Texte intégral
Interview à RMC Info le 28 août 2003 :
RMC Info .- Bonsoir Monsieur le Ministre
Jean-François Lamour .-"Bonsoir"
Monsieur le ministre vous vibrez depuis l'ouverture, depuis samedi dernier
"Comme tout le public du Stade, on l'a vu, on sent cette ambiance, je crois que c'est ce qu'il faut tirer avant tout de ces Championnats du monde. Un public sensationnel, un stade à la fois plein qui vibre aux exploits, mais à tous les exploits bien sûr, ceux des Français mais également de l'ensemble des participants. Je crois que c'est vraiment le premier succès de ces Championnats du monde".
Monsieur le ministre, y a t-il une ou deux épreuves qui vous ont fait vibrer, ou un moment particulier ?
"Allez, oui, ce ne va pas être le seul, mais la remontée de Marc Raquil à la finale du 400, d'autant qu'il nous avait déjà fait le coup en demi-finale, il avait 5 mètres à peu près de retard et là, il recommence avec 7 mètres. Je crois vraiment qu'il nous a impressionnés. Et puis peut-être aussi la première médaille d'argent, celle d'Eunice, une Eunice rayonnante, il n'y a pas d'autre terme : rayonnante. Elle vient quand même de faire le meilleur saut des qualifications. Cela veut dire qu'elle est libérée, qu'elle se sent bien, qu'elle est bien dans sa peau, qu'elle est heureuse. Je suis persuadée qu'à un moment donné, peut être sur un championnat du monde précédent, qu'elle aurait peut être arrêté après le saut en longueur, par exemple. Là, elle a continué".
Parce qu'elle est en France..
"Parce que c'est en France, parce qu'elle a mûri, elle se sent bien, elle l'a démontré et puis là, on la voit encore en pleine forme. Je crois que ce sont ces deux images".
Monsieur le ministre, l'ambiance qui règne au Stade de France, on n'a jamais vu cela pour une compétition d'athlétisme de très haut niveau. Cela nous donne des frissons en vue de Paris 2012. On y croit tous
"Exactement, cela me conforte dans l'idée que Paris a raison de se présenter une fois encore pour l'organisation des Jeux. C'est vrai qu'on se posait par mal de questions sur ces Championnats du monde : est-ce que le public allait être au rendez-vous ; est-ce que l'organisation allait être bonne ? Oui, on avait fait la Coupe du Monde de football en 98, mais c'est vrai, finalement, on relevait un nouveau défi. Là, on va attendre, on va être patient, on va attendre la dernière foulée qui se termine par le 4x400 dimanche prochain, avant de crier : on a réussi !"
Le 4x400 masculin peut se terminer par une médaille...
"Et en plus on pourrait terminer effectivement par une belle médaille, un podium. Voilà, on a apporté une belle pierre à l'édifice, on est en train de le faire avec un public sensationnel, avec une organisation qui est très bien. Les échos que l'on a, tant au niveau du monde de l'athlétisme qu'au niveau du monde olympique, nous disent que c'est très bien organisé, qu'on a un bon accueil. Voilà, je crois qu'on va s'arrêter là, et dire qu'on a bien réussi un examen de passage, plusieurs étapes, il reste encore beaucoup de chemin à faire."
La désignation se fera donc dans deux ans, on est bien d'accord ?
"En 2005. Juillet 2005."
Cela veut dire que d'ores et déjà, les membres du CIO qui sont là, d'ailleurs il y en a certains qui sont là et qui font partie de la Fédération Internationale d'Athlétisme, ont un regard forcément critique, et ils vont avoir une marge d'arguments qui va peser là-dessus. On peut le considérer ?
"Bien évidemment. et puis vous imaginez un ratage pendant ces Championnats du monde, et immédiatement les membres du CIO, normalement, logiquement d'ailleurs, en auraient tiré les conséquences. On aurait dit : voyez les Français, malgré tout, alors qu'ils disent qu'ils savent organiser des compétitions, ils ne sont pas encore au rendez-vous. Donc là, vraiment, on est, encore une fois, sur la bonne voie. Restons prudents, mais c'est une très bonne étape."
Monsieur le Ministre, quel est votre sentiment sur un bref incident lors de ces Mondiaux, l'attitude de John Drummond, l'image que l'on a tous en tête du sprinter américain allongé sur la piste du Stade de France ?
