Texte intégral
Q - (Au sujet de la coopération nucléaire russo-iranienne.
Au sujet de l'existence d'un accord secret entre la Russie et la France dans le domaine de la coopération militaire industrielle qui aurait été signé à Toulouse par le président Poutine.)
R - M. de Villepin - Je n'ai rien à ajouter à ce que vient de dire Sergueï Ivanov. Permettez-moi cependant de m'associer sur la première question à ce que vient de dire le ministre de la Défense, M. Ivanov. Nous partageons la même inquiétude sur l'Iran et la même volonté de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive qui constitue une source de déstabilisation, d'insécurité majeure. Il appartient à l'Iran de rétablir la confiance en prenant les mesures appropriées et, en particulier, en signant la mise en uvre immédiate d'un accord de garantie renforcé avec l'Agence internationale de l'Energie atomique, et j'espère que la visite de M. El Baradeï à Téhéran cette semaine sera suivie de décisions concrètes.
R - Mme Alliot-Marie - Les relations de coopération et de confiance sont telles dans le domaine de la défense que nous pouvons répondre l'un pour l'autre, et c'est ce que vient de faire très bien Sergueï Ivanov.
Q - Sur l'Afghanistan : quel est concrètement le partenariat franco-russe dans le domaine de la lutte contre le trafic des stupéfiants en provenance de ce pays ?
R - Mme Alliot-Marie - Je dirai peut-être simplement un mot sur l'Afghanistan. Effectivement, la France qui est présente à travers, d'une part, cinq cents hommes qui se trouvent à Kaboul même et également à travers ces équipes qui forment l'armée afghane, constate qu'il y a depuis maintenant quelques mois une remontée du terrorisme, une présence de plus en plus marquée des Taleban et également une explosion de la fabrication et du trafic de drogue, puisqu'on estime qu'il y a eu une multiplication par deux de la production de drogue au cours de la dernière année. Tous ces éléments d'ailleurs se renforcent les uns les autres car les trafiquants de drogue utilisent l'instabilité créée par les Taleban et le terrorisme, de la même façon qu'on ne peut certainement pas exclure un financement du terrorisme par la drogue. Pour lutter contre cet engrenage, il est indispensable de renforcer le pouvoir central et notamment de recréer une armée nationale afghane, ce à quoi la France participe. Il est indispensable de reconstruire l'économie, il est indispensable de lutter contre la drogue. Sur ces derniers points nous avons effectivement besoin de l'aide de la Russie et à l'OTAN la France a souligné l'intérêt de la proposition faite par les Russes. Il faut également se concerter sur la lutte contre la drogue et c'est la raison pour laquelle la récente Conférence sur les routes de la drogue est particulièrement importante.
R - M. de Villepin - Un mot pour dire à quel point, lors de cette conférence, la concertation que nous avons pu avoir avec nos amis russes, a été de qualité. Il faut évidemment poursuivre cette concertation.
Q - (Au sujet de la composition et des buts du Groupe de travail sur la lutte contre le terrorisme.)
R - Mme Alliot-Marie - Je crois que nous considérons, la Russie comme la France, que la lutte contre le terrorisme est une lutte globale. Elle passe par la lutte contre les réseaux de financement, par le renseignement, par les actions policières à l'intérieur, militaires éventuellement à l'extérieur, et également par l'aide au développement économique dans certaines régions pour éviter que celles-ci ne puissent servir de réserve, de terreau au terrorisme. Les concertations se font donc au niveau des experts dans chacun de ces domaines.
Q - S'agissant de la situation au Proche Orient, peut-on compter sur un règlement syro-libanais ? Quelle est la vision française ?
R - M. de Villepin - Je confirme ce qu'a dit Igor Ivanov. Il y a eu trois bonnes nouvelles pour le Proche-Orient au cours des dernières semaines : il y a eu d'abord l'adoption de la feuille de route, il y a eu le réengagement américain et il y a eu l'accord israélo-palestinien qui a conduit à une trêve. Notre sentiment c'est qu'il faut aller plus loin, plus vite. Plus loin parce qu'il faut développer une approche globale des problèmes de la région, c'est-à-dire inclure évidemment le volet syrien et le volet libanais, ce qui justifie la définition d'une feuille de route particulière pour ces différents volets. Il faut aller aussi plus vite pour ne pas être à la merci d'une nouvelle surenchère, d'un nouveau cycle de violence qui viendrait interrompre les efforts en cours. Pour cela il faut multiplier les gestes de confiance de part et d'autre : mesures prises pour accroître la capacité des Palestiniens à assurer la sécurité dans les Territoires ; retrait de l'ensemble des Territoires du côté israélien ; libération des prisonniers. Il faut parallèlement un investissement plus large de la communauté internationale dans la définition d'un mécanisme de supervision de l'ensemble du processus et l'ensemble des représentants au Quartet : la Russie, les Nations unies, l'Union européenne, les Etats-Unis doivent être associés pleinement à la définition de ce mécanisme. Et nous pensons également, comme nos amis russes, que très rapidement la conférence internationale pourrait permettre et donner une nouvelle dimension à ce processus, associant l'ensemble des pays de la région, ainsi que la communauté internationale et donnant donc une nouvelle dimension au processus de paix.
