Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Chancelier,
Mesdames et Messieurs les membres de l'Institut,
Mesdames et Messieurs les inspecteurs généraux de l'Education nationale,
Messieurs les officiers généraux et supérieurs, Mesdames et Messieurs les Présidents d'associations,
Mesdames et Messieurs les proviseurs, les chefs d'établissement et les enseignants,
Mesdames et Messieurs les anciens Résistants, Français libres et déportés dont nous honorons ce soir le passé,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Le " concours national de la Résistance et de la déportation " est une véritable institution nationale. Je suis donc heureux et ému de participer, pour la première fois, à la remise des prix aux lauréats qui se sont distingués au cours de l'année scolaire 2001-2002 sur ce thème bien difficile de " la connaissance de la déportation et la production littéraire et artistique ".
Je souhaite féliciter et remercier toutes celles et tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, se sont impliqués dans cette grande entreprise, vivante et dynamique, qui a touché plusieurs dizaines de milliers de jeunes de tous horizons.
Je salue tout particulièrement les Fondations de la Résistance et de la mémoire de la déportation pour leur initiative et pour leur rôle remarquables.
Je salue également tous les enseignants qui se sont mobilisés. Monsieur le Ministre, cher Xavier, sans leur engagement ce concours ne pourrait avoir l'ampleur qu'il a atteint et qui est à la hauteur de l'enjeu.
Mais, la réussite de ce concours ne se mesure pas qu'au nombre des participants. Son premier succès réside dans les rencontres qu'il provoque entre les témoins d'une des pages les plus graves de notre histoire et des jeunes avides de connaissance qui se trouvent ainsi sensibilisés à cette période et à ce qu'elle représente.
Nul, ici, en effet, ne doute de l'impérieuse nécessité de transmettre vers les jeunes générations la mémoire de ce que furent la Résistance et l'expérience tragique et unique de la déportation.
Et pour cela,
rien ne vaut le dialogue avec les témoins authentiques, et donc crédibles,
rien ne vaut la réflexion en commun au sein d'une classe,
rien ne vaut l'effort qu'appelle un concours,
rien ne vaut l'émotion du succès pour ceux qui sont réunis ce soir et qui vont être récompensés.
Ce concours est donc irremplaçable pour atteindre les générations successives et pour accomplir cette uvre de mémoire si nécessaire.
Aux témoins et aux acteurs de cette période, tout à la fois héroïque et tragique, je veux dire mon admiration et ma reconnaissance. Je pense, en cela, être le juste interprète des jeunes qui savent désormais ce que vous avez vécu et ce que nous vous devons.
Pour nous permettre de vivre libre aujourd'hui, certains d'entre vous ont connu la déportation.
Le thème du concours de cette année était plus particulièrement tourné vers cette page la plus sombre de l'histoire de l'humanité. J'imagine la difficulté initiale qu'ont rencontrée les jeunes pour évoquer ce drame unique et pour exprimer avec justesse ce qu'ils ressentaient.
Il aura fallu votre témoignage et votre disponibilité pour faire passer ce que vous avez subi.
Car, bien que ces années de ténèbres se soient éloignées, vous continuez, inlassablement, à résister aux forces du mal et de l'oubli.
Ce concours n'existerait pas sans votre volonté permanente, depuis 1961, de transmettre aux jeunes la mémoire de votre passé, de notre passé.
Vous avez fait l'expérience de ce dont la nature humaine est capable, du pire comme du sublime, et vous cherchez à apprendre à chaque nouvelle génération à développer en elle le meilleur. Soyez-en, une nouvelle fois, sincèrement remerciés.
Je souhaiterais m'adresser maintenant à vous, les jeunes, qui avez participé au concours.
A travers le thème retenu pour l'année scolaire 2001-2002, vous avez cherché à comprendre comment, dans des conditions de détresse extrême, des hommes et des femmes pouvaient, par la création, s'opposer à la mort environnante et se révolter contre l'humiliation et la dégradation humaine où les plongeait le système concentrationnaire.
La sensibilité et la pertinence exprimées au travers des travaux et des réalisations que nous récompensons m'ont profondément touché.
Ces réactions montrent de votre part une vive " intelligence ", au sens propre du terme, c'est-à-dire une parfaite appréhension de la réalité, de cette force de résistance qu'un être humain peut puiser dans ses ressources intellectuelles et artistiques, comme ultime refuge contre la destruction.
C'est pour moi, c'est pour nous adultes qui vous entourons ce soir, un formidable encouragement de vous voir si réceptifs et si lucides.
Mesdames et Messieurs, vous le savez, la transmission de la mémoire est une des missions essentielles qui sont confiées au Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants. C'est pour moi une priorité absolue, car la mémoire est le patrimoine commun de notre Nation et l'un des fondements de notre société.
