Texte intégral
Tribune dans les Echos le 16 mai
"Un G8 pour la reprise"
Les ministres des Finances du G8, regroupant les 8 pays les plus industrialisés, auront un emploi du temps chargé lors de la rencontre de Deauville ce week-end. Leurs travaux préparatoires pour le Sommet des chefs d'Etat du G8 à Evian le mois prochain couvrent un vaste éventail de sujets allant de l'aide internationale au développement aux améliorations en matière de transparence et de stabilité des marchés. Mais le principal enjeu que nous aurons tous à l'esprit sera la croissance. Comment le G8 peut-il formuler une vision commune sur les stratégies de redémarrage du moteur économique mondial ? Nous vivons encore les effets du conflit irakien, effets qui se sont fait sentir bien avant le début des actions militaires. Les entreprises ont adapté une attitude attentiste dès l'automne dernier. Elles ont différé leurs projets d'investissement et d'embauche, ce qui a eu pour conséquence d'aggraver les craintes de chômage. La perte de confiance qui en a résulté a freiné la croissance des principales économies mondiales. Ces effets ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Ils vont continuer, malheureusement, à trouver leur reflet dans les indicateurs économiques pendant encore quelque temps. Mais les problèmes auxquels nos économies font face ne sont pas liés aux seules tensions géopolitiques. Ils relèvent aussi de déséquilibres financiers, d'ajustements inévitables après l'éclatement de la bulle technologique et de l'insuffisance de réformes structurelles. En outre de nouveaux risques sont apparus comme le SRAS qui pourraient bien affaiblir la croissance en Asie.
D'autres facteurs devraient en revanche aider au redémarrage. L'inflation recule grâce à la chute des prix du pétrole, ce qui renforce le pouvoir d'achat des ménages. Les entreprises ont restructuré leurs bilans et réduit leur endettement. Elles vont bientôt se trouver face à la nécessité de relancer leurs investissements. En Europe, et en particulier en France, les entreprises doivent reconstituer leurs stocks, qui ont fortement baissé en 2002.
Ces facteurs positifs, j'en suis convaincu, vont prévaloir. En fait, je n'exclus pas une reprise plus forte qu'attendu, déclenchée grâce à un retour rapide de la confiance. Cela dit, à court terme, pour consolider la reprise, les autorités doivent se tenir prêtes à soutenir la croissance. A plus long terme, les gouvernements doivent mettre en place des stratégies de croissance durable, qui suppose de profondes réformes de structure.
Nos politiques macro-économiques se sont montrées réactives face aux chocs économiques qu'ont subis nos pays et les taux d'intérêt ont été réduits. Un euro fort a permis de contenir les pressions inflationnistes et d'augmenter le pouvoir d'achat des ménages. Un euro stable est bon pour l'économie de la zone euro dans son ensemble. Le taux de change de l'euro doit continuer à refléter les fondamentaux. Les politiques budgétaires ont aidé à soutenir la croissance aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, dans la zone euro où l'amélioration des finances publiques avait été moins marquée pendant la période où la croissance était encore soutenue. Pour la zone euro, les stabilisateurs automatiques doivent remplir leur rôle dans les principaux pays où la croissance reste faible. Dans le même temps, nous devons poursuivre les réformes de structure de manière à renforcer la confiance des acteurs économiques dans la soutenabilité de nos finances publiques.
Les réformes de structure qui doivent permettre une croissance plus forte et durable seront au centre de nos discussions à Deauville. J'espère que chacun d'entre nous réaffirmera son engagement en faveur de telles réformes, et cela en fonction du contexte de chacun de nos pays. L'Europe a défini son propre agenda de réformes lors du Sommet de Lisbonne en l'an 2000. La France a déjà pris des mesures pour améliorer l'efficacité de son marché du travail et une réforme de son système de retraite est en cours. Dans les mois à venir, nous adopterons des dispositions pour assurer la pérennité de notre système de santé. La décentralisation et la réforme de l'Etat renforceront également l'efficacité de notre économie.
