Toast de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur les relations entre la France et le Québec, Montréal le 24 mai 2003.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Voyage de M. Raffarin au Canada et au Québec du 21 au 24 mai 2003-déjeuner offert en l'honneur du Premier ministre du Québec, M. Jean Charest, à Montréal le 24

Texte intégral

Monsieur le Premier ministre,
madame Bionne,
mesdames et messieurs les ministres,
mesdames, messiers les élus,
messieurs les ambassadeurs,
monsieur le consul général,
monsieur le délégué général,
chers amis.
Nous voilà, monsieur le Premier ministre, arrivés à la conclusion de notre rencontre. Je suis très heureux de vous recevoir à mon tour ici à Montréal, qui est un des symboles éclatant de la réussite du Québec dans des domaines que nous connaissons bien, ceux de la culture, de la haute technologie, de l'image et de l'industrie. J'ai pour Montréal une tendresse particulière en ce qui concerne les industries, notamment de l'image puisque j'ai eu l'occasion de participer à plusieurs événements, notamment le MIME, qui est un rendez-vous mondial de première importance et reconnu par tous, y compris par la célèbre Angoulême. Au moment de se dire, monsieur le Premier ministre, bientôt au revoir, je voudrais parler d'une relation fondamentale qui a été présente tout au long de ces superbes journées que nous venons de vivre. C'est la dimension humaine. Laissez-moi vous dire, cher J. Charest, madame, que nous avons passé des moments rares, enchanteurs, en famille, ce matin, chez vous à North Attley. Mon épouse et moi-même avons été très sensibles au fait que vous ayez tenu à nous recevoir avec les vôtres, dans votre maison, avec vos enfants. C'est un peu l'impression que j'ai eue au terme de ce séjour, d'avoir été reçu dans une maison d'amis, dans une maison de famille.
Ce climat unique de la relation franco-québécoise, c'est aux hommes et aux femmes qui la vivent au jour le jour que nous le devons. C'est-à-dire en premier lieu à vous, cher monsieur le Premier ministre, qui avez multiplié les attentions à notre égard. Je mentionnerai aussi tous les fonctionnaires français et québecois qui, au quotidien, bâtissent cette relation. Ils ont bien travaillé. C'est naturellement normal ; c'est ce que nous attendons d'eux. Mais nous sommes très satisfaits du travail qui est fait par nos deux administrations.
Je voudrais souligner particulièrement le rôle d'une catégorie d'acteurs qui me tient à cur : ce sont les élus, les élus québécois et français qui viennent régulièrement en relais, en appui, de nos efforts et qui font vivre notre relation de leur diversité, de leur imagination et de leur détermination. Vous avez noté la présence des parlementaires qui sont avec moi, les présidents des associations qui rassemblent les groupes d'amitié de France et de Québec et le président de l'association interparlementaire; vous avez vu la présence des élus régionaux - Mme Morin est ici ; le représentant de la ville de Bordeaux jumelée avec Québec, mon ami J. Valade et puis de nombreux élus. Il n'y a pas de Lyonnais parmi nous, je crois, mais nous avons tous, pour Montréal et son jumelage avec Lyon, beaucoup d'attachement. Important, aussi, tout ce qui est fait par le tissu associatif et qui poursuit cette dynamique de partenariat. Donc, ma reconnaissance va à tous les bénévoles, à tous ceux qui s'engagent pour faire vivre l'amitié entre le Québec et la France. Je pense notamment aux 3 500 adhérents des 23 régionales de Québec-France et aux 6 000 adhérents des 60 régionales de France-Québec. Merci à eux de donner vie, cur, âme à cette relation. Je sais le dévouement de tous ces bénévole, à quel point leur aide est précieuse à chacun de nos gouvernements et le souhait que nous avons, l'un et l'autre, de renforcer la coopération décentralisée ne peut que leur donner de nouveaux champs d'application de leur enthousiasme.
Je veux aussi saluer les membres de la chambre de commerce France-Canada et les conseillers du commerce extérieur et tous ceux qui, dans le domaine économique, apportent le partenariat nécessaire à nos relations. Je salue notamment, au sein de la délégation française, tous les représentants du monde des entreprises, de la CGPME aux chambres de commerce, de la banque des PME à l'ANVAR, toutes les structures qui accompagnent les petites et moyennes entreprises dans leur développement. C'est donc une véritable équipe qui, à nos côtés, travaille à cette mobilisation. Nous avons fixé de nouveaux objectifs, ensemble. Nous nous sommes déclarés, nous sommes prêts pour cette nouvelle alliance du XXIème siècle - nous l'avons dit hier - sur des objectifs précis. Nous irons ensemble conquérir avec des PME québécoises et françaises des parts de marché au Mexique. Nous souhaitons le faire dès 2004 ; nous avons bâti un certain nombre d'engagements dans le domaine de la diversité culturelle, dans le domaine du fait régional, dans le domaine de l'e-government, dans le domaine de la réforme de l'Etat, tout ce que nous avons fait ensemble pour donner encore du souffle à notre amitié et à notre relation. Je voudrais vous dire, monsieur le Premier ministre, combien cette relation pour nous est importante. Cet attachement est profond et aussi bien tourné vers nos racines que vers les défis qui sont les nôtres. Le général de Gaulle disait de la France - il était certainement de ceux qui en parlaient avec le plus de cur ; il disait : elle vient du fond des âges ;elle vit, les siècles l'appellent. Pour cet appel, nous voulons être avec le Québec. Je voudrais, mesdames et messieurs, que nous levions nos verres à monsieur le Premier ministre du Québec, à madame Bionne et à tous ceux qui aujourd'hui font vivre l'amitié entre le Québec et la France. "
(Source : http://www.premier ministre.gouv.fr, le 10 juin 2003)