Texte intégral
R - Ehud Barak - Nous venons de terminer une longue discussion avec le Premier ministre français et avec les ministres qui l'accompagnent dans la délégation. Ceci est la quatrième discussion que nous avons tenue avec Monsieur le Premier ministre en cinq mois, ce qui est le témoignage des relations proches qui existent entre Israël et le gouvernement français. Nous avons parlé du processus de paix sous tous ses aspects, nous avons parlé des relations franco-israéliennes, nous avons remercié la France pour son soutien dans la signature de l'accord d'association entre Israël et l'Union européenne. Nous avons discuté et nous avons présenté les intentions du processus de paix du côté israélien, notre intention d'avancer sur tous les volets du processus de paix et de nous retirer, bien entendu, du Sud-Liban d'ici juillet de l'an 2000, notre intention d'avancer dans les négociations avec les Palestiniens. Nous avons parlé des relations et du développement des relations entre Israël et la France, du développement des relations dans les domaines économique, commercial, culturel. Nous avons bien entendu exprimé l'espoir qui est le nôtre que cette amitié entre la France et Israël aille se renforçant : amitié entre la France et Israël, amitié entre ses dirigeants politiques et, bien sûr, une amitié toute personnelle entre moi-même et Lionel jospin qui, je l'espère, renforcera encore l'amitié entre nos deux peuples.
R - Lionel Jospin - Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs, dans le long entretien que nous avons eu hier en tête-à-tête, Ehud Barak et moi-même à sa résidence, dans les échanges que nous avons prolongés ce matin avec les ministres membres des deux délégations, qui se sont eux aussi exprimés, nous avons redit la force, la profondeur de l'amitié entre la France et Israël. Les relations entre nos deux pays au plan bilatéral se renforcent, au plan politique, à travers les nombreuses rencontres nouées entre le Premier ministre israélien, le président de la République française et moi-même et entre les ministres dont les rencontres sont maintenant fréquentes aussi bien en France qu'en Israël. Les relations économiques sont bonnes et nous avons insisté sur le fait que les nouvelles technologies pour lesquelles, aussi bien Israël que la France sont extrêmement bien placées dans le monde, pouvaient représenter pour nos deux pays un champ nouveau de coopération fructueux sur le plan économique mais aussi sur le plan scientifique et technique.
J'ai eu l'occasion de redire à Ehud Barak que si l'histoire dramatique qu'a connue Israël l'a rapproché fortement des Etats-Unis, et ce lien avec les Etats-Unis nous paraît tout à fait utile
- la géographie, et plus particulièrement la géographie dans la paix revenue montrera à Israël qu'Israël est une expression de l'Europe et proche de l'Europe dans cet espace méditerranéen. Et il le sait. Nous avons bien sûr, en particulier hier soir mais encore ce matin, parlé du processus de paix dans ses trois volets syrien, libanais et palestinien. J'ai dit notre préoccupation des blocages actuels de ce processus et mon espoir que ces blocages soient surmontés. Nous avons confiance dans la volonté, affirmée et réaffirmée ce matin, du Premier ministre israélien de faire en sorte que ce processus de paix débouche. Et à sa place, bien sûr, la France et sa diplomatie sont prêtes à faciliter les contacts, à prendre leur part de la réflexion sur les solutions des problèmes les plus difficiles, voire prête à assumer aussi un rôle de garant dans tel ou tel domaine si cela un jour lui est demandé. Je voudrais terminer en disant, qu'ayant rencontré à plusieurs reprises le Premier ministre israélien, je suis heureux de pouvoir le faire aujourd'hui en Israël.
Q - La question est adressée à M Barak. Vous avez entendu M. jospin tout à l'heure proposer les bons offices de la France pour servir d'intermédiaire, par exemple, pour dialoguer avec d'autres ou bien pour être présent, en tant que force militaire sur le terrain, comme force d'interposition en quelque sorte. Je voudrais savoir en quoi vous pensez que la France peut-être utile dans le processus de paix. Est-ce que c'est justement ainsi en servant de " go between " avec les Syriens, les Libanais ou en étant présente sur le terrain comme force militaire dans une force d'interposition ?
