Texte intégral
Monsieur le Ministre de la Culture du Mali,
Monsieur le Vice-président de l'AFAA, M. Ibrahim Loutou,
Monsieur le Directeur des Rencontres de Bamako, Monsieur Moussa Konaté,
Monsieur le Commissaire général, Monsieur Simon Njami,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
La photographie est omniprésente dans notre monde au point qu'on pourrait craindre, parfois, que la surabondance des images mise à la perception que le public peut en avoir, que l'accoutumance nuise aussi à l'attention qu'elle mérite.
Pourtant, la photographie conserve sa force d'expression. On le ressent tout de suite devant les grands artistes-photographes. Elle est ouverte sur le monde et à la diversité de ses représentations. L'Afrique participe à cet échange et c'est tout le sens des Rencontres de la photographie africaine de Bamako que nous lançons aujourd'hui.
Je tiens à remercier le ministre de la Culture du Mali, Cheik Oumar Sissoko, et Ibrahim Loutou, vice-président de l'Association française d'action artistique, grâce auxquels ces 5èmes rencontres, placées sous la direction de M. Moussa Konaté, ont pu être organisées.
Je voudrais également saluer Monsieur Simon Njami, grand connaisseur de la photo africaine, qui a assuré la sélection des clichés réalisés par des photographes issus des quatre coins du continent africain et de la diaspora africaine. Il est même allé jusqu'en Allemagne qui est "l'invité spécial" des Rencontres cette année. L'échange de regards s'élargit donc, les sensibilités européennes et africaines se croisent : c'est heureux.
Cette cinquième édition des Rencontres de la photographie africaine de Bamako est placée sous le signe des rites sacrés et profanes. C'est là, je crois, une formidable occasion de découvrir ou de mieux connaître les ressorts profonds de la culture africaine, la force de ses traditions religieuses comme la richesse de ses us et coutumes. Nous aurons aussi l'occasion de rendre des hommages mérités à Seydou Keita notamment, dont les photos nous entourent aujourd'hui et qui nous a quittés il y a à peine plus d'un an. Mais je n'entre pas plus avant dans le détail du programme que nos amis vont vous présenter. Je voudrais, en revanche, vous exposer les raisons qui motivent l'aide que le ministère français des Affaires étrangères apporte à ce grand rendez-vous de la photo africaine.
La première tient à la volonté de la France d'aider la création artistique africaine dans tous les domaines. Nous voulons contribuer à donner de l'Afrique, à laquelle tant de liens nous unissent, une autre image que celle des crises et des malheurs qu'elle affronte.
Notre soutien participe aussi de notre engagement en faveur de la diversité culturelle. Si nous voulons conjurer le danger qui s'imposerait d'une culture unique et standardisée dans le sillage de la mondialisation économique, nous devons nous mobiliser. Ce combat en faveur de la diversité serait voué à l'échec s'il se limitait aux pays riches ou à nos seuls partenaires immédiats - je pense aux Européens et aux Francophones notamment -, il doit, bien au-delà, réunir l'ensemble des Etats et des sphères linguistiques qui partagent notre cause. Pour autant, même si notre effort doit porter sur les enceintes internationales, et sur l'UNESCO en premier lieu, où nous appelons de nos vux la conclusion d'une convention sur la diversité culturelle, il doit également être étayé par des actions concrètes.
En soutenant des manifestations telles que les Rencontres de Bamako, la France illustre sa détermination. A l'image du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, de la biennale de la danse à Tananarive ou de la biennale des arts de Dakar, les Rencontres de Bamako constituent, outre une manifestation populaire, une action structurante qui pose les bases d'une pratique artistique durable et contribue à son insertion dans les circuits internationaux de diffusion. Ce n'est pas un hasard, Monsieur le Ministre, si votre compatriote Malick Sidibé sera le premier Africain à recevoir le 25 octobre prochain à Göteborg le prix international de la photo de la Fondation Hasselblad qui est l'une des distinctions les plus prestigieuses au monde.
Je me réjouis de cette reconnaissance méritée et j'y vois un encouragement à poursuivre notre action. J'étudie actuellement la possibilité de doter les Rencontres d'un lieu permanent en ouvrant une maison de la photo à Bamako. Cette maison de la photo marquerait la pérennité de notre action en offrant aux photographes et au amateurs un lieu permanent d'archivage, d'exposition de formation et d'animation entièrement consacré à cet art majeur qui nous réunit tous aujourd'hui. Je viens de lancer une mission d'évaluation et de faisabilité dont, j'espère, les résultats seront connus lorsque le président de la République se rendra au Mali au mois d'octobre prochain, lors de la semaine d'ouverture des Rencontres.
Faire connaître des talents, associer des savoir-faire, voilà, à mes yeux, ce que doit être la promotion de la diversité culturelle. Les photos exposées à Bamako nous offrent un magnifique témoignage de cette diversité, elles nous apportent en même temps un message d'espoir et de vitalité pour un continent dont on ne présente, bien souvent, que les drames. C'est aussi, je crois, ce qui fait tout leur prix.