"Alors on va dire un mot, puisque vous me demandez un mot, je vais dire : inacceptable. Inacceptable, et pour une seule raison, vis à vis de ceux avec qui il courait la course, inacceptable, parce qu'on n'a pas le droit de faire attendre, on n'a pas le droit d'essayer de négocier un retour sur la piste, alors qu'en plus c'est un jugement électronique, il n'y a pas de jugement humain, et je pense là effectivement, j'ai vu qu'il y avait les instances internationales qui commencaient à mettre la machine en route, si je puis dire, les différentes sanctions. Mais je crois que ce n'était pas du très beau spectacle. Je préfère voir un "Raquil" remonter comme il l'a fait, une Eunice rayonnante,un Medhi Baala exceptionnel, plutôt que de voir effectivement des images qui n'ont rien avoir avec le sport."
Pronostic: 4x400 et la longueur, chances de médailles ?
"Et moi je crois aussi qu'il y a une place à prendre : les garçons peuvent gagner..."
Jean-François Lamour, vous êtes un ancien escrimeur, si vous aviez eu à faire de l'athlétisme, qu'elle aurait été votre discipline ?
"Ça, c'est vraiment une colle ! Sincèrement, quand la saison hivernale commençait et qu'il me fallait faire, dans un premier temps, les footings dans le bois de Vincennes puisque le centre d'entraînement national était à l'INSEP (il est toujours à l'INSEP), et ensuite la série fractionnée Non, non, vraiment ce n'était pas mon truc, et à chaque fois, je me disais que j'ai bien fait vraiment, que l'escrime m'ait choisi ou que j'ai choisi l'escrime, donc non, non, vraiment.. Il y a peut-être une discipline qui fait plus rêver que les autres, grâce à quelqu'un comme Burka, c'est la perche."
Ah !
"Voilà, j'ai comme cela une attirance plus particulière pour cette spécialité, et j'ai le souvenir surtout de Burka gagnant son cinquième ou son sixième comme jamais, comme s'il était à son premier titre et il y va, et passe la hauteur nécessaire. C'est pour moi des images qui restent"
On disait qu'on avait tous été déçu par Romain Mesnil, et on ne peut pas expliquer ...
"Oui, mais là c'est à lui aussi de faire le bilan, et j'ai quand même l'impression que son public qui est à 10 mètres de lui, 10-15 mètres, qui l'accompagnait, l'a plus déstablilisé qu'autre chose. Je me demandais d'ailleurs si Manuela n'avait pas subi cette même pression. J'allais dire que, pour l'un comme pour l'autre, ils ont tous leur chance pour les Jeux. Ils ont tous un talent fou, tous vous avez un talent fou , mais ces deux là, ils ont un peu raté leur passage. Ils auront appris, avec les Championnats du monde, à mieux gérer cette pression. Moi, j'ai vécu cela à Lyon quand il y a eu les Championnats du monde en 1986, c'était totalement différent, l'ambiance était différente, les impressions, les sensations sont différentes. Il faut apprendre à vivre avec cela. Ils l'ont vécu un peu à leurs dépens, mais ils l'ont vécu."
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 3 septembre 2003)
-----------------------------------------------------------
Interview à BFM le 1er septembre 2003 :
BFM .- Quelle belle moisson de médailles à Paris ! 7 en tout pour les Français. Jean François Lamour, bonjour, vous êtes le Ministre des Sports : j'imagine que la nuit a été courte pour vous
Jean-François Lamour .- " Oui. J'étais encore, vers une heure du matin, avec les coureurs du 4 fois 400, Stéphane DIAGANA, RAQUIL, et tous les autres, pour fêter à la fois cette dernière médaille et surtout l'ensemble des résultats de l'Equipe de France ".
- Oui, en effet, médaille d'argent pour les 4 Français. Au delà du caractère sportif, on s'en est félicité pendant toute cette semaine, les Mondiaux d'athlétisme, ça a été un grand succès populaire, un grand succès pour le Comité d'organisation. Je le rappelais : 500 000 personnes au total. Quelle ambiance au Stade de France ! Moi j'y étais samedi soir, même avant la double médaille d'or, c'est vrai que l'athlétisme avait un caractère festif qu'on n'a pas forcément l'occasion de trouver, par exemple, dans le football où c'est beaucoup plus, allez : belliqueux, disons-le.
