Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, sur la contribution de la France et l'aide internationale à la reconstruction de l'Afghanistan, New York le 24 septembre 2003.

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Circonstance : Réunion de haut niveau sur l'Afghanistan organisée par le Secrétaire général des Nations unies à l'Onu, le 24 septembre 2003 à New York

Texte intégral

Merci, Monsieur le Président Karzaï, d'avoir convié cette réunion autour de vous pour manifester à nouveau la détermination de la communauté internationale à soutenir l'Afghanistan qui est à la veille d'échéances décisives pour son avenir : l'adoption d'une nouvelle constitution en décembre prochain, les élections générales en 2004. Ces échéances sont autant de défis que le peuple afghan, avec l'aide de la communauté internationale, doit relever.
Nous devons, en premier lieu, accompagner le président Karzaï dans la voie de la réconciliation nationale, de la construction d'un Etat de droit et d'une administration forte, capable de répondre aux attentes des Afghans.
Nous devons aussi aider l'Afghanistan à retrouver toute sa place dans cette partie stratégique du monde. L'Afghanistan représente une pièce maîtresse pour la stabilité de l'Asie du Sud, le débouché naturel pour l'Asie centrale, et un trait d'union entre le Moyen-Orient et le continent asiatique. La normalisation de la situation en Afghanistan constitue, enfin, l'une des principales clefs de la lutte contre la menace terroriste et contre le trafic de stupéfiants.
Il y a urgence. Toutes les initiatives doivent être encouragées, de l'action humanitaire à la formation des cadres de l'administration, du soutien à l'économie afghane à la mise en place d'un système de santé ou encore à la préservation du patrimoine du pays et, par là même, de l'identité du peuple afghan.
La reconstruction de l'Afghanistan doit être globale, politique, économique, sociale, culturelle.
La France se tient aux cotés de l'Afghanistan pour relever ce défi. Je salue l'action de M. Lakhdar Brahimi, représentant spécial du Secrétaire général. Elle continuera à prendre toute sa part à l'effort de la Communauté internationale, qu'il s'agisse de sa participation à la FIAS - Force internationale d'assistance à la sécurité -, de son action au sein de l'opération "Liberté immuable" ou de son effort de formation de la nouvelle armée nationale afghane.
Dans le domaine de la reconstruction, nous avons renoué avec les secteurs traditionnels de la coopération française en Afghanistan. Ce sont ceux qui répondent aux priorités du pays : la santé, l'éducation, l'agriculture, la préservation du patrimoine et l'appui à l'émergence de la société civile.
L'Afghanistan sort d'un enfer de plus de vingt ans. Il est aujourd'hui l'objet de l'attention de tous, des gouvernements comme des médias. Il faut s'en réjouir mais ne pas s'en satisfaire. Les tâches à remplir restent nombreuses pour aider les Afghans à prendre pleinement en main leur destin. La tenue des élections, qui scelleront le retour de la démocratie et de la liberté en Afghanistan, sera une échéance essentielle des mois qui viennent. Ces élections marqueront un nouveau départ, la mise en place d'institutions rénovées, l'émergence d'un pays enfin maître de son destin. Nous avons une obligation et une responsabilité collectives pour que ces échéances puissent être tenues.

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 septembre 2003)