Texte intégral
Monsieur le Président, Monsieur le directeur,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureuse d'être aujourd'hui parmi vous à l'occasion de la signature de votre contrat d'objectifs et de moyens, présence à laquelle j'attache une importance particulière.
Je ne ferai pas de long discours, mais je souhaite profiter de cette circonstance pour vous dire en quelques mots l' importance que j'accorde aux enjeux auxquels se trouve confronté l'hôpital aujourd'hui.
Les orientations de la politique hospitalière que nous menons sont organisées autour de trois grands axes :
garantir un meilleur accès aux soins en adaptant notre système hospitalier
améliorer la qualité et la sécurité des soins
et réduire les inégalités interrégionales et inter-établissements.
L'institution hospitalière est depuis plus d'un demi-siècle le théâtre de bouleversements conséquents, qui ont à chaque fois profondément renouvelé les conceptions et les modes de travail des professionnels. A l'aube de l'an 2000, il n'est pas inutile de les rappeler brièvement.
Je le fais d'autant plus volontiers que j'ai pu constater à quel point la démarche à l'aboutissement de laquelle nous assistons aujourd'hui, est le fruit de la prise en compte par l'hôpital de Lagny de ces évolutions conséquentes.
Ainsi, il n'est pas inutile de se souvenir que ce n'est qu'en 1941 que les hôpitaux ont reçu leur vocation d'accueil de tous les patients, indépendamment de leurs revenus ; de même que leur mission sanitaire. Auparavant seuls les indigents y avaient accès.
1958 et les ordonnances qui y sont attachées ont ensuite marqué un renouveau total dans les missions et l'organisation des soins, de l'enseignement et de la recherche, par la création du statut de médecin à temps plein des hôpitaux et des CHU.
L'histoire va s'accélérer ensuite avec de façon concomitante une formidable évolution de la médecine et de la technologie en médecine, et, déjà, une restructuration forte du monde hospitalier : citons par exemple
la loi de 1970 et les débuts d'une planification hospitalière rationnelle,
le Plan national de modernisation et d'humanisation des hôpitaux à la même époque, dont naîtront bon nombre de structures hospitalières nouvelles
la séparation des champs sanitaire et social avec la transformation et l'humanisation des hospices qui en a découlé,
la loi hospitalière de 1991 et l'émergence des projets d'établissement, qui doivent constituer le socle du projet collectif à l'échelle de l'hôpital
enfin, les ordonnances de 1996 et l'ensemble des outils de coopération, d'évaluation et de contractualisation qu'elles ont rendu possibles ou facilités.
Et ceci bien sûr en passant sous silence toutes les évolutions tarifaires et réglementaires qui ont accompagné ces changements.
Ce bref aperçu, tel un film accéléré, permet de mettre en perspective le fantastique effort d'adaptation qui a été et continue à être demandé aux établissements de soins et aux professionnels, effort sans équivalent dans aucune autre institution publique, surtout aussi ancienne et chargée d'histoire que l' hôpital.
Cette évolution est bien évidemment liée à la demande croissante de qualité et de sécurité des prises en charge voulue par tous mais aussi aux réponses rendues possibles par l'évolution de la médecine et l'augmentation des procédures thérapeutiques courtes. Des structures de soins à temps partiel se développent, rendant encore plus nécessaire un travail en partenariat dans le cadre de filières de malades ou de réseaux de soins.
J'ai ainsi constaté que d'ores et déjà vous êtes inscrit dans une telle dynamique, et ce d'autant plus que vous êtes au cur d'une ville nouvelle et d'un environnement en profonde mutation, en particulier sur le plan de la demande de soins de la population. Vous avez su vous adapter à ce défi et depuis 1991 réfléchir collectivement à votre projet médical, socle du projet d'établissement.
Vous avez signalé, monsieur le directeur, que ce travail est le fruit d'un investissement collectif auquel ont été associés non seulement les médecins, mais aussi les personnels de l'établissement. Cette participation large est à mes yeux un point capital dans un contexte de mutation, permettant à chacun à son niveau de mesurer les enjeux et les évolutions qui se dessinent. Je vous en félicite.
L'aboutissement de cette démarche devient fort logiquement le contrat d'objectifs et de moyens. C'est bien sûr la voie que vous avez suivie. Ces contrats représentent une opportunité forte pour
d'une part questionner les fonctionnements et les pratiques et
d'autre part servir de base solide à un dialogue confiant et dans la durée avec l'ARH.
Ces contrats d'objectifs et de moyens constituent l'un des outils les plus prometteurs au service des objectifs de santé publique que se fixent les régions dans le cadre des SROS. Ils permettent notamment une visibilité accrue des priorités de santé, dans leur volet hospitalier et sur une base pluri-annuelle.