" Oui, oui, tout à fait. La qualité des 500 000 spectateurs présents pendant les 9 jours a créé une sorte de fusion entre les athlètes et ces spectateurs, ce qui est assez exceptionnel, il faut bien le dire, et ce qui a donné un spectacle fantastique. C'est l'une, peut-être LA plus grande réussite de l'organisation de ces Championnats du Monde. J'entendais parler il y a quelques secondes d'Essar Gabriel, il est pour beaucoup effectivement, avec toute son équipe, mais aussi avec les 3700 volontaires, il ne faut pas les oublier, dans la qualité de l'accueil, des moyens de transport entre le Village des athlètes et le Stade de France, de la sécurité aussi, qui était très présente, mais très discrète. Je crois que ce test grandeur nature a été réussi. "
- Alors en piste pour les JO d'Athènes, Paris candidat pour 2012 ? Jamais deux sans trois : le Mondial de foot en 1998, les Mondiaux d'athlétisme, un super succès donc hier Donc c'est bon pour 2012 ?
" Oui, encore une fois, c'est une sorte de pièce apportée à l'édifice de la candidature de Paris pour les Jeux de 2012. Vous savez en plus que l'Etat est totalement présent aux côtés du Comité d'organisation. Je vous entendais citer le chiffre d'environ 60 millions d'euros sur cette candidature. l'Etat a participé à l'organisation à hauteur de 22 millions d'euros. Donc, il fallait absolument : que l'organisation soit parfaite, que l'Equipe de France soit au rendez-vous, et elle l'a été, puis effectivement, que tout cela nous serve pour préparer les Jeux. Et là aussi, je crois que, en ayant entendu un certain nombre de membres du CIO présents pendant les 9 jours, le Président de la Fédération internationale, le sénégalais Lamine Diak, nous avons réussi notre pari. "
- Alors donc, un budget de 60 millions d'euros, et vous le rappeliez, l'Etat abondait à hauteur de 22 millions d'euros : vous ne regrettez pas cet investissement de l'Etat ? Vous trouviez que Marie-Georges Buffet avait un petit peu trop donné justement lorsqu'elle avait préparé ces Mondiaux d'athlétisme ?
" Ce n'est pas tout à fait le sens de ma remarque concernant le budget. Le budget initial avait été porté à l'époque à 200 millions de francs. Or, trois mois plus tard, les même porteurs de la candidature s'étaient aperçu qu'il fallait le double. C'est simplement la remarque que j'avais faite, bien sûr, puisque effectivement, le budget était considéré à hauteur de 400 millions, il fallait que l'Etat double également son partenariat. Maintenant le budget ayant été établi à 400 millions de francs, l'Etat a versé sa quote-part. Le budget n'a pas été dépassé. Je crois qu'il faut là aussi rendre hommage au Comité d'organisation qui a su tenir son budget initial, ou en tout cas, mis à hauteur nécessaire "
- Et qui apparemment aurait même dégagé un excédent, même avant ce formidable succès populaire
" Nous ferons effectivement les comptes dès que le Comité d'organisation aura payé les différentes factures et réglé les différents éléments de cette organisation, mais encore une fois le Comité d'organisation a tenu son pari qui était de rester dans l'enveloppe qui était d'environ 60 millions d'euros. "
- Alors maintenant vous allez partir un petit peu en VRP, avec votre double casquette, celle du Ministre des Sports français, celui qui a bien réussi ces Mondiaux d'athlétisme, et la casquette également de champion olympique, pour essayer de convaincre le COJO que 2012, ça doit être à Paris ?
" Oui, bien évidemment. Deux choses : 1) le test est réussi 2) -et c'était un sentiment partagé par tous- cela nous donne encore plus de détermination, de combativité, pour à la fois présenter un dossier Paris 2012 encore plus abouti, car un certain nombre d'éléments, entre autres sur l'hébergement, le transport, la sécurité vont venir faire évoluer le dossier qui avait été constitué pour Paris 2008, et je pense vraiment que cela a, encore une fois, servi vis à vis des membres du CIO. Ces membres repartent de Paris avec une très bonne impression, celle qui nous permet de dire que la France a un vrai savoir faire dans ce domaine : c'est à la fois régler des problèmes techniques, mais aussi y mettre son coeur, la chaleur nécessaire, pour accueillir les athlètes, les spectateurs, et les média qui viennent relater les exploits des grands champions ".
