleur, pour autant que chacun prenne ses responsabilités, que les caisses reconnaissent le travail des médecins qui depuis sept ans n'ont pas été revalorisés, que les médecins acceptent de rentrer..."
Les spécialistes.
- "Les spécialistes, et que les médecins acceptent de rentrer dans une optimisation des coûts, c'est-à-dire faire attention aux prescriptions et à quelquefois, ce qui est excessif."
S'il n'y a pas de convention en 2003 ?
- "Le Gouvernement prendra ses responsabilités."
C'est-à-dire ?
- "C'est-à-dire que nous rentrons dans ce qui s'appelle le règlement conventionnel minimal et que le Gouvernement prend lui-même des décisions."
Hier, je lisais que le syndicat CSMF Libéral appelait ses adhérents, je cite, " à utiliser largement le dépassement d'honoraires pour les spécialistes ". Vous acceptez ça ?
- "Non, je ne suis pas favorable à ce que l'on prenne des voies illégales. Le dépassement exceptionnel est quelque chose qui est autorisé, mais avec tact et mesure, et je crois d'ailleurs qu'en oubliant le tact et mesure, quelquefois on s'écarte du serment d'Hippocrate."
Le plan anti-cancer du Président de la République est bien accueilli, ça c'est une évidence, par tous : les médecins, les malades. Je crois que Monsieur Raffarin va venir demain au ministère de la Santé voir et recevoir des associations de malades? Les décisions ne vont pas tarder, en particulier pour toutes sortes de dépistage. Combien de vies, Monsieur Mattei, pourraient être sauvées chaque année ?
- "L'objectif, c'est 20% de vies au bout de cinq ans, ce qui est énorme. Nous pouvons gagner 5 à 10% de vies en traitant mieux, nous pouvons gagner 5 à 10% de vies avec les derniers médicaments et 5% à 10% de vies en prévenant en dépistant, c'est ça notre objectif."
Vous avez dit, l'ennemi numéro Un c'est le tabac.
- "Oui."
Il y a aura l'ennemi numéro deux, l'alcool ou l'excès d'alcool, ce plan c'est 640 millions d'euros en cinq ans.
- "Non non, pas en cinq ans. La sixième année, il y aura 640, mais la première année il y aura 100, la deuxième année 200, 300, 400, 640, ce qui fait 1,640 milliard de sommes cumulées au bout de cinq ans."
Formidable, avec un institut pour le cancer. Vous allez augmenter de combien le prix du tabac au début de l'année prochaine ?
- "Ecoutez, nous verrons. Nous avons augmenté les taxes de 17,7. Il faudra probablement faire davantage."
Autour de ?
- "Ecoutez, 20 est un chiffre rond mais on peut faire plus."
Dernière chose. La pneumopathie vous êtes inquiet ? Est-ce qu'il faut mettre en quarantaine les hôpitaux du Nord ou l'hôpital de Tourcoing.. ?
- "Non, il ne faut surtout pas mettre l'hôpital de Tourcoing qui soigne beaucoup de gens, il faut mettre en quarantaine la personne qui est malade naturellement, et c'est très bien fait, et puis il faut quand même rester vigilant car l'affaire n'est pas finie."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 mars 2003)