Texte intégral
Messieurs les Ministres,
Monsieur l'Administrateur général de l'A.I.F.
Monsieur le Président de TV5,
Monsieur le Député-Maire de Cannes,
Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous retrouver ce matin pour inaugurer, officiellement avec vous le Pavillon des Cinémas du Sud. Grâce à ce Pavillon, les cinéastes du Sud, et principalement les cinéastes africains ont pignon sur rue au Festival de Cannes. Dans cet espace, producteurs, réalisateurs, acteurs, distributeurs, journalistes et tout simplement amateurs des cinémas africains (car il y a des cinémas africains, comme il y a en vérité non pas une mais des Afriques) auront un lieu où se retrouver, où présenter leurs projets et en bâtir de nouveaux. Et, bien sûr, à côté du cinéma proprement dit, il y a les créations audiovisuelles et notamment télévisuelles qui méritent, elles aussi, d'être présentées et promues.
Ce Pavillon a été réalisé grâce à un partenariat qui a réuni le ministère des Affaires étrangères, le Centre national de la Cinématographie, l'Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) et TV5, la chaîne internationale de la Francophonie.
C'est la raison pour laquelle vous nous voyez réunis, mon collègue et ami Jean-Jacques Aillagon et moi, Roger Dehaybe, administrateur général de l'A.I.F. (qui représente aussi le président Abdou Diouf) et Serge Adda, président de TV5 et de CFI, tous contents d'avoir pu contribuer à combler un vide.
On a relevé, ici ou là, dans la presse de ces derniers jours, que les créations cinématographiques et audiovisuelles africaines, cette année, n'occupaient pas une grande place dans la sélection officielle du Festival. Ce n'est pas tout à fait exact car, parmi les divers événements qui se déroulent à Cannes en ce moment, certains font une place aux créations africaines ou plus généralement aux créations des pays du Sud.
Je pense en particulier aux uvres de plusieurs metteurs en scène, réalisées d'ailleurs avec l'aide du "Fonds Sud Cinéma" comme :
Didier Ouénangaré et Bassek Ba Khobio pour "le Silence de la Forêt"
Narjiss Nejjar pour "Les yeux secs"
Enrique Colina pour "Entre cyclones"
Pablo Reyero pour "La cruz del Sur"
ou Sami Karfati pour "No hay tierra sín dueno".
Notre soutien à la création cinématographique et audiovisuelle ne date pas d'hier, s'agissant des pays du Sud et en particulier d'Afrique.
Mais aujourd'hui, nous avons décidé de franchir une nouvelle étape, de donner une nouvelle impulsion, une plus grande efficacité à notre action.
Pourquoi ?
Evidemment parce que nous ne voulons pas que, pour des raisons purement économiques, nos écrans de cinéma et de télévision soient monopolisés par un seul type de production, une seule source de production et donc une seule vision du monde.
C'est vrai en France, et pour les créations françaises. Cela doit être vrai aussi en Afrique et ailleurs pour les créations africaines ou autres.
Vous le savez, la France se bat pour la diversité culturelle, c'est-à-dire pour le droit de chaque pays, de chaque culture, de vivre, de créer et de faire connaître ses créations et sa vision du monde.
Dans cet esprit, nous voulons aider les créateurs d'Afrique (au Nord comme au Sud du Sahara), d'Asie, des Caraïbes, à produire leurs uvres et à les présenter. Nous voulons aussi les aider à reconquérir leurs publics, dans leur pays d'origine, ce qui suppose l'existence de réseaux de distribution modernes. Les uvres et les programmes d'un côté, la diffusion de l'autre : ce sont les deux axes de notre politique d'aide aux créateurs des pays du Sud.
Et pourquoi consacrons-nous une partie de nos moyens à cette forme d'aide ?
Parce que la politique française d'aide au développement considère que la dimension culturelle doit être un élément fort de notre coopération.
Contre les dangers de l'uniformisation, de la mondialisation réductrice, il faut affermir les identités culturelles qui font partie du patrimoine de l'humanité, un patrimoine que nous devons préserver. Ce dialogue des cultures, leur confrontation pacifique sont non seulement un enrichissement pour le monde, mais aussi la seule antidote aux dérives identitaires et aux réactions de rejet contre un "prêt à penser culturel" imposé par les lois toutes puissantes du marché.
Comme ministre chargé de la Coopération, je suis convaincu, en outre, que la bataille du développement se gagnera aussi sur le front culturel.
Les peuples que nous aidons dans leurs efforts de développement ont besoin de connaître leurs valeurs, leur histoire, leur culture. Et ils ont besoin d'en être fiers.
