Texte intégral
En pérennisant la Journée nationale d'hommage aux harkis, le président de la République permet à la nation d'affirmer avec force le devoir moral et de reconnaissance qu'elle conserve à l'égard de ceux qui l'ont servie avec fierté et bravoure au péril de leur vie.
Cette journée de souvenir et de recueillement est une occasion importante pour notre pays d'assumer une des pages les plus dures de son histoire, de reconnaître ses manquements et ses erreurs et de rappeler à l'ensemble de nos compatriotes l'histoire douloureuse des harkis, et en particulier le sentiment d'abandon et d'injustice ainsi que les souffrances ressenties par des femmes et des hommes qui ont profondément aimé notre patrie.
Ils étaient plus de 200 000 à prendre les armes pour la France, perpétuant ainsi la mémoire et l'honneur de la glorieuse armée d'Afrique. Au lendemain du 19 mars 1962, les harkis et leurs familles furent les victimes d'une véritable tragédie, livrés aux massacres et à la barbarie. Les quelques milliers de rescapés affrontèrent de nouvelles épreuves en métropole, parqués dans des camps indignes, dans l'indifférence et l'oubli.
Pendant trop longtemps, cette tragédie a été enfouie, cachée comme l'ont été les harkis, pour ne pas avoir à faire face à nos responsabilités. En interpellant les consciences, cette journée ouvre la voie à la rédemption, tant souhaitée par les harkis et leurs enfants. Le devoir de vérité et de mémoire s'impose. Lui seul rendra justice à toutes les victimes de ces années tragiques.
La journée du 25 septembre et la date du 5 décembre retenue par le président de la République pour honorer les combattants français morts en Afrique du Nord nous réconcilient avec notre mémoire collective car cette histoire, aussi tragique soit-elle, fait partie de l'histoire de France.
C'est pourquoi, nous devons établir toute la vérité. La République en sortira grandie. Le temps nous permet aujourd'hui de mieux comprendre les souffrances ressenties par l'ensemble des rapatriés d'Algérie, pieds-noirs et harkis, envers lesquels la France s'est montrée pendant trop longtemps indifférente et ingrate. Nous avons un devoir de reconnaissance et de solidarité à l'égard des rapatriés, à des femmes et des hommes, des familles qui ont tant contribué au rayonnement de notre pays.
Jacques Chirac fut le premier, en 1987, à prendre des mesures énergiques en faveur des harkis. La loi Romani de 1994 exprima pour la première fois la reconnaissance solennelle de la République envers les harkis et a permis de lancer un vaste plan d'action qui couvre de nombreux domaines tels que l'indemnisation, les mesures en faveur de l'emploi et la formation, l'aide à l'accession à la propriété. Malheureusement, les handicaps et les retards étaient tels que la situation sociale des harkis continue d'être très préoccupante.
Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin s'est engagé à poursuivre dans la dignité et l'équité le règlement définitif de ce dossier douloureux en renforçant les dispositifs existants et en mettant en place un nouveau plan d'action permettant de répondre de façon efficace aux difficultés rencontrées par les harkis et leurs enfants. Il est certes impossible d'évaluer le préjudice subi d'autant plus que l'isolement, l'exclusion et la détresse ont engendré des séquelles psychologiques indescriptibles, notamment auprès de la seconde génération.
Nous avons le devoir d'assumer notre responsabilité. Nous devons agir vite dans les domaines prioritaires, assurer une indemnisation digne pour toutes les victimes de cette tragédie et permettre aux nouvelles générations d'acquérir une dignité sociale par l'emploi et l'insertion économique. Il est inacceptable que les taux de chômage au sein de la communauté harkie soient 4 à 5 fois supérieurs à la moyenne nationale. Devant une telle injustice, il apparaît de plus en plus indispensable de recourir à une politique volontariste permettant de faciliter l'accès à l'emploi des jeunes dans les administrations et les grandes entreprises.
La reconnaissance historique ainsi que la démarche volontariste pour permettre à chaque membre de cette communauté d'assumer pleinement sa place dans la République doivent également s'accompagner d'une implication politique au sens noble du terme. Comment peut-on accepter que, dans les 36 000 communes de France, à peine une dizaine d'élus soient issus de la communauté harkie alors que les Français musulmans ont toujours donné à la France des administrateurs de grande valeur et que les compétences ne manquent pas ?
C'est pourquoi la réparation consiste aussi à permettre aux harkis et à leurs enfants d'exercer entièrement une citoyenneté qu'ils ont chèrement acquise. De par leur histoire singulière, ils incarnent cette inaltérable citoyenneté française à travers notamment leurs aspirations légitimes à exercer des responsabilités politiques, administratives ou économiques. C'est ainsi que les harkis et leurs enfants trouveront toute leur place dans la communauté nationale, pour qu'enfin HARKI rime avec HONNEUR.
