Interview de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, à l'émission "Sept à Huit" à TF1 le 23 mars 2003 à Paris, sur l'échec de la contre-offensive de désarmement pacifique de la France à l'Onu.

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Texte intégral

Q - Avez-vous cru un seul instant, alors que vous meniez cette contre-offensive de la paix que Georges Bush allait reculer et qu'il n'allait pas déclencher cette guerre ?
R - Depuis le début de l'année, notre sentiment c'est qu'il y a une montée en puissance militaire que tout le monde a vue. Autour du 15/20 janvier, cette conviction a été étayée par les contacts que nous avons eus avec l'administration américaine. Il est alors apparu de plus en plus qu'il n'y avait qu'une ligne aux Etats-Unis, une ligne qui visait à régler par la force la situation en Irak, obtenir par la force le désarmement de l'Irak, alors qu'on le voit bien, l'ensemble de la communauté internationale, telle qu'elle s'exprimait dans le cadre du Conseil de sécurité, telle qu'elle s'exprimait d'une manière générale à travers les peuples du monde, souhaitait au contraire que tout soit fait pour obtenir ce désarmement pacifiquement.
Q - Pensiez-vous qu'à un moment, vous alliez pouvoir les convaincre, les faire reculer ? y avez-vous cru ?
R - La bataille n'est jamais perdue. Nous avons toujours pensé effectivement pouvoir montrer le caractère opératoire des inspections. Entrons-nous dans un monde où un pays va dicter les régimes qui sont acceptables et ceux qui le ne sont pas ? Quel principe d'incertitude ne manquera pas d'en découler ?
Je crois que le principe de responsabilité, le principe de légitimité internationale doit être respecté, sans quoi nous entrons dans un monde qui sera beaucoup plus dangereux que celui dans lequel nous vivons.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 mars 2003)