Texte intégral
Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mes Chers Amis,
Monsieur le Président, je suis à la fois heureux et ému de vous recevoir ce soir à votre arrivée sur le sol français, sur ces bords de la Seine qu'André Gide, quittant Fort-Lamy le 20 février 1926, comparait au Logone.
Heureux de vous revoir à Paris pour votre première visite officielle depuis cinq ans. Emu de mesurer qu'il y a sept millions d'années, notre ancêtre commun, le "Sahelanthropus tchadensis ", dit "Toumaï", a vu le jour sur vos terres, dans cette dépression de Djourab où l'a découvert il y a quelques mois Ahounta Djimdoumalbaye. Au-delà de l'intérêt scientifique évident de cette découverte, au-delà de la satisfaction d'une collaboration exemplaire entre équipes tchadienne et française, savoir Monsieur le Président, que votre pays est le berceau de l'humanité est un sujet pour nous tous de fierté.
Votre pays est le carrefour millénaire entre le monde arabo-musulman et l'Afrique noire, entre le Proche-Orient des déserts et la forêt tropicale. Cette position permet aujourd'hui au Tchad de jouer naturellement un rôle, un grand rôle en faveur de la stabilité de la région. Vous l'exercez pleinement, comme on vient de le voir récemment encore, en Centrafrique et au Soudan. En Centrafrique, votre participation à la force régionale de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) a été déterminante ; dans le Darfour soudanais, votre implication personnelle a permis, il y a deux semaines, la signature d'un accord essentiel entre le gouvernement du Soudan et l'armée de libération du sud, apportant la stabilité à une zone historiquement sensible au cur du continent africain.
Depuis plus de douze ans, vous poursuivez sans relâche un objectif immuable : enraciner votre pays et les multiples cultures qui le composent. Ainsi, sous votre impulsion déterminée, le multipartisme a été instauré, une nouvelle constitution a été adoptée, une Assemblée nationale a été mise en place, suivie d'une Cour suprême, d'un Conseil constitutionnel et, tout récemment de la Cour de justice de l'organisation de la CEMAC.
Après l'adoption des lois de décentralisation, des élections municipales seront prochainement organisées. Un accord de paix a été signé avec le Mouvement pour la démocratie et la Justice au Tchad.
Les engagements pris par le président de la République à l'occasion de la chaleureuse étape qu'il a accompli chez vous à Ndjamena, il y a un peu plus d'un an, sur la route du Sommet de Johannesburg, ont été tenus. La Commission mixte tenue en fin d'année dernière a défini les bases d'une coopération nouvelle, fondée sur le dialogue et le partenariat. Les deux accords qui ont été signés ce soir, juste avant ce dîner, sont significatifs de ces domaines essentiels pour un développement durable et partagé : l'eau et la décentralisation.
Vous connaissez l'attachement profond de la France, Monsieur le Président, au continent africain et à son développement. Son engagement déterminé à s'en faire l'avocat dans toutes les enceintes internationales.
Alors ainsi, le président de la République, lors du Sommet Afrique-France auquel vous avez assisté, a proposé une initiative commerciale en faveur des agriculteurs africains. Vous avez, avec le Bénin, le Mali et le Burkina Faso, présenté à l'OMC une proposition déterminante sur le coton. Vous savez avec quelle fermeté nous l'avons soutenue, il y a quelques jours à Cancun. Je regrette qu'aucun accord n'ait pu être trouvé dans ce secteur. Nous souhaitons une meilleure insertion de l'Afrique dans le commerce mondial, et il importe désormais qu'un accord puisse être rapidement atteint au profit des producteurs de coton africains et nous y travaillerons ensemble.
Vous allez désormais, Monsieur le Président, rejoindre le club des pays pétroliers africains. Je sais que vous saurez avec talent conduire votre pays au cours de cette étape qui s'ouvre pour lui, riche de possibilités nouvelles pour son développement. Je ne doute pas que vous en maîtriserez aussi les écueils avec l'appui des institutions internationales. En adoptant la loi de janvier 1999 sur l'affectation des ressources pétrolières, le Tchad a ouvert une voie véritablement exemplaire.
Je souhaite, Monsieur le Président, que l'amitié si ancienne entre nos deux pays, forte et vigoureuse, dont beaucoup d'entre vous sont les témoins, basée sur une connaissance mutuelle et des intérêts réciproques solides, sorte renforcée par la visite que vous entamez ici aujourd'hui.
Il est un proverbe tchadien qui dit que personne ne peut prendre deux chemins. Notre route vers chez vous est connue, c'est celle de la fraternité.
