Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur les relations franco-roumaines, l'élargissement de l'Union européenne et la coopération culturelle et interrégionale entre la France et la Roumanie, Paris le 8 septembre 2003.

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Circonstance : Visite de M. Adrian Nastase, Premier ministre de Roumanie, à Paris le 8 septembre 2003

Texte intégral

Monsieur le Premier ministre, messieurs les présidents, mesdames messieurs, je voudrais vous dire qu'aujourd'hui, l'amitié entre la Roumanie et la France a franchi un pas très important. Nous avons, avec monsieur le Premier ministre Nastase, eu un certain nombre de rencontres nous en sommes à des rencontres quasi mensuelles maintenant ; nous avons fait le point de notre coopération bilatérale. Nous avons noté l'augmentation des échanges, nous avons fixé les objectifs économiques sur des grands projets, des grands contrats. Nous avons fixé aussi des objectifs économiques sur les partenariats dans les petites et moyennes entreprises. Nous avons un certain nombre de sujets très opérationnels à traiter. Et d'ailleurs, monsieur le Premier ministre de Roumanie sera tout à l'heure avec les organisations entrepreneuriales.
Nous avons également parlé des échanges culturels, nous avons également parlé de tout ce que nous pouvons faire, ensemble, pour que nos deux pays, dans la profondeur de notre conscience nationale, puissent partager l'objectif qui est de réussir 2007, réussir l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne. Nous voulons que cette entrée ne soit pas une décision venue simplement des dirigeants, mais que ce soit une décision partagée par les peuples, puisque la Roumanie et la France ont des amitiés, des proximités, à la fois au niveau des intellectuels, des créateurs, mais aussi de l'échange populaire. La perspective de réussir 2007, nous voulons prolonger nos échanges économiques par des échanges culturels, et nous avons un certain nombre de projets pour que, en France, la Roumanie soit l'invitée d'un grand nombre de nos manifestations culturelles, tout comme la France peut être invitée à des grandes manifestations culturelles roumaines.

Nous voulons mettre l'accent sur deux avancées importantes. D'abord, notre organisation pour mobiliser, au sein d'un comité, les personnalités franco roumaines, pour que les dirigeants, les élites, les responsables, les milieux culturels, économiques et sociaux puissent s'associer à une dynamique de travail en commun. C'est pour cela qu'avec monsieur Nastase, avec monsieur H. Revol, les coprésidents de cette organisation, nous voulons soutenir l'initiative de tous ceux qui veulent participer, encourager, stimuler l'amitié entre la Roumanie et la France. Je voudrais dire, à l'un et à l'autre, que l'alliance du sport et du Sénat, - ce qui est une alliance naturelle en France, bien connue -, c'est l'alliance aussi de la société civile, des responsables parlementaires, de l'ensemble de ceux qui veulent faire vivre cette amitié. Donc c'est un élément très important et je souhaite que nous puissions rassembler tous les intellectuels, tous les créateurs, toutes les forces vives, tous ceux qui sportifs, acteurs sociaux, acteurs économiques veulent rapprocher nos deux peuples. C'est très important, notamment dans cette perspective du partage de l'objectif 2007. L'objectif 2007, c'est cette Europe à laquelle nous sommes attachés et qui doit, à cet horizon, intégrer la Roumanie, comme les organisations européennes s'y préparent.
Il y a d'autre part un autre levier important de partenariat : ce sont les collectivités territoriales, les villes, les départements et les régions. C'est ce que nous avons organisé ensemble et qui se tient actuellement en Aveyron et qui mobilise toutes les collectivités territoriales plus de 400 collectivités territoriales qui veulent des jumelages, qui animent des coopérations de festivals, des coopérations d'initiatives diverses et variées, de jumelages culturels, de jumelages sociaux, de jumelages liés à la problématique des échanges de jeunes ou liés aussi aux initiatives culturelles. Nous souhaitons vraiment que cette coopération, via les collectivités territoriales, soit renforcée. Ces assises territoriales se tiennent pendant deux jours à Villefranche. Elles rassemblent les partenaires ; les deux Premiers ministres, les deux gouvernements, soutiennent cette initiative pour renforcer la coopération des collectivités territoriales. A la fois les personnalités d'une part, les collectivités territoriales d'autre part, nous pensons là donner cette impulsion pour que nous puissions avoir cette attitude positive pour réussir ce rendez vous de 2007.
Nous avons également, ensemble, parlé des grands problèmes du monde avec les ministres des Affaires étrangères et nous avons parlé des visions qui sont celles de la Roumanie et celles de la France sur, notamment, les grands sujets qui interpellent le monde, et cette gouvernance mondiale aujourd'hui, pour laquelle la France s'engage, pour qu'il y ait davantage de droit, pour renforcer le rôle de l'ONU, pour un certain nombre de sujets qui sont des sujets auxquels la France est très attachée. Dans cet ensemble de discussions, il y a à la fois une amitié bilatérale, mais il y a aussi des visions communes partagées. C'est pour cela que je dis au Premier ministre roumain que toutes les conditions me paraissent réunies aujourd'hui pour que nous franchissions un cap très important, à la fois dans les initiatives internes à nos deux pays, mais aussi dans le partage de visions communes sur l'état du monde.

(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 septembre 2003)