C'est pourquoi notre politique de la coopération comporte une part importante et croissante réservée à la promotion du patrimoine artistique et culturel des pays auxquels elle s'adresse.
C'est le cas du livre, des métiers artistiques (avec notre programme "Afrique en création" par exemple), dans les domaines de la musique, de la danse, des arts plastiques et, bien sûr, du cinéma et de l'audiovisuel.
J'ajoute que le monde a besoin d'être irrigué et fertilisé par l'extraordinaire créativité du continent noir et plus généralement de l'Afrique.
J'en ai assez de n'entendre parler de l'Afrique qu'à travers les crises, les catastrophes, les guerres, les mêmes vieilles histoires de corruption toujours ressassées. Elles existent ou ont existé, certes, et il faut tout faire pour les résoudre, les éliminer.
Mais l'Afrique c'est aussi une formidable vitalité, une créativité étonnante, une autre vision du monde, une chaleur humaine extraordinaire. Et cet apport irremplaçable s'exprime magnifiquement à travers les diverses formes de la création artistique.
La France, pour toutes sortes de raisons, est plus sensible que d'autres à cette richesse. C'est pourquoi nous sommes engagés aux côtés des artistes africains pour leur permettre de s'exprimer. Il s'agit d'un choix politique, au vrai sens de terme, celui qui consiste à donner à tous les peuples, même et surtout ceux qui sont aux prises avec les épreuves liées à la pauvreté, le droit de s'exprimer, y compris sur le plan artistique.
Tel est l'esprit qui anime le "Plan Image Afrique" que nous avons conçu pour donner plus d'efficacité à notre action en faveur de la création cinématographique et audiovisuelle africaine.
Certes, nous ne partons pas de rien : le "Fonds Sud Cinéma", que les ministères des Affaires étrangères et de la Culture financent à parité, a permis à près de 300 longs métrages de voir le jour au cours des 20 dernières années. Mais nos dispositifs, pour utiles qu'ils aient été, n'ont pas suffi à enrayer la crise qui a frappé le cinéma et l'audiovisuel en Afrique, au cours de la dernière décennie.
Quelle meilleure métaphore de cette crise que le film du cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun, "Bye, bye, Africa", dans lequel un homme, revenu chez lui après 10 ans d'exil, découvre que les salles de cinéma de son enfance ne sont plus qu'un tas de ruines ?
C'est pour faire face à ce défi que nous avons décidé de réformer nos méthodes, de regrouper et de renforcer nos moyens dans le cadre de la nouvelle formule du "Plan Images Afrique".
Un plan global en trois volets fondé sur trois principes :
- Le "Plan Images Afrique" est doté d'un montant total de 13,5 millions d'euros sur 3 ans et est financé à 75 % par le ministère des Affaires étrangères. Il repose sur trois principes de bon sens : la simplicité, le partenariat et la souplesse.
- La simplicité : les mécanismes et les fonds mis en uvre doivent être en nombre réduit et immédiatement compréhensibles ;
- Le partenariat : partenariat avec les professionnels d'abord, qui sont étroitement associés aux choix et partenariat entre bailleurs de fonds impliqués en Afrique subsaharienne d'autre part. En l'espèce, le ministère des Affaires étrangères, l'Union européenne et l'Agence de la Francophonie ;
- La souplesse : téléfilm, sitcom, film d'animation, clip musical, magazine, documentaire et, bien sûr, film de cinéma, aucun genre n'est exclu et tous les fonds mobilisés seront dépensés dans les pays concernés.
Le Plan Images Afrique est composé de trois volets : le Fonds Image Afrique, Africa Cinémas et le Plan de Soutien aux Télévisions Africaines.
1er volet - Le Fonds Image Afrique :
Ce fonds, d'un montant de 3 millions d'euros sur 3 ans, est destiné à la fabrication de tout type d'images. Cette aide sera attribuée par une commission composée de professionnels et placée sous la présidence d'Idrissa Ouedraogo que je remercie vivement d'avoir accepté cette responsabilité.
Ce fonds, cumulable avec toutes les autres aides existantes, complétera le Fonds Sud Cinéma qui, comme sous le savez, concerne une zone géographique bien plus large que la seule Afrique subsaharienne.
Je tiens à réaffirmer ici notre volonté de renforcer à la fois le Fonds Sud Cinéma et de créer ce nouvel outil que sera le Fonds Images Afrique.
