Texte intégral
Interview à LCI du 4 septembre 2000
NICOLAS BEYTOUT : Le MEDEF, la CFDT et la CFTC viennent encore de demander à Martine Aubry de les recevoir pour discuter une nouvelle fois des conditions dans lesquelles pourrait être avalisée par l'Etat la convention Unedic qu'ils ont négociée. Alors Denis Kessler, vous êtes le vice-président délégué du MEDEF, vous êtes le grand négociateur patronal de cette convention Unedic. Cette demande de rendez-vous, est-ce qu'elle a pour objet de renégocier quelque chose avec l'Etat ?
DENIS KESSLER : Non, nous avons un accord. Cet accord remonte au 14 juin 2000. Il a été signé librement, négocié librement par l'ensemble des organisations syndicales et signé par cinq organisations : 2 organisations syndicales et 3 d'employeurs.
NICOLAS BEYTOUT : Et rejeté par le gouvernement ?
DENIS KESSLER : Nous avons ensuite envoyé un projet de convention au gouvernement et puis le gouvernement a décidé de ne pas valider à ce jour cette convention.
NICOLAS BEYTOUT : A quoi ça sert de demander aujourd'hui à rencontrer le gouvernement ?
DENIS KESSLER : Nous avions prévu dans l'accord, et lorsque nous avons préparé la convention, qu'il fallait de toute façon ouvrir les discussions avec le gouvernement sur deux points. Le premier point, c'est la clarification des relations financières entre l'Unedic d'une part et l'Etat. D'autre part, la clarification des compétences entre l'Unedic et l'ANPE. Nous sommes prêts pour ces discussions, nous avons des propositions à faire au gouvernement et nous attendons maintenant que le gouvernement reçoive l'ensemble des organisations signataires, les cinq organisations qui se sont réunies ce matin en espérant que les éclaircissements et les propositions que l'ont va faire permettront enfin de valider cette convention.
NICOLAS BEYTOUT : En réalité Martine Aubry ce matin sur RTL vous a répondu par la négative avant même de savoir quel était le détail de votre demande. En gros, elle ne veut pas renégocier, elle n'accepte pas l'architecture générale de votre accord. Alors, encore une fois, à quoi sert d'essayer de la rencontrer puisque manifestement vous êtes sur des territoires différents ?
DENIS KESSLER : Ecoutez, moi je vais citer Martine Aubry qui, en 1993, a dû là aussi valider la convention que le CNPF de l'époque et la CFDT, hors FO et la CGT, avaient transmis à Martine Aubry. Interrogée sur les possibilités qu'avaient les pouvoirs publics, elle avait dit : " les conditions d'attribution des allocations d'assurance chômage relèvent de la seule compétence des partenaires sociaux ". Je la cite mot pour mot. Dans le droit actuel, l'Etat doit valider les conventions qui sont négociées et signées par les partenaires sociaux, ils ne peuvent pas juger de leur opportunité. Juger de la légalité oui, mais ne pas juger de l'opportunité de prendre telle ou telle mesure. Par contre, il est évident que nous souhaitons clarifier les relations financières entre l'Etat et l'Unedic, il y a des financements croisés, historiquement il y a eu des subventions qui ont été versées à l'Unedic l'Etat souhaite qu'on mette ça sur la table, nous y sommes prêts. Et là aussi clarifier l'équilibre un peu subtil, entre ce qui relève de l'ANPE, ce qui relève de l'Unedic, ce qui relève de l'Etat, ce qui relève des partenaires sociaux.
NICOLAS BEYTOUT : Aujourd'hui quelles sont les chances que vous donnez aux négociateurs, c'est-à-dire vous, la CFDT et la CFTC de convaincre le gouvernement d'avaliser la convention telle qu'elle vous va aujourd'hui ?
DENIS KESSLER : Ecoutez, nous sommes très confiants puisque
NICOLAS BEYTOUT : Plus d'une chance sur deux ?
