Texte intégral
ENTRETIEN AVEC FRANCE 2 ET L'AGENCE FRANCE PRESSE :
Q - Monsieur Le Ministre, la France est régulièrement attaquée aux Etats-Unis et il y a eu une réaction de l'ambassadeur aux Etats-Unis qui proteste. Pourquoi cette campagne ?
R - Il y a eu au cours de dernières semaines de nombreuses accusations qui ont été portées par la presse américaine et souvent avec l'appui de citations de sources au sein de l'Administration. Nous avons donc voulu clarifier les choses, expliquer la position de la France, dire à quel point ces accusations, ces désinformations étaient infondées, et, à l'appui, donner tous les éléments qui étaient à notre disposition. Nous ne pouvons pas accepter qu'ainsi se développent des critiques contre la France aussi infondées. Qu'il y ait des différences, qu'il y ait des choix qui ne soient pas les mêmes, c'est une chose, que nous nous engagions dans de telles polémiques n'est pas acceptable. C'est pour cela que nous avons décidé une campagne d'explication et notre ambassadeur adresse donc aujourd'hui une lettre aux différents responsables de l'administration, une lettre au Congrès pour dire, sur l'ensemble des points qui ont fait l'objet d'accusations, quelle était la position de la France
Q - Et vous pensez que c'est la méthode la plus efficace pour faire entendre la France ?
R - Nous voulons travailler avec nos amis et alliés américains dans un esprit de responsabilité, de vérité et de clarté. Il y a un problème ? Traitons-le ! Ne laissons pas la rumeur s'immiscer entre nous. Ce n'est pas digne des relations entre nos deux pays. Je connais bien mes interlocuteurs, mon collègue américain, Colin Powell, pour lequel j'ai beaucoup d'estime. Je sais que c'est un homme courageux. Il y a des difficultés ? Parlons-en ! Il sera à Paris d'ici quelques jours. Nous sommes à la disposition des uns et des autres pour parler, mais ne laissons pas la rumeur s'insinuer. Chacun sait qu'elle est, en général, porteuse de mensonges et de mauvais conseils.
Q - Précisément votre ami Colin Powell semble avoir modifié son discours, moins radical. Est-ce que cela va dans le bon sens selon vous ?
R - Il y a une négociation qui est en cours à New York, vous le savez, sur un projet de résolution sur l'Irak, il y a donc en permanence un dialogue qui doit s'installer. Les négociations ont commencé à partir d'un texte pour l'essentiel d'inspiration américaine. Il y a, au cours des derniers jours, des ouvertures qui se font. Je crois que ce texte va donc pouvoir être modifié pour prendre en compte les exigences du succès. C'est le souci de la France : faire des propositions constructives. C'est ce que nous faisons à New York. Nous souhaitons le meilleur texte possible pour que la communauté internationale puisse réussir en Irak où une nouvelle page doit s'écrire et s'ouvrir. Et chacun voit bien à quel point il y a beaucoup d'incertitudes et de confusion aujourd'hui.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2003)
ENTRETRIEN AVEC FRANCE INTER :
Q - On entend des choses assez désagréables sur la France depuis un certain nombre de semaines. Y a-t-il une campagne concertée de dénigrement contre notre pays la France par la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ?
R - Il y a eu dans la presse américaine, dans la presse britannique, un grand nombre d'articles, d'informations qui étaient dépourvues de tout fondement, mensongères. Nous avons éprouvé le besoin de faire un effort d'explications auprès de nos amis américains et nous le ferons aussi auprès de nos amis britanniques, c'est-à-dire recenser ces informations mensongères, et de donner tous les éléments qui justement montraient bien que tout cela ne reposait sur rien. Nous avons demandé à notre ambassadeur à Washington d'adresser une lettre aux responsables de l'Administration américaine ainsi qu'aux membres du Congrès pour s'ouvrir à eux des difficultés que nous rencontrons. Comme souvent ces informations publiées s'appuient sur des sources internes à l'Administration. Il faut que de tels mensonges, de telles calomnies s'arrêtent.
Q - A qui profite le crime ?
R - Je ne rentre pas dans les polémiques. Ce que je pense c'est qu'il faut faire preuve d'esprit de responsabilité, d'esprit d'amitié et d'esprit de vérité. C'est donc le souci de la clarté qui nous conduit à rechercher cette explication, c'est l'intérêt de tous d'uvrer à l'unité de la communauté internationale. Il y a beaucoup de défis dans le monde, il nous faut agir ensemble si l'on veut être efficace.
Q - Le Royaume-Uni, les Etats-Unis d'Amérique, ce sont quand même des pays alliés ?
R - Exactement, entre amis, entre alliés, il est important qu'il y ait une relation de franchise, qu'on ne se cache rien, qu'on s'explique. On a pu avoir des différends, notamment sur la crise irakienne, on en a parlé et il faut aller jusqu'au bout des choses. Je crois par contre que le mensonge, la calomnie ne doivent pas être acceptés. Il faut éviter d'être gouverné par la rumeur. Et c'est bien parce que nous refusons cette rumeur que nous souhaitons aller jusqu'au bout de cette explication très franchement avec nos amis américains. Nous avons besoin aujourd'hui d'avancer ensemble sur la scène internationale.
Q - La France dérange ?