2ème volet - Africa Cinémas :
Le cinéma africain a besoin d'abord et avant tout d'être vu en Afrique et par les Africains. C'est pourquoi, j'ai souhaité qu'un mécanisme, également géré par des professionnels et doté d'un fonds de 1,5 millions d'euros par an, permette une meilleure diffusion du cinéma africain, dans les salles de cinéma, en DVD, en vidéo, en cinéma itinérant, bref, sur tous les supports.
Cette initiative commune au ministère des Affaires étrangères, à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie et à la Commission européenne, sera parrainée par Jacques Perrin et Flora Gomes qui nous font l'honneur de lui consacrer leur temps, leur talent et leur expérience.
3ème volet - Le Plan de soutien aux télévisions africaines :
Il est évident que ce plan n'a de sens que si les télévisions africaines, publiques et privées, s'associent à nos projets.
Pour ce faire, le ministère des Affaires étrangères propose un programme de coopération à ces télévisions, doté d'un fonds de 3 millions d'euros sur 3 ans, en contrepartie de leur engagement de renforcer la présence des images africaines dans les grilles de programmes.
Ce plan sera coordonné par Canal France International, partenaire privilégié des chaînes de télévisions africaines en matière de coopération et de fourniture de programmes.
Les 3 volets du "Plan Images Afrique", que je viens de résumer, nous permettront, j'en suis convaincu, d'apporter une aide plus efficace, plus rapide et mieux adaptée à la création et à la diffusion du cinéma et de l'audiovisuel en Afrique. L'Afrique a besoin d'une action d'urgence, mais nous n'oublierons pas, naturellement d'autres régions du monde, avec lesquelles nous entretenons une coopération dans ces secteurs, je pense au Maghreb par exemple : le "Fonds Sud Cinéma" reste un instrument utile, qui leur est ouvert. De même, nous réalisons des projets ponctuels à forte signification : je suis heureux de vous annoncer, à cet égard, que nous avons décidé d'apporter notre contribution à la reconstruction du grand et célèbre cinéma de Kaboul, en Afghanistan, "l'Ariana", dont la renaissance aura valeur de symbole.
Telles sont, Mesdames et Messieurs, les nouvelles orientations de notre politique dans le domaine des images créées dans les pays du Sud. Je me réjouis d'avoir pu vous en faire part aujourd'hui, à Cannes, dans ce pavillon dédié précisément aux "Cinémas du Sud" et dans le cadre de l'événement international majeur que constitue le Festival du Cinéma.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mai 2003)
Monsieur l'Administrateur général de l'A.I.F.
Monsieur le Président de TV5,
Monsieur le Député-Maire de Cannes,
Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous retrouver ce matin pour inaugurer, officiellement avec vous le Pavillon des Cinémas du Sud. Grâce à ce Pavillon, les cinéastes du Sud, et principalement les cinéastes africains ont pignon sur rue au Festival de Cannes. Dans cet espace, producteurs, réalisateurs, acteurs, distributeurs, journalistes et tout simplement amateurs des cinémas africains (car il y a des cinémas africains, comme il y a en vérité non pas une mais des Afriques) auront un lieu où se retrouver, où présenter leurs projets et en bâtir de nouveaux. Et, bien sûr, à côté du cinéma proprement dit, il y a les créations audiovisuelles et notamment télévisuelles qui méritent, elles aussi, d'être présentées et promues.
Ce Pavillon a été réalisé grâce à un partenariat qui a réuni le ministère des Affaires étrangères, le Centre national de la Cinématographie, l'Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) et TV5, la chaîne internationale de la Francophonie.
C'est la raison pour laquelle vous nous voyez réunis, mon collègue et ami Jean-Jacques Aillagon et moi, Roger Dehaybe, administrateur général de l'A.I.F. (qui représente aussi le président Abdou Diouf) et Serge Adda, président de TV5 et de CFI, tous contents d'avoir pu contribuer à combler un vide.
On a relevé, ici ou là, dans la presse de ces derniers jours, que les créations cinématographiques et audiovisuelles africaines, cette année, n'occupaient pas une grande place dans la sélection officielle du Festival. Ce n'est pas tout à fait exact car, parmi les divers événements qui se déroulent à Cannes en ce moment, certains font une place aux créations africaines ou plus généralement aux créations des pays du Sud.
Je pense en particulier aux uvres de plusieurs metteurs en scène, réalisées d'ailleurs avec l'aide du "Fonds Sud Cinéma" comme :
Didier Ouénangaré et Bassek Ba Khobio pour "le Silence de la Forêt"
Narjiss Nejjar pour "Les yeux secs"
Enrique Colina pour "Entre cyclones"
Pablo Reyero pour "La cruz del Sur"
ou Sami Karfati pour "No hay tierra sín dueno".
Notre soutien à la création cinématographique et audiovisuelle ne date pas d'hier, s'agissant des pays du Sud et en particulier d'Afrique.
Mais aujourd'hui, nous avons décidé de franchir une nouvelle étape, de donner une nouvelle impulsion, une plus grande efficacité à notre action.
Pourquoi ?
Evidemment parce que nous ne voulons pas que, pour des raisons purement économiques, nos écrans de cinéma et de télévision soient monopolisés par un seul type de production, une seule source de production et donc une seule vision du monde.
C'est vrai en France, et pour les créations françaises. Cela doit être vrai aussi en Afrique et ailleurs pour les créations africaines ou autres.
Vous le savez, la France se bat pour la diversité culturelle, c'est-à-dire pour le droit de chaque pays, de chaque culture, de vivre, de créer et de faire connaître ses créations et sa vision du monde.
Dans cet esprit, nous voulons aider les créateurs d'Afrique (au Nord comme au Sud du Sahara), d'Asie, des Caraïbes, à produire leurs uvres et à les présenter. Nous voulons aussi les aider à reconquérir leurs publics, dans leur pays d'origine, ce qui suppose l'existence de réseaux de distribution modernes. Les uvres et les programmes d'un côté, la diffusion de l'autre : ce sont les deux axes de notre politique d'aide aux créateurs des pays du Sud.
Et pourquoi consacrons-nous une partie de nos moyens à cette forme d'aide ?
Parce que la politique française d'aide au développement considère que la dimension culturelle doit être un élément fort de notre coopération.
Contre les dangers de l'uniformisation, de la mondialisation réductrice, il faut affermir les identités culturelles qui font partie du patrimoine de l'humanité, un patrimoine que nous devons préserver. Ce dialogue des cultures, leur confrontation pacifique sont non seulement un enrichissement pour le monde, mais aussi la seule antidote aux dérives identitaires et aux réactions de rejet contre un "prêt à penser culturel" imposé par les lois toutes puissantes du marché.
Comme ministre chargé de la Coopération, je suis convaincu, en outre, que la bataille du développement se gagnera aussi sur le front culturel.
Les peuples que nous aidons dans leurs efforts de développement ont besoin de connaître leurs valeurs, leur histoire, leur culture. Et ils ont besoin d'en être fiers.
C'est pourquoi notre politique de la coopération comporte une part importante et croissante réservée à la promotion du patrimoine artistique et culturel des pays auxquels elle s'adresse.
C'est le cas du livre, des métiers artistiques (avec notre programme "Afrique en création" par exemple), dans les domaines de la musique, de la danse, des arts plastiques et, bien sûr, du cinéma et de l'audiovisuel.
J'ajoute que le monde a besoin d'être irrigué et fertilisé par l'extraordinaire créativité du continent noir et plus généralement de l'Afrique.
J'en ai assez de n'entendre parler de l'Afrique qu'à travers les crises, les catastrophes, les guerres, les mêmes vieilles histoires de corruption toujours ressassées. Elles existent ou ont existé, certes, et il faut tout faire pour les résoudre, les éliminer.
Mais l'Afrique c'est aussi une formidable vitalité, une créativité étonnante, une autre vision du monde, une chaleur humaine extraordinaire. Et cet apport irremplaçable s'exprime magnifiquement à travers les diverses formes de la création artistique.
La France, pour toutes sortes de raisons, est plus sensible que d'autres à cette richesse. C'est pourquoi nous sommes engagés aux côtés des artistes africains pour leur permettre de s'exprimer. Il s'agit d'un choix politique, au vrai sens de terme, celui qui consiste à donner à tous les peuples, même et surtout ceux qui sont aux prises avec les épreuves liées à la pauvreté, le droit de s'exprimer, y compris sur le plan artistique.
Tel est l'esprit qui anime le "Plan Image Afrique" que nous avons conçu pour donner plus d'efficacité à notre action en faveur de la création cinématographique et audiovisuelle africaine.
Certes, nous ne partons pas de rien : le "Fonds Sud Cinéma", que les ministères des Affaires étrangères et de la Culture financent à parité, a permis à près de 300 longs métrages de voir le jour au cours des 20 dernières années. Mais nos dispositifs, pour utiles qu'ils aient été, n'ont pas suffi à enrayer la crise qui a frappé le cinéma et l'audiovisuel en Afrique, au cours de la dernière décennie.
Quelle meilleure métaphore de cette crise que le film du cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun, "Bye, bye, Africa", dans lequel un homme, revenu chez lui après 10 ans d'exil, découvre que les salles de cinéma de son enfance ne sont plus qu'un tas de ruines ?