DENIS KESSLER : Oui, bien entendu, nous sommes très confiants. Nous avons préparé cette discussion, nous sommes prêts à l'entamer, nous laissons la porte ouverte bien entendu aux autres organisations non-signataires, il y a trois organisations qui ne se sont pas prononcées à ce jour en faveur de cette convention
NICOLAS BEYTOUT : En gros vous espérez quoi ? Un ralliement de FO ? La CGT dit très clairement - il y avait une interview de Bernard Thibault dans LE PARISIEN qui était très clair là-dessus, il n'est pas question pour la CGT de vous rejoindre. Est-ce que vous espérez un ralliement de FO ?
DENIS KESSLER : Non, ce n'est pas un ralliement que nous espérons. Nous espérons qu'après ces discussions, après ces éclaircissements, après ces compléments, nous allons pouvoir mettre en uvre cette convention que tout le monde attend. Nous avons pris du retard, nous sommes déjà au mois de septembre, je vous rappelle que tout est prêt, tout aurait dû être prêt pour le 1er janvier prochain.
NICOLAS BEYTOUT : Et si la rencontre avec Martine Aubry a lieu et qu'elle ne débouche pas, est-ce que vous quittez l'Unedic comme vous l'aviez promis lorsque vous avez entamé cette Refondation sociale ?
DENIS KESSLER : Non, ce que nous avons dit lorsque nous avons négocié cette convention, c'est que si au 30 juin il n'y avait pas d'accord, bien entendu, ça voulait dire que ça ne servait de continuer à négocier dans ce cas-là, nous avions dit que nous en tirerions immédiatement les leçons.
NICOLAS BEYTOUT : Aujourd'hui il y a un accord mais qui n'est pas applicable. Donc, c'est une position un peu jésuite ?
DENIS KESSLER : Pas du tout, nous avons fait un accord, nous considérons que cet accord est parfaitement valable même s'il n'a pas été validé. Ce qui explique les recours contentieux que nous faisons au Conseil d'Etat et l'on verra bien, lorsque le recours sera traité par le Conseil d'Etat, si nous considérons que notre lecture de la loi est la bonne, appuyée, étayée sur les analyses de Martine Aubry, nous sommes assez confiants que si nous allons jusqu'au bout du contentieux, je pense que le Conseil d'Etat devrait nous donner raison. Et nous espérons que nous n'irons pas jusqu'au bout du contentieux
NICOLAS BEYTOUT : Oui parce que ça donne un climat qui n'est pas propice à la négociation, je suppose.
DENIS KESSLER : Ecoutez, je vous rappelle que c'est le gouvernement qui a décidé de ne pas valider cette convention, ce n'est pas nous qui avons fait quoi que ce soit. Nous avons l'impression qu'il y a excès de pouvoir.
NICOLAS BEYTOUT : Est-ce que dans cette affaire les relations personnelles entre Martine Aubry et l'ensemble du patronat, ou singulièrement Ernest-Antoine Seillière et vous, ne sont pas un peu trop passionnelles ? Est-ce que ce n'est pas devenu une affaire un peu personnelle, est-ce que vous n'espérez pas secrètement qu'une fois Martine Aubry partie, vous aurez plus de facilité à travailler avec le gouvernement ?
DENIS KESSLER : Non. Nous sommes prêts aujourd'hui à discuter, nous avons tout préparé et nous traitons avec les gens qui sont en responsabilité en face de nous. Les lettres qui nous ont été adressées ont été cosignées par Laurent Fabius et par Martine Aubry au nom du gouvernement.
NICOLAS BEYTOUT : Ce ne sera pas plus facile après ?
