Déclaration de M. Christian Poncelet, Président du Sénat, sur le siège de Léningrad et le rôle joué par les Russes pendant la seconde guerre mondiale, Caen le 21 mai 2003.

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Circonstance : Inauguration au Mémorial de Caen (Calvados), le 21 mai 2003, d'une exposition temporaire dédiée au siège de Léningrad pendant la deuxième guerre mondiale

Texte intégral

Monsieur le Président du Conseil de la Fédération, cher ami,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires, chers collègues,
Madame le Député Maire,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Vétérans,
Monsieur le Directeur,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
C'est un grand honneur pour moi d'être aujourd'hui aux côtés de M.MIRONOV, Président du Conseil de la Fédération de Russie et Pétersbourgeois de toujours, dans ce Mémorial de Caen, qui nous rappelle si bien notre devoir de mémoire. Cinquante huit ans après la fin de la seconde guerre mondiale, personne n'a oublié les horreurs de ce conflit, et surtout pas vous, habitants de la vaillante Saint-Pétersbourg.
Nous sommes en effet ici pour nous souvenir. Et pour nous souvenir, en particulier, de la part prise par les soldats russes dans la terrible bataille de Normandie. La pierre russe déposée sur l'esplanade du Mémorial, aux côtés de celles des autres pays ayant participé à cette épopée de libération sera désormais là pour nous y aider.
Mais, au-delà de la bataille de Normandie, si déterminante pour l'avenir du monde libre, je voudrais souligner les mérites de l'exposition que nous inaugurons ce matin, Russes et Français, Français et Russes, consacrée au siège de Leningrad.
Tout comme le débarquement allié du 6 juin 1944, le siège de Leningrad fut une impressionnante et édifiante leçon de bravoure et de courage, propre à inspirer et à stimuler les générations futures.
872 jours, 29 mois. C'est le temps que dura le siège de Leningrad, commencé le 8 septembre 1941, un peu plus de deux mois après le lancement de l'opération BARBAROSSA, qui devait conduire plus de 700 000 soldats allemands, armés jusqu'aux dents, à encercler les deux millions et demi d'habitants de Leningrad.
N'oublions pas. Et n'oublions pas non plus le rôle majeur joué par les Russes dans le second conflit mondial. L'extraordinaire aventure des volontaires français et russes de l'escadre Normandie-Niemen nous le rappelle avec la force du symbole, celui de la fraternité entre nos deux peuples.
Je suis particulièrement fier, honoré et ému que le Président MIRONOV ait l'occasion de décorer, ici et maintenant, des vétérans de l'escadre Normandie-Niemen.
Ces honneurs, décernés en présence d'une éminente délégation franco-russe, témoignent, s'il en était besoin, de notre reconnaissance commune envers le sacrifice accompli, au service de la patrie et de la liberté.
Votre combat fut votre honneur. Il est notre fierté. Puissent tous les hommes libres et patriotes se souvenir toujours de votre exemple. Pour que nous n'ayons pas à rougir de notre humanité. Pour que nous placions l'Homme au dessus de tout et que nous sachions travailler à son élévation plutôt qu'à sa perte, à son progrès plutôt qu'à sa destruction.
Vive la Russie !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-russe !
Et, bien sûr, Vive la Paix !
(source http://www.senat.fr, le 29 août 2003)