R - Ehud Barak - La voix de la France se fait entendre depuis de forts nombreuses années dans son soutien pour la paix. La voix de la France se fait entendre et ceci est un rôle très important de la France qui a permis ainsi de faire avancer le processus de paix au Proche-Orient. La France a un rôle et joue un rôle dans ce qui concerne les relations multilatérales. La France joue un rôle fort important au niveau du groupe de surveillance des accords après l'opération " Raisins de la colère ". La France a un rôle historique au Liban. La France est présente depuis longtemps. La France a des relations privilégiées avec les Palestiniens et donc la France a déjà beaucoup apporté en ce qui concerne le processus de paix. La France pourra continuer bien sûr à jouer un rôle dans une région stable après que nous soyons arrivés à des accords de paix.
Q - Monsieur le Premier ministre avez-vous discuté de la possibilité que la France intervienne, que la France joue un rôle réellement concret si Israël se retire sans accord du Sud-Liban ? Est-ce que la France est prête à intervenir, à participer sur le terrain, à jouer un rôle si effectivement Israël se retire du Sud-Liban sans accord ?
R - Lionel Jospin - Il a été reproché à Israël d'occuper le Sud-Liban. Il serait paradoxal de lui reprocher de vouloir s'en retirer. C'est après tout ce que demandent des résolutions importantes des Nations unies. Le Premier ministre a rappelé ce qui était un engagement antérieur de sa part et la détermination du gouvernement israélien à cet égard. Et j'ai cru comprendre que le peuple israélien aspirait à ce retrait. Naturellement les conditions dans lesquelles ce retrait s'opérera, le moment venu, sont importantes pour la stabilité au Liban, pour les formes de la présence syrienne au Liban et pour la sécurité d'Israël elle-même. C'est pourquoi, et c'est aussi, je crois, ce que pense le Premier ministre israélien, qu'un retrait d'Israël du Liban dans le cadre d'une solution négociée et d'un accord peut apparaître comme préférable. Les autorités françaises ont dit aux autorités israéliennes que si cela était souhaité dans le cadre d'un accord, la France pouvait envisager, si on le lui demandait, de participer à une formule de garantie, elle qui est déjà, par sa coprésidence du groupe de surveillance, présente dans la problématique libanaise. Et donc c'est dans ce cadre que nous inscrivons aujourd'hui notre réflexion.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2000)
R - Ehud Barak - Nous venons de terminer une longue discussion avec le Premier ministre français et avec les ministres qui l'accompagnent dans la délégation. Ceci est la quatrième discussion que nous avons tenue avec Monsieur le Premier ministre en cinq mois, ce qui est le témoignage des relations proches qui existent entre Israël et le gouvernement français. Nous avons parlé du processus de paix sous tous ses aspects, nous avons parlé des relations franco-israéliennes, nous avons remercié la France pour son soutien dans la signature de l'accord d'association entre Israël et l'Union européenne. Nous avons discuté et nous avons présenté les intentions du processus de paix du côté israélien, notre intention d'avancer sur tous les volets du processus de paix et de nous retirer, bien entendu, du Sud-Liban d'ici juillet de l'an 2000, notre intention d'avancer dans les négociations avec les Palestiniens. Nous avons parlé des relations et du développement des relations entre Israël et la France, du développement des relations dans les domaines économique, commercial, culturel. Nous avons bien entendu exprimé l'espoir qui est le nôtre que cette amitié entre la France et Israël aille se renforçant : amitié entre la France et Israël, amitié entre ses dirigeants politiques et, bien sûr, une amitié toute personnelle entre moi-même et Lionel jospin qui, je l'espère, renforcera encore l'amitié entre nos deux peuples.