-Et avec beaucoup de sourire, notamment celui des volontaires qu'on oubliera pas.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 3 septembre 2003)
RMC Info .- Bonsoir Monsieur le Ministre
Jean-François Lamour .-"Bonsoir"
Monsieur le ministre vous vibrez depuis l'ouverture, depuis samedi dernier
"Comme tout le public du Stade, on l'a vu, on sent cette ambiance, je crois que c'est ce qu'il faut tirer avant tout de ces Championnats du monde. Un public sensationnel, un stade à la fois plein qui vibre aux exploits, mais à tous les exploits bien sûr, ceux des Français mais également de l'ensemble des participants. Je crois que c'est vraiment le premier succès de ces Championnats du monde".
Monsieur le ministre, y a t-il une ou deux épreuves qui vous ont fait vibrer, ou un moment particulier ?
"Allez, oui, ce ne va pas être le seul, mais la remontée de Marc Raquil à la finale du 400, d'autant qu'il nous avait déjà fait le coup en demi-finale, il avait 5 mètres à peu près de retard et là, il recommence avec 7 mètres. Je crois vraiment qu'il nous a impressionnés. Et puis peut-être aussi la première médaille d'argent, celle d'Eunice, une Eunice rayonnante, il n'y a pas d'autre terme : rayonnante. Elle vient quand même de faire le meilleur saut des qualifications. Cela veut dire qu'elle est libérée, qu'elle se sent bien, qu'elle est bien dans sa peau, qu'elle est heureuse. Je suis persuadée qu'à un moment donné, peut être sur un championnat du monde précédent, qu'elle aurait peut être arrêté après le saut en longueur, par exemple. Là, elle a continué".
Parce qu'elle est en France..
"Parce que c'est en France, parce qu'elle a mûri, elle se sent bien, elle l'a démontré et puis là, on la voit encore en pleine forme. Je crois que ce sont ces deux images".
Monsieur le ministre, l'ambiance qui règne au Stade de France, on n'a jamais vu cela pour une compétition d'athlétisme de très haut niveau. Cela nous donne des frissons en vue de Paris 2012. On y croit tous
"Exactement, cela me conforte dans l'idée que Paris a raison de se présenter une fois encore pour l'organisation des Jeux. C'est vrai qu'on se posait par mal de questions sur ces Championnats du monde : est-ce que le public allait être au rendez-vous ; est-ce que l'organisation allait être bonne ? Oui, on avait fait la Coupe du Monde de football en 98, mais c'est vrai, finalement, on relevait un nouveau défi. Là, on va attendre, on va être patient, on va attendre la dernière foulée qui se termine par le 4x400 dimanche prochain, avant de crier : on a réussi !"
Le 4x400 masculin peut se terminer par une médaille...
"Et en plus on pourrait terminer effectivement par une belle médaille, un podium. Voilà, on a apporté une belle pierre à l'édifice, on est en train de le faire avec un public sensationnel, avec une organisation qui est très bien. Les échos que l'on a, tant au niveau du monde de l'athlétisme qu'au niveau du monde olympique, nous disent que c'est très bien organisé, qu'on a un bon accueil. Voilà, je crois qu'on va s'arrêter là, et dire qu'on a bien réussi un examen de passage, plusieurs étapes, il reste encore beaucoup de chemin à faire."
La désignation se fera donc dans deux ans, on est bien d'accord ?
"En 2005. Juillet 2005."
Cela veut dire que d'ores et déjà, les membres du CIO qui sont là, d'ailleurs il y en a certains qui sont là et qui font partie de la Fédération Internationale d'Athlétisme, ont un regard forcément critique, et ils vont avoir une marge d'arguments qui va peser là-dessus. On peut le considérer ?
"Bien évidemment. et puis vous imaginez un ratage pendant ces Championnats du monde, et immédiatement les membres du CIO, normalement, logiquement d'ailleurs, en auraient tiré les conséquences. On aurait dit : voyez les Français, malgré tout, alors qu'ils disent qu'ils savent organiser des compétitions, ils ne sont pas encore au rendez-vous. Donc là, vraiment, on est, encore une fois, sur la bonne voie. Restons prudents, mais c'est une très bonne étape."
Monsieur le Ministre, quel est votre sentiment sur un bref incident lors de ces Mondiaux, l'attitude de John Drummond, l'image que l'on a tous en tête du sprinter américain allongé sur la piste du Stade de France ?
