Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en réponse à une question d'actualité au Gouvernement sur le départ à la retraite pour les personnes ayant commencé à travailler très jeunes et le droit à la formation tout au long de la vie, à l'Assemblée nationale le 4 novembre 2003.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Question d'actualité posée au Gouvernement par M. Alain Boquet (député PCF) sur la réforme des retraites, à l'Assemblée nationale le 4 novembre 2003

Texte intégral

Réponse à une question de M. A. Bocquet (PC), au sujet de la réforme des retraites.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Je dois rendre hommage à M. Bocquet, et prendre acte de sa déclaration, car en effet, le groupe communiste s'est battu depuis de nombreuses années pour que l'on puisse partir à la retraite à 14, 15, 16 ans, quand on avait commencé à travailler très jeune, et qu'on puisse partir donc, quand la cotisation [est] atteinte. Le départ des carrières longues, ceux qui ont commencé à travailler à 14, 15 ans et 16 ans, c'était une revendication des communistes refusée par les socialistes. Et c'est pour cela... Si M. Bocquet m'a posé cette question, c'était qu'il attendait cette réponse. Et je lui donne acte. C'est vrai que c'est une avancée sociale majeure. C'est vrai, M. Bocquet, je vous le dis franchement, si la situation financière de notre pays était meilleure, si nous n'avions pas tant de difficultés, nous aurions pu faire en sorte que plus de 200 000 personnes puissent être concernées par cette décision.
Mais aujourd'hui, grâce au décret que nous avons pris, 200 000 personnes, qui ont commencé à travailler en tant qu'enfants, en tant que jeunes à 14, 15 et 16 ans, vont pouvoir partir à 56 ans, à 59 ans. Voilà une avancée sociale majeure ! Et je crois qu'au fur et à mesure que le temps va maintenant s'écouler, nous pourrons naturellement développer ce type d'approche qui était au coeur de cette grande réforme des retraites que nous avons voulue.
Alors, je dois vous dire, M. Bocquet, en effet, que nous faisons pression sur l'ensemble des partenaires sociaux pour que l'on puisse obtenir qu'il y ait un accord pour les retraites complémentaires qui viendra renforcer cet acquis social. Puisque vous soulignez cette dimension sociale de l'action gouvernementale, je voudrais souligner deux autres grandes réformes, qui montrent bien que le Gouvernement mène une action sociale, que certains cherchent à caricaturer, mais qui est une action en profondeur. Je veux parler, notamment, de l'augmentation du Smic, qui n'a pas, par le passé, été augmenté. Et je le redis
ici : je suis fier d'être à la tête du Gouvernement qui va donner l'équivalent d'un 13 ème mois à 1 million de smicards. Cela, c'est, du vrai social ! Cela, c'est du social de terrain ! Cela, c'est du social partagé ! La retraite pour ceux qui ont commencé jeunes ; le Smic, avec un 13 ème mois ; et ce droit individuel à la formation, que les syndicats ont signé.
Sous le gouvernement précédent, le dialogue social était asphyxié. L'ensemble des partenaires sociaux vient de donner la possibilité aux salariés de conquérir ce droit à la formation tout au long de la vie, qui est la meilleure des sécurités sociales. Voilà une autre avancée sociale. Nous sommes très attentifs à ce que dans cette période très difficile pour les Françaises et les Français, nous soyons en mesure de répondre à ce qu'a toujours été la tradition de la République,
c'est-à-dire, la préoccupation sociale.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.f, le 5 novembre 2003)