R - Lionel Jospin - Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs, dans le long entretien que nous avons eu hier en tête-à-tête, Ehud Barak et moi-même à sa résidence, dans les échanges que nous avons prolongés ce matin avec les ministres membres des deux délégations, qui se sont eux aussi exprimés, nous avons redit la force, la profondeur de l'amitié entre la France et Israël. Les relations entre nos deux pays au plan bilatéral se renforcent, au plan politique, à travers les nombreuses rencontres nouées entre le Premier ministre israélien, le président de la République française et moi-même et entre les ministres dont les rencontres sont maintenant fréquentes aussi bien en France qu'en Israël. Les relations économiques sont bonnes et nous avons insisté sur le fait que les nouvelles technologies pour lesquelles, aussi bien Israël que la France sont extrêmement bien placées dans le monde, pouvaient représenter pour nos deux pays un champ nouveau de coopération fructueux sur le plan économique mais aussi sur le plan scientifique et technique.
J'ai eu l'occasion de redire à Ehud Barak que si l'histoire dramatique qu'a connue Israël l'a rapproché fortement des Etats-Unis, et ce lien avec les Etats-Unis nous paraît tout à fait utile
- la géographie, et plus particulièrement la géographie dans la paix revenue montrera à Israël qu'Israël est une expression de l'Europe et proche de l'Europe dans cet espace méditerranéen. Et il le sait. Nous avons bien sûr, en particulier hier soir mais encore ce matin, parlé du processus de paix dans ses trois volets syrien, libanais et palestinien. J'ai dit notre préoccupation des blocages actuels de ce processus et mon espoir que ces blocages soient surmontés. Nous avons confiance dans la volonté, affirmée et réaffirmée ce matin, du Premier ministre israélien de faire en sorte que ce processus de paix débouche. Et à sa place, bien sûr, la France et sa diplomatie sont prêtes à faciliter les contacts, à prendre leur part de la réflexion sur les solutions des problèmes les plus difficiles, voire prête à assumer aussi un rôle de garant dans tel ou tel domaine si cela un jour lui est demandé. Je voudrais terminer en disant, qu'ayant rencontré à plusieurs reprises le Premier ministre israélien, je suis heureux de pouvoir le faire aujourd'hui en Israël.
Q - La question est adressée à M Barak. Vous avez entendu M. jospin tout à l'heure proposer les bons offices de la France pour servir d'intermédiaire, par exemple, pour dialoguer avec d'autres ou bien pour être présent, en tant que force militaire sur le terrain, comme force d'interposition en quelque sorte. Je voudrais savoir en quoi vous pensez que la France peut-être utile dans le processus de paix. Est-ce que c'est justement ainsi en servant de " go between " avec les Syriens, les Libanais ou en étant présente sur le terrain comme force militaire dans une force d'interposition ?
R - Ehud Barak - La voix de la France se fait entendre depuis de forts nombreuses années dans son soutien pour la paix. La voix de la France se fait entendre et ceci est un rôle très important de la France qui a permis ainsi de faire avancer le processus de paix au Proche-Orient. La France a un rôle et joue un rôle dans ce qui concerne les relations multilatérales. La France joue un rôle fort important au niveau du groupe de surveillance des accords après l'opération " Raisins de la colère ". La France a un rôle historique au Liban. La France est présente depuis longtemps. La France a des relations privilégiées avec les Palestiniens et donc la France a déjà beaucoup apporté en ce qui concerne le processus de paix. La France pourra continuer bien sûr à jouer un rôle dans une région stable après que nous soyons arrivés à des accords de paix.
Q - Monsieur le Premier ministre avez-vous discuté de la possibilité que la France intervienne, que la France joue un rôle réellement concret si Israël se retire sans accord du Sud-Liban ? Est-ce que la France est prête à intervenir, à participer sur le terrain, à jouer un rôle si effectivement Israël se retire du Sud-Liban sans accord ?
