Texte intégral
Nous n'avons pas traité tous les sujets mais on peut parler rapidement d'un peu de tout. Nous avons traité de l'Agenda 2000 ce matin. J'ai rappelé la position française que vous connaissez ; il n'y a pas d'élément majeur, simplement nous avons insisté en ce qui concerne le cadre financier, les fonds structurels et la PAC.
J'ai parlé sur ces trois points et sur le cadre financier qui est celui de la maîtrise de la dépense, naturellement, qui devait rester le moyen essentiel de résoudre les déséquilibres existants. En disant cela, je suis naturellement fidèle à ce qui avait été arbitré, répété constamment depuis Fontainebleau et j'ai mis en garde en disant que tout mécanisme de d'écrêtement des soldes nets et toute idée de juste retour. Mais aussitôt, toutes les délégations ont dit qu'elles n'avaient pas cela en tête et je suis content d'avoir entendu cette précision. J'indiquais que c'est tout à fait dangereux parce que, de fil en aiguille, cela aboutirait à détruire, à "détricoter" les politiques communes. Donc, nous avons eu un échange sur ce point. Nous aurons sûrement l'occasion d'en reparler naturellement.
D'autre part, nous avons eu un échange à propos du code de conduite et les discussions ne se terminent pas tout à fait aujourd'hui. En tous cas, c'est en progrès et l'adoption de ces codes de conduite sera une avancée considérable par rapport à ce qui existe et par rapport, par exemple, au registre des Nations unies. La conclusion est prévue par la présidence britannique dans les prochains jours. Je le répète, c'est une avancée, non pas que sur le plan national nous ayons un mauvais système - la France a vraiment un des systèmes les plus clairs, les plus rigoureux, les plus précis à ce sujet -, mais en ce qui concerne ce mécanisme d'information entre les Etats directement concernés par une opération de ce type. C'est un vrai progrès. Naturellement, ensuite nous pourrons l'expérimenter, le perfectionner. Il faudrait une vision progressive de ce sujet.
Q - Où en est l'idée franco-égyptienne de conférence sur le Proche-Orient ?
R - L'idée est simple. La France ne peut pas se résigner à l'enlisement des efforts qui sont tentés depuis des mois, notamment avec un mérite considérable par Mme Albright pour relancer le processus de paix. La France a voulu le dire et elle a saisi l'occasion d'une visite à Paris du président Moubarak. Nous pensons qu'il y a beaucoup d'Etats qui sont prêts à participer à cet effort de relance. Mais, comme je le dis à chaque fois, il faut que tous les efforts faits dans ce sens convergent. Donc, il n'y a pas de concurrence, il n'y a pas de compétition, il y a simplement une volonté assez large de ne pas se résigner. Voilà l'idée directrice et maintenant le travail se poursuit entre Français et Egyptiens pour que nous puissions saisir nos partenaires de propositions plus précises. Cela n'a pas été abordé. Je ferais juste un point d'information au déjeuner.
Q - (sur la réunion de Palerme)
R - Lors de la réunion de Palerme, nous avons beaucoup de sujets à traiter. Nous avons entendu une intervention fort intéressante de Lamberto Dini à ce sujet. Donc, il faut essentiellement faire fonctionner le Processus de Barcelone. Je ne crois pas qu'il faille mélanger les deux. Au contraire, dans le passé, c'était un élément qui a contribué à compliquer, entraver, le fonctionnement. Donc, il y a déjà suffisamment d'interférence .
Q - Pensez-vous qu'il soit possible de dépasser le veto grec sur l'aide financière à la Turquie ?
R - Je regrette que la Turquie ne soit pas venue au Conseil d'association. Je pense que Robin Cook a fait vraiment du bon travail, je tiens à le dire, même si cela n'a pas été conclusif et comme vous le savez, quatorze pays se sont pron
oncés en faveur d'un déblocage immédiat de l'aide financière décidée en 1996. Nous en sommes là et nous allons en parler dans quelques minutes.
