Texte intégral
Nous sommes donc au terme des réunions ministérielles de Bangkok auxquelles la France a participé au titre de la Présidence européenne. La délégation européenne était d'ailleurs importante et nos hôtes ont bien voulu le souligner. Puisque à mes côtés, j'ai eu hier M. Solana, président du Conseil/Haut représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune qui a assisté aux travaux de l'ARF et Mme Lindt, ministre des Affaires étrangères de Suède qui nous a rejoint aujourd'hui.
Mais la Commission européenne était aussi très bien représentée en la personne de M. Christopher Patten, commissaire en charge des relations extérieures de l'Union européenne. Les réunions de l'ARF étaient centrées sur la question de sécurité. Vous savez que l'Union européenne a fait le choix, pour sa part, d'une approche globale, en ce qui concerne sa politique de sécurité et de défense. Nous pourrons, si vous le souhaitez et si nous en avons le temps, évoquer plus en détail les moyens dont l'Union européenne est en train de se doter pour avoir non seulement un rôle politique plus important mais des possibilités d'intervention plus importantes, y compris sur le plan militaire et en matière de police. Nous sommes en tous cas, pour ce qui concerne l'ASEAN, très attachés au rôle que peut jouer le Forum régional de l'ASEAN dans la sécurité de la zone Nous avons, lors du dîner entre ministres avant-hier soir, évoqué les relations entre la mondialisation et la sécurité, et en particulier les nouvelles menaces que la mondialisation révèle ou amplifie. Ces nouvelles menaces portent le risque d'un affaiblissement des Etats.
La réponse c'est un renforcement du dialogue entre les Etats ; et, de ce point de vue, les rencontres de Bangkok s'inscrivaient très directement dans l'actualité. Parmi les questions plus particulières qui ont été évoquées et qui nous paraissent importantes, il y a évidemment la situation de la péninsule coréenne au lendemain de Pyongyang, la présence de la République démocratique de Corée nous paraissait un des éléments importants de cette rencontre. L'actualité nous obligeait aussi à parler du Pacifique et plus particulièrement de Fidji, et singulièrement des Iles Salomon où la situation appelle également des réponses appropriées.
Autre exercice, la Conférence Post-ministérielle au cours de laquelle j'ai présenté les orientations de la Présidence française. En ce qui concerne l'Asie vers laquelle l'Europe porte un regard de plus en plus attentif, le calendrier comportera de nombreuses réunions : le Sommet Europe-Asie à Séoul, la réunion ministérielle Union européenne/Asean à Vientiane en décembre, je rappelle qu'à titre bilatéral, l'Union européenne a rencontré le Japon le 19 juillet dernier et qu'un Sommet avec la Chine est prévu en octobre. Ces deux sommets ayant pour ambition de renforcer les relations entre l'Union européenne et ces deux pays. En ce qui concerne plus particulièrement les relations entre l'Union européenne et l'ASEAN, nous sommes très satisfaits que notre rencontre ait permis de confirmer la relance de notre dialogue politique avec la décision de tenir à Vientiane les 11 et l2 décembre prochains une réunion ministérielle, la dernière remontant à 1997. Si je devais résumer, je dirai que l'Union européenne attache une grande importance à sa relation avec l'ASEAN, à la fois pour ce que représente l'ASEAN mais aussi pour le rôle que l'ASEAN joue dans la stabilité de l'ensemble de la région. Pour compléter votre information et en marge des réunions ARF et PMC, nous aurons eu des rencontres bilatérales avec la République de Corée et l'Australie.
Q - La question des Droits de l'Homme a-t-elle été évoquée lors de votre entretien avec les Nord-coréens ?
R - Nous avons évoqué en vérité deux aspects très différents de ce dossier, le premier c'est celui de l'action humanitaire. Je rappelle qu'une ONG française " Action contre la Faim " a fait le choix d'arrêter sa mission dès le mois de janvier considérant qu'elle ne pouvait pas l'exercer car l'aide ne pouvait pas accéder aux populations qui en avaient besoin. J'ai évidemment demandé à mon interlocuteur, le ministre des Affaires étrangères nord-coréen, que son gouvernement fasse le nécessaire pour que l'aide alimentaire parvienne aux populations concernées. Il a répondu en donnant comme argument des questions de sécurité qui compliqueraient l'accès à ces populations, et en particulier à la frontière.