R - Lionel Jospin - Il a été reproché à Israël d'occuper le Sud-Liban. Il serait paradoxal de lui reprocher de vouloir s'en retirer. C'est après tout ce que demandent des résolutions importantes des Nations unies. Le Premier ministre a rappelé ce qui était un engagement antérieur de sa part et la détermination du gouvernement israélien à cet égard. Et j'ai cru comprendre que le peuple israélien aspirait à ce retrait. Naturellement les conditions dans lesquelles ce retrait s'opérera, le moment venu, sont importantes pour la stabilité au Liban, pour les formes de la présence syrienne au Liban et pour la sécurité d'Israël elle-même. C'est pourquoi, et c'est aussi, je crois, ce que pense le Premier ministre israélien, qu'un retrait d'Israël du Liban dans le cadre d'une solution négociée et d'un accord peut apparaître comme préférable. Les autorités françaises ont dit aux autorités israéliennes que si cela était souhaité dans le cadre d'un accord, la France pouvait envisager, si on le lui demandait, de participer à une formule de garantie, elle qui est déjà, par sa coprésidence du groupe de surveillance, présente dans la problématique libanaise. Et donc c'est dans ce cadre que nous inscrivons aujourd'hui notre réflexion.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2000)
R - Lionel Jospin - Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs, dans le long entretien que nous avons eu hier en tête-à-tête, Ehud Barak et moi-même à sa résidence, dans les échanges que nous avons prolongés ce matin avec les ministres membres des deux délégations, qui se sont eux aussi exprimés, nous avons redit la force, la profondeur de l'amitié entre la France et Israël. Les relations entre nos deux pays au plan bilatéral se renforcent, au plan politique, à travers les nombreuses rencontres nouées entre le Premier ministre israélien, le président de la République française et moi-même et entre les ministres dont les rencontres sont maintenant fréquentes aussi bien en France qu'en Israël. Les relations économiques sont bonnes et nous avons insisté sur le fait que les nouvelles technologies pour lesquelles, aussi bien Israël que la France sont extrêmement bien placées dans le monde, pouvaient représenter pour nos deux pays un champ nouveau de coopération fructueux sur le plan économique mais aussi sur le plan scientifique et technique.
J'ai eu l'occasion de redire à Ehud Barak que si l'histoire dramatique qu'a connue Israël l'a rapproché fortement des Etats-Unis, et ce lien avec les Etats-Unis nous paraît tout à fait utile
- la géographie, et plus particulièrement la géographie dans la paix revenue montrera à Israël qu'Israël est une expression de l'Europe et proche de l'Europe dans cet espace méditerranéen. Et il le sait. Nous avons bien sûr, en particulier hier soir mais encore ce matin, parlé du processus de paix dans ses trois volets syrien, libanais et palestinien. J'ai dit notre préoccupation des blocages actuels de ce processus et mon espoir que ces blocages soient surmontés. Nous avons confiance dans la volonté, affirmée et réaffirmée ce matin, du Premier ministre israélien de faire en sorte que ce processus de paix débouche. Et à sa place, bien sûr, la France et sa diplomatie sont prêtes à faciliter les contacts, à prendre leur part de la réflexion sur les solutions des problèmes les plus difficiles, voire prête à assumer aussi un rôle de garant dans tel ou tel domaine si cela un jour lui est demandé. Je voudrais terminer en disant, qu'ayant rencontré à plusieurs reprises le Premier ministre israélien, je suis heureux de pouvoir le faire aujourd'hui en Israël.
Q - La question est adressée à M Barak. Vous avez entendu M. jospin tout à l'heure proposer les bons offices de la France pour servir d'intermédiaire, par exemple, pour dialoguer avec d'autres ou bien pour être présent, en tant que force militaire sur le terrain, comme force d'interposition en quelque sorte. Je voudrais savoir en quoi vous pensez que la France peut-être utile dans le processus de paix. Est-ce que c'est justement ainsi en servant de " go between " avec les Syriens, les Libanais ou en étant présente sur le terrain comme force militaire dans une force d'interposition ?
R - Ehud Barak - La voix de la France se fait entendre depuis de forts nombreuses années dans son soutien pour la paix. La voix de la France se fait entendre et ceci est un rôle très important de la France qui a permis ainsi de faire avancer le processus de paix au Proche-Orient. La France a un rôle et joue un rôle dans ce qui concerne les relations multilatérales. La France joue un rôle fort important au niveau du groupe de surveillance des accords après l'opération " Raisins de la colère ". La France a un rôle historique au Liban. La France est présente depuis longtemps. La France a des relations privilégiées avec les Palestiniens et donc la France a déjà beaucoup apporté en ce qui concerne le processus de paix. La France pourra continuer bien sûr à jouer un rôle dans une région stable après que nous soyons arrivés à des accords de paix.
