Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Ladies and gentlemen from the World Wide Young Farmers,
The French Republic is very happy, very proud for welcoming you in Paris, in France, in Europe.
Thank you very much for coming in our country. Welcome. Willkomen
Votre présence nous touche, et je voudrais adresser des sincères félicitations, - congratulations to Jérôme Despey - à Jérôme Despey et pour toute son équipe, qui a réussi ce congrès mondial, à un moment stratégique de l'histoire de l'agriculture du monde. Les organisations françaises savent rassembler.
Il y a peu de temps, se tenait, ici en France, avec J.-M. Lemétayer, le Congrès mondial des laiteries et du lait, Congrilait". Nous sommes très attachés, dans notre pays, au dialogue avec les agriculteurs du monde entier, sur les sujets qui préoccupent les agriculteurs, les territoires, mais aussi les consommateurs et les citoyens. C'est pour cela que je suis très heureux, Jérôme, de voir à votre programme, combien vous vous êtes engagés à discuter sur des sujets qui méritent clarification, et qui ne sont pas forcément des sujets consensuels dans le monde : les inégalités du développement agricole, la diversité des modes de production, les politiques agricoles et commerciales, la sécurité alimentaire, l'agriculture durable et l'environnement, le renouvellement des générations...
Il y a là des défis que nous avons collectivement à relever. Je crois qu'il est important qu'il y ait entre tous les paysans, du dialogue, de la concertation et cette unité pour que se développe une conscience mondiale de l'agriculture qui permette aux pouvoirs publics de pouvoir assumer les responsabilités qu'ils doivent assumer, avec en tête les principales préoccupations des premiers acteurs de la nourriture du monde : les agriculteurs.
Je voudrais vous dire combien nous comptons sur ce congrès pour que vous puissiez, ensemble, réfléchir aux défis qui sont aujourd'hui posés. Le président du Centre National des Jeunes Agriculteurs vient de le faire, notamment en parlant de la question des prix, qui est un sujet majeur, stratégique et mondial. Ne croyons pas qu'au nom du prix mondial, en écrasant systématiquement les prix, on valorise le travail des hommes. En écrasant les prix, on écrase le travail et on finit par écraser les hommes. Et si on veut faire en sorte que notre pays, que vos pays, que tous les pays, aujourd'hui, puissent produire des produits de qualité, avec la traçabilité, avec la sécurité alimentaire légitimement demandées par les citoyens, il est évident qu'il faut accepter le concept de valeur ajoutée, et qu'il faut accepter que le travail des agriculteurs soit rémunéré. Et donc, nous sommes là dans un sujet qui rassemble, et qui est un sujet essentiel pour l'avenir de l'ensemble des agricultures du monde.
Vous recevrez le président de la République française dans quelques jours. Il est très engagé sur ces sujets, auprès de nos agriculteurs, en France et en Europe, mais aussi auprès de l'ensemble des agriculteurs du monde, pour faire en sorte que le développement soit mieux équilibré et que nous vivions un monde de la diversité dans lequel nous puissions valoriser les cultures des différents pays, et faire en sorte que l'agriculture soit l'un des moyens du développement pour l'ensemble de l'humanité. C'est pour cela que la France est engagée, notamment auprès de l'Afrique et dans le monde entier, pour faire en sorte que l'Organisation Mondiale du Commerce puisse servir les questions de développement, mais qu'elle tienne aussi compte de l'exigence de productions et de qualité des productions. Et finalement, quand on compare ce que fait la politique européenne en matière de soutien à l'agriculture, on voit que ce n'est pas elle qui dépense le plus pour ses agriculteurs. Et je crois qu'il est très important, aujourd'hui, que vous puissiez parler de cette agriculture en Europe et ailleurs.