Je suis convaincue qu'ils ont vocation à fonder durablement les relations entre les établissements et leurs tutelles et vous avez souligné en ce qui vous concerne la qualité du dialogue que vous avez avec elles. Mon attachement tout particulier à cet outil explique aussi ma présence parmi vous cet après-midi et je ne doute pas que vous saurez profiter de la dynamique ainsi créée, notamment pour développer et améliorer encore l'accueil des malades qui s'adressent à vous.
J'ai ainsi noté votre souci de recherche de complémentarités avec les établissements voisins du centre hospitalier de Lagny et aussi votre préoccupation pour le renforcement d'un travail en réseau avec la médecine ambulatoire et les autres professionnels de ville, en vue de rapprocher les différents réseaux spécialisés, qu'il s'agisse des urgences, de la prise en charge de la douleur, des soins palliatifs, des patients porteurs du VIH ou toxicomanes.
De même, l'inscription de la psychiatrie dans votre contrat me paraît très positive, à la fois compte tenu du contexte difficile de la Seine et Marne et aussi dans la mesure où l'on méconnaît parfois l'importance de la santé mentale dans l'offre de soins en général : 10 % des hospitalisations et 30 % environ des urgences accueillies en France relèvent de la psychiatrie. Au moment où les services de psychiatrie intègrent de façon significative les établissements hospitaliers généraux, l'inscription de leur développement dans les contrats d'objectifs est à encourager.
Enfin, je ne voudrais pas conclure sans vous remercier pour l'engagement qui a été le vôtre, lors du passage de la tempête, qui a malheureusement affecté certains établissements de santé de notre région. Cette mobilisation, pour naturelle qu'elle puisse paraître dans le cadre du déclenchement du plan " blanc ", et sans doute facilitée par la préparation qui était faite pour le passage à l'an 2000, n'en constitue pas moins le reflet des valeurs fortes qui fondent la culture hospitalière de notre pays. Cette mobilisation a permis l'accueil dans de bonnes conditions de l'afflux de patients qui se sont adressés à vous et je tiens à vous en féliciter.
Il vous reste désormais à faire vivre ce contrat et l'esprit qui l'anime, mais je suis confiante dans l'action des professionnels du terrain. Vous avez mon soutien, vous pouvez en être assurés.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 14 janvier 2000)
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureuse d'être aujourd'hui parmi vous à l'occasion de la signature de votre contrat d'objectifs et de moyens, présence à laquelle j'attache une importance particulière.
Je ne ferai pas de long discours, mais je souhaite profiter de cette circonstance pour vous dire en quelques mots l' importance que j'accorde aux enjeux auxquels se trouve confronté l'hôpital aujourd'hui.
Les orientations de la politique hospitalière que nous menons sont organisées autour de trois grands axes :
garantir un meilleur accès aux soins en adaptant notre système hospitalier
améliorer la qualité et la sécurité des soins
et réduire les inégalités interrégionales et inter-établissements.
L'institution hospitalière est depuis plus d'un demi-siècle le théâtre de bouleversements conséquents, qui ont à chaque fois profondément renouvelé les conceptions et les modes de travail des professionnels. A l'aube de l'an 2000, il n'est pas inutile de les rappeler brièvement.
Je le fais d'autant plus volontiers que j'ai pu constater à quel point la démarche à l'aboutissement de laquelle nous assistons aujourd'hui, est le fruit de la prise en compte par l'hôpital de Lagny de ces évolutions conséquentes.
Ainsi, il n'est pas inutile de se souvenir que ce n'est qu'en 1941 que les hôpitaux ont reçu leur vocation d'accueil de tous les patients, indépendamment de leurs revenus ; de même que leur mission sanitaire. Auparavant seuls les indigents y avaient accès.
1958 et les ordonnances qui y sont attachées ont ensuite marqué un renouveau total dans les missions et l'organisation des soins, de l'enseignement et de la recherche, par la création du statut de médecin à temps plein des hôpitaux et des CHU.
L'histoire va s'accélérer ensuite avec de façon concomitante une formidable évolution de la médecine et de la technologie en médecine, et, déjà, une restructuration forte du monde hospitalier : citons par exemple
la loi de 1970 et les débuts d'une planification hospitalière rationnelle,
le Plan national de modernisation et d'humanisation des hôpitaux à la même époque, dont naîtront bon nombre de structures hospitalières nouvelles
la séparation des champs sanitaire et social avec la transformation et l'humanisation des hospices qui en a découlé,
la loi hospitalière de 1991 et l'émergence des projets d'établissement, qui doivent constituer le socle du projet collectif à l'échelle de l'hôpital
enfin, les ordonnances de 1996 et l'ensemble des outils de coopération, d'évaluation et de contractualisation qu'elles ont rendu possibles ou facilités.