Q - La France est-elle prête à notifier aux autres Etats membres les décisions en matière de vente d'armes ? Souhaitera-t-elle passer outre au refus d'exportation d'un autre Etat membre ?
R - Pour le moment, nous en sommes à un mécanisme dans lequel on informe l'autre Etat concerné. Voilà ce qui nous parait une bonne étape sérieuse, qui est à la fois une véritable avancée par rapport à la situation actuelle. En même temps, c'est une approche réaliste et à partir de là, nous verrons comment nous pouvons aller plus loin.
Il n'y a pas de problème de transparence, c'est une bonne initiative mais il ne faut pas partir de l'idée que tout cela est d'une extraordinaire obscurité. Il ne faut pas faire une présentation erronée. C'est un progrès, non pas par rapport à des mécanismes nationaux. Je répète que la France se croit un très bon mécanisme, national, clair et net sur le sujet. Mais c'est vrai qu'on élargit cette approche et que cela va plus loin que le registre qui existe dans le cadre des Nations unies, par exemple. Maintenant, nous n'allons pas bâtir d'un seul coup un système qui soit satisfaisant pour tout le monde. Donc, nous insistons sur la progressivité. Ce qui nous paraît la bonne première étape réaliste et utile est ce mécanisme d'information entre les Etats directement concernés par une éventuelle transaction. Vous connaissez le mécanisme.
Q - C'est plus un petit cadeau pour M. Cook et le Parti travailliste en Angleterre...
R - Non, c'est un cadeau pour personne. C'est un progrès pour l'Europe, un progrès pour les pays qui participent à ce mécanisme. Je crois que nous avons apporté à ce mécanisme une touche de réalisme et de sérieux.
Q - (sur l'Inde et le Pakistan)
R - Pour l'Inde, je connais des déclarations faites par l'Inde, qui semblent traduire sur le Traité d'interdiction des essais nucléaires en particulier, une certaine disponibilité qui n'existait pas avant le dernier essai. Donc, notre attitude est de les prendre au mot. Puisque vous dites cela, précisément, avancez dans cette direction, puisque nous avons regretté cette décision qu'ils ont prise et qui était à contre-courant.
En ce qui concerne le Pakistan, nous avons fait passer des messages appelant à la retenue.
On doit aujourd'hui parler de ces questions mais ce n'est pas encore fait non plus.
Ce qui est important, c'est qu'il n'y ait pas une sorte d'engrenage régional au sens large qui échappe à toute maîtrise. C'est ce que nous souhaitons.
Q - Comment avez-vous essayé de calmer le jeu ? Envisagez-vous des sanctions ?
R - Vous savez, il y a tellement d'exemples dans le monde qui montrent que le système des sanctions ne sert à rien ou aboutit exactement à l'inverse de ce qu'on recherche. On a le droit de se poser la question de principe. Chaque fois qu'il y a un problème un peu compliqué, il ne suffit pas de brandir des systèmes de sanctions pour résoudre les problèmes par miracle. Il serait temps de réfléchir un peu sérieusement à ce type d'approche. Nous avons dit que nous maintiendrions, - je parle de la France -, un dialogue avec l'Inde pour lui dire et lui redire qu'elle va dans un sens qui est à contre-courant de l'évolution mondiale pour le désarmement, pour le contrôle, pour la fin des essais. Nous pensons que l'Inde est absolument capable d'entendre ces arguments. Nous plaidons dans le même sens auprès du Pakistan. Le G8 a fait la même chose. L'Europe fait de même. Chacun le fait avec des mots et des styles qui peuvent varier. En tous les cas, c'est l'objectif. Il faut éviter que cela entraîne le redémarrage d'une sorte de concurrence néfaste par rapport à nos objectifs mondiaux.