Aujourd'hui, se tient à Luxembourg, une réunion importante. Vous le savez, les positions de la France sont claires. Le président de la République a dit clairement, la voix de la France sur ce sujet, nous voulons appliquer la position des accords de Berlin. Nous avons une échéance, qui est celle de 2007. Nous voulons que soient respectées les décisions jusqu'à cette échéance. Nous souhaitons vraiment que les agriculteurs aient davantage de lisibilité pour l'avenir. Et nous voulons pas de changements brutaux, et pas de changements qui ont comme seul objectif, de prendre l'argent qui va à l'agriculture pour le mettre sur d'autres politiques. L'agriculture n'est pas un réservoir pour ceux qui sont en manque d'action publique ailleurs.
Ce que nous souhaitons, au contraire, c'est que l'agriculture de l'Europe, comme les agricultures du monde entier, puissent faire vivre leurs agriculteurs, et en même temps animer les territoires, et notamment les territoires ruraux qui sont si importants dans l'ensemble de notre espace européen. L'agriculture reste cette colonne vertébrale, cette architecture de la ruralité à laquelle nous sommes tous attachés.
Vous pouvez compter sur l'engagement du Gouvernement de la France, et notamment du ministre de l'Agriculture, H. Gaymard, qui multiplie actuellement les contacts avec l'ensemble des pays membres de l'Union pour que nous puissions faire en sorte que les idées qui sont les nôtres, des idées d'avenir, de long terme, puissent être reconnues dans l'Union européenne.
Mais rien ne vaudra l'accord des agriculteurs entre eux. Les démarches que vous pourrez mener, les uns et les autres, avec les organisations aînées, [afin] de pouvoir faire en sorte que vous défendiez, de manière internationale, de manière européenne et au-delà, les idées qui sont celles que la France veut porter... La France défend depuis toujours des idées de justice, de liberté. Elle n'est pas évidemment tournée contre toutes les stratégies du développement évidemment, comme certaines caricatures voudraient la présenter. La France s'est battue pour la paix, elle se battra à l'OMC pour l'équilibre du monde. Elle se bat pour une organisation mondiale de l'environnement. Mais elle se bat aussi pour que l'agriculture reste cet élément structurant du développement rural, cet élément de valeur ajoutée, de créativité, de création, qui font de l'agriculteur un entrepreneur moderne, et non pas simplement un acteur d'une économie nostalgique. Nous croyons à la modernité de l'agriculture ; nous croyons à l'avenir d'une production agricole faite de qualité et de valeur ajoutée. Nous croyons à la capacité d'innovation, d'invention des agriculteurs du monde entier.
Voilà des sujets qui sont aujourd'hui au coeur de vos débats, auxquels je souhaite plein succès.
Dans cette brève introduction à vos débats, je voudrais simplement vous convaincre que les sujets que vous abordez, sont au coeur des sujets que l'ensemble des sociétés au monde, aujourd'hui, se posent. Nous sommes face à des sociétés qui ont tendance quelquefois, par manque de repères, à se disloquer, à manquer de cohésion sociale, à manquer de cette humanité nécessaire au "vivre ensemble", et, pour ce qui concerne notre pays, au pacte républicain. Nous avons besoin de cette cohésion sociale, de cette cohésion qui nous vient souvent d'un lien avec le territoire. N'oublions pas que le territoire est facteur de liens entre les hommes. Et que, mépriser le territoire, déraciner les hommes, c'est souvent les couper de tout lien, les couper de la convivialité, les couper de la cohésion sociale, et, au fond, quelquefois, les couper de l'humanité. C'est pour cela que votre combat dépasse simplement les seuls horizons de l'agriculture et des agriculteurs. Il s'agit vraiment de notre "vivre ensemble" et de la société. Et bravo les jeunes, de choisir aujourd'hui, une cause de réflexion plus grande que vous. C'est comme cela que l'on fait avancer les grands dossiers et que l'on fait avancer les grandes organisations.
Merci de votre mobilisation, bienvenue à tous, et que votre Congrès soit fertile pour les agriculteurs du monde entier."