DENIS KESSLER : Nous considérons que c'est maintenant qu'il faut ouvrir ces discussions, ce n'est pas la peine d'attendre je ne sais quelle échéance. En ce qui nous concerne, Ernest-Antoine Seillière et l'ensemble du MEDEF, nous ne faisons pas de politique, nous traitons avec l'Etat, avec les représentants des pouvoirs publics qui doivent se prononcer sur une convention. Voilà. Donc vous voyez, vous avez en face de vous cinq signataires déterminés, unis et qui attendent simplement que ces discussions s'ouvrent pour pouvoir enfin, enfin passer à la mise en uvre de leur accord.
NICOLAS BEYTOUT : Deux mots sur deux sujets d'actualité. La baisse des impôts, vous avez eu une réaction assez sévère. Est-ce que ça veut dire que toute baisse des impôts n'est pas bonne à prendre ?
DENIS KESSLER : Oh si, toute baisse des impôts est bonne à prendre, mais enfin il y a beaucoup de chemin à faire. Je rappelle simplement un chiffre : en 1999, 71 % de la nouvelle produite, la croissance du PIB, a été captée par les prélèvements obligatoires. Nous voulons une réforme fiscale beaucoup plus ambitieuse que celle qui nous est proposée et une baisse des dépenses publiques.
NICOLAS BEYTOUT : Deuxième sujet tout à fait d'actualité, la FNTR et les transporteurs routiers qui bloquent un certain nombre de dépôts risquent de paralyser la France. Certains sont membres du MEDEF, est-ce que vous soutenez cette action ?
DENIS KESSLER : Ecoutez, nous considérons que tout ce qui est recours à des blocages de l'activité économique ne correspond pas à notre vision du monde, à notre façon d'agir
NICOLAS BEYTOUT : Donc vous ne soutenez pas les actions des routiers ?
DENIS KESSLER : Nous ne soutenons pas les actions des routiers, nous pensons qu'il y a d'autres moyens de pouvoir s'exprimer, lorsque l'on a tel ou tel point que l'on souhaite voir abordé. En ce qui nous concerne, nous considérons que la liberté du commerce est fondamentale.
(source http://www.medef.fr, le 6 septembre 2000)
NICOLAS BEYTOUT : Le MEDEF, la CFDT et la CFTC viennent encore de demander à Martine Aubry de les recevoir pour discuter une nouvelle fois des conditions dans lesquelles pourrait être avalisée par l'Etat la convention Unedic qu'ils ont négociée. Alors Denis Kessler, vous êtes le vice-président délégué du MEDEF, vous êtes le grand négociateur patronal de cette convention Unedic. Cette demande de rendez-vous, est-ce qu'elle a pour objet de renégocier quelque chose avec l'Etat ?
DENIS KESSLER : Non, nous avons un accord. Cet accord remonte au 14 juin 2000. Il a été signé librement, négocié librement par l'ensemble des organisations syndicales et signé par cinq organisations : 2 organisations syndicales et 3 d'employeurs.
NICOLAS BEYTOUT : Et rejeté par le gouvernement ?
DENIS KESSLER : Nous avons ensuite envoyé un projet de convention au gouvernement et puis le gouvernement a décidé de ne pas valider à ce jour cette convention.
NICOLAS BEYTOUT : A quoi ça sert de demander aujourd'hui à rencontrer le gouvernement ?
DENIS KESSLER : Nous avions prévu dans l'accord, et lorsque nous avons préparé la convention, qu'il fallait de toute façon ouvrir les discussions avec le gouvernement sur deux points. Le premier point, c'est la clarification des relations financières entre l'Unedic d'une part et l'Etat. D'autre part, la clarification des compétences entre l'Unedic et l'ANPE. Nous sommes prêts pour ces discussions, nous avons des propositions à faire au gouvernement et nous attendons maintenant que le gouvernement reçoive l'ensemble des organisations signataires, les cinq organisations qui se sont réunies ce matin en espérant que les éclaircissements et les propositions que l'ont va faire permettront enfin de valider cette convention.