Q - Le Parti hongrois, qui a gagné les élections dimanche dernier, a promis de représenter les intérêts hongrois pendant les négociations d'adhésion d'une façon plus vigoureuse que le gouvernement précédent. Avez-vous un commentaire à faire ?
R - Aucun. C'est un problème de politique intérieure hongroise et nous avons toujours vu, aussi bien parmi les pays membres de l'Europe que parmi les pays candidats, les gouvernements défendre vigoureusement leurs intérêts, comme c'est bien normal.
Q - Comment se présente la question des produits venant des colonies israéliennes ?
R - Ce point n'a pas été abordé spécialement aujourd'hui mais M. Marin travaille naturellement, en liaison avec le Conseil. C'est normal, c'est la moindre des choses. M. Marin rend compte très régulièrement, tous les mois, de ses travaux et des problèmes qu'il rencontre au Conseil Affaires générales. Il a toujours procédé, toujours avancé, avec un mandat explicite et un soutien complet du Conseil Affaires générales. Donc, j'ai la même réaction que d'habitude mais il n'y a pas eu de discussion aujourd'hui. Si vous me demandez ce qui s'est dit ce matin, je ne peux pas vous le dire, car cela n'a pas été traité ce matin. Mais la démarche générale de M. Marin, notamment sur ce problème un peu compliqué que vous avez à l'esprit, est une démarche qui n'est pas personnelle. Il est soutenu par le Conseil Affaires générales et par la Commission.
Concernant Palerme, l'idée principale est d'essayer de remettre en marche et de redonner de l'efficacité au Processus de Barcelone sans que celui-ci soit paralysé par des questions telles que le blocage du processus de paix. C'est l'idée centrale. Le mieux est que vous en parliez à M. Guini, qui a fait un exposé ce matin à ce sujet.
Q - Sur la question de l'accord avec Israël, je comprends que vous approuvez la communication de M. Marin ?
R - Nous avons eu plusieurs discussions dans le passé et pour ce que j'en sais, il me semble que M. Marin se borne à exprimer le droit et le règlement et applique à cette situation les mécanismes existants de façon normale en traitant Israël comme un Etat normal. Il semble qu'il n'y a rien de spécial dans son approche. Ce n'est pas du tout un problème politique, c'est un problème technique, un problème d'application de règlement et un problème d'application normal des accords avec l'Europe. C'est tout.
Q - Etes-vous toujours opposé à la proposition allemande d'écrêtement des contributions ?
R - Nous pensons qu'il ne faut pas prendre ce problème par ce biais. C'est une discussion où tout est lié, qui va durer longtemps, naturellement et en même temps, on peut très bien comprendre le problème des pays qui paient beaucoup plus que d'autres. Bien sûr, on voit bien qu'il y a un problème mais il me semble qu'il faut toujours revenir à la notion de maîtrise de la dépense. C'est par ce biais qu'il faut prendre le sujet et non pas par le biais de la contribution nette à cause des dangers que j'ai rappelés devant vous.
Aujourd'hui, nous n'avons pas eu une longue discussion, il y a eu un tour de table sur les principaux points. Je me suis borné à rappeler que prendre cela par le biais de la contribution nette, était une façon dangereuse d'aborder le sujet.
Q - Sur l'Indonésie, avez-vous abordé le sujet ?
R - Non.
Q - Quel est le message que la France va apporter ?
R - Ce que nous avons dit quand le président Suharto a annoncé sa démission, c'est que nous souhaitons que ce changement permette de mettre en oeuvre en Indonésie les réformes politiques et économiques indispensables.
* * *
Je voudrais ajouter un mot, si vous avez terminé avec vos questions, sur le Sommet UE/Etats-Unis.
La présentation de la position française était, à un moment donné, perturbée par des analyses, disons, prématurées, par rapport aux résultats du Sommet. Donc, je voudrais vous rappeler les éléments principaux : la décision française de ne pas sanctionner Total avait été immédiatement considérée comme un élément positif. Mais en même temps, nous avons rappelé que c'était une décision interne aux Etats-Unis puisque nous n'avons jamais considéré que les lois américaines pouvaient s'appliquer à des entreprises non-américaines. C'était un élément positif.