"Alors on va dire un mot, puisque vous me demandez un mot, je vais dire : inacceptable. Inacceptable, et pour une seule raison, vis à vis de ceux avec qui il courait la course, inacceptable, parce qu'on n'a pas le droit de faire attendre, on n'a pas le droit d'essayer de négocier un retour sur la piste, alors qu'en plus c'est un jugement électronique, il n'y a pas de jugement humain, et je pense là effectivement, j'ai vu qu'il y avait les instances internationales qui commencaient à mettre la machine en route, si je puis dire, les différentes sanctions. Mais je crois que ce n'était pas du très beau spectacle. Je préfère voir un "Raquil" remonter comme il l'a fait, une Eunice rayonnante,un Medhi Baala exceptionnel, plutôt que de voir effectivement des images qui n'ont rien avoir avec le sport."
Pronostic: 4x400 et la longueur, chances de médailles ?
"Et moi je crois aussi qu'il y a une place à prendre : les garçons peuvent gagner..."
Jean-François Lamour, vous êtes un ancien escrimeur, si vous aviez eu à faire de l'athlétisme, qu'elle aurait été votre discipline ?
"Ça, c'est vraiment une colle ! Sincèrement, quand la saison hivernale commençait et qu'il me fallait faire, dans un premier temps, les footings dans le bois de Vincennes puisque le centre d'entraînement national était à l'INSEP (il est toujours à l'INSEP), et ensuite la série fractionnée Non, non, vraiment ce n'était pas mon truc, et à chaque fois, je me disais que j'ai bien fait vraiment, que l'escrime m'ait choisi ou que j'ai choisi l'escrime, donc non, non, vraiment.. Il y a peut-être une discipline qui fait plus rêver que les autres, grâce à quelqu'un comme Burka, c'est la perche."
Ah !
"Voilà, j'ai comme cela une attirance plus particulière pour cette spécialité, et j'ai le souvenir surtout de Burka gagnant son cinquième ou son sixième comme jamais, comme s'il était à son premier titre et il y va, et passe la hauteur nécessaire. C'est pour moi des images qui restent"
On disait qu'on avait tous été déçu par Romain Mesnil, et on ne peut pas expliquer ...
"Oui, mais là c'est à lui aussi de faire le bilan, et j'ai quand même l'impression que son public qui est à 10 mètres de lui, 10-15 mètres, qui l'accompagnait, l'a plus déstablilisé qu'autre chose. Je me demandais d'ailleurs si Manuela n'avait pas subi cette même pression. J'allais dire que, pour l'un comme pour l'autre, ils ont tous leur chance pour les Jeux. Ils ont tous un talent fou, tous vous avez un talent fou , mais ces deux là, ils ont un peu raté leur passage. Ils auront appris, avec les Championnats du monde, à mieux gérer cette pression. Moi, j'ai vécu cela à Lyon quand il y a eu les Championnats du monde en 1986, c'était totalement différent, l'ambiance était différente, les impressions, les sensations sont différentes. Il faut apprendre à vivre avec cela. Ils l'ont vécu un peu à leurs dépens, mais ils l'ont vécu."
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 3 septembre 2003)
-----------------------------------------------------------
Interview à BFM le 1er septembre 2003 :
BFM .- Quelle belle moisson de médailles à Paris ! 7 en tout pour les Français. Jean François Lamour, bonjour, vous êtes le Ministre des Sports : j'imagine que la nuit a été courte pour vous
Jean-François Lamour .- " Oui. J'étais encore, vers une heure du matin, avec les coureurs du 4 fois 400, Stéphane DIAGANA, RAQUIL, et tous les autres, pour fêter à la fois cette dernière médaille et surtout l'ensemble des résultats de l'Equipe de France ".
- Oui, en effet, médaille d'argent pour les 4 Français. Au delà du caractère sportif, on s'en est félicité pendant toute cette semaine, les Mondiaux d'athlétisme, ça a été un grand succès populaire, un grand succès pour le Comité d'organisation. Je le rappelais : 500 000 personnes au total. Quelle ambiance au Stade de France ! Moi j'y étais samedi soir, même avant la double médaille d'or, c'est vrai que l'athlétisme avait un caractère festif qu'on n'a pas forcément l'occasion de trouver, par exemple, dans le football où c'est beaucoup plus, allez : belliqueux, disons-le.