NICOLAS BEYTOUT : En réalité Martine Aubry ce matin sur RTL vous a répondu par la négative avant même de savoir quel était le détail de votre demande. En gros, elle ne veut pas renégocier, elle n'accepte pas l'architecture générale de votre accord. Alors, encore une fois, à quoi sert d'essayer de la rencontrer puisque manifestement vous êtes sur des territoires différents ?
DENIS KESSLER : Ecoutez, moi je vais citer Martine Aubry qui, en 1993, a dû là aussi valider la convention que le CNPF de l'époque et la CFDT, hors FO et la CGT, avaient transmis à Martine Aubry. Interrogée sur les possibilités qu'avaient les pouvoirs publics, elle avait dit : " les conditions d'attribution des allocations d'assurance chômage relèvent de la seule compétence des partenaires sociaux ". Je la cite mot pour mot. Dans le droit actuel, l'Etat doit valider les conventions qui sont négociées et signées par les partenaires sociaux, ils ne peuvent pas juger de leur opportunité. Juger de la légalité oui, mais ne pas juger de l'opportunité de prendre telle ou telle mesure. Par contre, il est évident que nous souhaitons clarifier les relations financières entre l'Etat et l'Unedic, il y a des financements croisés, historiquement il y a eu des subventions qui ont été versées à l'Unedic l'Etat souhaite qu'on mette ça sur la table, nous y sommes prêts. Et là aussi clarifier l'équilibre un peu subtil, entre ce qui relève de l'ANPE, ce qui relève de l'Unedic, ce qui relève de l'Etat, ce qui relève des partenaires sociaux.
NICOLAS BEYTOUT : Aujourd'hui quelles sont les chances que vous donnez aux négociateurs, c'est-à-dire vous, la CFDT et la CFTC de convaincre le gouvernement d'avaliser la convention telle qu'elle vous va aujourd'hui ?
DENIS KESSLER : Ecoutez, nous sommes très confiants puisque
NICOLAS BEYTOUT : Plus d'une chance sur deux ?
DENIS KESSLER : Oui, bien entendu, nous sommes très confiants. Nous avons préparé cette discussion, nous sommes prêts à l'entamer, nous laissons la porte ouverte bien entendu aux autres organisations non-signataires, il y a trois organisations qui ne se sont pas prononcées à ce jour en faveur de cette convention
NICOLAS BEYTOUT : En gros vous espérez quoi ? Un ralliement de FO ? La CGT dit très clairement - il y avait une interview de Bernard Thibault dans LE PARISIEN qui était très clair là-dessus, il n'est pas question pour la CGT de vous rejoindre. Est-ce que vous espérez un ralliement de FO ?
DENIS KESSLER : Non, ce n'est pas un ralliement que nous espérons. Nous espérons qu'après ces discussions, après ces éclaircissements, après ces compléments, nous allons pouvoir mettre en uvre cette convention que tout le monde attend. Nous avons pris du retard, nous sommes déjà au mois de septembre, je vous rappelle que tout est prêt, tout aurait dû être prêt pour le 1er janvier prochain.
NICOLAS BEYTOUT : Et si la rencontre avec Martine Aubry a lieu et qu'elle ne débouche pas, est-ce que vous quittez l'Unedic comme vous l'aviez promis lorsque vous avez entamé cette Refondation sociale ?
DENIS KESSLER : Non, ce que nous avons dit lorsque nous avons négocié cette convention, c'est que si au 30 juin il n'y avait pas d'accord, bien entendu, ça voulait dire que ça ne servait de continuer à négocier dans ce cas-là, nous avions dit que nous en tirerions immédiatement les leçons.
NICOLAS BEYTOUT : Aujourd'hui il y a un accord mais qui n'est pas applicable. Donc, c'est une position un peu jésuite ?