Sur la question des Droits de l'Homme, le ministre a fait observer que la Corée du Nord offrait le droit à la santé, à l'éducation, aux vacances. De toute évidence, il faudra encore un peu de temps pour que nous nous comprenions sur ce terrain. Mais si les échanges ont lieu, ils permettront très certainement de faire passer un certain nombre d'idées. Je voudrais dire évidemment que l'Union européenne soutient très fortement les premières actions qui vont être mises en oeuvre à la suite du Sommet de Pyongyang et en particulier les regroupements familiaux.
Q - Dans quelle mesure l'Union européenne peut-elle jouer un rôle en faveur du retour de l'Etat de droit à Fidji ?
R - La Convention de Lomé prévoit en effet une procédure de suspension de la coopération dès lors qu'un certain nombre de conditions en terme d'Etat de droit ne sont pas respectés. Mais j'observe que la troïka des ACP va faire une mission et nous attendons les résultats de celle ci pour prendre notre décision. Il paraît, par ailleurs, souhaitable de choisir des sanctions appropriées visant les responsables afin d'éviter d'affecter les populations.
Q - En ce qui concerne la question des Droits de l'Homme en Birmanie, que pensez-vous de la position de l'ASEAN ?
R - La question de la Birmanie n'a pas fait l'objet d'une discussion spécifique au cours de la réunion de l'ASEAN bien que j'ai rappelé les positions de l'Union européenne. Mais nous en avions parlé hier assez longuement. Je voudrais en quelques mots rappeler la position européenne. Nous nous félicitons que la réunion ministérielle de Vientiane nous offre la possibilité d'évoquer la situation en Birmanie. Dès 1996, l'Union européenne a adopté un certain nombre de sanctions qui ont été renforcées récemment, le 10 avril 2000 exactement. Mais en même temps, il nous paraît nécessaire de poursuivre le dialogue avec les autorités birmanes et une seconde mission de la troïka européenne devrait se rendre prochainement à Rangoon. Les représentants de la Birmanie, qui ont participé à la réunion de l'ASEAN il y a quelques instants, nous ont dit leur volonté de faciliter le travail de cette mission. Nous espérons que là encore le dialogue, notamment pour atteindre la réconciliation nationale, sera entrepris. Nous avons exprimé depuis longtemps sur ce point-là et sur celui des Droits de l'Homme, la position européenne à la Birmanie.
Q - Est-ce que la Birmanie participera, à part entière, à la réunion de Vientiane ?
R - La Birmanie est membre de l'ASEAN. C'est une réunion de l'ASEAN et de l'Union européenne, si la Birmanie souhaite participer à cette rencontre, et je crois que c'est le cas, elle y participera.
Q - Quelle est votre appréciation de la qualité du dialogue entre l'Union européenne et l'ASEAN ?
R - Incontestablement, cette réunion a témoigné d'une volonté très marquée, de la part de l'ASEAN et de l'Union européenne, de renforcer leur relation. Un programme d'action a déjà été prévu pour donner un sens à cette relation. J'en profite pour signaler que nous avons signé il y a quelques instants, Chris Patten et moi-même, au nom de l'Union européenne, les Protocoles d'extension au Laos et au Cambodge de l'accord entre l'Union européenne et l'ASEAN. Ces Protocoles font suite aux adhésions à l'ASEAN de ces deux pays depuis 1997 et 1999.
Q - Ne pensez-vous pas que la multiplication des enceintes et des forums régionaux et internationaux nuisent à la mise en uvre d'actions concrètes ?
R - La question du foisonnement des procédures existe. Il ne faudrait pas que le résultat le plus concret soit seulement de faire voyager les ministres. La nécessité d'une réflexion sur nos propres procédures, voire sur les statuts, est une question récurrente. Il faut observer aussi que de nouveaux problèmes se posent presque chaque mois et qui en plus évoluent. Nous devons, en permanence, adapter nos procédures. Mais il est vrai que pour donner du sens à nos rencontres, il faut que derrière des actions soient entreprises. Je crois que nous sommes dans cette phase.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 04 août 2000).