Nous devons aussi travailler ensemble dans le cadre du G8 pour rétablir la confiance dans les marchés financiers. En février dernier, nous nous sommes mis d'accord sur un certain nombre de principes communs : le renforcement de la discipline de marché, l'amélioration du gouvernement d'entreprise, une transparence accrue et une régulation effective. Nous avons aussi identifié certains thèmes sur lesquels nous devons poursuivre notre réflexion: l'indépendance des auditeurs, la qualité des normes comptables et de l'information financière. Le Forum de stabilité financière, qui réunit des banquiers centraux, des régulateurs et des représentants des administrations financières discutera en septembre de deux autres sujets : les agences de notation et les dérivés de crédit.
Tout cela démontre notre détermination à améliorer, dans un cadre multilatéral, la transparence et l'efficacité des marchés financiers et de l'environnement dans lequel travaillent nos entreprises. Notre stratégie est cohérente, globale et équilibrée : les autorités sont déterminées à agir, à engager les réformes de structure nécessaires et à renforcer la régulation des marchés. Grâce à cette stratégie, nous sommes convaincus que les entreprises sortiront de l'attentisme et feront ce qu'elles savent le mieux faire : créer de la croissance en prenant des risques.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2003)
Déclaration de M. Mer du 17 mai
Bienvenue à Deauville,
A deux semaines de la tenue du sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement d'Evian, je réunis les ministres des finances du G7/G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni) ainsi que le commissaire européen en charge des affaires économiques. Notre objectif est simple : préparer, sur le plan économique et financier, ce grand rendez-vous et réfléchir, de manière coordonnée, aux moyens de parvenir à une meilleure cohésion mondiale.
Il nous faut en effet, ensemble, rechercher tous les moyens pour assurer une croissance économique forte et durable. Pas seulement dans les pays industrialisés, mais aussi dans le monde en développement, auquel nous devons témoigner d'un esprit de solidarité, en particulier vis-à-vis de l'Afrique.
Affermir la confiance dans le fonctionnement de nos économies, retrouver le goût de l'initiative, tels sont les défis que nous devons relever pour que la croissance soit au rendez-vous. Pour cela, nous allons, en partenariat avec les professionnels concernés, encourager et organiser les démarches responsables des entreprises, pour un comportement plus transparent, lisible et éthique. Enfin, nous voulons plus de sécurité, notamment en luttant contre le financement du terrorisme.
Telles sont les grandes priorités définies par le Président de la République Jacques Chirac, tels sont aussi les principes qui vont guider nos travaux.
Quatre thèmes en particulier retiendront notre attention :
- les moyens de retrouver une croissance durable;
- le développement et l'Afrique ;
- la sécurité financière ;
- la lutte contre le financement du terrorisme.
Bon travail à tous !
(source http://www.g8.fr, le 20 mai 2003)
Déclaration des ministres des finances du 17 mai
Nous nous sommes réunis aujourd'hui en amont du sommet d'Evian. Alors que certains risques majeurs pesant sur la conjoncture se sont estompés, nos économies restent confrontées à de nombreux défis. Nous sommes cependant confiants dans leur capacité à croître plus vite. Notre objectif est de concrétiser ce potentiel. Nous continuerons donc à coopérer afin que nos économies atteignent une croissance plus forte, tout en assurant une soutenabilité interne et externe, au bénéfice de la croissance économique mondiale. Nous réaffirmons avec force nos engagements à mener des réformes structurelles et des politiques macroéconomiques saines.
Face au défi commun que constitue le vieillissement de nos populations, notre contribution à une croissance mondiale plus élevée devrait davantage s'appuyer sur des systèmes éducatifs de bonne qualité et l'apprentissage tout au long de la vie, la recherche et le développement, l'innovation et l'esprit d'entreprise, en s'appuyant sur un cadre budgétaire et monétaire soutenable. L'Europe continuera d'encourager l'innovation et d'accélérer les réformes qu'elle a entreprises sur les marchés du travail, des produits et des capitaux afin d'accroître la réactivité de son économie. Les Etats-Unis agiront pour créer des emplois, encourager l'épargne et favoriser l'investissement du secteur privé. Le Japon poursuivra ses réformes structurelles, notamment dans le secteur financier et des entreprises, et intensifiera sa lutte contre la déflation. Le Canada continuera de mener une politique monétaire prudente et de maintenir l'équilibre de ses finances publiques tout en poursuivant ses investissements destinés à améliorer la productivité. La Russie, dont les performances se sont considérablement améliorées, poursuivra les réformes structurelles entreprises, notamment dans le secteur financier.