Q - Monsieur le Premier ministre avez-vous discuté de la possibilité que la France intervienne, que la France joue un rôle réellement concret si Israël se retire sans accord du Sud-Liban ? Est-ce que la France est prête à intervenir, à participer sur le terrain, à jouer un rôle si effectivement Israël se retire du Sud-Liban sans accord ?
R - Lionel Jospin - Il a été reproché à Israël d'occuper le Sud-Liban. Il serait paradoxal de lui reprocher de vouloir s'en retirer. C'est après tout ce que demandent des résolutions importantes des Nations unies. Le Premier ministre a rappelé ce qui était un engagement antérieur de sa part et la détermination du gouvernement israélien à cet égard. Et j'ai cru comprendre que le peuple israélien aspirait à ce retrait. Naturellement les conditions dans lesquelles ce retrait s'opérera, le moment venu, sont importantes pour la stabilité au Liban, pour les formes de la présence syrienne au Liban et pour la sécurité d'Israël elle-même. C'est pourquoi, et c'est aussi, je crois, ce que pense le Premier ministre israélien, qu'un retrait d'Israël du Liban dans le cadre d'une solution négociée et d'un accord peut apparaître comme préférable. Les autorités françaises ont dit aux autorités israéliennes que si cela était souhaité dans le cadre d'un accord, la France pouvait envisager, si on le lui demandait, de participer à une formule de garantie, elle qui est déjà, par sa coprésidence du groupe de surveillance, présente dans la problématique libanaise. Et donc c'est dans ce cadre que nous inscrivons aujourd'hui notre réflexion.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2000)
R - Ehud Barak - Nous venons de terminer une longue discussion avec le Premier ministre français et avec les ministres qui l'accompagnent dans la délégation. Ceci est la quatrième discussion que nous avons tenue avec Monsieur le Premier ministre en cinq mois, ce qui est le témoignage des relations proches qui existent entre Israël et le gouvernement français. Nous avons parlé du processus de paix sous tous ses aspects, nous avons parlé des relations franco-israéliennes, nous avons remercié la France pour son soutien dans la signature de l'accord d'association entre Israël et l'Union européenne. Nous avons discuté et nous avons présenté les intentions du processus de paix du côté israélien, notre intention d'avancer sur tous les volets du processus de paix et de nous retirer, bien entendu, du Sud-Liban d'ici juillet de l'an 2000, notre intention d'avancer dans les négociations avec les Palestiniens. Nous avons parlé des relations et du développement des relations entre Israël et la France, du développement des relations dans les domaines économique, commercial, culturel. Nous avons bien entendu exprimé l'espoir qui est le nôtre que cette amitié entre la France et Israël aille se renforçant : amitié entre la France et Israël, amitié entre ses dirigeants politiques et, bien sûr, une amitié toute personnelle entre moi-même et Lionel jospin qui, je l'espère, renforcera encore l'amitié entre nos deux peuples.
R - Lionel Jospin - Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs, dans le long entretien que nous avons eu hier en tête-à-tête, Ehud Barak et moi-même à sa résidence, dans les échanges que nous avons prolongés ce matin avec les ministres membres des deux délégations, qui se sont eux aussi exprimés, nous avons redit la force, la profondeur de l'amitié entre la France et Israël. Les relations entre nos deux pays au plan bilatéral se renforcent, au plan politique, à travers les nombreuses rencontres nouées entre le Premier ministre israélien, le président de la République française et moi-même et entre les ministres dont les rencontres sont maintenant fréquentes aussi bien en France qu'en Israël. Les relations économiques sont bonnes et nous avons insisté sur le fait que les nouvelles technologies pour lesquelles, aussi bien Israël que la France sont extrêmement bien placées dans le monde, pouvaient représenter pour nos deux pays un champ nouveau de coopération fructueux sur le plan économique mais aussi sur le plan scientifique et technique.