Mais la Commission européenne était aussi très bien représentée en la personne de M. Christopher Patten, commissaire en charge des relations extérieures de l'Union européenne. Les réunions de l'ARF étaient centrées sur la question de sécurité. Vous savez que l'Union européenne a fait le choix, pour sa part, d'une approche globale, en ce qui concerne sa politique de sécurité et de défense. Nous pourrons, si vous le souhaitez et si nous en avons le temps, évoquer plus en détail les moyens dont l'Union européenne est en train de se doter pour avoir non seulement un rôle politique plus important mais des possibilités d'intervention plus importantes, y compris sur le plan militaire et en matière de police. Nous sommes en tous cas, pour ce qui concerne l'ASEAN, très attachés au rôle que peut jouer le Forum régional de l'ASEAN dans la sécurité de la zone Nous avons, lors du dîner entre ministres avant-hier soir, évoqué les relations entre la mondialisation et la sécurité, et en particulier les nouvelles menaces que la mondialisation révèle ou amplifie. Ces nouvelles menaces portent le risque d'un affaiblissement des Etats.
La réponse c'est un renforcement du dialogue entre les Etats ; et, de ce point de vue, les rencontres de Bangkok s'inscrivaient très directement dans l'actualité. Parmi les questions plus particulières qui ont été évoquées et qui nous paraissent importantes, il y a évidemment la situation de la péninsule coréenne au lendemain de Pyongyang, la présence de la République démocratique de Corée nous paraissait un des éléments importants de cette rencontre. L'actualité nous obligeait aussi à parler du Pacifique et plus particulièrement de Fidji, et singulièrement des Iles Salomon où la situation appelle également des réponses appropriées.
Autre exercice, la Conférence Post-ministérielle au cours de laquelle j'ai présenté les orientations de la Présidence française. En ce qui concerne l'Asie vers laquelle l'Europe porte un regard de plus en plus attentif, le calendrier comportera de nombreuses réunions : le Sommet Europe-Asie à Séoul, la réunion ministérielle Union européenne/Asean à Vientiane en décembre, je rappelle qu'à titre bilatéral, l'Union européenne a rencontré le Japon le 19 juillet dernier et qu'un Sommet avec la Chine est prévu en octobre. Ces deux sommets ayant pour ambition de renforcer les relations entre l'Union européenne et ces deux pays. En ce qui concerne plus particulièrement les relations entre l'Union européenne et l'ASEAN, nous sommes très satisfaits que notre rencontre ait permis de confirmer la relance de notre dialogue politique avec la décision de tenir à Vientiane les 11 et l2 décembre prochains une réunion ministérielle, la dernière remontant à 1997. Si je devais résumer, je dirai que l'Union européenne attache une grande importance à sa relation avec l'ASEAN, à la fois pour ce que représente l'ASEAN mais aussi pour le rôle que l'ASEAN joue dans la stabilité de l'ensemble de la région. Pour compléter votre information et en marge des réunions ARF et PMC, nous aurons eu des rencontres bilatérales avec la République de Corée et l'Australie.
Q - La question des Droits de l'Homme a-t-elle été évoquée lors de votre entretien avec les Nord-coréens ?
R - Nous avons évoqué en vérité deux aspects très différents de ce dossier, le premier c'est celui de l'action humanitaire. Je rappelle qu'une ONG française " Action contre la Faim " a fait le choix d'arrêter sa mission dès le mois de janvier considérant qu'elle ne pouvait pas l'exercer car l'aide ne pouvait pas accéder aux populations qui en avaient besoin. J'ai évidemment demandé à mon interlocuteur, le ministre des Affaires étrangères nord-coréen, que son gouvernement fasse le nécessaire pour que l'aide alimentaire parvienne aux populations concernées. Il a répondu en donnant comme argument des questions de sécurité qui compliqueraient l'accès à ces populations, et en particulier à la frontière.
