Texte intégral
A ceux qui manifestent ce dimanche comme c'est leur droit et à ceux qui doutent, je veux dire qu'une révolution démographique est en marche. Aucune protestation ou recette miracle, ne l'arrêtera, ni n'en réduira les conséquences. Il y a 12 millions de retraités, il en aura 20 millions dans quelques années. Cette donnée s'impose à tous.
Je veux leur dire que la palette des solutions est limitée. L'augmentation de la durée de cotisation est incontournable. Ceux qui prétendent le contraire, mentent ! Il n'existe pas de véritable plan alternatif. Ceux qui prétendent que l'on peut multiplier les sources de financement pour les retraites afin de ne rien changer, militent pour une augmentation inconsidérée des prélèvements obligatoires qui nuirait à notre économie et à l'emploi. Ceux qui estiment que l'on pourrait puiser sur les plus values des entreprises ou les échanges boursiers ignorent la volatilité des flux financiers : là encore on sacrifierai l'emploi et les entreprises françaises. Au surplus fondée sur les aléas du marché, cette piste est dangereuse car elle est fluctuante et imprévisible.
Je veux leur dire que cette réforme est équilibrée et progressive. Elle est fondée sur un effort partagé à la mesure des capacités de notre pays, sauf à croire que l'essoufflement de la France est tel qu'aucun effort pour préserver son modèle social n'est désormais acceptable. Si c'est le cas, alors notre pays et son modèle social sont appelés au déclin.
Je veux leur dire que ceux qui affirment " vous allez travailler plus, pour gagner moins " ne disent pas la vérité. Avec cette réforme, nous travaillerons un peu plus, pour des retraites qui seront d'un niveau comparable à celui d'aujourd'hui. Si j'avais la solution pour " travailler moins et gagner plus ", je ne me serais pas privé de la présenter au pays...
Je veux leur dire que si chacun se met à défendre son pré-carré, nous trébucherons collectivement. Personne ne sera épargné et surtout pas les plus modestes. En l'absence de réforme, le niveau des petites retraites chuterait à 60% du SMIC, alors que notre projet propose au contraire de fixer le seuil à 85% contre 81% aujourd'hui. C'est une avancée sociale, comme l'est la possibilité offerte de partir à la retraite pour ceux qui ont commencé leur vie professionnelle à 14,15 et 16 ans et la prise en compte de la pénibilité qui sera négociée branche par branche.
Je veux dire et répéter aux agents des régimes spéciaux ( SNCF, RATP...) qu'ils ne sont pas concernés par cette réforme et que le blocage du pays ne peut dès lors être raisonnablement justifié.
Je veux dire aux fonctionnaires qu'il n'y a aucune raison qu'ils doutent de la confiance du pays. Ils incarnent le service public. Une part d'effort leur est demandée, comme à l'ensemble de nos concitoyens. C'est l'équité.
Je veux dire aux enseignants que leur malaise est entendu de tous. Ils sont entrés dans la carrière par vocation et ont le sentiment de se heurter à un mur de difficultés. Ils sont devenus le réceptacle des échecs et des espoirs de notre société qui cherche ses marques et qui attend beaucoup d'eux. Nous devons être à leurs côtés, mais nous ne pouvons cependant les exonérer de la réforme qui sauvera nos retraites.
Je veux leur dire que ce dossier pourtant si essentiel pour l'avenir n'a pas été traité ces cinq dernières années par imprévoyance et absence de courage.
Je veux leur dire enfin que le compromis trouvé avec les organisations syndicales et patronales est équilibré. La voie de l'attentisme ou de la contestation est souvent aisée. Ceux qui ont recherché cet accord l'ont fait au nom de l'avenir de nos retraites et de la justice sociale. Ils n'ont nullement renoncé à leurs convictions, mais ont, au contraire, réussi à les faire entendre dans l'arbitrage entre le souhaitable et le possible.
Voilà le message que j'adresse à tous ceux qui doutent et s'interrogent sur cette réforme.
Notre projet repose sur le maintien de la solidarité et de la répartition. C'est un choix de société qui s'inscrit dans notre pacte républicain. Il est généreux mais exigeant. Ce choix nous l'assumons. Il dicte nos responsabilités politiques.