Et ceci bien sûr en passant sous silence toutes les évolutions tarifaires et réglementaires qui ont accompagné ces changements.
Ce bref aperçu, tel un film accéléré, permet de mettre en perspective le fantastique effort d'adaptation qui a été et continue à être demandé aux établissements de soins et aux professionnels, effort sans équivalent dans aucune autre institution publique, surtout aussi ancienne et chargée d'histoire que l' hôpital.
Cette évolution est bien évidemment liée à la demande croissante de qualité et de sécurité des prises en charge voulue par tous mais aussi aux réponses rendues possibles par l'évolution de la médecine et l'augmentation des procédures thérapeutiques courtes. Des structures de soins à temps partiel se développent, rendant encore plus nécessaire un travail en partenariat dans le cadre de filières de malades ou de réseaux de soins.
J'ai ainsi constaté que d'ores et déjà vous êtes inscrit dans une telle dynamique, et ce d'autant plus que vous êtes au cur d'une ville nouvelle et d'un environnement en profonde mutation, en particulier sur le plan de la demande de soins de la population. Vous avez su vous adapter à ce défi et depuis 1991 réfléchir collectivement à votre projet médical, socle du projet d'établissement.
Vous avez signalé, monsieur le directeur, que ce travail est le fruit d'un investissement collectif auquel ont été associés non seulement les médecins, mais aussi les personnels de l'établissement. Cette participation large est à mes yeux un point capital dans un contexte de mutation, permettant à chacun à son niveau de mesurer les enjeux et les évolutions qui se dessinent. Je vous en félicite.
L'aboutissement de cette démarche devient fort logiquement le contrat d'objectifs et de moyens. C'est bien sûr la voie que vous avez suivie. Ces contrats représentent une opportunité forte pour
d'une part questionner les fonctionnements et les pratiques et
d'autre part servir de base solide à un dialogue confiant et dans la durée avec l'ARH.
Ces contrats d'objectifs et de moyens constituent l'un des outils les plus prometteurs au service des objectifs de santé publique que se fixent les régions dans le cadre des SROS. Ils permettent notamment une visibilité accrue des priorités de santé, dans leur volet hospitalier et sur une base pluri-annuelle.
Je suis convaincue qu'ils ont vocation à fonder durablement les relations entre les établissements et leurs tutelles et vous avez souligné en ce qui vous concerne la qualité du dialogue que vous avez avec elles. Mon attachement tout particulier à cet outil explique aussi ma présence parmi vous cet après-midi et je ne doute pas que vous saurez profiter de la dynamique ainsi créée, notamment pour développer et améliorer encore l'accueil des malades qui s'adressent à vous.
J'ai ainsi noté votre souci de recherche de complémentarités avec les établissements voisins du centre hospitalier de Lagny et aussi votre préoccupation pour le renforcement d'un travail en réseau avec la médecine ambulatoire et les autres professionnels de ville, en vue de rapprocher les différents réseaux spécialisés, qu'il s'agisse des urgences, de la prise en charge de la douleur, des soins palliatifs, des patients porteurs du VIH ou toxicomanes.
De même, l'inscription de la psychiatrie dans votre contrat me paraît très positive, à la fois compte tenu du contexte difficile de la Seine et Marne et aussi dans la mesure où l'on méconnaît parfois l'importance de la santé mentale dans l'offre de soins en général : 10 % des hospitalisations et 30 % environ des urgences accueillies en France relèvent de la psychiatrie. Au moment où les services de psychiatrie intègrent de façon significative les établissements hospitaliers généraux, l'inscription de leur développement dans les contrats d'objectifs est à encourager.
Enfin, je ne voudrais pas conclure sans vous remercier pour l'engagement qui a été le vôtre, lors du passage de la tempête, qui a malheureusement affecté certains établissements de santé de notre région. Cette mobilisation, pour naturelle qu'elle puisse paraître dans le cadre du déclenchement du plan " blanc ", et sans doute facilitée par la préparation qui était faite pour le passage à l'an 2000, n'en constitue pas moins le reflet des valeurs fortes qui fondent la culture hospitalière de notre pays. Cette mobilisation a permis l'accueil dans de bonnes conditions de l'afflux de patients qui se sont adressés à vous et je tiens à vous en féliciter.
Il vous reste désormais à faire vivre ce contrat et l'esprit qui l'anime, mais je suis confiante dans l'action des professionnels du terrain. Vous avez mon soutien, vous pouvez en être assurés.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 14 janvier 2000)