Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur les relations franco-algériennes, notamment au niveau du sport, Paris le 17 septembre 2003.

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Circonstance : Remise des Trophées de l'amitié franco-algérienne au Sénat le 17 septembre 2003

Texte intégral

Excellence,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir, ici, dans cette Maison de la République qui est, comme vous le savez, la vôtre, à l'occasion de ce dîner de remise des Trophées de l'amitié franco-algérienne.
Permettez-moi, donc, de vous souhaiter la bienvenue à vous, algériens de souche, à vous, algériens de coeur, à vous tous, citoyens du monde.
C'est avec émotion que je célèbre, à vos côtés, l'amitié qui unit les deux rives de la Méditerranée.
Je suis fier que soient mis à l'honneur ces deux pays auxquels je suis particulièrement attaché.
La France, bien sûr, République une et indivisible, République fraternelle et solidaire.
Et l'Algérie éternelle, qui éveille en moi les plus beaux et les plus sucrés de mes souvenirs d'enfance.
Je suis et resterai profondément attaché à l'Algérie et aux algériens qui ont été si durement éprouvés.
Mes pensées vont, ce soir, à ces femmes, ces enfants, ces familles, à ces personnes qu'on nomme pudiquement " les sinistrés ".
Ils sont une réalité, ne l'oublions pas !
Car si nous les oublions, si vous les oubliez, la vie ne les oubliera pas !
Par votre présence, ce soir, vous témoignez, votre solidarité et votre refus de l'oubli au peuple algérien.
Mais c'est aussi un message d'espoir que je veux lancer ce soir à mes amis algériens qu'ils soient, ici, en France ou là-bas, en Algérie.
Les algériens de France nous montrent chaque jour les liens indéfectibles qu'ils ont nourris avec leur terre d'accueil.
Le pari de l'intégration passe nécessairement par ce double enracinement : les algériens de France n'ont plus à se sentir tiraillés entre la culture algérienne et la culture française car elles sont, nous le savons, pleinement complémentaires, et constituent une fabuleuse richesse.
Comme la France, l'Algérie est riche d'un patrimoine plusieurs fois millénaire.
Le Sénat en est pleinement conscient A preuve, il a tenu à accueillir dans le cadre de sa politique culturelle, l'exposition " Le XXème siècle dans l'art algérien ". Près de quatre-vingts uvres ont été exposées, dans l'Orangerie du Sénat, afin de nous faire découvrir le travail de dix-sept artistes dont la création s'échelonne du début du XXe siècle à nos jours.
Je refuse que l'Algérie soit stigmatisée. Portons un regard positif et apaisé sur ce pays de lendemains qui doivent chanter.
Croyons en une Algérie dynamique, indépendante, solidaire et réconciliée avec elle-même.
Il est temps que la passion cède la place à la raison.
Je formule, ce soir, le voeu, que l'Algérie se réveille du côté de ses rêves. Je souhaite que l'avenir de ces " enfants fous de rêves ", chantés par notre ami IDIR, ressemble justement à leurs rêves les plus fous.
Rassurez-vous, j'en ai presque fini et nous allons bientôt passer à table où un dîner traditionnel préparé par les chefs de l'Oriental Feeling nous attend.
Symboles de cette foi en un avenir meilleur, je suis heureux de remettre les Trophées de l'amitié franco-algérienne -qui viennent sceller l'union de la France et de l'Algérie par le sport- aux représentants des deux équipes de football qui se sont rencontrées, hier, au Stade Yves du Manoir de Colombes, pour un match amical : Monsieur Vincent GUÉRIN, président des anciens joueurs du Paris Saint Germain et MM. DAHLEB et KORICHI.
Bravo à tous !
(Source http://www.senat.fr, le 1er octobre 2003)