(Source http://www.retraites.gouv.fr, le 2 juin 2003)
Je veux leur dire que la palette des solutions est limitée. L'augmentation de la durée de cotisation est incontournable. Ceux qui prétendent le contraire, mentent ! Il n'existe pas de véritable plan alternatif. Ceux qui prétendent que l'on peut multiplier les sources de financement pour les retraites afin de ne rien changer, militent pour une augmentation inconsidérée des prélèvements obligatoires qui nuirait à notre économie et à l'emploi. Ceux qui estiment que l'on pourrait puiser sur les plus values des entreprises ou les échanges boursiers ignorent la volatilité des flux financiers : là encore on sacrifierai l'emploi et les entreprises françaises. Au surplus fondée sur les aléas du marché, cette piste est dangereuse car elle est fluctuante et imprévisible.
Je veux leur dire que cette réforme est équilibrée et progressive. Elle est fondée sur un effort partagé à la mesure des capacités de notre pays, sauf à croire que l'essoufflement de la France est tel qu'aucun effort pour préserver son modèle social n'est désormais acceptable. Si c'est le cas, alors notre pays et son modèle social sont appelés au déclin.
Je veux leur dire que ceux qui affirment " vous allez travailler plus, pour gagner moins " ne disent pas la vérité. Avec cette réforme, nous travaillerons un peu plus, pour des retraites qui seront d'un niveau comparable à celui d'aujourd'hui. Si j'avais la solution pour " travailler moins et gagner plus ", je ne me serais pas privé de la présenter au pays...
Je veux leur dire que si chacun se met à défendre son pré-carré, nous trébucherons collectivement. Personne ne sera épargné et surtout pas les plus modestes. En l'absence de réforme, le niveau des petites retraites chuterait à 60% du SMIC, alors que notre projet propose au contraire de fixer le seuil à 85% contre 81% aujourd'hui. C'est une avancée sociale, comme l'est la possibilité offerte de partir à la retraite pour ceux qui ont commencé leur vie professionnelle à 14,15 et 16 ans et la prise en compte de la pénibilité qui sera négociée branche par branche.
Je veux dire et répéter aux agents des régimes spéciaux ( SNCF, RATP...) qu'ils ne sont pas concernés par cette réforme et que le blocage du pays ne peut dès lors être raisonnablement justifié.
Je veux dire aux fonctionnaires qu'il n'y a aucune raison qu'ils doutent de la confiance du pays. Ils incarnent le service public. Une part d'effort leur est demandée, comme à l'ensemble de nos concitoyens. C'est l'équité.
Je veux dire aux enseignants que leur malaise est entendu de tous. Ils sont entrés dans la carrière par vocation et ont le sentiment de se heurter à un mur de difficultés. Ils sont devenus le réceptacle des échecs et des espoirs de notre société qui cherche ses marques et qui attend beaucoup d'eux. Nous devons être à leurs côtés, mais nous ne pouvons cependant les exonérer de la réforme qui sauvera nos retraites.
Je veux leur dire que ce dossier pourtant si essentiel pour l'avenir n'a pas été traité ces cinq dernières années par imprévoyance et absence de courage.
Je veux leur dire enfin que le compromis trouvé avec les organisations syndicales et patronales est équilibré. La voie de l'attentisme ou de la contestation est souvent aisée. Ceux qui ont recherché cet accord l'ont fait au nom de l'avenir de nos retraites et de la justice sociale. Ils n'ont nullement renoncé à leurs convictions, mais ont, au contraire, réussi à les faire entendre dans l'arbitrage entre le souhaitable et le possible.
Voilà le message que j'adresse à tous ceux qui doutent et s'interrogent sur cette réforme.
Notre projet repose sur le maintien de la solidarité et de la répartition. C'est un choix de société qui s'inscrit dans notre pacte républicain. Il est généreux mais exigeant. Ce choix nous l'assumons. Il dicte nos responsabilités politiques.
(Source http://www.retraites.gouv.fr, le 2 juin 2003)