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 16 juin 2003)
Ladies and gentlemen from the World Wide Young Farmers,
The French Republic is very happy, very proud for welcoming you in Paris, in France, in Europe.
Thank you very much for coming in our country. Welcome. Willkomen
Votre présence nous touche, et je voudrais adresser des sincères félicitations, - congratulations to Jérôme Despey - à Jérôme Despey et pour toute son équipe, qui a réussi ce congrès mondial, à un moment stratégique de l'histoire de l'agriculture du monde. Les organisations françaises savent rassembler.
Il y a peu de temps, se tenait, ici en France, avec J.-M. Lemétayer, le Congrès mondial des laiteries et du lait, Congrilait". Nous sommes très attachés, dans notre pays, au dialogue avec les agriculteurs du monde entier, sur les sujets qui préoccupent les agriculteurs, les territoires, mais aussi les consommateurs et les citoyens. C'est pour cela que je suis très heureux, Jérôme, de voir à votre programme, combien vous vous êtes engagés à discuter sur des sujets qui méritent clarification, et qui ne sont pas forcément des sujets consensuels dans le monde : les inégalités du développement agricole, la diversité des modes de production, les politiques agricoles et commerciales, la sécurité alimentaire, l'agriculture durable et l'environnement, le renouvellement des générations...
Il y a là des défis que nous avons collectivement à relever. Je crois qu'il est important qu'il y ait entre tous les paysans, du dialogue, de la concertation et cette unité pour que se développe une conscience mondiale de l'agriculture qui permette aux pouvoirs publics de pouvoir assumer les responsabilités qu'ils doivent assumer, avec en tête les principales préoccupations des premiers acteurs de la nourriture du monde : les agriculteurs.
Je voudrais vous dire combien nous comptons sur ce congrès pour que vous puissiez, ensemble, réfléchir aux défis qui sont aujourd'hui posés. Le président du Centre National des Jeunes Agriculteurs vient de le faire, notamment en parlant de la question des prix, qui est un sujet majeur, stratégique et mondial. Ne croyons pas qu'au nom du prix mondial, en écrasant systématiquement les prix, on valorise le travail des hommes. En écrasant les prix, on écrase le travail et on finit par écraser les hommes. Et si on veut faire en sorte que notre pays, que vos pays, que tous les pays, aujourd'hui, puissent produire des produits de qualité, avec la traçabilité, avec la sécurité alimentaire légitimement demandées par les citoyens, il est évident qu'il faut accepter le concept de valeur ajoutée, et qu'il faut accepter que le travail des agriculteurs soit rémunéré. Et donc, nous sommes là dans un sujet qui rassemble, et qui est un sujet essentiel pour l'avenir de l'ensemble des agricultures du monde.
Vous recevrez le président de la République française dans quelques jours. Il est très engagé sur ces sujets, auprès de nos agriculteurs, en France et en Europe, mais aussi auprès de l'ensemble des agriculteurs du monde, pour faire en sorte que le développement soit mieux équilibré et que nous vivions un monde de la diversité dans lequel nous puissions valoriser les cultures des différents pays, et faire en sorte que l'agriculture soit l'un des moyens du développement pour l'ensemble de l'humanité. C'est pour cela que la France est engagée, notamment auprès de l'Afrique et dans le monde entier, pour faire en sorte que l'Organisation Mondiale du Commerce puisse servir les questions de développement, mais qu'elle tienne aussi compte de l'exigence de productions et de qualité des productions. Et finalement, quand on compare ce que fait la politique européenne en matière de soutien à l'agriculture, on voit que ce n'est pas elle qui dépense le plus pour ses agriculteurs. Et je crois qu'il est très important, aujourd'hui, que vous puissiez parler de cette agriculture en Europe et ailleurs.