Pour consolider la confiance des investisseurs, nous continuerons de renforcer les pratiques en matière de gouvernement d'entreprise, la discipline des marchés, la transparence et la régulation conformément aux principes adoptés en février dernier. Nous nous félicitons du programme de travail adopté à Berlin par le Forum de stabilité financière (FSF) sur la détection des vulnérabilités potentielles du secteur financier, le gouvernement d'entreprise et les questions liées, en particulier les agences de notation et les analystes financiers, et nous ferons le point sur les résultats de ses travaux en septembre. Nous avons décidé de nommer Roger Ferguson à la présidence du FSF. Nous sommes favorables à la mise au point, par le biais de processus ouverts et publics impliquant le secteur privé, de normes comptables de qualité internationalement reconnues, qui soient appliquées et interprétées en portant une attention particulière à la stabilité financière. Nous suivrons de près les travaux en cours sur Bâle II et ferons le point sur cette question lors de notre prochaine réunion en septembre. Nous encourageons également le secteur privé à prendre toute initiative de nature à favoriser et à compléter les efforts des instances internationales pour promouvoir la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, comme les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales ou le Pacte mondial des Nations unies.
Nous réaffirmons notre détermination à lutter contre le financement du terrorisme. Nous invitons le Groupe d'action financière internationale (GAFI) à intensifier sa coopération avec les Nations unies et les institutions financières internationales (IFI) afin d'encourager le respect au plan mondial des normes internationales de lutte contre le financement du terrorisme et de favoriser la fourniture de l'assistance technique nécessaire. Nous attendons avec intérêt la poursuite des travaux concernant l'utilisation abusive des systèmes parallèles de remise de fonds, les organisations à but non lucratif et l'élaboration de mesures de gel des actifs financiers plus efficaces. Nous nous félicitons des progrès réalisés par le FMI, la Banque mondiale et le GAFI dans l'application du programme pilote d'évaluation et attendons avec intérêt son examen. Nous attendons pour juin la conclusion de la révision des recommandations du GAFI établissant un cadre renforcé de lutte contre le blanchiment de capitaux et la criminalité financière. Nous exhortons tous les pays de l'OCDE à mettre en oeuvre les principes énoncés dans le rapport publié en 2000 par l'Organisation sur l'amélioration de l'accès aux renseignements bancaires, et à garantir un échange efficace d'informations à des fins fiscales.
Nous réaffirmons notre engagement à renforcer les mesures de prévention et de résolution des crises par le biais d'une surveillance accrue du FMI, d'une plus grande transparence et de mécanismes de restructuration plus ordonnés, rapides et prévisibles des dettes dont le poids représente un fardeau insoutenable. Nous saluons la décision du Brésil, de l'Afrique du Sud et de l'Uruguay d'adopter, suite à l'exemple donné par le Mexique, des clauses d'action collective et nous encourageons les pays qui ne l'ont pas encore fait à adopter de telles clauses dans des termes facilitant la restructuration de la dette. Tout en visant à ce que les restructurations de dette soient une solution de dernier recours, nous nous sommes mis d'accord sur une nouvelle approche du Club de Paris pour les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire non éligibles à l'Initiative PPTE qui sont prêts à adopter une stratégie de sortie de la dette et à rechercher la comparabilité de traitement. Cette stratégie est présentée en annexe. Nous saluons les initiatives prises en vue de l'élaboration d'un code de conduite associant les émetteurs, le secteur privé et nous mêmes. Nous ferons le point sur la progression des travaux en septembre.
Nous sommes arrivés à un tournant tant sur les questions de développement que de commerce. Il est de notre devoir, face aux pays en développement, de prendre nos responsabilités. Premièrement, nous devons améliorer la croissance économique dans nos pays. Deuxièmement, dans un cadre prévisible à moyen terme, nous devons fournir aux pays en développement les moyens de respecter leur engagement à mettre en oeuvre des réformes structurelles et d'améliorer leur gouvernance afin d'accélérer le rythme de leur croissance ainsi que les progrès en matière sociale. Troisièmement, nous sommes déterminés à réaliser les objectifs ainsi que le calendrier général fixés dans le cadre du Programme de Doha pour le développement et à veiller à ce que les décisions nécessaires pour atteindre ces objectifs soient prises lors de la Conférence ministérielle de Cancun. Les engagements pris doivent être respectés. C'est notre devoir et dans l'intérêt de tous. Nous demandons à Francis Mer de rendre compte des progrès réalisés sur ces questions aux chefs d'Etat et de gouvernement avant le sommet d'Evian, afin que les engagements nécessaires à la réalisation des Objectifs de développement pour le Millénaire puissent être respectés.