(Source http://www.u-m-p.org, le 29 septembre 2003)
Cette journée de souvenir et de recueillement est une occasion importante pour notre pays d'assumer une des pages les plus dures de son histoire, de reconnaître ses manquements et ses erreurs et de rappeler à l'ensemble de nos compatriotes l'histoire douloureuse des harkis, et en particulier le sentiment d'abandon et d'injustice ainsi que les souffrances ressenties par des femmes et des hommes qui ont profondément aimé notre patrie.
Ils étaient plus de 200 000 à prendre les armes pour la France, perpétuant ainsi la mémoire et l'honneur de la glorieuse armée d'Afrique. Au lendemain du 19 mars 1962, les harkis et leurs familles furent les victimes d'une véritable tragédie, livrés aux massacres et à la barbarie. Les quelques milliers de rescapés affrontèrent de nouvelles épreuves en métropole, parqués dans des camps indignes, dans l'indifférence et l'oubli.
Pendant trop longtemps, cette tragédie a été enfouie, cachée comme l'ont été les harkis, pour ne pas avoir à faire face à nos responsabilités. En interpellant les consciences, cette journée ouvre la voie à la rédemption, tant souhaitée par les harkis et leurs enfants. Le devoir de vérité et de mémoire s'impose. Lui seul rendra justice à toutes les victimes de ces années tragiques.
La journée du 25 septembre et la date du 5 décembre retenue par le président de la République pour honorer les combattants français morts en Afrique du Nord nous réconcilient avec notre mémoire collective car cette histoire, aussi tragique soit-elle, fait partie de l'histoire de France.
C'est pourquoi, nous devons établir toute la vérité. La République en sortira grandie. Le temps nous permet aujourd'hui de mieux comprendre les souffrances ressenties par l'ensemble des rapatriés d'Algérie, pieds-noirs et harkis, envers lesquels la France s'est montrée pendant trop longtemps indifférente et ingrate. Nous avons un devoir de reconnaissance et de solidarité à l'égard des rapatriés, à des femmes et des hommes, des familles qui ont tant contribué au rayonnement de notre pays.
Jacques Chirac fut le premier, en 1987, à prendre des mesures énergiques en faveur des harkis. La loi Romani de 1994 exprima pour la première fois la reconnaissance solennelle de la République envers les harkis et a permis de lancer un vaste plan d'action qui couvre de nombreux domaines tels que l'indemnisation, les mesures en faveur de l'emploi et la formation, l'aide à l'accession à la propriété. Malheureusement, les handicaps et les retards étaient tels que la situation sociale des harkis continue d'être très préoccupante.
Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin s'est engagé à poursuivre dans la dignité et l'équité le règlement définitif de ce dossier douloureux en renforçant les dispositifs existants et en mettant en place un nouveau plan d'action permettant de répondre de façon efficace aux difficultés rencontrées par les harkis et leurs enfants. Il est certes impossible d'évaluer le préjudice subi d'autant plus que l'isolement, l'exclusion et la détresse ont engendré des séquelles psychologiques indescriptibles, notamment auprès de la seconde génération.
Nous avons le devoir d'assumer notre responsabilité. Nous devons agir vite dans les domaines prioritaires, assurer une indemnisation digne pour toutes les victimes de cette tragédie et permettre aux nouvelles générations d'acquérir une dignité sociale par l'emploi et l'insertion économique. Il est inacceptable que les taux de chômage au sein de la communauté harkie soient 4 à 5 fois supérieurs à la moyenne nationale. Devant une telle injustice, il apparaît de plus en plus indispensable de recourir à une politique volontariste permettant de faciliter l'accès à l'emploi des jeunes dans les administrations et les grandes entreprises.
La reconnaissance historique ainsi que la démarche volontariste pour permettre à chaque membre de cette communauté d'assumer pleinement sa place dans la République doivent également s'accompagner d'une implication politique au sens noble du terme. Comment peut-on accepter que, dans les 36 000 communes de France, à peine une dizaine d'élus soient issus de la communauté harkie alors que les Français musulmans ont toujours donné à la France des administrateurs de grande valeur et que les compétences ne manquent pas ?
C'est pourquoi la réparation consiste aussi à permettre aux harkis et à leurs enfants d'exercer entièrement une citoyenneté qu'ils ont chèrement acquise. De par leur histoire singulière, ils incarnent cette inaltérable citoyenneté française à travers notamment leurs aspirations légitimes à exercer des responsabilités politiques, administratives ou économiques. C'est ainsi que les harkis et leurs enfants trouveront toute leur place dans la communauté nationale, pour qu'enfin HARKI rime avec HONNEUR.
(Source http://www.u-m-p.org, le 29 septembre 2003)