Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Monsieur le Ministre,
Monsieur l'Ambassadeur,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Le Sénat est heureux et fier d'accueillir aujourd'hui ce deuxième colloque économique sur l'Algérie, deux ans après celui que nous avions organisé sous l'égide du groupe interparlementaire France-Algérie, en partenariat avec nos amis du Centre français du Commerce extérieur.
Notre rencontre apporte une nouvelle contribution à cette " Année de l'Algérie en France ", que le Sénat a déjà honorée par plusieurs manifestations, notamment la superbe exposition organisée cet été dans l'Orangerie du Jardin du Luxembourg sur " Le XXème siècle dans l'art algérien ".
Vous aurez peut-être aussi remarqué, dans le foyer de la Salle Clemenceau, les vitrines présentant quelques ouvrages sur l'Algérie, tirés du fonds ancien de la Bibliothèque du Sénat.
Il y a deux ans, notre thème était " L'Algérie sur le chemin des réformes ".
Je m'étais permis un pronostic, en notant que si ce chemin des réformes semblait encore long, la certitude était au moins que le sens du mouvement ne changerait pas : mes espoirs n'ont pas été déçus !
En effet, que de chemin parcouru en moins de 24 mois !
Sur cette même lancée, vous allez traiter aujourd'hui des " Champs de la coopération ".
Sans dresser un tableau exhaustif de la situation économique algérienne, je voudrais simplement mettre en exergue quelques repères dans ces champs de coopération. Ils représentent autant d'atouts pour la relance des échanges franco-algériens et la concertation entre nos deux pays.
Le premier d'entre eux est bien évidemment la réactivation des contacts politiques au plus haut niveau, avec la visite en France du Président BOUTEFLIKA puis, en mars de cette année, la visite d'Etat du Président Chirac en Algérie.
Lancée solennellement à cette occasion, la " Déclaration commune d'Alger " des deux Chefs d'Etat a véritablement scellé la nouvelle charte de notre coopération bilatérale, avec la réaffirmation d'un partenariat économique privilégié.
Elle prévoit, notamment, des mesures d'encouragement des investissements directs français en Algérie, la mobilisation des instruments de financement des grands projets d'infrastructure et l'appui de la France auprès des bailleurs internationaux.
Dans ce domaine, nos amis algériens savent qu'ils peuvent compter sur la voix de la France. Comme l'a déclaré le Président Jacques Chirac dans son discours devant le Parlement algérien, notre pays " restera votre avocat le plus ardent auprès des institutions financières internationales et auprès de l'Union européenne, pour qu'elles accompagnent vos projets ".
Le deuxième point fort est précisément le programme pluriannuel d'appui mis en place par l'Union européenne dans le cadre du Partenariat euro-méditerranéen, initié en 1995, lors du Sommet de Cannes puis de la Conférence de Barcelone.
Ce plan, dit " programme MEDA ", vise l'instauration progressive d'une zone de libre-échange devant associer l'Europe et les Etats méditerranéens à l'horizon 2010.
On objectera peut-être que tous les engagements pris dans le cadre de MEDA n'ont pas encore été tenus ...
C'est vrai. Mais les deux premières tranches du plan (1995/1999 et 2000/2002) ont déjà abouti au transfert d'importants capitaux, soit sous forme de subventions directes, soit sous forme de prêts bonifiés.
Le troisième volet est la conclusion d'un Accord d'association entre la Communauté européenne et l'Algérie, dont nous avons examiné le projet de ratification pas plus tard que le 17 juin 2003, sur le rapport de M. Claude Estier, par ailleurs Président du groupe France-Algérie.
Soyons lucides : comme le constatait à juste titre le rapporteur de ce texte, une tension persistante affecte encore la situation politique intérieure et le niveau de sécurité en Algérie.
Pour autant, le climat général s'améliore, tandis que tous les indicateurs économiques s'orientent favorablement.
Avec l'adoption d'un nouveau tarif douanier harmonisé en 2001, je suis convaincu que l'accord avec la Communauté représentera un jalon important vers une pleine normalisation des relations politiques, économiques et culturelles avec l'Algérie.
Bien sûr, il faut souhaiter que les prochaines échéances électorales algériennes n'affectent pas ce redressement, quels qu'en soient les résultats.
Mais, par delà les statistiques économiques, le socle profond du dialogue franco-algérien est avant tout dans l'intimité étroite qui unit nos deux peuples.
A titre personnel, vous savez quels liens m'attachent à ce pays, qui m'a accueilli pendant la seconde guerre mondiale et m'a donné mes plus émouvants souvenirs d'enfance.
Combien, comme moi, partagent ce patrimoine d'affinités !
Selon les démographes, un Français sur six, toutes origines confondues, aurait des attaches familiales avec l'Algérie : à lui seul, ce chiffre me semble être le meilleur témoignage du lien indissociable, établi entre nos deux pays.
De part et d'autre de la Méditerranée, ce lien crée des attentes légitimes, pour ne pas dire des exigences. Mais il est aussi le meilleur gage de notre compréhension mutuelle.