Nous réaffirmons notre engagement à réaliser ces Objectifs, notamment ceux qui concernent la santé, l'éducation, l'approvisionnement en eau ; d'apporter notre soutien au Fonds mondial pour la santé et de mener à son terme l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). La lutte contre la pauvreté dans le monde nécessite des ressources financières accrues. Sur la base de nos récentes annonces d'une augmentation des ressources financières et de nos discussions sur les instruments de financement, notamment des facilités, nous demandons la présentation d'un rapport d'ici septembre. De même, comme il ressort du document publié aujourd'hui, nous soulignons l'importance d'améliorer l'efficacité de l'aide bilatérale et multilatérale, notamment en se focalisant sur les pays pauvres qui s'engagent à mener des réformes, en se fixant et en atteignant des objectifs quantifiables, en adoptant des politiques axées sur la croissance et en réduisant les coûts de transaction de l'aide. Nous nous engageons également à encourager la bonne gouvernance, une transparence accrue, la bonne gestion des finances publiques et la lutte contre la corruption. Nous examinerons les progrès réalisés en la matière l'année prochaine. Nous reconnaissons l'importance d'un commerce fondé sur des règles pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté. En nous appuyant sur le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), nous sommes d'accord sur la nécessité de mieux insérer l'Afrique dans l'économie mondiale et nous ferons en sorte que l'Afrique tire parti de nos engagements commerciaux. Nous attendons avec intérêt les résultats des travaux menés par les IFI sur les mécanismes de marché qui permettraient de réduire l'impact de la volatilité des cours des matières premières.
(source http://www.g8.fr, le 20 mai 2003)
"Un G8 pour la reprise"
Les ministres des Finances du G8, regroupant les 8 pays les plus industrialisés, auront un emploi du temps chargé lors de la rencontre de Deauville ce week-end. Leurs travaux préparatoires pour le Sommet des chefs d'Etat du G8 à Evian le mois prochain couvrent un vaste éventail de sujets allant de l'aide internationale au développement aux améliorations en matière de transparence et de stabilité des marchés. Mais le principal enjeu que nous aurons tous à l'esprit sera la croissance. Comment le G8 peut-il formuler une vision commune sur les stratégies de redémarrage du moteur économique mondial ? Nous vivons encore les effets du conflit irakien, effets qui se sont fait sentir bien avant le début des actions militaires. Les entreprises ont adapté une attitude attentiste dès l'automne dernier. Elles ont différé leurs projets d'investissement et d'embauche, ce qui a eu pour conséquence d'aggraver les craintes de chômage. La perte de confiance qui en a résulté a freiné la croissance des principales économies mondiales. Ces effets ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Ils vont continuer, malheureusement, à trouver leur reflet dans les indicateurs économiques pendant encore quelque temps. Mais les problèmes auxquels nos économies font face ne sont pas liés aux seules tensions géopolitiques. Ils relèvent aussi de déséquilibres financiers, d'ajustements inévitables après l'éclatement de la bulle technologique et de l'insuffisance de réformes structurelles. En outre de nouveaux risques sont apparus comme le SRAS qui pourraient bien affaiblir la croissance en Asie.
D'autres facteurs devraient en revanche aider au redémarrage. L'inflation recule grâce à la chute des prix du pétrole, ce qui renforce le pouvoir d'achat des ménages. Les entreprises ont restructuré leurs bilans et réduit leur endettement. Elles vont bientôt se trouver face à la nécessité de relancer leurs investissements. En Europe, et en particulier en France, les entreprises doivent reconstituer leurs stocks, qui ont fortement baissé en 2002.