Mon ambition est de promouvoir dans ce domaine une politique moderne, imaginative et dynamique, qui soit résolument tournée vers l'avenir afin de réussir le passage de témoin, d'une génération à l'autre, des valeurs de courage, de dévouement, et de responsabilités au service de la France et de la liberté.
Nous voulons, par exemple, développer, avec les collectivités territoriales, la mise en valeur des lieux de mémoire de proximité par des " itinéraires de mémoire ". Nous voulons aussi engager, avec certains pays étrangers, des coopérations de " mémoire partagée ". Ces projets novateurs, destinés à répondre à votre sensibilité verront leur première concrétisation dès cette année.
Vous comprendrez que je me réjouisse de voir que cette attention à la jeunesse est partagée. En effet, comment ne pas le constater en voyant que le thème retenu pour le concours de la Résistance et de la Déportation pour la session 2003 porte sur " Les jeunes dans la Résistance ".
La convergence des actions des Fondations, des associations, des collectivités locales, des mondes de la culture et de l'entreprise avec celles de l'Etat, et singulièrement du ministère de l'Education nationale et du secrétariat d'Etat aux Anciens combattants, atteste d'une volonté forte et commune qui un gage exceptionnel d'efficacité.
Mesdames et Messieurs, permettez moi, pour conclure, une dernière observation.
En vous voyant tous ici rassemblés, je ne peux pas m'empêcher de penser que la semaine dernière, la France et l'Allemagne célébraient, avec force, optimisme et émotion, le quarantième anniversaire de leur réconciliation officielle autour du Général de GAULLE et du Chancelier ADENAUER, par la signature du Traité de l'Elysée.
Sans l'héroïsme et la volonté de vivre, puis de témoigner, de ceux qui ont vécu la Résistance, la déportation et l'engagement pour le monde libre, jamais cette réconciliation, ni l'Union européenne n'auraient vu le jour.
Il vous incombe, à vous qui représentez la jeunesse et qui aurez bientôt la responsabilité de conduire le pays, de continuer à construire un avenir de liberté et de paix, dans le cadre de la construction européenne.
Il vous faut continuer à réfléchir sur cette période, sur ces valeurs, c'est un exercice quotidien, mais vous l'avez vu, il porte ses fruits.
Je vous remercie.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 26 juin 2003)
Monsieur le Chancelier,
Mesdames et Messieurs les membres de l'Institut,
Mesdames et Messieurs les inspecteurs généraux de l'Education nationale,
Messieurs les officiers généraux et supérieurs, Mesdames et Messieurs les Présidents d'associations,
Mesdames et Messieurs les proviseurs, les chefs d'établissement et les enseignants,
Mesdames et Messieurs les anciens Résistants, Français libres et déportés dont nous honorons ce soir le passé,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Le " concours national de la Résistance et de la déportation " est une véritable institution nationale. Je suis donc heureux et ému de participer, pour la première fois, à la remise des prix aux lauréats qui se sont distingués au cours de l'année scolaire 2001-2002 sur ce thème bien difficile de " la connaissance de la déportation et la production littéraire et artistique ".
Je souhaite féliciter et remercier toutes celles et tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, se sont impliqués dans cette grande entreprise, vivante et dynamique, qui a touché plusieurs dizaines de milliers de jeunes de tous horizons.
Je salue tout particulièrement les Fondations de la Résistance et de la mémoire de la déportation pour leur initiative et pour leur rôle remarquables.
Je salue également tous les enseignants qui se sont mobilisés. Monsieur le Ministre, cher Xavier, sans leur engagement ce concours ne pourrait avoir l'ampleur qu'il a atteint et qui est à la hauteur de l'enjeu.
Mais, la réussite de ce concours ne se mesure pas qu'au nombre des participants. Son premier succès réside dans les rencontres qu'il provoque entre les témoins d'une des pages les plus graves de notre histoire et des jeunes avides de connaissance qui se trouvent ainsi sensibilisés à cette période et à ce qu'elle représente.
Nul, ici, en effet, ne doute de l'impérieuse nécessité de transmettre vers les jeunes générations la mémoire de ce que furent la Résistance et l'expérience tragique et unique de la déportation.
Et pour cela,
rien ne vaut le dialogue avec les témoins authentiques, et donc crédibles,
rien ne vaut la réflexion en commun au sein d'une classe,
rien ne vaut l'effort qu'appelle un concours,
rien ne vaut l'émotion du succès pour ceux qui sont réunis ce soir et qui vont être récompensés.
Ce concours est donc irremplaçable pour atteindre les générations successives et pour accomplir cette uvre de mémoire si nécessaire.
