Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, en réponse à une question d'actualité sur la guerre en Irak, à l'Assemblée nationale à Paris le 25 mars 2003.

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Circonstance : Début des opérations de guerre en Irak le 20 mars 2003

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,

La guerre est là, avec son visage hideux que nous connaissons tous, avec son cortège de souffrance, de misère, de victimes.
Chacun ici connaît notre position sur ce conflit ; face au régime terriblement cruel de Saddam Hussein, nous avons, jusqu'au bout, plaidé pour le désarmement pacifique de l'Irak et mis en garde contre les conséquences de cette guerre.
Dans ces circonstances, que veut la France ? Que la guerre soit la plus courte et la moins meurtrière possible, que les pays de la région s'abstiennent de toute implication dans ce conflit qui embraserait alors l'ensemble de la zone, que les événements ne conduisent pas à la radicalisation des esprits et à la flambée du terrorisme.
Il existe néanmoins, comme l'a souligné le président de la République, des usages entre alliés que nous devons respecter. Parmi ceux-là, figure le droit de survol. Aucun membre de l'OTAN, quelle que soit sa position par rapport à la guerre, n'a remis en cause cet usage. Que peut faire la France alors pour ramener la paix ?
D'abord répondre bien sûr à l'urgence humanitaire en prenant part aux discussions en cours aux Nations unies pour adapter le programme "Pétrole contre nourriture", en apportant tout notre concours aux organisations spécialisées des Nations unies comme aux ONG. C'est pour cela que j'étais hier à Genève devant la Commission des Droits de l'Homme et pour rencontrer le président du Comité international de la Croix Rouge.
La France veut ensuite établir le plus rapidement possible, la pleine souveraineté de l'Irak sur son territoire qui passe par le respect de son unité, de son intégrité territoriale et qui implique un rôle central des Nations unies dans le processus de sa reconstruction.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2003)