Ces facteurs positifs, j'en suis convaincu, vont prévaloir. En fait, je n'exclus pas une reprise plus forte qu'attendu, déclenchée grâce à un retour rapide de la confiance. Cela dit, à court terme, pour consolider la reprise, les autorités doivent se tenir prêtes à soutenir la croissance. A plus long terme, les gouvernements doivent mettre en place des stratégies de croissance durable, qui suppose de profondes réformes de structure.
Nos politiques macro-économiques se sont montrées réactives face aux chocs économiques qu'ont subis nos pays et les taux d'intérêt ont été réduits. Un euro fort a permis de contenir les pressions inflationnistes et d'augmenter le pouvoir d'achat des ménages. Un euro stable est bon pour l'économie de la zone euro dans son ensemble. Le taux de change de l'euro doit continuer à refléter les fondamentaux. Les politiques budgétaires ont aidé à soutenir la croissance aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, dans la zone euro où l'amélioration des finances publiques avait été moins marquée pendant la période où la croissance était encore soutenue. Pour la zone euro, les stabilisateurs automatiques doivent remplir leur rôle dans les principaux pays où la croissance reste faible. Dans le même temps, nous devons poursuivre les réformes de structure de manière à renforcer la confiance des acteurs économiques dans la soutenabilité de nos finances publiques.
Les réformes de structure qui doivent permettre une croissance plus forte et durable seront au centre de nos discussions à Deauville. J'espère que chacun d'entre nous réaffirmera son engagement en faveur de telles réformes, et cela en fonction du contexte de chacun de nos pays. L'Europe a défini son propre agenda de réformes lors du Sommet de Lisbonne en l'an 2000. La France a déjà pris des mesures pour améliorer l'efficacité de son marché du travail et une réforme de son système de retraite est en cours. Dans les mois à venir, nous adopterons des dispositions pour assurer la pérennité de notre système de santé. La décentralisation et la réforme de l'Etat renforceront également l'efficacité de notre économie.
Nous devons aussi travailler ensemble dans le cadre du G8 pour rétablir la confiance dans les marchés financiers. En février dernier, nous nous sommes mis d'accord sur un certain nombre de principes communs : le renforcement de la discipline de marché, l'amélioration du gouvernement d'entreprise, une transparence accrue et une régulation effective. Nous avons aussi identifié certains thèmes sur lesquels nous devons poursuivre notre réflexion: l'indépendance des auditeurs, la qualité des normes comptables et de l'information financière. Le Forum de stabilité financière, qui réunit des banquiers centraux, des régulateurs et des représentants des administrations financières discutera en septembre de deux autres sujets : les agences de notation et les dérivés de crédit.
Tout cela démontre notre détermination à améliorer, dans un cadre multilatéral, la transparence et l'efficacité des marchés financiers et de l'environnement dans lequel travaillent nos entreprises. Notre stratégie est cohérente, globale et équilibrée : les autorités sont déterminées à agir, à engager les réformes de structure nécessaires et à renforcer la régulation des marchés. Grâce à cette stratégie, nous sommes convaincus que les entreprises sortiront de l'attentisme et feront ce qu'elles savent le mieux faire : créer de la croissance en prenant des risques.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2003)
Déclaration de M. Mer du 17 mai
Bienvenue à Deauville,
A deux semaines de la tenue du sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement d'Evian, je réunis les ministres des finances du G7/G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni) ainsi que le commissaire européen en charge des affaires économiques. Notre objectif est simple : préparer, sur le plan économique et financier, ce grand rendez-vous et réfléchir, de manière coordonnée, aux moyens de parvenir à une meilleure cohésion mondiale.
Il nous faut en effet, ensemble, rechercher tous les moyens pour assurer une croissance économique forte et durable. Pas seulement dans les pays industrialisés, mais aussi dans le monde en développement, auquel nous devons témoigner d'un esprit de solidarité, en particulier vis-à-vis de l'Afrique.
Affermir la confiance dans le fonctionnement de nos économies, retrouver le goût de l'initiative, tels sont les défis que nous devons relever pour que la croissance soit au rendez-vous. Pour cela, nous allons, en partenariat avec les professionnels concernés, encourager et organiser les démarches responsables des entreprises, pour un comportement plus transparent, lisible et éthique. Enfin, nous voulons plus de sécurité, notamment en luttant contre le financement du terrorisme.