Je souhaite un plein succès aux 5èmes Rencontres de la photographie africaine de Bamako.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2003)
Monsieur le Vice-président de l'AFAA, M. Ibrahim Loutou,
Monsieur le Directeur des Rencontres de Bamako, Monsieur Moussa Konaté,
Monsieur le Commissaire général, Monsieur Simon Njami,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
La photographie est omniprésente dans notre monde au point qu'on pourrait craindre, parfois, que la surabondance des images mise à la perception que le public peut en avoir, que l'accoutumance nuise aussi à l'attention qu'elle mérite.
Pourtant, la photographie conserve sa force d'expression. On le ressent tout de suite devant les grands artistes-photographes. Elle est ouverte sur le monde et à la diversité de ses représentations. L'Afrique participe à cet échange et c'est tout le sens des Rencontres de la photographie africaine de Bamako que nous lançons aujourd'hui.
Je tiens à remercier le ministre de la Culture du Mali, Cheik Oumar Sissoko, et Ibrahim Loutou, vice-président de l'Association française d'action artistique, grâce auxquels ces 5èmes rencontres, placées sous la direction de M. Moussa Konaté, ont pu être organisées.
Je voudrais également saluer Monsieur Simon Njami, grand connaisseur de la photo africaine, qui a assuré la sélection des clichés réalisés par des photographes issus des quatre coins du continent africain et de la diaspora africaine. Il est même allé jusqu'en Allemagne qui est "l'invité spécial" des Rencontres cette année. L'échange de regards s'élargit donc, les sensibilités européennes et africaines se croisent : c'est heureux.
Cette cinquième édition des Rencontres de la photographie africaine de Bamako est placée sous le signe des rites sacrés et profanes. C'est là, je crois, une formidable occasion de découvrir ou de mieux connaître les ressorts profonds de la culture africaine, la force de ses traditions religieuses comme la richesse de ses us et coutumes. Nous aurons aussi l'occasion de rendre des hommages mérités à Seydou Keita notamment, dont les photos nous entourent aujourd'hui et qui nous a quittés il y a à peine plus d'un an. Mais je n'entre pas plus avant dans le détail du programme que nos amis vont vous présenter. Je voudrais, en revanche, vous exposer les raisons qui motivent l'aide que le ministère français des Affaires étrangères apporte à ce grand rendez-vous de la photo africaine.
La première tient à la volonté de la France d'aider la création artistique africaine dans tous les domaines. Nous voulons contribuer à donner de l'Afrique, à laquelle tant de liens nous unissent, une autre image que celle des crises et des malheurs qu'elle affronte.
Notre soutien participe aussi de notre engagement en faveur de la diversité culturelle. Si nous voulons conjurer le danger qui s'imposerait d'une culture unique et standardisée dans le sillage de la mondialisation économique, nous devons nous mobiliser. Ce combat en faveur de la diversité serait voué à l'échec s'il se limitait aux pays riches ou à nos seuls partenaires immédiats - je pense aux Européens et aux Francophones notamment -, il doit, bien au-delà, réunir l'ensemble des Etats et des sphères linguistiques qui partagent notre cause. Pour autant, même si notre effort doit porter sur les enceintes internationales, et sur l'UNESCO en premier lieu, où nous appelons de nos vux la conclusion d'une convention sur la diversité culturelle, il doit également être étayé par des actions concrètes.
En soutenant des manifestations telles que les Rencontres de Bamako, la France illustre sa détermination. A l'image du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, de la biennale de la danse à Tananarive ou de la biennale des arts de Dakar, les Rencontres de Bamako constituent, outre une manifestation populaire, une action structurante qui pose les bases d'une pratique artistique durable et contribue à son insertion dans les circuits internationaux de diffusion. Ce n'est pas un hasard, Monsieur le Ministre, si votre compatriote Malick Sidibé sera le premier Africain à recevoir le 25 octobre prochain à Göteborg le prix international de la photo de la Fondation Hasselblad qui est l'une des distinctions les plus prestigieuses au monde.
Je me réjouis de cette reconnaissance méritée et j'y vois un encouragement à poursuivre notre action. J'étudie actuellement la possibilité de doter les Rencontres d'un lieu permanent en ouvrant une maison de la photo à Bamako. Cette maison de la photo marquerait la pérennité de notre action en offrant aux photographes et au amateurs un lieu permanent d'archivage, d'exposition de formation et d'animation entièrement consacré à cet art majeur qui nous réunit tous aujourd'hui. Je viens de lancer une mission d'évaluation et de faisabilité dont, j'espère, les résultats seront connus lorsque le président de la République se rendra au Mali au mois d'octobre prochain, lors de la semaine d'ouverture des Rencontres.
Faire connaître des talents, associer des savoir-faire, voilà, à mes yeux, ce que doit être la promotion de la diversité culturelle. Les photos exposées à Bamako nous offrent un magnifique témoignage de cette diversité, elles nous apportent en même temps un message d'espoir et de vitalité pour un continent dont on ne présente, bien souvent, que les drames. C'est aussi, je crois, ce qui fait tout leur prix.
Je souhaite un plein succès aux 5èmes Rencontres de la photographie africaine de Bamako.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2003)