Q - (Au sujet d'une demande de précisions sur le fonctionnement du groupe de travail sur les nouvelles menaces.)
R - M. de Villepin - C'est un groupe de travail - et Michèle Alliot-Marie l'a dit clairement -, qui a vocation à traiter de l'ensemble des questions du terrorisme, c'est-à-dire à donner une dimension globale de cette question. Ce qui veut dire que dans le domaine policier, dans le domaine judiciaire, dans le domaine du renseignement, dans le domaine financier, nous voulons faire en sorte que les expertises de part et d'autre puissent être associées afin de déterminer les meilleurs moyens d'action, les meilleures coordinations, les meilleures propositions pour être plus efficaces dans la lutte contre ce crime
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juillet 2003)
Au sujet de l'existence d'un accord secret entre la Russie et la France dans le domaine de la coopération militaire industrielle qui aurait été signé à Toulouse par le président Poutine.)
R - M. de Villepin - Je n'ai rien à ajouter à ce que vient de dire Sergueï Ivanov. Permettez-moi cependant de m'associer sur la première question à ce que vient de dire le ministre de la Défense, M. Ivanov. Nous partageons la même inquiétude sur l'Iran et la même volonté de lutter contre la prolifération des armes de destruction massive qui constitue une source de déstabilisation, d'insécurité majeure. Il appartient à l'Iran de rétablir la confiance en prenant les mesures appropriées et, en particulier, en signant la mise en uvre immédiate d'un accord de garantie renforcé avec l'Agence internationale de l'Energie atomique, et j'espère que la visite de M. El Baradeï à Téhéran cette semaine sera suivie de décisions concrètes.
R - Mme Alliot-Marie - Les relations de coopération et de confiance sont telles dans le domaine de la défense que nous pouvons répondre l'un pour l'autre, et c'est ce que vient de faire très bien Sergueï Ivanov.
Q - Sur l'Afghanistan : quel est concrètement le partenariat franco-russe dans le domaine de la lutte contre le trafic des stupéfiants en provenance de ce pays ?
R - Mme Alliot-Marie - Je dirai peut-être simplement un mot sur l'Afghanistan. Effectivement, la France qui est présente à travers, d'une part, cinq cents hommes qui se trouvent à Kaboul même et également à travers ces équipes qui forment l'armée afghane, constate qu'il y a depuis maintenant quelques mois une remontée du terrorisme, une présence de plus en plus marquée des Taleban et également une explosion de la fabrication et du trafic de drogue, puisqu'on estime qu'il y a eu une multiplication par deux de la production de drogue au cours de la dernière année. Tous ces éléments d'ailleurs se renforcent les uns les autres car les trafiquants de drogue utilisent l'instabilité créée par les Taleban et le terrorisme, de la même façon qu'on ne peut certainement pas exclure un financement du terrorisme par la drogue. Pour lutter contre cet engrenage, il est indispensable de renforcer le pouvoir central et notamment de recréer une armée nationale afghane, ce à quoi la France participe. Il est indispensable de reconstruire l'économie, il est indispensable de lutter contre la drogue. Sur ces derniers points nous avons effectivement besoin de l'aide de la Russie et à l'OTAN la France a souligné l'intérêt de la proposition faite par les Russes. Il faut également se concerter sur la lutte contre la drogue et c'est la raison pour laquelle la récente Conférence sur les routes de la drogue est particulièrement importante.
R - M. de Villepin - Un mot pour dire à quel point, lors de cette conférence, la concertation que nous avons pu avoir avec nos amis russes, a été de qualité. Il faut évidemment poursuivre cette concertation.
Q - (Au sujet de la composition et des buts du Groupe de travail sur la lutte contre le terrorisme.)
R - Mme Alliot-Marie - Je crois que nous considérons, la Russie comme la France, que la lutte contre le terrorisme est une lutte globale. Elle passe par la lutte contre les réseaux de financement, par le renseignement, par les actions policières à l'intérieur, militaires éventuellement à l'extérieur, et également par l'aide au développement économique dans certaines régions pour éviter que celles-ci ne puissent servir de réserve, de terreau au terrorisme. Les concertations se font donc au niveau des experts dans chacun de ces domaines.
Q - S'agissant de la situation au Proche Orient, peut-on compter sur un règlement syro-libanais ? Quelle est la vision française ?
R - M. de Villepin - