Déclaration de Mme Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, sur la situation internationale après la guerre en Irak et au moment où les pays les plus riches vont se réunir à Evian et sur la nécessité de proposer une alternative à la "gouvernance" du G8 sur la planète, à Thonon-les-Bains le 14 mai 2003.

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Circonstance : Réunion de pays du G8 à Evian du 1er au 3 juin 2003

Texte intégral

Chers camarades,
Voilà moins de deux mois commençait la deuxième guerre américaine en Irak.
Ce fut une tragédie pour tout un peuple et tout un pays. Un pays déjà rendu exsangue par des années d'embargo international et des décennies d'une dictature criminelle.
La victoire militaire revendiquée par G. Bush et Tony Blair n'a pas légitimé la guerre, elle a démontré son ineptie. Nul doute que les contrecoups de ce traumatisme subi par l'humanité auront des répliques.
Car ce fut également une crise internationale majeure, marquant un changement profond dans les relations internationales et dans l'évolution du monde. Avec la chute du mur de Berlin en 1989, une nouvelle période historique s'est ouverte. Les bouleversements qui ont suivi ont profondément changé le visage du monde. Puis, la guerre du Golfe, la guerre du Kosovo, l'attaque terroriste du 11 septembre 2001 ont fermement imprimé leur marque à ce nouvel état du monde. Les tensions et les inégalités Nord-Sud se sont aggravées, travaillées en leur sein par des fondamentalismes de tous ordres et des volontés de domination renouvelées. L'Europe peine à trouver sa voie, autant qu'à jouer un rôle. Dans ce paysage, les Etats-Unis entendent franchir une nouvelle étape, jouer un rôle d'hyperpuissance, imposant leur vision capitaliste du monde et leur hégémonie.
Cette conception de la mondialisation, ce comportement de milice, sont inacceptables. Ils conduisent à ne penser les relations internationales que comme une lutte d'influences. Ils conduisent à marginaliser l'ONU, à mettre au ban de la communauté internationale ceux qui font entendre une voix différente, voire opposée. Cette attitude en dit long sur les appétits américains. Ce qui se joue à travers le refus de toute légitimation de l'invasion de l'Irak, à travers le règlement de la crise irakienne, la place de l'ONU, c'est en fait la soumission ou la résistance à un nouvel impérialisme particulièrement agressif.
1- La guerre a précipité l'irruption des peuples dans les affaires du monde
Oui, la crise irakienne fait émerger toutes les contradictions du monde d'aujourd'hui. Dans ce contexte, un fait politique de grande importance pour l'avenir retient toute notre attention. Avant et avec la guerre en Irak, l'émergence d'un mouvement populaire anti-guerre d'une dimension exceptionnelle, mondiale pour tout dire, a profondément modifié la donne. Ce mouvement a traduit des opinions publiques quasiment unanimes dans leur opposition à la politique de l'administration Bush. Il a dénoncé la politique de la force, la guerre illégale et illégitime. Il a exprimé, dans ses exigences, beaucoup plus qu'uniquement le refus de la guerre, il a exprimé l'aspiration à un monde plus juste, plus égalitaire, plus solidaire. Un monde plus libre et plus démocratique. Ce mouvement a mis en difficulté les fauteurs de guerre à l'ONU et dans chaque pays, il a mis en relief l'absurdité des discours bellicistes et donc leurs intentions cachées.
Oui, il y avait tout cela, dans les immenses manifestations et rassemblements tenus partout sur la planète. Oui, n'en déplaise à certains, c'est bien d'un autre monde, d'une autre mondialisation, d'autres rapports entre les individus et les peuples dont il était question au cur du mouvement anti-guerre.
Qu'un mouvement d'une telle ampleur ait pu se développer partout, avec les mêmes moments forts, avec les mêmes interpellations, les mêmes attentes, les mêmes propositions, témoigne de ce besoin pressant de convergences dans l'action pour un autre monde. Il donne de l'espoir à tous ceux et celles qui veulent bâtir un monde de paix, de démocratie et de justice. Et tout cela n'est pas une affaire de sommets, ce n'est pas une affaire de gros sous, de pétrole, ou de prés carrés, c'est une affaire politique. C'est l'affaire des peuples, des citoyens et citoyennes du monde ! C'est à eux de choisir les pierres d'un nouvel ordre international mettant en commun les besoins et les ressources. Et puis, comment parler de guerre, de paix, sans parler de nos frères et surs qui, en Palestine, attendent depuis des dizaines d'années la reconnaissance d'un droit fondamental des peuples : avoir un toit, avoir une terre, avoir un Etat. A nos frères et surs, aux combattantes et aux combattants de la liberté en Israël et en Palestine, à vous Monsieur le Conseiller du Président Arafat, permettez-moi, au nom des communistes français, de vous témoigner notre amitié fraternelle, notre solidarité. Votre combat est le notre : liberté pour le peuple palestinien, paix en Israël et en Palestine.
Hier, comme certainement vous toutes et vous tous, j'étais à la manifestation à Paris. Belle manifestation, ça fait du bien, ça fait chaud au cur. Hier et demain, nous avons connu une mobilisation sans précédent contre les projets ultra réactionnaires du gouvernement de droite contre la retraite, la protection sociale. Cette mobilisation a lieu dans d'autres pays : l'Autriche, l'Allemagne, l'Italie.
En France, l'objectif de la droite et du patronat est clair : plier notre système solidaire aux marchés financiers et au capitalisme mondialisé. On n'entend pas le Medef mais le plan Fillon donne de l'appétit à tous les assureurs, à tous les financiers : ils sont dans l'antichambre du Premier ministre à accaparer nos pensions. L'objectif politique du Parti communiste français est clair : retrait du plan Fillon/Raffarin. Il faut tout faire, tout, pour faire échouer le gouvernement. Si nous laissons passer, en septembre, c'est la Sécurité sociale qui y passe et en janvier le code du travail. Le Parti communiste est entré en résistance : il faut amplifier, élargir le mouvement par tous les moyens. A la porte des entreprises, dans les quartiers, dans les boites à lettres, il faut continuer à se bouger contre ce projet ultra-droite, ultra-dangereux. Nous pouvons gagner.
2- Le G8 est à mille lieues des exigences qui se sont fait jour
A l'heure de ces mobilisations populaires, le club des " plus riches " va se réunir. A quoi correspond ce G8 ? Que pèse-t-il face aux peuples du monde entier ? Son poids est celui du fusil et de la Bourse. Est-ce du prochain G8 d'Evian, ce "directoire des puissants", que l'on peut attendre les solutions, les alternatives ? Evidemment non. Depuis des années qu'ils se réunissent au printemps, si ces sommets avaient pris une décision positive, on s'en serait rendu compte! Ils se moquent du développement harmonieux du monde. Ce club des super puissances a étendu ses pouvoirs jusqu'à influer sur les décisions de l'ensemble de l'architecture financière et politique internationale pour défendre l'ordre existant, déployer le capitalisme mondialisé et protéger ses intérêts égoïstes.
Réuni sous la férule des Etats-Unis -les autres pays riches sont considérés comme des vassaux plus ou moins complices ou serviles et le reste de la planète comme des serfs-, ce club n'a jamais été aussi illégitime. Illégitime, certes, de par son caractère autoproclamé et fermé, mais illégitime, aussi, parce qu'il s'oppose à toute avancée dans la solution des grands maux dont souffre le monde. Aujourd'hui, toutes les avancées possibles sont grevées par le veto américain : accords de Kyoto, accès de tous aux médicaments notamment génériques, accords sur les mines anti-personnels. Mais et c'est cela le nouveau, le G8 ne peut plus se réunir dans la tranquillité et l'opacité. Il y a du bruit sous ses fenêtres. Il est obligé de se retrancher dans des zones réservées. Et une fois encore, ici en France, le G8 signifie atteinte à la liberté de circulation, de manifestation, atteinte aux libertés tout court. Le peuple effraie les membres du club. A vrai dire, il y a de quoi. Ce qui s'exprime, c'est une profonde remise en cause des choix qui sont les siens, des dominations qui s'étendent, des modes d'exploitation capitalistes qui perdurent et de ce néo-impérialisme qui s'installe. A Seattle, la résistance s'est exprimée. Face aux grands pays riches, les peuples du Sud ont affirmé leur désaccord. L'idée s'est alors répandue : " le monde n'est pas une marchandise ". Massivement dénoncé et remis en cause, le G8 a fait la preuve, à Seattle comme à Gênes, de son mépris des citoyens et des citoyennes, de son intention d'imposer ses vues par la force, quoi qu'il en coûte. Et je pense à ce jeune homme assassiné à Gênes. Un de ces jeunes révoltés que le pouvoir a matraqué jusqu'au dernier souffle. Je le rappelle parce qu'il faut avoir à l'esprit cette violence ultime dont le système est capable.
Mais désormais, des citoyennes et des citoyens de plus en plus nombreux, on l'a vu à Florence, contestent ce groupe de puissances qui veut se jouer de l'ONU, qui fait de l'OMC un instrument du libéralisme sauvage, qui crache sur le développement durable, qui se sert du FMI pour imposer des diktats aux peuples, qui pille les ressources planétaires sous couvert de l'OCDE. Les paysans du Sud et du Nord, les salariés des multinationales rejetés au Nord pour être plus exploités au Sud, les pays affamés par la dette, les citoyens du monde écurés par un système mafieux et injuste tous et toutes se dressent à leur façon contre ce gouvernement occulte. Et le mouvement anti-guerre a constitué en quelque sorte, un appel pressant à "civiliser l'international", contre la politique de ceux qui créent le chaos et la violence.
Le G8 d'Evian n'échappera pas à la règle. Après la guerre d'Irak, rien n'est plus comme avant, car les enjeux sont plus évidents encore. Il y aura du monde sous les fenêtres !
3- Le G8 d'Evian
Le G8 d'Evian a mis à son ordre du jour le développement de l'Afrique, la lutte contre la stagnation de l'économie mondiale, la lutte contre le terrorisme. Comment ceux-là même qui sont responsables ou alimentent les fléaux peuvent-ils prétendre sérieusement les faire reculer ?
L'Afrique ? Ce sont eux qui la pillent et la corrompent. L'Afrique est riche. Riche de ressources naturelles. Riche de ressources humaines. Riche extraordinairement de cultures qui nourrissent encore aujourd'hui toute notre civilisation. Or, l'Afrique se meurt. Des pandémies, du Sida de faim de l'exode de ces populations rurales vers les bidonvilles, des migrations de la misère et de celles des quelques médecins, enseignants, techniciens qui partent dans les pays du Nord. L'Afrique en détresse
Comment ne pas dénoncer ceux-là même qui se réuniront à Evian et qui prétendent se mettre au chevet de cette Afrique qu'ils saignent eux-mêmes depuis des siècles ? L'Afrique a droit à réparation pour les crimes d'esclavagistes dont sont auteurs les "grands" du monde. L'Afrique a droit à l'annulation de la dette, déjà remboursée plusieurs fois. L'Afrique a droit à une aide publique au développement non soumise à conditions. L'Afrique a droit, surtout, à décider elle-même de son sort. Il faut que cesse, après le colonialisme, le néo-colonialisme !
L'oppression change de nom, mais elle demeure. Elle change de forme, mais elle resserre sans cesse son étau. Concrètement, qu'en est-il des 0,7 % de l'aide publique au développement ? Qu'en est-il de l'éducation primaire universelle ? Qu'en est-il de l'avancement du programme mondial de santé publique ? Qu'en est-il de la solidarité active avec les forces démocratiques ?
Le G8 d'Evian s'est fixé pour mission de préparer le sommet de l'OMC qui se tiendra en septembre. A son ordre du jour, l'Accord Général sur le Commerce et les Services. En ligne de mire, il y a les services publics, et singulièrement la santé, l'éducation, la culture, il y a les acquis sociaux et particulièrement les retraites et la protection sociale. Cet accord est un pieu enfoncé dans le cur des solidarités qui nous unissent dans nos pays respectifs, c'est la garantie d'une désintégration à venir des droits sociaux, et le projet d'une société profondément inégalitaire et insécuritaire. Lorsqu'on sait qu'ils veulent aller jusqu'à la marchandisation, certes déjà entamée, d'un bien aussi vital que l'eau, on peut douter de l'efficacité du G8 lorsqu'il met à son ordre du jour la question des inégalités Nord/Sud et la protection de l'environnement ! Son remède en vérité est toujours le même : la saignée. Nous n'acceptons pas ce projet dévastateur qui servira de paravent à de nombreux responsables gouvernementaux qui ne voudront pas assumer les désastres qu'ils ont eux mêmes programmé. Cet accord, que le G8 n'a évidemment pas pour projet de contester, nous est insupportable. Je veux ici le dénoncer solennellement et dire que cette bataille appelle tout notre engagement. Nous voyons à l'échelle du monde combien ce système basé sur la concurrence sans foi ni loi produit l'injustice, la guerre, la misère. Oui, le capitalisme a fait son temps. Et son serviteur zélé : le G8 également.