Transmettez, je vous prie à notre ancêtre commun - Toumaï -, que vous verrez samedi à Poitiers, toute ma considération et permettez-moi de lever mon verre à votre santé, à celle de nos deux pays et à l'amitié entre nos deux peuples.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 septembre 2003)
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mes Chers Amis,
Monsieur le Président, je suis à la fois heureux et ému de vous recevoir ce soir à votre arrivée sur le sol français, sur ces bords de la Seine qu'André Gide, quittant Fort-Lamy le 20 février 1926, comparait au Logone.
Heureux de vous revoir à Paris pour votre première visite officielle depuis cinq ans. Emu de mesurer qu'il y a sept millions d'années, notre ancêtre commun, le "Sahelanthropus tchadensis ", dit "Toumaï", a vu le jour sur vos terres, dans cette dépression de Djourab où l'a découvert il y a quelques mois Ahounta Djimdoumalbaye. Au-delà de l'intérêt scientifique évident de cette découverte, au-delà de la satisfaction d'une collaboration exemplaire entre équipes tchadienne et française, savoir Monsieur le Président, que votre pays est le berceau de l'humanité est un sujet pour nous tous de fierté.
Votre pays est le carrefour millénaire entre le monde arabo-musulman et l'Afrique noire, entre le Proche-Orient des déserts et la forêt tropicale. Cette position permet aujourd'hui au Tchad de jouer naturellement un rôle, un grand rôle en faveur de la stabilité de la région. Vous l'exercez pleinement, comme on vient de le voir récemment encore, en Centrafrique et au Soudan. En Centrafrique, votre participation à la force régionale de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) a été déterminante ; dans le Darfour soudanais, votre implication personnelle a permis, il y a deux semaines, la signature d'un accord essentiel entre le gouvernement du Soudan et l'armée de libération du sud, apportant la stabilité à une zone historiquement sensible au cur du continent africain.
Depuis plus de douze ans, vous poursuivez sans relâche un objectif immuable : enraciner votre pays et les multiples cultures qui le composent. Ainsi, sous votre impulsion déterminée, le multipartisme a été instauré, une nouvelle constitution a été adoptée, une Assemblée nationale a été mise en place, suivie d'une Cour suprême, d'un Conseil constitutionnel et, tout récemment de la Cour de justice de l'organisation de la CEMAC.
Après l'adoption des lois de décentralisation, des élections municipales seront prochainement organisées. Un accord de paix a été signé avec le Mouvement pour la démocratie et la Justice au Tchad.
Les engagements pris par le président de la République à l'occasion de la chaleureuse étape qu'il a accompli chez vous à Ndjamena, il y a un peu plus d'un an, sur la route du Sommet de Johannesburg, ont été tenus. La Commission mixte tenue en fin d'année dernière a défini les bases d'une coopération nouvelle, fondée sur le dialogue et le partenariat. Les deux accords qui ont été signés ce soir, juste avant ce dîner, sont significatifs de ces domaines essentiels pour un développement durable et partagé : l'eau et la décentralisation.
Vous connaissez l'attachement profond de la France, Monsieur le Président, au continent africain et à son développement. Son engagement déterminé à s'en faire l'avocat dans toutes les enceintes internationales.
Alors ainsi, le président de la République, lors du Sommet Afrique-France auquel vous avez assisté, a proposé une initiative commerciale en faveur des agriculteurs africains. Vous avez, avec le Bénin, le Mali et le Burkina Faso, présenté à l'OMC une proposition déterminante sur le coton. Vous savez avec quelle fermeté nous l'avons soutenue, il y a quelques jours à Cancun. Je regrette qu'aucun accord n'ait pu être trouvé dans ce secteur. Nous souhaitons une meilleure insertion de l'Afrique dans le commerce mondial, et il importe désormais qu'un accord puisse être rapidement atteint au profit des producteurs de coton africains et nous y travaillerons ensemble.
Vous allez désormais, Monsieur le Président, rejoindre le club des pays pétroliers africains. Je sais que vous saurez avec talent conduire votre pays au cours de cette étape qui s'ouvre pour lui, riche de possibilités nouvelles pour son développement. Je ne doute pas que vous en maîtriserez aussi les écueils avec l'appui des institutions internationales. En adoptant la loi de janvier 1999 sur l'affectation des ressources pétrolières, le Tchad a ouvert une voie véritablement exemplaire.
Je souhaite, Monsieur le Président, que l'amitié si ancienne entre nos deux pays, forte et vigoureuse, dont beaucoup d'entre vous sont les témoins, basée sur une connaissance mutuelle et des intérêts réciproques solides, sorte renforcée par la visite que vous entamez ici aujourd'hui.
Il est un proverbe tchadien qui dit que personne ne peut prendre deux chemins. Notre route vers chez vous est connue, c'est celle de la fraternité.
Transmettez, je vous prie à notre ancêtre commun - Toumaï -, que vous verrez samedi à Poitiers, toute ma considération et permettez-moi de lever mon verre à votre santé, à celle de nos deux pays et à l'amitié entre nos deux peuples.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 septembre 2003)