DENIS KESSLER : Pas du tout, nous avons fait un accord, nous considérons que cet accord est parfaitement valable même s'il n'a pas été validé. Ce qui explique les recours contentieux que nous faisons au Conseil d'Etat et l'on verra bien, lorsque le recours sera traité par le Conseil d'Etat, si nous considérons que notre lecture de la loi est la bonne, appuyée, étayée sur les analyses de Martine Aubry, nous sommes assez confiants que si nous allons jusqu'au bout du contentieux, je pense que le Conseil d'Etat devrait nous donner raison. Et nous espérons que nous n'irons pas jusqu'au bout du contentieux
NICOLAS BEYTOUT : Oui parce que ça donne un climat qui n'est pas propice à la négociation, je suppose.
DENIS KESSLER : Ecoutez, je vous rappelle que c'est le gouvernement qui a décidé de ne pas valider cette convention, ce n'est pas nous qui avons fait quoi que ce soit. Nous avons l'impression qu'il y a excès de pouvoir.
NICOLAS BEYTOUT : Est-ce que dans cette affaire les relations personnelles entre Martine Aubry et l'ensemble du patronat, ou singulièrement Ernest-Antoine Seillière et vous, ne sont pas un peu trop passionnelles ? Est-ce que ce n'est pas devenu une affaire un peu personnelle, est-ce que vous n'espérez pas secrètement qu'une fois Martine Aubry partie, vous aurez plus de facilité à travailler avec le gouvernement ?
DENIS KESSLER : Non. Nous sommes prêts aujourd'hui à discuter, nous avons tout préparé et nous traitons avec les gens qui sont en responsabilité en face de nous. Les lettres qui nous ont été adressées ont été cosignées par Laurent Fabius et par Martine Aubry au nom du gouvernement.
NICOLAS BEYTOUT : Ce ne sera pas plus facile après ?
DENIS KESSLER : Nous considérons que c'est maintenant qu'il faut ouvrir ces discussions, ce n'est pas la peine d'attendre je ne sais quelle échéance. En ce qui nous concerne, Ernest-Antoine Seillière et l'ensemble du MEDEF, nous ne faisons pas de politique, nous traitons avec l'Etat, avec les représentants des pouvoirs publics qui doivent se prononcer sur une convention. Voilà. Donc vous voyez, vous avez en face de vous cinq signataires déterminés, unis et qui attendent simplement que ces discussions s'ouvrent pour pouvoir enfin, enfin passer à la mise en uvre de leur accord.
NICOLAS BEYTOUT : Deux mots sur deux sujets d'actualité. La baisse des impôts, vous avez eu une réaction assez sévère. Est-ce que ça veut dire que toute baisse des impôts n'est pas bonne à prendre ?
DENIS KESSLER : Oh si, toute baisse des impôts est bonne à prendre, mais enfin il y a beaucoup de chemin à faire. Je rappelle simplement un chiffre : en 1999, 71 % de la nouvelle produite, la croissance du PIB, a été captée par les prélèvements obligatoires. Nous voulons une réforme fiscale beaucoup plus ambitieuse que celle qui nous est proposée et une baisse des dépenses publiques.
NICOLAS BEYTOUT : Deuxième sujet tout à fait d'actualité, la FNTR et les transporteurs routiers qui bloquent un certain nombre de dépôts risquent de paralyser la France. Certains sont membres du MEDEF, est-ce que vous soutenez cette action ?
DENIS KESSLER : Ecoutez, nous considérons que tout ce qui est recours à des blocages de l'activité économique ne correspond pas à notre vision du monde, à notre façon d'agir
NICOLAS BEYTOUT : Donc vous ne soutenez pas les actions des routiers ?
DENIS KESSLER : Nous ne soutenons pas les actions des routiers, nous pensons qu'il y a d'autres moyens de pouvoir s'exprimer, lorsque l'on a tel ou tel point que l'on souhaite voir abordé. En ce qui nous concerne, nous considérons que la liberté du commerce est fondamentale.
(source http://www.medef.fr, le 6 septembre 2000)