D'autre part, je voudrais vous rappeler que la France a approuvé la déclaration sur le partenariat transatlantique. Vous vous rappelez que nous avions trouvé que l'initiative engagée auparavant par un commissaire était engagée sur une mauvaise base, faisait concurrence de façon inutile aux instances qui sont faites pour cela et risquait de réveiller toute une série de difficultés. En revanche, nous étions tout à fait favorables à nous appuyer sur le plan d'action transatlantique de 1995 et à engager entre l'Europe et les Etats-Unis les travaux visant à favoriser globalement l'environnement des échanges entre l'Europe et les Etats-Unis, et notamment des investissements dans toutes sortes de domaines.
Donc là, les choses ont été remises sur les rails. C'est une bonne approche et c'est un vrai sujet, simplement, il avait été mal engagé.
D'autre part, vous avez noté que les Etats-Unis et l'Union européenne ont retenu des principes sur la protection des investissements. C'est important. Vous avez noté aussi que l'Union européenne a, à cette occasion, fait acter son rejet de toute législation unilatérale apportée, extraterritoriale ou rétroactive. C'est un autre élément, tout à fait important, et lorsque les disciplines intéressant les investissements relèvent des compétences de chacun des Etats membres, c'est-à-dire de l'unanimité des Quinze. Je voulais rappeler les acquis et les résultats positifs de cette rencontre puisque je n'avais pas eu l'occasion de m'exprimer ici à ce sujet ces derniers temps.
A propos de l'Irlande, nous sommes très heureux du résultat du référendum du 22 mai en République d'Irlande et en Irlande du Nord.
Q - Qu'attendez-vous du Sommet de Cardiff ?
R - Prenez l'ordre du jour et puis concluez qu'on s'entendra le mieux possible sur chaque sujet. Il y a un travail de fond qui doit être mené. Il y a des sujets d'actualité dont on parle plus mais on voit bien ce que l'on a sur la table./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)
J'ai parlé sur ces trois points et sur le cadre financier qui est celui de la maîtrise de la dépense, naturellement, qui devait rester le moyen essentiel de résoudre les déséquilibres existants. En disant cela, je suis naturellement fidèle à ce qui avait été arbitré, répété constamment depuis Fontainebleau et j'ai mis en garde en disant que tout mécanisme de d'écrêtement des soldes nets et toute idée de juste retour. Mais aussitôt, toutes les délégations ont dit qu'elles n'avaient pas cela en tête et je suis content d'avoir entendu cette précision. J'indiquais que c'est tout à fait dangereux parce que, de fil en aiguille, cela aboutirait à détruire, à "détricoter" les politiques communes. Donc, nous avons eu un échange sur ce point. Nous aurons sûrement l'occasion d'en reparler naturellement.
D'autre part, nous avons eu un échange à propos du code de conduite et les discussions ne se terminent pas tout à fait aujourd'hui. En tous cas, c'est en progrès et l'adoption de ces codes de conduite sera une avancée considérable par rapport à ce qui existe et par rapport, par exemple, au registre des Nations unies. La conclusion est prévue par la présidence britannique dans les prochains jours. Je le répète, c'est une avancée, non pas que sur le plan national nous ayons un mauvais système - la France a vraiment un des systèmes les plus clairs, les plus rigoureux, les plus précis à ce sujet -, mais en ce qui concerne ce mécanisme d'information entre les Etats directement concernés par une opération de ce type. C'est un vrai progrès. Naturellement, ensuite nous pourrons l'expérimenter, le perfectionner. Il faudrait une vision progressive de ce sujet.
Q - Où en est l'idée franco-égyptienne de conférence sur le Proche-Orient ?