" Oui, oui, tout à fait. La qualité des 500 000 spectateurs présents pendant les 9 jours a créé une sorte de fusion entre les athlètes et ces spectateurs, ce qui est assez exceptionnel, il faut bien le dire, et ce qui a donné un spectacle fantastique. C'est l'une, peut-être LA plus grande réussite de l'organisation de ces Championnats du Monde. J'entendais parler il y a quelques secondes d'Essar Gabriel, il est pour beaucoup effectivement, avec toute son équipe, mais aussi avec les 3700 volontaires, il ne faut pas les oublier, dans la qualité de l'accueil, des moyens de transport entre le Village des athlètes et le Stade de France, de la sécurité aussi, qui était très présente, mais très discrète. Je crois que ce test grandeur nature a été réussi. "
- Alors en piste pour les JO d'Athènes, Paris candidat pour 2012 ? Jamais deux sans trois : le Mondial de foot en 1998, les Mondiaux d'athlétisme, un super succès donc hier Donc c'est bon pour 2012 ?
" Oui, encore une fois, c'est une sorte de pièce apportée à l'édifice de la candidature de Paris pour les Jeux de 2012. Vous savez en plus que l'Etat est totalement présent aux côtés du Comité d'organisation. Je vous entendais citer le chiffre d'environ 60 millions d'euros sur cette candidature. l'Etat a participé à l'organisation à hauteur de 22 millions d'euros. Donc, il fallait absolument : que l'organisation soit parfaite, que l'Equipe de France soit au rendez-vous, et elle l'a été, puis effectivement, que tout cela nous serve pour préparer les Jeux. Et là aussi, je crois que, en ayant entendu un certain nombre de membres du CIO présents pendant les 9 jours, le Président de la Fédération internationale, le sénégalais Lamine Diak, nous avons réussi notre pari. "
- Alors donc, un budget de 60 millions d'euros, et vous le rappeliez, l'Etat abondait à hauteur de 22 millions d'euros : vous ne regrettez pas cet investissement de l'Etat ? Vous trouviez que Marie-Georges Buffet avait un petit peu trop donné justement lorsqu'elle avait préparé ces Mondiaux d'athlétisme ?
" Ce n'est pas tout à fait le sens de ma remarque concernant le budget. Le budget initial avait été porté à l'époque à 200 millions de francs. Or, trois mois plus tard, les même porteurs de la candidature s'étaient aperçu qu'il fallait le double. C'est simplement la remarque que j'avais faite, bien sûr, puisque effectivement, le budget était considéré à hauteur de 400 millions, il fallait que l'Etat double également son partenariat. Maintenant le budget ayant été établi à 400 millions de francs, l'Etat a versé sa quote-part. Le budget n'a pas été dépassé. Je crois qu'il faut là aussi rendre hommage au Comité d'organisation qui a su tenir son budget initial, ou en tout cas, mis à hauteur nécessaire "
- Et qui apparemment aurait même dégagé un excédent, même avant ce formidable succès populaire
" Nous ferons effectivement les comptes dès que le Comité d'organisation aura payé les différentes factures et réglé les différents éléments de cette organisation, mais encore une fois le Comité d'organisation a tenu son pari qui était de rester dans l'enveloppe qui était d'environ 60 millions d'euros. "
- Alors maintenant vous allez partir un petit peu en VRP, avec votre double casquette, celle du Ministre des Sports français, celui qui a bien réussi ces Mondiaux d'athlétisme, et la casquette également de champion olympique, pour essayer de convaincre le COJO que 2012, ça doit être à Paris ?
" Oui, bien évidemment. Deux choses : 1) le test est réussi 2) -et c'était un sentiment partagé par tous- cela nous donne encore plus de détermination, de combativité, pour à la fois présenter un dossier Paris 2012 encore plus abouti, car un certain nombre d'éléments, entre autres sur l'hébergement, le transport, la sécurité vont venir faire évoluer le dossier qui avait été constitué pour Paris 2008, et je pense vraiment que cela a, encore une fois, servi vis à vis des membres du CIO. Ces membres repartent de Paris avec une très bonne impression, celle qui nous permet de dire que la France a un vrai savoir faire dans ce domaine : c'est à la fois régler des problèmes techniques, mais aussi y mettre son coeur, la chaleur nécessaire, pour accueillir les athlètes, les spectateurs, et les média qui viennent relater les exploits des grands champions ".
-Et avec beaucoup de sourire, notamment celui des volontaires qu'on oubliera pas.
(source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 3 septembre 2003)