Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, en hommage à la mémoire du préfet Claude Erignac, Ajaccio le 16 octobre 2003.

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Circonstance : Inauguration d'une nouvelle plaque commémorative en l'honneur du préfet Claude Erignac assassiné le 6 février 1998, à Ajaccio le 16 octobre 2003

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
L'honneur me revient de saluer en votre nom à tous la mémoire du préfet ERIGNAC, lâchement assassiné le soir du 6 février 1998, ici même, en ce lieu qui porte le souvenir de ce drame. Cette mémoire qui a été profanée, par un geste que je sais unanimement condamné, et sur lequel je ne veux pas m'attarder tant il fait honte.
Ce qui compte, ce qui nous réunit ici aujourd'hui si nombreux, c'est le souvenir vivant, vibrant de Claude ERIGNAC, préfet aux remarquables qualités professionnelles, homme d'honneur et d'écoute, un homme qui portait à la Corse et aux corses une attention profonde et chaleureuse. Ce souvenir est plus grand que nous et nous oblige en ce moment si particulier à nous élever à sa hauteur, à celle aussi de la dignité exemplaire d'une famille cruellement éprouvée.
En présence des autorités politiques, militaires, religieuses, associatives de l'île, de vous tous ici présents, je veux affirmer l'attachement de l'Etat au souvenir de cet homme courageux et droit, dont la disparition, a créé, chacun le sait, ici, une intense émotion.
Ce passé tragique que nous n'avons pas oublié nous fait obligation de tout faire pour qu'à l'avenir plus jamais la terre de Corse ne connaisse pareil drame. Ce qui compte c'est que chacun réalise enfin que rien, jamais, nulle part ne justifie d'en arriver là. Je veux dire si bas !
Le dialogue est la seule voie entre les hommes, de toutes convictions, pourvu qu'ils soient de bonne volonté. Ce passé terrible nous a montré que la violence était une impasse, où la Corse perdait son âme et dilapidait des forces dont elle a tellement besoin.
Un avenir différent est à portée de nos mains, si chacun accepte cette idée forte, simple, juste, que rien n'est possible sans le respect des autres.
Votre présence aujourd'hui témoigne de toute la force de cet espoir. La Corse mérite cet espoir. Même si sa façon d'être est bien à elle, ses tourments sont ceux de la France. C'est pourquoi l'Etat continuera d'être aux côtés des Corses, sur le chemin de la paix et du développement, au sein de la République.
(Source http://www.corse.pref.gouv.fr, le 17 octobre 2003)