Déclaration commune de la CFDT, la CFE-CGC, la CGT, CGT-FO et l'UNSA, sur leur engagement dans la lutte contre le racisme, et notamment la discrimination au travail, Paris le 18 mars 2003.

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Circonstance : Semaine de la lutte contre le racisme, du 17 au 23 mars 2003

Texte intégral

Après les attentats du 11 septembre 2001 que nos organisations ont fermement condamnés et dans le contexte international de menace de guerre en Irak, sans l'aval des Nations Unies, à laquelle nos organisations sont opposées, nous exprimons nos inquiétudes sur les risques de renforcement des actes racistes et l'accroissement des discriminations raciales.
Dans le cadre de la semaine de lutte contre le racisme nous appelons l'ensemble de nos structures, nos adhérents et les salariés à rejeter tout ce qui peut générer de la xénophobie et à garantir ainsi à chacun aujourd'hui et pour demain le droit de ne pas être inquiété à raison de son origine ou de son appartenance réelle ou supposée.
Pour répondre au sentiment d'insécurité, des mesures engagées par le gouvernement peuvent aggraver l'image négative de "l'étranger - bouc-émissaire" et contribuent à générer des comportements discriminants. C'est dans ce climat que se nourrissent les pratiques de discriminations raciales et que des hommes et des femmes sont pénalisés dans l'accès à l'emploi, dans leur promotion, dans leur droit à la formation, dans l'affectation de poste. Ces mises en cause des droits, pour les uns, contribuent à l'affaiblissement des acquis de tous.
La lutte contre les discriminations ne peut réussir que si elle mobilise toute la société. Parce que l'emploi est un facteur déterminant d'inclusion sociale cette lutte doit être menée en priorité sur le terrain de l'emploi avec l'ensemble des salariés. Les taux de chômage dans les quartiers en difficulté démontrent la nécessité de renforcer les dispositifs d'insertion et d'accès à l'emploi.
Le combat contre les discriminations doit s'accompagner d'une forte volonté politique pour l'égal accès aux droits et pas seulement aux devoirs. Cette volonté politique doit se décliner dans les mesures en chantier en matière d'immigration, d'intégration et de lutte contre les discriminations.
Nos organisations syndicales constatent le silence entretenu par le gouvernement. Elles revendiquent d'être consultées.
Dans le cadre de la semaine de lutte contre le racisme, nos organisations appellent ensemble au maintien et au renforcement de la solidarité entre les travailleurs.
(Source http://www.cgt.fr, le 19 mars 2003)