C'est pour faire face à ce défi que nous avons décidé de réformer nos méthodes, de regrouper et de renforcer nos moyens dans le cadre de la nouvelle formule du "Plan Images Afrique".
Un plan global en trois volets fondé sur trois principes :
- Le "Plan Images Afrique" est doté d'un montant total de 13,5 millions d'euros sur 3 ans et est financé à 75 % par le ministère des Affaires étrangères. Il repose sur trois principes de bon sens : la simplicité, le partenariat et la souplesse.
- La simplicité : les mécanismes et les fonds mis en uvre doivent être en nombre réduit et immédiatement compréhensibles ;
- Le partenariat : partenariat avec les professionnels d'abord, qui sont étroitement associés aux choix et partenariat entre bailleurs de fonds impliqués en Afrique subsaharienne d'autre part. En l'espèce, le ministère des Affaires étrangères, l'Union européenne et l'Agence de la Francophonie ;
- La souplesse : téléfilm, sitcom, film d'animation, clip musical, magazine, documentaire et, bien sûr, film de cinéma, aucun genre n'est exclu et tous les fonds mobilisés seront dépensés dans les pays concernés.
Le Plan Images Afrique est composé de trois volets : le Fonds Image Afrique, Africa Cinémas et le Plan de Soutien aux Télévisions Africaines.
1er volet - Le Fonds Image Afrique :
Ce fonds, d'un montant de 3 millions d'euros sur 3 ans, est destiné à la fabrication de tout type d'images. Cette aide sera attribuée par une commission composée de professionnels et placée sous la présidence d'Idrissa Ouedraogo que je remercie vivement d'avoir accepté cette responsabilité.
Ce fonds, cumulable avec toutes les autres aides existantes, complétera le Fonds Sud Cinéma qui, comme sous le savez, concerne une zone géographique bien plus large que la seule Afrique subsaharienne.
Je tiens à réaffirmer ici notre volonté de renforcer à la fois le Fonds Sud Cinéma et de créer ce nouvel outil que sera le Fonds Images Afrique.
2ème volet - Africa Cinémas :
Le cinéma africain a besoin d'abord et avant tout d'être vu en Afrique et par les Africains. C'est pourquoi, j'ai souhaité qu'un mécanisme, également géré par des professionnels et doté d'un fonds de 1,5 millions d'euros par an, permette une meilleure diffusion du cinéma africain, dans les salles de cinéma, en DVD, en vidéo, en cinéma itinérant, bref, sur tous les supports.
Cette initiative commune au ministère des Affaires étrangères, à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie et à la Commission européenne, sera parrainée par Jacques Perrin et Flora Gomes qui nous font l'honneur de lui consacrer leur temps, leur talent et leur expérience.
3ème volet - Le Plan de soutien aux télévisions africaines :
Il est évident que ce plan n'a de sens que si les télévisions africaines, publiques et privées, s'associent à nos projets.
Pour ce faire, le ministère des Affaires étrangères propose un programme de coopération à ces télévisions, doté d'un fonds de 3 millions d'euros sur 3 ans, en contrepartie de leur engagement de renforcer la présence des images africaines dans les grilles de programmes.
Ce plan sera coordonné par Canal France International, partenaire privilégié des chaînes de télévisions africaines en matière de coopération et de fourniture de programmes.
Les 3 volets du "Plan Images Afrique", que je viens de résumer, nous permettront, j'en suis convaincu, d'apporter une aide plus efficace, plus rapide et mieux adaptée à la création et à la diffusion du cinéma et de l'audiovisuel en Afrique. L'Afrique a besoin d'une action d'urgence, mais nous n'oublierons pas, naturellement d'autres régions du monde, avec lesquelles nous entretenons une coopération dans ces secteurs, je pense au Maghreb par exemple : le "Fonds Sud Cinéma" reste un instrument utile, qui leur est ouvert. De même, nous réalisons des projets ponctuels à forte signification : je suis heureux de vous annoncer, à cet égard, que nous avons décidé d'apporter notre contribution à la reconstruction du grand et célèbre cinéma de Kaboul, en Afghanistan, "l'Ariana", dont la renaissance aura valeur de symbole.
Telles sont, Mesdames et Messieurs, les nouvelles orientations de notre politique dans le domaine des images créées dans les pays du Sud. Je me réjouis d'avoir pu vous en faire part aujourd'hui, à Cannes, dans ce pavillon dédié précisément aux "Cinémas du Sud" et dans le cadre de l'événement international majeur que constitue le Festival du Cinéma.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mai 2003)