R - L'idée est simple. La France ne peut pas se résigner à l'enlisement des efforts qui sont tentés depuis des mois, notamment avec un mérite considérable par Mme Albright pour relancer le processus de paix. La France a voulu le dire et elle a saisi l'occasion d'une visite à Paris du président Moubarak. Nous pensons qu'il y a beaucoup d'Etats qui sont prêts à participer à cet effort de relance. Mais, comme je le dis à chaque fois, il faut que tous les efforts faits dans ce sens convergent. Donc, il n'y a pas de concurrence, il n'y a pas de compétition, il y a simplement une volonté assez large de ne pas se résigner. Voilà l'idée directrice et maintenant le travail se poursuit entre Français et Egyptiens pour que nous puissions saisir nos partenaires de propositions plus précises. Cela n'a pas été abordé. Je ferais juste un point d'information au déjeuner.
Q - (sur la réunion de Palerme)
R - Lors de la réunion de Palerme, nous avons beaucoup de sujets à traiter. Nous avons entendu une intervention fort intéressante de Lamberto Dini à ce sujet. Donc, il faut essentiellement faire fonctionner le Processus de Barcelone. Je ne crois pas qu'il faille mélanger les deux. Au contraire, dans le passé, c'était un élément qui a contribué à compliquer, entraver, le fonctionnement. Donc, il y a déjà suffisamment d'interférence .
Q - Pensez-vous qu'il soit possible de dépasser le veto grec sur l'aide financière à la Turquie ?
R - Je regrette que la Turquie ne soit pas venue au Conseil d'association. Je pense que Robin Cook a fait vraiment du bon travail, je tiens à le dire, même si cela n'a pas été conclusif et comme vous le savez, quatorze pays se sont pron
oncés en faveur d'un déblocage immédiat de l'aide financière décidée en 1996. Nous en sommes là et nous allons en parler dans quelques minutes.
Q - La France est-elle prête à notifier aux autres Etats membres les décisions en matière de vente d'armes ? Souhaitera-t-elle passer outre au refus d'exportation d'un autre Etat membre ?
R - Pour le moment, nous en sommes à un mécanisme dans lequel on informe l'autre Etat concerné. Voilà ce qui nous parait une bonne étape sérieuse, qui est à la fois une véritable avancée par rapport à la situation actuelle. En même temps, c'est une approche réaliste et à partir de là, nous verrons comment nous pouvons aller plus loin.
Il n'y a pas de problème de transparence, c'est une bonne initiative mais il ne faut pas partir de l'idée que tout cela est d'une extraordinaire obscurité. Il ne faut pas faire une présentation erronée. C'est un progrès, non pas par rapport à des mécanismes nationaux. Je répète que la France se croit un très bon mécanisme, national, clair et net sur le sujet. Mais c'est vrai qu'on élargit cette approche et que cela va plus loin que le registre qui existe dans le cadre des Nations unies, par exemple. Maintenant, nous n'allons pas bâtir d'un seul coup un système qui soit satisfaisant pour tout le monde. Donc, nous insistons sur la progressivité. Ce qui nous paraît la bonne première étape réaliste et utile est ce mécanisme d'information entre les Etats directement concernés par une éventuelle transaction. Vous connaissez le mécanisme.
Q - C'est plus un petit cadeau pour M. Cook et le Parti travailliste en Angleterre...
R - Non, c'est un cadeau pour personne. C'est un progrès pour l'Europe, un progrès pour les pays qui participent à ce mécanisme. Je crois que nous avons apporté à ce mécanisme une touche de réalisme et de sérieux.
Q - (sur l'Inde et le Pakistan)
R - Pour l'Inde, je connais des déclarations faites par l'Inde, qui semblent traduire sur le Traité d'interdiction des essais nucléaires en particulier, une certaine disponibilité qui n'existait pas avant le dernier essai. Donc, notre attitude est de les prendre au mot. Puisque vous dites cela, précisément, avancez dans cette direction, puisque nous avons regretté cette décision qu'ils ont prise et qui était à contre-courant.
