Lettre de M. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, adressée à M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur le déroulement des négociations relatives au projet de réforme des retraites et les mouvements de protestation qu'il suscite, Paris le 28 mai 2003.

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Texte intégral

Monsieur le Premier Ministre,
Le 3 février 2003, devant le Conseil économique et social, vous avez choisi de présenter "l'architecture de la réforme que les Françaises et les Français attendent pour garantir leurs retraites". Vous avez, à cette occasion solennelle, posé des principes et affirmé une méthode, celle du dialogue social.
Aujourd'hui, notre pays est confronté à un conflit social grave et qui n'a cessé de s'amplifier. Cette situation trouve ses causes dans un avant projet de loi qui ne correspond pas aux attentes des salariés, ne garantit pas l'avenir de notre système de retraites à l'horizon de 2020, et n'a pas tenu compte des propositions exprimées par les organisations syndicales notamment dans leur déclaration commune du 7/1/2003.
Après une longue phase de concertation au statut imprécis, la négociation tronquée du 14 mai n'a pu apporter une conclusion de nature à satisfaire les intérêts des salariés et des retraités présents et à venir.
Aujourd'hui, dimanche 25 mai, des centaines de milliers de personnes actives et retraitées du public et du privé expriment leurs exigences. Je vous demande solennellement, Monsieur le Premier Ministre, d'ouvrir les négociations nécessaires pour construire le projet de réforme permettant de garantir l'avenir de nos retraites.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'assurance de toute ma considération.
(Source http://www.cgt.fr, le 28 mai 2003)