Déclaration de M. Ernest-Antoine Seillière, président du MEDEF, sur les questions abordées lors de la consultation organisée sur la réforme de l'assurance-maladie.par M. Jean-François Mattéi, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées, Paris le 4 septembre 2003.

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Circonstance : Rencontre entre les représentants du MEDEF et M. Jean-François Mattéi, ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées à Paris le 4 septembre 2003

Texte intégral

Nous avons eu un entretien avec le ministre, dans le cadre de ses consultations au sujet de la réforme de l'assurance maladie, compte tenu de sa situation de déficit angoissante. Notre sentiment est que le ministre, dans le cadre de ce que le gouvernement a déjà indiqué, confirme que la réforme est lancée. Elle se traduira par la création, dans les semaines qui viennent, d'un haut conseil de l'assurance maladie qui devra faire, d'ici fin novembre, un diagnostic partagé. Cette instance réunira 40 à 50 personnalités, venues de différents horizons, concernées par ce problème. Le Ministre nous a proposé, à nous MEDEF, d'en faire partie. Bien entendu, le MEDEF, très concerné dans son rôle de représentation des entreprises par les problèmes de santé nationale, y prendra place.
Nous avons tout de même indiqué que la réforme de l'assurance maladie passait pour nous par un préalable : des mesures, dans les prochaines semaines, pour stabiliser un déficit déjà énorme, qui deviendrait vertigineux s'il devait atteindre les chiffres en vue pour 2004. Si l'on s'engageait dans la démarche de réforme avec à l'esprit que l'on puisse atteindre en 2004 un déficit de l'assurance maladie de 15 milliards d'euros, on ne voit pas très bien comment la réforme pourrait être crédible.
Nous avons bien sûr évoqué le rôle que le MEDEF pourrait jouer dans la réforme. Nous avons rappelé au ministre pourquoi nous avions quitté, il y a maintenant trois ans, la gestion de l'assurance maladie. Compte tenu des circonstances, mais également parce que le paritarisme d'hier est à réinventer, nous pensons qu'il faut une nouvelle gouvernance qui s'adresse à la société civile.
Nous avons abordé quantité de questions sur le rôle de l'hôpital public et de la médecine de ville, et sur ce qu'on pouvait attendre des groupes de travail qui discuteront des idées de réforme. Cette vaste consultation est destinée à nourrir un dialogue, à acclimater des idées et à faire la pédagogie d'une transformation du système de l'assurance maladie, plus ou moins progressive, mais qui reste bien l'intention du gouvernement.
Pour le MEDEF, sous l'angle de la compétitivité de notre pays et de ses entreprises, c'est un problème majeur. Nous sommes également frappés, et la crise sanitaire de l'été le démontre, par le fait que les problèmes de santé sont devenus un problème national.


(source http://www.medef.fr, le 5 septembre 2003)