Interview de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, à des radios françaises le 16 octobre 2003 à Londres, sur la nécessité d'un partenariat et d'une coopération franco-britannique sur l'Union européenne, l'Iran, l'Irak, la réforme de l'ONU, le Proche-Orient.

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Q - Dominique de Villepin, vous avez déclaré : "Restez Britanniques, nous resterons Français et ainsi, unis, Européens nous serons plus forts" (1). Etait-ce le message que vous vouliez faire passer ce soir, jusque et y compris concernant certains sujets d'actualité comme l'Iran et la nécessité de coopérer entre la France et la Grande-Bretagne sur l'Iran ?
R - Bien sûr, je crois que le défi qu'il nous faut relever aujourd'hui est double et c'est tout le sens de ma venue aujourd'hui, ici en Grande-Bretagne. D'abord, il faut relever ce défi européen et il n'y a pas d'Europe sans la Grande-Bretagne. Nous avons besoin de travailler ensemble.
Le défi, nous avons commencé à le relever avec les Allemands, vous savez à quel point ce partenariat est stratégique pour l'Europe.
Nous avons besoin, avec la Grande-Bretagne, de donner un nouvel élan, avec l'ensemble de nos partenaires. Nous avons donc besoin de plus de concertation, de plus de travail en commun.
Et puis il y a le défi du monde, défi du monde multilatéral et nous avons, là aussi, besoin de la Grande-Bretagne pour asseoir une nouvelle architecture mondiale. C'est tout le sens des propositions que nous faisons les uns et les autres, par exemple sur les Nations unies, pour renforcer l'ensemble des règles et des institutions mondiales.
Si nous voulons plus de stabilité, plus d'efficacité, il nous faut travailler davantage ensemble.
J'ai eu l'occasion, aujourd'hui à Londres, de déjeuner avec mon homologue Jack Straw et donc d'avancer sur les questions que vous évoquez, l'Iran, le projet de résolution à New York sur l'Irak, la situation globale du Moyen-Orient. Vous connaissez le très grand nombre de sujets de forte inquiétude. Nous avons un monde qui a beaucoup de chances nouvelles aujourd'hui, après la chute du mur de Berlin, mais c'est aussi un monde d'inquiétudes, de doutes, de troubles qui a besoin de la volonté des hommes, des Etats et des peuples.
Et c'est ce message que je suis venu livrer au peuple britannique sur les ondes de la BBC et vous savez, pour nous Français, à quel point ce symbole de la BBC est important : le 18 juin 1940, le général de Gaulle s'exprimait aux Français à travers les ondes de la BBC.
C'était donc pour moi, un moment particulièrement intense.
(1) Extrait d'un discours prononcé par le ministre dans le cadre de la "Dimbleby Lecture" prononcée à la BBC et dont la diffusion est prévue le 19 octobre 2003.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 octobre 2003)