R - On ne rentre pas aujourd'hui dans ces explications. Il peut y avoir certains ressentiments. Tout cela doit être surmonté et c'est l'intérêt de tous./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mai 2003)
Q - Monsieur Le Ministre, la France est régulièrement attaquée aux Etats-Unis et il y a eu une réaction de l'ambassadeur aux Etats-Unis qui proteste. Pourquoi cette campagne ?
R - Il y a eu au cours de dernières semaines de nombreuses accusations qui ont été portées par la presse américaine et souvent avec l'appui de citations de sources au sein de l'Administration. Nous avons donc voulu clarifier les choses, expliquer la position de la France, dire à quel point ces accusations, ces désinformations étaient infondées, et, à l'appui, donner tous les éléments qui étaient à notre disposition. Nous ne pouvons pas accepter qu'ainsi se développent des critiques contre la France aussi infondées. Qu'il y ait des différences, qu'il y ait des choix qui ne soient pas les mêmes, c'est une chose, que nous nous engagions dans de telles polémiques n'est pas acceptable. C'est pour cela que nous avons décidé une campagne d'explication et notre ambassadeur adresse donc aujourd'hui une lettre aux différents responsables de l'administration, une lettre au Congrès pour dire, sur l'ensemble des points qui ont fait l'objet d'accusations, quelle était la position de la France
Q - Et vous pensez que c'est la méthode la plus efficace pour faire entendre la France ?
R - Nous voulons travailler avec nos amis et alliés américains dans un esprit de responsabilité, de vérité et de clarté. Il y a un problème ? Traitons-le ! Ne laissons pas la rumeur s'immiscer entre nous. Ce n'est pas digne des relations entre nos deux pays. Je connais bien mes interlocuteurs, mon collègue américain, Colin Powell, pour lequel j'ai beaucoup d'estime. Je sais que c'est un homme courageux. Il y a des difficultés ? Parlons-en ! Il sera à Paris d'ici quelques jours. Nous sommes à la disposition des uns et des autres pour parler, mais ne laissons pas la rumeur s'insinuer. Chacun sait qu'elle est, en général, porteuse de mensonges et de mauvais conseils.
Q - Précisément votre ami Colin Powell semble avoir modifié son discours, moins radical. Est-ce que cela va dans le bon sens selon vous ?
R - Il y a une négociation qui est en cours à New York, vous le savez, sur un projet de résolution sur l'Irak, il y a donc en permanence un dialogue qui doit s'installer. Les négociations ont commencé à partir d'un texte pour l'essentiel d'inspiration américaine. Il y a, au cours des derniers jours, des ouvertures qui se font. Je crois que ce texte va donc pouvoir être modifié pour prendre en compte les exigences du succès. C'est le souci de la France : faire des propositions constructives. C'est ce que nous faisons à New York. Nous souhaitons le meilleur texte possible pour que la communauté internationale puisse réussir en Irak où une nouvelle page doit s'écrire et s'ouvrir. Et chacun voit bien à quel point il y a beaucoup d'incertitudes et de confusion aujourd'hui.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2003)
ENTRETRIEN AVEC FRANCE INTER :
Q - On entend des choses assez désagréables sur la France depuis un certain nombre de semaines. Y a-t-il une campagne concertée de dénigrement contre notre pays la France par la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ?
R - Il y a eu dans la presse américaine, dans la presse britannique, un grand nombre d'articles, d'informations qui étaient dépourvues de tout fondement, mensongères. Nous avons éprouvé le besoin de faire un effort d'explications auprès de nos amis américains et nous le ferons aussi auprès de nos amis britanniques, c'est-à-dire recenser ces informations mensongères, et de donner tous les éléments qui justement montraient bien que tout cela ne reposait sur rien. Nous avons demandé à notre ambassadeur à Washington d'adresser une lettre aux responsables de l'Administration américaine ainsi qu'aux membres du Congrès pour s'ouvrir à eux des difficultés que nous rencontrons. Comme souvent ces informations publiées s'appuient sur des sources internes à l'Administration. Il faut que de tels mensonges, de telles calomnies s'arrêtent.
Q - A qui profite le crime ?
R - Je ne rentre pas dans les polémiques. Ce que je pense c'est qu'il faut faire preuve d'esprit de responsabilité, d'esprit d'amitié et d'esprit de vérité. C'est donc le souci de la clarté qui nous conduit à rechercher cette explication, c'est l'intérêt de tous d'uvrer à l'unité de la communauté internationale. Il y a beaucoup de défis dans le monde, il nous faut agir ensemble si l'on veut être efficace.
Q - Le Royaume-Uni, les Etats-Unis d'Amérique, ce sont quand même des pays alliés ?
R - Exactement, entre amis, entre alliés, il est important qu'il y ait une relation de franchise, qu'on ne se cache rien, qu'on s'explique. On a pu avoir des différends, notamment sur la crise irakienne, on en a parlé et il faut aller jusqu'au bout des choses. Je crois par contre que le mensonge, la calomnie ne doivent pas être acceptés. Il faut éviter d'être gouverné par la rumeur. Et c'est bien parce que nous refusons cette rumeur que nous souhaitons aller jusqu'au bout de cette explication très franchement avec nos amis américains. Nous avons besoin aujourd'hui d'avancer ensemble sur la scène internationale.
Q - La France dérange ?
R - On ne rentre pas aujourd'hui dans ces explications. Il peut y avoir certains ressentiments. Tout cela doit être surmonté et c'est l'intérêt de tous./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mai 2003)