Je souhaite à tous un excellent, studieux et fructueux colloque, en espérant que vous garderez de votre passage au Sénat un bon souvenir, qui vous invitera à y revenir
(Source http://www.senat.gouv.fr, le 17 octobre 2003)
Monsieur le Ministre,
Monsieur l'Ambassadeur,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Le Sénat est heureux et fier d'accueillir aujourd'hui ce deuxième colloque économique sur l'Algérie, deux ans après celui que nous avions organisé sous l'égide du groupe interparlementaire France-Algérie, en partenariat avec nos amis du Centre français du Commerce extérieur.
Notre rencontre apporte une nouvelle contribution à cette " Année de l'Algérie en France ", que le Sénat a déjà honorée par plusieurs manifestations, notamment la superbe exposition organisée cet été dans l'Orangerie du Jardin du Luxembourg sur " Le XXème siècle dans l'art algérien ".
Vous aurez peut-être aussi remarqué, dans le foyer de la Salle Clemenceau, les vitrines présentant quelques ouvrages sur l'Algérie, tirés du fonds ancien de la Bibliothèque du Sénat.
Il y a deux ans, notre thème était " L'Algérie sur le chemin des réformes ".
Je m'étais permis un pronostic, en notant que si ce chemin des réformes semblait encore long, la certitude était au moins que le sens du mouvement ne changerait pas : mes espoirs n'ont pas été déçus !
En effet, que de chemin parcouru en moins de 24 mois !
Sur cette même lancée, vous allez traiter aujourd'hui des " Champs de la coopération ".
Sans dresser un tableau exhaustif de la situation économique algérienne, je voudrais simplement mettre en exergue quelques repères dans ces champs de coopération. Ils représentent autant d'atouts pour la relance des échanges franco-algériens et la concertation entre nos deux pays.
Le premier d'entre eux est bien évidemment la réactivation des contacts politiques au plus haut niveau, avec la visite en France du Président BOUTEFLIKA puis, en mars de cette année, la visite d'Etat du Président Chirac en Algérie.
Lancée solennellement à cette occasion, la " Déclaration commune d'Alger " des deux Chefs d'Etat a véritablement scellé la nouvelle charte de notre coopération bilatérale, avec la réaffirmation d'un partenariat économique privilégié.
Elle prévoit, notamment, des mesures d'encouragement des investissements directs français en Algérie, la mobilisation des instruments de financement des grands projets d'infrastructure et l'appui de la France auprès des bailleurs internationaux.
Dans ce domaine, nos amis algériens savent qu'ils peuvent compter sur la voix de la France. Comme l'a déclaré le Président Jacques Chirac dans son discours devant le Parlement algérien, notre pays " restera votre avocat le plus ardent auprès des institutions financières internationales et auprès de l'Union européenne, pour qu'elles accompagnent vos projets ".
Le deuxième point fort est précisément le programme pluriannuel d'appui mis en place par l'Union européenne dans le cadre du Partenariat euro-méditerranéen, initié en 1995, lors du Sommet de Cannes puis de la Conférence de Barcelone.
Ce plan, dit " programme MEDA ", vise l'instauration progressive d'une zone de libre-échange devant associer l'Europe et les Etats méditerranéens à l'horizon 2010.
On objectera peut-être que tous les engagements pris dans le cadre de MEDA n'ont pas encore été tenus ...
C'est vrai. Mais les deux premières tranches du plan (1995/1999 et 2000/2002) ont déjà abouti au transfert d'importants capitaux, soit sous forme de subventions directes, soit sous forme de prêts bonifiés.
Le troisième volet est la conclusion d'un Accord d'association entre la Communauté européenne et l'Algérie, dont nous avons examiné le projet de ratification pas plus tard que le 17 juin 2003, sur le rapport de M. Claude Estier, par ailleurs Président du groupe France-Algérie.
Soyons lucides : comme le constatait à juste titre le rapporteur de ce texte, une tension persistante affecte encore la situation politique intérieure et le niveau de sécurité en Algérie.
Pour autant, le climat général s'améliore, tandis que tous les indicateurs économiques s'orientent favorablement.
Avec l'adoption d'un nouveau tarif douanier harmonisé en 2001, je suis convaincu que l'accord avec la Communauté représentera un jalon important vers une pleine normalisation des relations politiques, économiques et culturelles avec l'Algérie.
Bien sûr, il faut souhaiter que les prochaines échéances électorales algériennes n'affectent pas ce redressement, quels qu'en soient les résultats.
Mais, par delà les statistiques économiques, le socle profond du dialogue franco-algérien est avant tout dans l'intimité étroite qui unit nos deux peuples.
A titre personnel, vous savez quels liens m'attachent à ce pays, qui m'a accueilli pendant la seconde guerre mondiale et m'a donné mes plus émouvants souvenirs d'enfance.
Combien, comme moi, partagent ce patrimoine d'affinités !
Selon les démographes, un Français sur six, toutes origines confondues, aurait des attaches familiales avec l'Algérie : à lui seul, ce chiffre me semble être le meilleur témoignage du lien indissociable, établi entre nos deux pays.
De part et d'autre de la Méditerranée, ce lien crée des attentes légitimes, pour ne pas dire des exigences. Mais il est aussi le meilleur gage de notre compréhension mutuelle.
Je souhaite à tous un excellent, studieux et fructueux colloque, en espérant que vous garderez de votre passage au Sénat un bon souvenir, qui vous invitera à y revenir
(Source http://www.senat.gouv.fr, le 17 octobre 2003)