Telles sont les grandes priorités définies par le Président de la République Jacques Chirac, tels sont aussi les principes qui vont guider nos travaux.
Quatre thèmes en particulier retiendront notre attention :
- les moyens de retrouver une croissance durable;
- le développement et l'Afrique ;
- la sécurité financière ;
- la lutte contre le financement du terrorisme.
Bon travail à tous !
(source http://www.g8.fr, le 20 mai 2003)
Déclaration des ministres des finances du 17 mai
Nous nous sommes réunis aujourd'hui en amont du sommet d'Evian. Alors que certains risques majeurs pesant sur la conjoncture se sont estompés, nos économies restent confrontées à de nombreux défis. Nous sommes cependant confiants dans leur capacité à croître plus vite. Notre objectif est de concrétiser ce potentiel. Nous continuerons donc à coopérer afin que nos économies atteignent une croissance plus forte, tout en assurant une soutenabilité interne et externe, au bénéfice de la croissance économique mondiale. Nous réaffirmons avec force nos engagements à mener des réformes structurelles et des politiques macroéconomiques saines.
Face au défi commun que constitue le vieillissement de nos populations, notre contribution à une croissance mondiale plus élevée devrait davantage s'appuyer sur des systèmes éducatifs de bonne qualité et l'apprentissage tout au long de la vie, la recherche et le développement, l'innovation et l'esprit d'entreprise, en s'appuyant sur un cadre budgétaire et monétaire soutenable. L'Europe continuera d'encourager l'innovation et d'accélérer les réformes qu'elle a entreprises sur les marchés du travail, des produits et des capitaux afin d'accroître la réactivité de son économie. Les Etats-Unis agiront pour créer des emplois, encourager l'épargne et favoriser l'investissement du secteur privé. Le Japon poursuivra ses réformes structurelles, notamment dans le secteur financier et des entreprises, et intensifiera sa lutte contre la déflation. Le Canada continuera de mener une politique monétaire prudente et de maintenir l'équilibre de ses finances publiques tout en poursuivant ses investissements destinés à améliorer la productivité. La Russie, dont les performances se sont considérablement améliorées, poursuivra les réformes structurelles entreprises, notamment dans le secteur financier.
Pour consolider la confiance des investisseurs, nous continuerons de renforcer les pratiques en matière de gouvernement d'entreprise, la discipline des marchés, la transparence et la régulation conformément aux principes adoptés en février dernier. Nous nous félicitons du programme de travail adopté à Berlin par le Forum de stabilité financière (FSF) sur la détection des vulnérabilités potentielles du secteur financier, le gouvernement d'entreprise et les questions liées, en particulier les agences de notation et les analystes financiers, et nous ferons le point sur les résultats de ses travaux en septembre. Nous avons décidé de nommer Roger Ferguson à la présidence du FSF. Nous sommes favorables à la mise au point, par le biais de processus ouverts et publics impliquant le secteur privé, de normes comptables de qualité internationalement reconnues, qui soient appliquées et interprétées en portant une attention particulière à la stabilité financière. Nous suivrons de près les travaux en cours sur Bâle II et ferons le point sur cette question lors de notre prochaine réunion en septembre. Nous encourageons également le secteur privé à prendre toute initiative de nature à favoriser et à compléter les efforts des instances internationales pour promouvoir la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, comme les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales ou le Pacte mondial des Nations unies.
Nous réaffirmons notre détermination à lutter contre le financement du terrorisme. Nous invitons le Groupe d'action financière internationale (GAFI) à intensifier sa coopération avec les Nations unies et les institutions financières internationales (IFI) afin d'encourager le respect au plan mondial des normes internationales de lutte contre le financement du terrorisme et de favoriser la fourniture de l'assistance technique nécessaire. Nous attendons avec intérêt la poursuite des travaux concernant l'utilisation abusive des systèmes parallèles de remise de fonds, les organisations à but non lucratif et l'élaboration de mesures de gel des actifs financiers plus efficaces. Nous nous félicitons des progrès réalisés par le FMI, la Banque mondiale et le GAFI dans l'application du programme pilote d'évaluation et attendons avec intérêt son examen. Nous attendons pour juin la conclusion de la révision des recommandations du GAFI établissant un cadre renforcé de lutte contre le blanchiment de capitaux et la criminalité financière. Nous exhortons tous les pays de l'OCDE à mettre en oeuvre les principes énoncés dans le rapport publié en 2000 par l'Organisation sur l'amélioration de l'accès aux renseignements bancaires, et à garantir un échange efficace d'informations à des fins fiscales.