Aujourd'hui, se tient à Luxembourg, une réunion importante. Vous le savez, les positions de la France sont claires. Le président de la République a dit clairement, la voix de la France sur ce sujet, nous voulons appliquer la position des accords de Berlin. Nous avons une échéance, qui est celle de 2007. Nous voulons que soient respectées les décisions jusqu'à cette échéance. Nous souhaitons vraiment que les agriculteurs aient davantage de lisibilité pour l'avenir. Et nous voulons pas de changements brutaux, et pas de changements qui ont comme seul objectif, de prendre l'argent qui va à l'agriculture pour le mettre sur d'autres politiques. L'agriculture n'est pas un réservoir pour ceux qui sont en manque d'action publique ailleurs.
Ce que nous souhaitons, au contraire, c'est que l'agriculture de l'Europe, comme les agricultures du monde entier, puissent faire vivre leurs agriculteurs, et en même temps animer les territoires, et notamment les territoires ruraux qui sont si importants dans l'ensemble de notre espace européen. L'agriculture reste cette colonne vertébrale, cette architecture de la ruralité à laquelle nous sommes tous attachés.
Vous pouvez compter sur l'engagement du Gouvernement de la France, et notamment du ministre de l'Agriculture, H. Gaymard, qui multiplie actuellement les contacts avec l'ensemble des pays membres de l'Union pour que nous puissions faire en sorte que les idées qui sont les nôtres, des idées d'avenir, de long terme, puissent être reconnues dans l'Union européenne.
Mais rien ne vaudra l'accord des agriculteurs entre eux. Les démarches que vous pourrez mener, les uns et les autres, avec les organisations aînées, [afin] de pouvoir faire en sorte que vous défendiez, de manière internationale, de manière européenne et au-delà, les idées qui sont celles que la France veut porter... La France défend depuis toujours des idées de justice, de liberté. Elle n'est pas évidemment tournée contre toutes les stratégies du développement évidemment, comme certaines caricatures voudraient la présenter. La France s'est battue pour la paix, elle se battra à l'OMC pour l'équilibre du monde. Elle se bat pour une organisation mondiale de l'environnement. Mais elle se bat aussi pour que l'agriculture reste cet élément structurant du développement rural, cet élément de valeur ajoutée, de créativité, de création, qui font de l'agriculteur un entrepreneur moderne, et non pas simplement un acteur d'une économie nostalgique. Nous croyons à la modernité de l'agriculture ; nous croyons à l'avenir d'une production agricole faite de qualité et de valeur ajoutée. Nous croyons à la capacité d'innovation, d'invention des agriculteurs du monde entier.
Voilà des sujets qui sont aujourd'hui au coeur de vos débats, auxquels je souhaite plein succès.
Dans cette brève introduction à vos débats, je voudrais simplement vous convaincre que les sujets que vous abordez, sont au coeur des sujets que l'ensemble des sociétés au monde, aujourd'hui, se posent. Nous sommes face à des sociétés qui ont tendance quelquefois, par manque de repères, à se disloquer, à manquer de cohésion sociale, à manquer de cette humanité nécessaire au "vivre ensemble", et, pour ce qui concerne notre pays, au pacte républicain. Nous avons besoin de cette cohésion sociale, de cette cohésion qui nous vient souvent d'un lien avec le territoire. N'oublions pas que le territoire est facteur de liens entre les hommes. Et que, mépriser le territoire, déraciner les hommes, c'est souvent les couper de tout lien, les couper de la convivialité, les couper de la cohésion sociale, et, au fond, quelquefois, les couper de l'humanité. C'est pour cela que votre combat dépasse simplement les seuls horizons de l'agriculture et des agriculteurs. Il s'agit vraiment de notre "vivre ensemble" et de la société. Et bravo les jeunes, de choisir aujourd'hui, une cause de réflexion plus grande que vous. C'est comme cela que l'on fait avancer les grands dossiers et que l'on fait avancer les grandes organisations.
Merci de votre mobilisation, bienvenue à tous, et que votre Congrès soit fertile pour les agriculteurs du monde entier."
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 16 juin 2003)