Texte intégral
Q - Une dernière question sur l'affaire Pinochet : finalement, Londres décide qu'il va pouvoir rentrer au Chili pour des raisons médicales. Est- ce que ça ne soulage pas tout le monde, y compris la France ?
R - M. Pinochet est un grand criminel qui a commis et fait commettre des actes révoltants pour la conscience humaine. Il faut se souvenir qu'au Chili, dans le Chili de Pinochet, on achevait les blessés, on a torturé, déporté, tué des dizaines de milliers de personnes, peut-être des centaines de milliers, et qu'il faut que des crimes comme ceux-là ne restent pas impunis. J'ai soutenu les demandes d'extradition présentées par des parties civiles françaises. Nous avons transmis, Hubert Védrine, mon collègue des Affaires étrangères et moi, immédiatement ces demandes à Londres. Il y a aussi un principe de la Convention européenne des Droits de l'Homme selon lequel ne peuvent être déférées devant un tribunal que des personnes qui sont en état de comprendre ce qui se passe et de se défendre. Alors voilà, le problème est là ! Est-ce que, effectivement, l'état médical de M. Pinochet justifie qu'il ne puisse pas être présenté devant un tribunal comme tous les pays européens acceptent évidemment ce principe ? Ceci dit, le ministre britannique a laissé huit jours de délai pour que des recours puissent être formés. Il appartient évidemment aux parties civiles de voir, avec leurs avocats, ce qu'elles peuvent et ce qu'elles veulent faire./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2000)
R - M. Pinochet est un grand criminel qui a commis et fait commettre des actes révoltants pour la conscience humaine. Il faut se souvenir qu'au Chili, dans le Chili de Pinochet, on achevait les blessés, on a torturé, déporté, tué des dizaines de milliers de personnes, peut-être des centaines de milliers, et qu'il faut que des crimes comme ceux-là ne restent pas impunis. J'ai soutenu les demandes d'extradition présentées par des parties civiles françaises. Nous avons transmis, Hubert Védrine, mon collègue des Affaires étrangères et moi, immédiatement ces demandes à Londres. Il y a aussi un principe de la Convention européenne des Droits de l'Homme selon lequel ne peuvent être déférées devant un tribunal que des personnes qui sont en état de comprendre ce qui se passe et de se défendre. Alors voilà, le problème est là ! Est-ce que, effectivement, l'état médical de M. Pinochet justifie qu'il ne puisse pas être présenté devant un tribunal comme tous les pays européens acceptent évidemment ce principe ? Ceci dit, le ministre britannique a laissé huit jours de délai pour que des recours puissent être formés. Il appartient évidemment aux parties civiles de voir, avec leurs avocats, ce qu'elles peuvent et ce qu'elles veulent faire./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2000)