Texte intégral
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
et Messieurs les officiers,
J'ai souhaité que, dans le cadre du 60ème anniversaire du ralliement des Antilles et de la Guyane à la France libre, et de la commémoration de l'appel du 18 juin, cette manifestation puisse nous réunir, aujourd'hui, dans ce lieu prestigieux et solennel.
Il nous faut nous replacer dans le contexte historique d'événements désormais lointains mais qui doivent demeurer dans nos mémoires. Le régime de Vichy fut pour la France un temps de honte et d'opprobre. Dans son roman " le nègre et l'amiral ", l'écrivain martiniquais Raphaël Confiant évoque l'ambiance dans laquelle les Antillais ont vécu cette période, pendant laquelle régnait une sorte de tyrannie vichyste.
Expression de la résistance en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, la dissidence fut le temps du courage et de l'honneur.
La France libre du Général de Gaulle, symbole de renouveau, trouve outre-mer les forces qui libéreront la France. L'outre-mer, en effet, pendant cette sombre période, se lève pour restaurer la République, pour défendre une idée de la France, généreuse et soucieuse de progrès. La France de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. N'est-ce pas là une constante de notre histoire ? Les cultures et les identités d'outre-mer sont en effet celles du rejet de l'injustice.
2002, je le rappelle, fut l'année du souvenir du combat de Louis Delgrès. A travers lui, c'est aussi la résistance qui est honorée. La révolte légitime contre l'injustice et l'oppression. 2003 est l'année d'une autre grande figure résistante : Toussaint Louverture. Figure importante et fondatrice, c'est au nom de la liberté et des idéaux de la République, c'est au nom des droits de l'homme qu'il s'est opposé à l'arbitraire.
Cette année 2003 marque aussi le 60ème anniversaire du ralliement des Antilles et de la Guyane à la France libre. Après l'effondrement des armées de la République, en 1940, c'est autour du général de Gaulle à Londres, que se dresse la résistance, symbole de l'honneur de notre pays. C'est outre-mer que la France libre trouve sa légitimité. Les soldats des bataillons du Pacifique ou des Antilles, les marins de Saint-Pierre et Miquelon sur les corvettes et bien d'autres encore, entrent dans la légende. De leur sacrifice et de leur juste combat, témoignent de nouveaux noms ajoutés sur les monuments aux morts de la première guerre mondiale.
Et c'est l'occasion ici de rappeler le rôle essentiel de Félix Eboué, compagnon du Général de Gaulle, grande figure de l'outre-mer. Je souhaite que l'année 2004 nous permette d'honorer la mémoire de ce Guyanais, qui depuis 1945, repose au Panthéon. En tant que Gouverneur du Tchad, il est l'un des tous premiers à répondre à l'appel du 18 juin, faisant basculer l'Afrique noire dans le camp de la Résistance. De Gaulle le nomme gouverneur général de l'Afrique équatoriale française. Éboué offre avec Brazzaville une capitale à la France de la liberté. Epuisé par un engagement de tous les instants, il s'éteint début 1944 après avoir organisé la conférence de Brazzaville perçue par tous comme une promesse de renouveau. Sa disparition prive la France de celui qui aurait pu l'aider à infléchir plus tôt et plus efficacement les relations entre la métropole et la France d'outre-mer.
Témoignage de ce passé de souffrance et de gloire, votre travail, cher Barcha Bauer, m'a touché et je vous suis reconnaissante de nous faire découvrir un épisode trop longtemps ignoré de l'épopée résistante de la France d'outre-mer.
La dissidence est une période fondatrice de notre histoire commune généralement méconnue par nos compatriotes de métropole. J'espère vivement que votre uvre contribuera à faire mieux connaître cette page glorieuse de l'histoire des Antilles et de la Guyane et le geste héroïque de ces Antillais et Guyanais qui, aux heures les plus sombres, ont su maintenir bien haut la flamme des valeurs de la France républicaine.
Je suis heureuse aujourd'hui que ces heures glorieuses s'associent à des visages. Les témoignages que nous entendrons ce soir nous rappellent à tous combien nous sommes redevables à ces anonymes qui prirent les armes pour défendre la liberté. Il appartient aujourd'hui aux jeunes générations d'écouter la leçon, pleine de modestie et de courage, de leurs aînés.
Qu'il me soit permis pour conclure de remercier RFO et ses équipes qui diffuseront au cours du mois de juin les deux documentaires que nous découvrons ce soir en avant-première.
Leur soutien à la production est une aide bienvenue pour tous les réalisateurs d'outre-mer.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 12 juin 2003)
Mesdames et Messieurs,
et Messieurs les officiers,
J'ai souhaité que, dans le cadre du 60ème anniversaire du ralliement des Antilles et de la Guyane à la France libre, et de la commémoration de l'appel du 18 juin, cette manifestation puisse nous réunir, aujourd'hui, dans ce lieu prestigieux et solennel.
Il nous faut nous replacer dans le contexte historique d'événements désormais lointains mais qui doivent demeurer dans nos mémoires. Le régime de Vichy fut pour la France un temps de honte et d'opprobre. Dans son roman " le nègre et l'amiral ", l'écrivain martiniquais Raphaël Confiant évoque l'ambiance dans laquelle les Antillais ont vécu cette période, pendant laquelle régnait une sorte de tyrannie vichyste.
Expression de la résistance en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, la dissidence fut le temps du courage et de l'honneur.
La France libre du Général de Gaulle, symbole de renouveau, trouve outre-mer les forces qui libéreront la France. L'outre-mer, en effet, pendant cette sombre période, se lève pour restaurer la République, pour défendre une idée de la France, généreuse et soucieuse de progrès. La France de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. N'est-ce pas là une constante de notre histoire ? Les cultures et les identités d'outre-mer sont en effet celles du rejet de l'injustice.
2002, je le rappelle, fut l'année du souvenir du combat de Louis Delgrès. A travers lui, c'est aussi la résistance qui est honorée. La révolte légitime contre l'injustice et l'oppression. 2003 est l'année d'une autre grande figure résistante : Toussaint Louverture. Figure importante et fondatrice, c'est au nom de la liberté et des idéaux de la République, c'est au nom des droits de l'homme qu'il s'est opposé à l'arbitraire.
Cette année 2003 marque aussi le 60ème anniversaire du ralliement des Antilles et de la Guyane à la France libre. Après l'effondrement des armées de la République, en 1940, c'est autour du général de Gaulle à Londres, que se dresse la résistance, symbole de l'honneur de notre pays. C'est outre-mer que la France libre trouve sa légitimité. Les soldats des bataillons du Pacifique ou des Antilles, les marins de Saint-Pierre et Miquelon sur les corvettes et bien d'autres encore, entrent dans la légende. De leur sacrifice et de leur juste combat, témoignent de nouveaux noms ajoutés sur les monuments aux morts de la première guerre mondiale.
Et c'est l'occasion ici de rappeler le rôle essentiel de Félix Eboué, compagnon du Général de Gaulle, grande figure de l'outre-mer. Je souhaite que l'année 2004 nous permette d'honorer la mémoire de ce Guyanais, qui depuis 1945, repose au Panthéon. En tant que Gouverneur du Tchad, il est l'un des tous premiers à répondre à l'appel du 18 juin, faisant basculer l'Afrique noire dans le camp de la Résistance. De Gaulle le nomme gouverneur général de l'Afrique équatoriale française. Éboué offre avec Brazzaville une capitale à la France de la liberté. Epuisé par un engagement de tous les instants, il s'éteint début 1944 après avoir organisé la conférence de Brazzaville perçue par tous comme une promesse de renouveau. Sa disparition prive la France de celui qui aurait pu l'aider à infléchir plus tôt et plus efficacement les relations entre la métropole et la France d'outre-mer.
Témoignage de ce passé de souffrance et de gloire, votre travail, cher Barcha Bauer, m'a touché et je vous suis reconnaissante de nous faire découvrir un épisode trop longtemps ignoré de l'épopée résistante de la France d'outre-mer.
La dissidence est une période fondatrice de notre histoire commune généralement méconnue par nos compatriotes de métropole. J'espère vivement que votre uvre contribuera à faire mieux connaître cette page glorieuse de l'histoire des Antilles et de la Guyane et le geste héroïque de ces Antillais et Guyanais qui, aux heures les plus sombres, ont su maintenir bien haut la flamme des valeurs de la France républicaine.
Je suis heureuse aujourd'hui que ces heures glorieuses s'associent à des visages. Les témoignages que nous entendrons ce soir nous rappellent à tous combien nous sommes redevables à ces anonymes qui prirent les armes pour défendre la liberté. Il appartient aujourd'hui aux jeunes générations d'écouter la leçon, pleine de modestie et de courage, de leurs aînés.
Qu'il me soit permis pour conclure de remercier RFO et ses équipes qui diffuseront au cours du mois de juin les deux documentaires que nous découvrons ce soir en avant-première.
Leur soutien à la production est une aide bienvenue pour tous les réalisateurs d'outre-mer.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 12 juin 2003)