Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en réponse à une question sur la politique économique et sociale du gouvernement, à l'Assemblée nationale le 1er octobre 2003.

Prononcé le 1er octobre 2003

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réponse à une question de M. Alain Bocquet, député PCF, à l'Assemblée nationale le 1er octobre 2003

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président,

Je vous réponds davantage en votre qualité de président qu'à la pertinence de vos propos. Mais c'est normal que l'on ne soit pas d'accord. Non seulement c'est normal mais ce n'est pas une nouvelle. Je voudrais vous dire deux choses très importantes : la première, c'est que je partage votre appel à ce que l'humain domine l'argent. Mais je n'ai pas vu dans les cinq ans où vous avez participé au pouvoir que vous ayez été particulièrement sévère, à chaque fois que les logiques de l'argent se sont imposées, très nombreuses, dans la financiarisation de notre économie. Et je ne vous ai pas vu vous battre, comme se sont battus les députés de la majorité, pour qu'on augmente le Smic.
Je tiens à vous dire que je suis fier d'être le chef du Gouvernement qui aura permis en trois ans, à 1 million de smicards d'avoir le 13 ème mois. Je suis très heureux de cette initiative. Je suis aussi fier... Mais chacun a droit à ses fiertés ! Je suis assez fier que, ceux qui ont travaillé à 14 ans, à 15 ans, à 16 ans, puissent avoir leur retraite avancée. Et je n'ai pas entendu ceux qui se prétendent avoir une conscience sociale faire ces choix populaires.
Et je pense que ce que nous venons de faire, avec la prime pour l'emploi, c'est-à-dire la capacité d'aider davantage ceux qui ne paient pas d'impôts et de le faire avec 500 millions d'euros supplémentaires. Tout ceci me paraît très important pour le milieu populaire.
Et enfin je voudrais vous dire que, sur les impôts, vous avez tort de penser que l'impôt sur les revenus ne touchent qu'une catégorie limitée de la population. Il y a 16 millions de Français, 16 millions de foyers qui, aujourd'hui, travaillent et qui, aujourd'hui, sont dans la situation où ils aspirent à tirer profit de leur travail. Si nous voulons assumer les valeurs de la République, il faut aussi assumer cette valeur du mérite qui est essentielle pour tous ceux, aujourd'hui, qui font des efforts.
Voilà, Monsieur le député, pourquoi je crois vraiment, avec sincérité, que le combat qui est celui de mon Gouvernement, pour l'emploi et pour le travail, c'est un combat pour tous les Français, c'est un combat populaire.

(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 3 octobre 2003)