En ce qui concerne le Pakistan, nous avons fait passer des messages appelant à la retenue.
On doit aujourd'hui parler de ces questions mais ce n'est pas encore fait non plus.
Ce qui est important, c'est qu'il n'y ait pas une sorte d'engrenage régional au sens large qui échappe à toute maîtrise. C'est ce que nous souhaitons.
Q - Comment avez-vous essayé de calmer le jeu ? Envisagez-vous des sanctions ?
R - Vous savez, il y a tellement d'exemples dans le monde qui montrent que le système des sanctions ne sert à rien ou aboutit exactement à l'inverse de ce qu'on recherche. On a le droit de se poser la question de principe. Chaque fois qu'il y a un problème un peu compliqué, il ne suffit pas de brandir des systèmes de sanctions pour résoudre les problèmes par miracle. Il serait temps de réfléchir un peu sérieusement à ce type d'approche. Nous avons dit que nous maintiendrions, - je parle de la France -, un dialogue avec l'Inde pour lui dire et lui redire qu'elle va dans un sens qui est à contre-courant de l'évolution mondiale pour le désarmement, pour le contrôle, pour la fin des essais. Nous pensons que l'Inde est absolument capable d'entendre ces arguments. Nous plaidons dans le même sens auprès du Pakistan. Le G8 a fait la même chose. L'Europe fait de même. Chacun le fait avec des mots et des styles qui peuvent varier. En tous les cas, c'est l'objectif. Il faut éviter que cela entraîne le redémarrage d'une sorte de concurrence néfaste par rapport à nos objectifs mondiaux.
Q - Le Parti hongrois, qui a gagné les élections dimanche dernier, a promis de représenter les intérêts hongrois pendant les négociations d'adhésion d'une façon plus vigoureuse que le gouvernement précédent. Avez-vous un commentaire à faire ?
R - Aucun. C'est un problème de politique intérieure hongroise et nous avons toujours vu, aussi bien parmi les pays membres de l'Europe que parmi les pays candidats, les gouvernements défendre vigoureusement leurs intérêts, comme c'est bien normal.
Q - Comment se présente la question des produits venant des colonies israéliennes ?
R - Ce point n'a pas été abordé spécialement aujourd'hui mais M. Marin travaille naturellement, en liaison avec le Conseil. C'est normal, c'est la moindre des choses. M. Marin rend compte très régulièrement, tous les mois, de ses travaux et des problèmes qu'il rencontre au Conseil Affaires générales. Il a toujours procédé, toujours avancé, avec un mandat explicite et un soutien complet du Conseil Affaires générales. Donc, j'ai la même réaction que d'habitude mais il n'y a pas eu de discussion aujourd'hui. Si vous me demandez ce qui s'est dit ce matin, je ne peux pas vous le dire, car cela n'a pas été traité ce matin. Mais la démarche générale de M. Marin, notamment sur ce problème un peu compliqué que vous avez à l'esprit, est une démarche qui n'est pas personnelle. Il est soutenu par le Conseil Affaires générales et par la Commission.
Concernant Palerme, l'idée principale est d'essayer de remettre en marche et de redonner de l'efficacité au Processus de Barcelone sans que celui-ci soit paralysé par des questions telles que le blocage du processus de paix. C'est l'idée centrale. Le mieux est que vous en parliez à M. Guini, qui a fait un exposé ce matin à ce sujet.
Q - Sur la question de l'accord avec Israël, je comprends que vous approuvez la communication de M. Marin ?
R - Nous avons eu plusieurs discussions dans le passé et pour ce que j'en sais, il me semble que M. Marin se borne à exprimer le droit et le règlement et applique à cette situation les mécanismes existants de façon normale en traitant Israël comme un Etat normal. Il semble qu'il n'y a rien de spécial dans son approche. Ce n'est pas du tout un problème politique, c'est un problème technique, un problème d'application de règlement et un problème d'application normal des accords avec l'Europe. C'est tout.