Aux témoins et aux acteurs de cette période, tout à la fois héroïque et tragique, je veux dire mon admiration et ma reconnaissance. Je pense, en cela, être le juste interprète des jeunes qui savent désormais ce que vous avez vécu et ce que nous vous devons.
Pour nous permettre de vivre libre aujourd'hui, certains d'entre vous ont connu la déportation.
Le thème du concours de cette année était plus particulièrement tourné vers cette page la plus sombre de l'histoire de l'humanité. J'imagine la difficulté initiale qu'ont rencontrée les jeunes pour évoquer ce drame unique et pour exprimer avec justesse ce qu'ils ressentaient.
Il aura fallu votre témoignage et votre disponibilité pour faire passer ce que vous avez subi.
Car, bien que ces années de ténèbres se soient éloignées, vous continuez, inlassablement, à résister aux forces du mal et de l'oubli.
Ce concours n'existerait pas sans votre volonté permanente, depuis 1961, de transmettre aux jeunes la mémoire de votre passé, de notre passé.
Vous avez fait l'expérience de ce dont la nature humaine est capable, du pire comme du sublime, et vous cherchez à apprendre à chaque nouvelle génération à développer en elle le meilleur. Soyez-en, une nouvelle fois, sincèrement remerciés.
Je souhaiterais m'adresser maintenant à vous, les jeunes, qui avez participé au concours.
A travers le thème retenu pour l'année scolaire 2001-2002, vous avez cherché à comprendre comment, dans des conditions de détresse extrême, des hommes et des femmes pouvaient, par la création, s'opposer à la mort environnante et se révolter contre l'humiliation et la dégradation humaine où les plongeait le système concentrationnaire.
La sensibilité et la pertinence exprimées au travers des travaux et des réalisations que nous récompensons m'ont profondément touché.
Ces réactions montrent de votre part une vive " intelligence ", au sens propre du terme, c'est-à-dire une parfaite appréhension de la réalité, de cette force de résistance qu'un être humain peut puiser dans ses ressources intellectuelles et artistiques, comme ultime refuge contre la destruction.
C'est pour moi, c'est pour nous adultes qui vous entourons ce soir, un formidable encouragement de vous voir si réceptifs et si lucides.
Mesdames et Messieurs, vous le savez, la transmission de la mémoire est une des missions essentielles qui sont confiées au Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants. C'est pour moi une priorité absolue, car la mémoire est le patrimoine commun de notre Nation et l'un des fondements de notre société.
Mon ambition est de promouvoir dans ce domaine une politique moderne, imaginative et dynamique, qui soit résolument tournée vers l'avenir afin de réussir le passage de témoin, d'une génération à l'autre, des valeurs de courage, de dévouement, et de responsabilités au service de la France et de la liberté.
Nous voulons, par exemple, développer, avec les collectivités territoriales, la mise en valeur des lieux de mémoire de proximité par des " itinéraires de mémoire ". Nous voulons aussi engager, avec certains pays étrangers, des coopérations de " mémoire partagée ". Ces projets novateurs, destinés à répondre à votre sensibilité verront leur première concrétisation dès cette année.
Vous comprendrez que je me réjouisse de voir que cette attention à la jeunesse est partagée. En effet, comment ne pas le constater en voyant que le thème retenu pour le concours de la Résistance et de la Déportation pour la session 2003 porte sur " Les jeunes dans la Résistance ".
La convergence des actions des Fondations, des associations, des collectivités locales, des mondes de la culture et de l'entreprise avec celles de l'Etat, et singulièrement du ministère de l'Education nationale et du secrétariat d'Etat aux Anciens combattants, atteste d'une volonté forte et commune qui un gage exceptionnel d'efficacité.
Mesdames et Messieurs, permettez moi, pour conclure, une dernière observation.
En vous voyant tous ici rassemblés, je ne peux pas m'empêcher de penser que la semaine dernière, la France et l'Allemagne célébraient, avec force, optimisme et émotion, le quarantième anniversaire de leur réconciliation officielle autour du Général de GAULLE et du Chancelier ADENAUER, par la signature du Traité de l'Elysée.
Sans l'héroïsme et la volonté de vivre, puis de témoigner, de ceux qui ont vécu la Résistance, la déportation et l'engagement pour le monde libre, jamais cette réconciliation, ni l'Union européenne n'auraient vu le jour.
Il vous incombe, à vous qui représentez la jeunesse et qui aurez bientôt la responsabilité de conduire le pays, de continuer à construire un avenir de liberté et de paix, dans le cadre de la construction européenne.
Il vous faut continuer à réfléchir sur cette période, sur ces valeurs, c'est un exercice quotidien, mais vous l'avez vu, il porte ses fruits.
Je vous remercie.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 26 juin 2003)