Sur la question des Droits de l'Homme, le ministre a fait observer que la Corée du Nord offrait le droit à la santé, à l'éducation, aux vacances. De toute évidence, il faudra encore un peu de temps pour que nous nous comprenions sur ce terrain. Mais si les échanges ont lieu, ils permettront très certainement de faire passer un certain nombre d'idées. Je voudrais dire évidemment que l'Union européenne soutient très fortement les premières actions qui vont être mises en oeuvre à la suite du Sommet de Pyongyang et en particulier les regroupements familiaux.
Q - Dans quelle mesure l'Union européenne peut-elle jouer un rôle en faveur du retour de l'Etat de droit à Fidji ?
R - La Convention de Lomé prévoit en effet une procédure de suspension de la coopération dès lors qu'un certain nombre de conditions en terme d'Etat de droit ne sont pas respectés. Mais j'observe que la troïka des ACP va faire une mission et nous attendons les résultats de celle ci pour prendre notre décision. Il paraît, par ailleurs, souhaitable de choisir des sanctions appropriées visant les responsables afin d'éviter d'affecter les populations.
Q - En ce qui concerne la question des Droits de l'Homme en Birmanie, que pensez-vous de la position de l'ASEAN ?
R - La question de la Birmanie n'a pas fait l'objet d'une discussion spécifique au cours de la réunion de l'ASEAN bien que j'ai rappelé les positions de l'Union européenne. Mais nous en avions parlé hier assez longuement. Je voudrais en quelques mots rappeler la position européenne. Nous nous félicitons que la réunion ministérielle de Vientiane nous offre la possibilité d'évoquer la situation en Birmanie. Dès 1996, l'Union européenne a adopté un certain nombre de sanctions qui ont été renforcées récemment, le 10 avril 2000 exactement. Mais en même temps, il nous paraît nécessaire de poursuivre le dialogue avec les autorités birmanes et une seconde mission de la troïka européenne devrait se rendre prochainement à Rangoon. Les représentants de la Birmanie, qui ont participé à la réunion de l'ASEAN il y a quelques instants, nous ont dit leur volonté de faciliter le travail de cette mission. Nous espérons que là encore le dialogue, notamment pour atteindre la réconciliation nationale, sera entrepris. Nous avons exprimé depuis longtemps sur ce point-là et sur celui des Droits de l'Homme, la position européenne à la Birmanie.
Q - Est-ce que la Birmanie participera, à part entière, à la réunion de Vientiane ?
R - La Birmanie est membre de l'ASEAN. C'est une réunion de l'ASEAN et de l'Union européenne, si la Birmanie souhaite participer à cette rencontre, et je crois que c'est le cas, elle y participera.
Q - Quelle est votre appréciation de la qualité du dialogue entre l'Union européenne et l'ASEAN ?
R - Incontestablement, cette réunion a témoigné d'une volonté très marquée, de la part de l'ASEAN et de l'Union européenne, de renforcer leur relation. Un programme d'action a déjà été prévu pour donner un sens à cette relation. J'en profite pour signaler que nous avons signé il y a quelques instants, Chris Patten et moi-même, au nom de l'Union européenne, les Protocoles d'extension au Laos et au Cambodge de l'accord entre l'Union européenne et l'ASEAN. Ces Protocoles font suite aux adhésions à l'ASEAN de ces deux pays depuis 1997 et 1999.
Q - Ne pensez-vous pas que la multiplication des enceintes et des forums régionaux et internationaux nuisent à la mise en uvre d'actions concrètes ?
R - La question du foisonnement des procédures existe. Il ne faudrait pas que le résultat le plus concret soit seulement de faire voyager les ministres. La nécessité d'une réflexion sur nos propres procédures, voire sur les statuts, est une question récurrente. Il faut observer aussi que de nouveaux problèmes se posent presque chaque mois et qui en plus évoluent. Nous devons, en permanence, adapter nos procédures. Mais il est vrai que pour donner du sens à nos rencontres, il faut que derrière des actions soient entreprises. Je crois que nous sommes dans cette phase.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 04 août 2000).