Nous réaffirmons notre engagement à renforcer les mesures de prévention et de résolution des crises par le biais d'une surveillance accrue du FMI, d'une plus grande transparence et de mécanismes de restructuration plus ordonnés, rapides et prévisibles des dettes dont le poids représente un fardeau insoutenable. Nous saluons la décision du Brésil, de l'Afrique du Sud et de l'Uruguay d'adopter, suite à l'exemple donné par le Mexique, des clauses d'action collective et nous encourageons les pays qui ne l'ont pas encore fait à adopter de telles clauses dans des termes facilitant la restructuration de la dette. Tout en visant à ce que les restructurations de dette soient une solution de dernier recours, nous nous sommes mis d'accord sur une nouvelle approche du Club de Paris pour les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire non éligibles à l'Initiative PPTE qui sont prêts à adopter une stratégie de sortie de la dette et à rechercher la comparabilité de traitement. Cette stratégie est présentée en annexe. Nous saluons les initiatives prises en vue de l'élaboration d'un code de conduite associant les émetteurs, le secteur privé et nous mêmes. Nous ferons le point sur la progression des travaux en septembre.
Nous sommes arrivés à un tournant tant sur les questions de développement que de commerce. Il est de notre devoir, face aux pays en développement, de prendre nos responsabilités. Premièrement, nous devons améliorer la croissance économique dans nos pays. Deuxièmement, dans un cadre prévisible à moyen terme, nous devons fournir aux pays en développement les moyens de respecter leur engagement à mettre en oeuvre des réformes structurelles et d'améliorer leur gouvernance afin d'accélérer le rythme de leur croissance ainsi que les progrès en matière sociale. Troisièmement, nous sommes déterminés à réaliser les objectifs ainsi que le calendrier général fixés dans le cadre du Programme de Doha pour le développement et à veiller à ce que les décisions nécessaires pour atteindre ces objectifs soient prises lors de la Conférence ministérielle de Cancun. Les engagements pris doivent être respectés. C'est notre devoir et dans l'intérêt de tous. Nous demandons à Francis Mer de rendre compte des progrès réalisés sur ces questions aux chefs d'Etat et de gouvernement avant le sommet d'Evian, afin que les engagements nécessaires à la réalisation des Objectifs de développement pour le Millénaire puissent être respectés.
Nous réaffirmons notre engagement à réaliser ces Objectifs, notamment ceux qui concernent la santé, l'éducation, l'approvisionnement en eau ; d'apporter notre soutien au Fonds mondial pour la santé et de mener à son terme l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). La lutte contre la pauvreté dans le monde nécessite des ressources financières accrues. Sur la base de nos récentes annonces d'une augmentation des ressources financières et de nos discussions sur les instruments de financement, notamment des facilités, nous demandons la présentation d'un rapport d'ici septembre. De même, comme il ressort du document publié aujourd'hui, nous soulignons l'importance d'améliorer l'efficacité de l'aide bilatérale et multilatérale, notamment en se focalisant sur les pays pauvres qui s'engagent à mener des réformes, en se fixant et en atteignant des objectifs quantifiables, en adoptant des politiques axées sur la croissance et en réduisant les coûts de transaction de l'aide. Nous nous engageons également à encourager la bonne gouvernance, une transparence accrue, la bonne gestion des finances publiques et la lutte contre la corruption. Nous examinerons les progrès réalisés en la matière l'année prochaine. Nous reconnaissons l'importance d'un commerce fondé sur des règles pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté. En nous appuyant sur le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), nous sommes d'accord sur la nécessité de mieux insérer l'Afrique dans l'économie mondiale et nous ferons en sorte que l'Afrique tire parti de nos engagements commerciaux. Nous attendons avec intérêt les résultats des travaux menés par les IFI sur les mécanismes de marché qui permettraient de réduire l'impact de la volatilité des cours des matières premières.
(source http://www.g8.fr, le 20 mai 2003)