Il faut rénover nos institutions internationales, restaurer l'ONU dans son rôle, procéder au désarmement mondial, développer toutes les coopérations. Ces défis, nous pouvons les relever ! Un mouvement est en train d'émerger qui déjà pèse et qui demain, j'en suis convaincue, va faire bouger durablement l'état du monde.
4- L'Europe n'est pas à la hauteur des enjeux
L'état du monde, et l'Europe ? Beaucoup .., il y a quelques années ont placé leurs espoirs dans la construction européenne le résultat est plus que décevant. Loin de dégager un chemin neuf, l'Union européenne fait du zèle dans l'ultralibéralisme.
L'opposition manifeste entre l'option atlantiste et ouvertement pro-américaine de Tony Blair et quelques autres d'une part et l'option plus indépendante de Jacques Chirac et Gerhard Schröder, favorables à une " Europe puissance " à la fois concurrentielle et partenaire des Etats-Unis, d'autre part, est un élément politique à prendre en compte. Les mobilisations l'ont fait durant toute cette période.
Mais ce positionnement de la France et d'autres ne permet pas d'ouvrir une véritable alternative, car les uns et les autres se retrouvent sur une construction ultralibérale avec de graves régressions sociales et démocratiques. Et ni les uns ni les autres ne répondent à cette attente d'un rôle européen positif dans le monde pour contribuer à la résolution négociée des conflits, pour dégager des moyens en faveur du développement dans toutes ses dimensions, pour favoriser la démocratie et les droits humains dans leur acception la plus complète.
Naturellement, pour les communistes français, de tels choix supposent une transformation profonde de la construction actuelle, un nouveau traité, une autre vision d'une véritable Communauté européenne capable d'établir des partenariats avec la Méditerranée et l'Afrique en particulier. Je ne veux pas, ici, trop m'étendre sur cette question, dont j'aurai l'occasion de parler plus longuement dans quelques semaines à l'occasion du grand débat public que nous voulons lancer sur l'Europe afin que nos compatriotes puissent se saisir des choix décisifs à effectuer en 2004 concernant l'Europe. Je veux toutefois souligner les potentialités importantes qui sont celles de l'Europe pour jouer un rôle positif et courageux dans une autre construction du monde.
5- L'alternative
C'est un enjeu décisif car l'heure est à l'alternative.
Le G8 est le responsable de l'échec d'une gouvernance du monde qui se fait au mépris des besoins et des droits humains, du respect de la planète.
A cette offensive, nous devons opposer celle des peuples solidaires, celle de ceux et celles qui pensent autrement l'avenir humain, le devenir de notre terre.
La résistance à l'hégémonie, la suprématie dans les affaires militaires, économiques, sociales, culturelles et diplomatiques des super-puissances est une donnée importante des manifestations alter-mondialistes. Cette résistance appelle des propositions alternatives concrètes. Il faut une profonde réforme des institutions financières internationales, pour résoudre le problème des énormes flux de capitaux spéculatifs qui pèsent sur le développement du monde, un développement durable et juste. Il faut donner à l'ONU un nouveau souffle, celui des peuples du monde, celui d'une véritable démocratie planétaire. Il faut amorcer une nouvelle phase du désarmement mondial pour tous et construire un processus de pacification. Il faut enfin s'attacher à faire naître de nouvelles coopérations Nord / Sud, à grande échelle sur le plan public comme sur le plan privé, afin de mutualiser les moyens, afin de rendre chacun libre de choisir son développement, afin de s'attaquer aux inégalités qui frappent notre planète. Il n'est pas question que le monde nous échappe !
Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir nous en mêler. Oui, nous sommes de plus en plus nombreux à dire que nous ne voulons pas nous faire dicter notre vie par le G8.
Je crois qu'il faut un acte politique fondateur marquant cette volonté de mettre le monde à l'endroit. C'est dans cet esprit que je propose la convocation d'une Conférence internationale exceptionnelle sous l'égide de l'ONU. Une sorte de " groupe de tous ". Elle pourrait se décliner en plusieurs commissions : construire la paix par le désarmement, trouver des issues aux conflits existants, bâtir des solidarités et des coopérations entre les peuples, lutter contre les inégalités, respecter notre planète, démocratiser les institutions internationales. Cette Conférence Internationale exceptionnelle associant les chefs d'Etats, dans des délégations pluralistes comprenant également des représentants de la société civile, pourrait, dans un rapport étroit avec les élus du suffrage universel, les peuples de chaque pays, mettre en chantier au grand jour la transformation de notre monde, la réponse aux aspirations et aux besoins.
6- Il y a besoin de politique
Cela paraît fou ? Pourtant, la lucidité devant les réalités contradictoires du monde d'aujourd'hui n'interdit pas mais, au contraire, appelle, une action à ce niveau combative et déterminée. La situation du monde appelle au "tous ensemble" qui a produit durant les 8 mois qui viennent de s'écouler les manifestations populaires les plus fortes que nous ayons connues depuis la deuxième guerre mondiale.
Le mouvement anti-guerre a montré concrètement à quel point, lorsque les citoyens et les citoyennes se rassemblent, ils, elles deviennent une force capable de faire reculer la fatalité.
Je disais tout à l'heure qu'il y aurait du monde sous les fenêtres du G8. C'est le moins que l'on puisse faire dans ces conditions. Ce qu'il ne faudrait pas, c'est que de l'autre côté du double-vitrage, ce soit un autre univers qui se dessine. Ce qu'il ne faudrait pas, c'est que tout continue quand même comme avant. Nous ne manifestons pas pour nous faire plaisir, pour faire du bruit, pour nous donner bonne conscience. Nous manifestons pour faire prévaloir d'autres choix politiques, pour que la voix des peuples, pour que la voix du plus grand nombre soit entendue. Je crois que cela confère aux communistes une responsabilité particulière. Celle de prendre toute notre part comme parti, et comme partenaire des autres mouvements et organisations, dans la mobilisation populaire, dans la recherche d'alternative au capitalisme mondialisé et aux politiques de domination. Les communistes croient profondément qu'un autre monde est possible, qu'un autre monde est nécessaire. Pour nous, cela passe par un dépassement de ce système capitaliste et de toutes les dominations qui pèsent sur les hommes et les femmes. La tiédeur, les renoncements, les concessions au système ouvrent à chaque fois plus grand les portes au capitalisme mondialisé. Je crois qu'il y a besoin d'urgence d'une mise en partage de tous les pouvoirs, les savoirs, les ressources, un besoin urgent de la démocratie . C'est cela notre visée communiste du 21ème siècle.
Le premier juin, nous serons dans la rue, ici, pour faire face au G8. A l'automne, nous participerons au Forum Social Européen de Saint-Denis-Paris-Bobigny-Ivry. Cette effervescence crée du neuf, elle ouvre des perspectives, elle ébranle les potentats du monde, et ceux de notre pays. Elle porte la possibilité, fût-elle diverse, d'autres choix politiques majoritaires cernant les contours d'un vrai changement.
Chers amis, Chers camarades,
Oui, il y aura du bruit sous les fenêtres des puissants de ce monde. Ces voix, ce seront celles de la démocratie, celles des peuples, celles de la justice. Les hommes et les femmes de notre terre ne sont pas résignés, ils veulent vivre libres et égaux ! Tous ensemble, c'est un nouvel internationalisme que nous construisons. Tout cela donne de l'espoir, tout cela nous rappelle plus que jamais le besoin de politique, tout cela nous appelle à l'audace. Le monde se porte mal, il y a besoin de révolutions.
(source http://www.pcf.fr, le 2 juin 2003)