J'ai eu l'occasion de redire à Ehud Barak que si l'histoire dramatique qu'a connue Israël l'a rapproché fortement des Etats-Unis, et ce lien avec les Etats-Unis nous paraît tout à fait utile
- la géographie, et plus particulièrement la géographie dans la paix revenue montrera à Israël qu'Israël est une expression de l'Europe et proche de l'Europe dans cet espace méditerranéen. Et il le sait. Nous avons bien sûr, en particulier hier soir mais encore ce matin, parlé du processus de paix dans ses trois volets syrien, libanais et palestinien. J'ai dit notre préoccupation des blocages actuels de ce processus et mon espoir que ces blocages soient surmontés. Nous avons confiance dans la volonté, affirmée et réaffirmée ce matin, du Premier ministre israélien de faire en sorte que ce processus de paix débouche. Et à sa place, bien sûr, la France et sa diplomatie sont prêtes à faciliter les contacts, à prendre leur part de la réflexion sur les solutions des problèmes les plus difficiles, voire prête à assumer aussi un rôle de garant dans tel ou tel domaine si cela un jour lui est demandé. Je voudrais terminer en disant, qu'ayant rencontré à plusieurs reprises le Premier ministre israélien, je suis heureux de pouvoir le faire aujourd'hui en Israël.
Q - La question est adressée à M Barak. Vous avez entendu M. jospin tout à l'heure proposer les bons offices de la France pour servir d'intermédiaire, par exemple, pour dialoguer avec d'autres ou bien pour être présent, en tant que force militaire sur le terrain, comme force d'interposition en quelque sorte. Je voudrais savoir en quoi vous pensez que la France peut-être utile dans le processus de paix. Est-ce que c'est justement ainsi en servant de " go between " avec les Syriens, les Libanais ou en étant présente sur le terrain comme force militaire dans une force d'interposition ?
R - Ehud Barak - La voix de la France se fait entendre depuis de forts nombreuses années dans son soutien pour la paix. La voix de la France se fait entendre et ceci est un rôle très important de la France qui a permis ainsi de faire avancer le processus de paix au Proche-Orient. La France a un rôle et joue un rôle dans ce qui concerne les relations multilatérales. La France joue un rôle fort important au niveau du groupe de surveillance des accords après l'opération " Raisins de la colère ". La France a un rôle historique au Liban. La France est présente depuis longtemps. La France a des relations privilégiées avec les Palestiniens et donc la France a déjà beaucoup apporté en ce qui concerne le processus de paix. La France pourra continuer bien sûr à jouer un rôle dans une région stable après que nous soyons arrivés à des accords de paix.
Q - Monsieur le Premier ministre avez-vous discuté de la possibilité que la France intervienne, que la France joue un rôle réellement concret si Israël se retire sans accord du Sud-Liban ? Est-ce que la France est prête à intervenir, à participer sur le terrain, à jouer un rôle si effectivement Israël se retire du Sud-Liban sans accord ?
R - Lionel Jospin - Il a été reproché à Israël d'occuper le Sud-Liban. Il serait paradoxal de lui reprocher de vouloir s'en retirer. C'est après tout ce que demandent des résolutions importantes des Nations unies. Le Premier ministre a rappelé ce qui était un engagement antérieur de sa part et la détermination du gouvernement israélien à cet égard. Et j'ai cru comprendre que le peuple israélien aspirait à ce retrait. Naturellement les conditions dans lesquelles ce retrait s'opérera, le moment venu, sont importantes pour la stabilité au Liban, pour les formes de la présence syrienne au Liban et pour la sécurité d'Israël elle-même. C'est pourquoi, et c'est aussi, je crois, ce que pense le Premier ministre israélien, qu'un retrait d'Israël du Liban dans le cadre d'une solution négociée et d'un accord peut apparaître comme préférable. Les autorités françaises ont dit aux autorités israéliennes que si cela était souhaité dans le cadre d'un accord, la France pouvait envisager, si on le lui demandait, de participer à une formule de garantie, elle qui est déjà, par sa coprésidence du groupe de surveillance, présente dans la problématique libanaise. Et donc c'est dans ce cadre que nous inscrivons aujourd'hui notre réflexion.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mars 2000)