Q - Etes-vous toujours opposé à la proposition allemande d'écrêtement des contributions ?
R - Nous pensons qu'il ne faut pas prendre ce problème par ce biais. C'est une discussion où tout est lié, qui va durer longtemps, naturellement et en même temps, on peut très bien comprendre le problème des pays qui paient beaucoup plus que d'autres. Bien sûr, on voit bien qu'il y a un problème mais il me semble qu'il faut toujours revenir à la notion de maîtrise de la dépense. C'est par ce biais qu'il faut prendre le sujet et non pas par le biais de la contribution nette à cause des dangers que j'ai rappelés devant vous.
Aujourd'hui, nous n'avons pas eu une longue discussion, il y a eu un tour de table sur les principaux points. Je me suis borné à rappeler que prendre cela par le biais de la contribution nette, était une façon dangereuse d'aborder le sujet.
Q - Sur l'Indonésie, avez-vous abordé le sujet ?
R - Non.
Q - Quel est le message que la France va apporter ?
R - Ce que nous avons dit quand le président Suharto a annoncé sa démission, c'est que nous souhaitons que ce changement permette de mettre en oeuvre en Indonésie les réformes politiques et économiques indispensables.
* * *
Je voudrais ajouter un mot, si vous avez terminé avec vos questions, sur le Sommet UE/Etats-Unis.
La présentation de la position française était, à un moment donné, perturbée par des analyses, disons, prématurées, par rapport aux résultats du Sommet. Donc, je voudrais vous rappeler les éléments principaux : la décision française de ne pas sanctionner Total avait été immédiatement considérée comme un élément positif. Mais en même temps, nous avons rappelé que c'était une décision interne aux Etats-Unis puisque nous n'avons jamais considéré que les lois américaines pouvaient s'appliquer à des entreprises non-américaines. C'était un élément positif.
D'autre part, je voudrais vous rappeler que la France a approuvé la déclaration sur le partenariat transatlantique. Vous vous rappelez que nous avions trouvé que l'initiative engagée auparavant par un commissaire était engagée sur une mauvaise base, faisait concurrence de façon inutile aux instances qui sont faites pour cela et risquait de réveiller toute une série de difficultés. En revanche, nous étions tout à fait favorables à nous appuyer sur le plan d'action transatlantique de 1995 et à engager entre l'Europe et les Etats-Unis les travaux visant à favoriser globalement l'environnement des échanges entre l'Europe et les Etats-Unis, et notamment des investissements dans toutes sortes de domaines.
Donc là, les choses ont été remises sur les rails. C'est une bonne approche et c'est un vrai sujet, simplement, il avait été mal engagé.
D'autre part, vous avez noté que les Etats-Unis et l'Union européenne ont retenu des principes sur la protection des investissements. C'est important. Vous avez noté aussi que l'Union européenne a, à cette occasion, fait acter son rejet de toute législation unilatérale apportée, extraterritoriale ou rétroactive. C'est un autre élément, tout à fait important, et lorsque les disciplines intéressant les investissements relèvent des compétences de chacun des Etats membres, c'est-à-dire de l'unanimité des Quinze. Je voulais rappeler les acquis et les résultats positifs de cette rencontre puisque je n'avais pas eu l'occasion de m'exprimer ici à ce sujet ces derniers temps.
A propos de l'Irlande, nous sommes très heureux du résultat du référendum du 22 mai en République d'Irlande et en Irlande du Nord.
Q - Qu'attendez-vous du Sommet de Cardiff ?
R - Prenez l'ordre du jour et puis concluez qu'on s'entendra le mieux possible sur chaque sujet. Il y a un travail de fond qui doit être mené. Il y a des sujets d'actualité dont on parle plus mais on voit bien ce que l'on a sur la table./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)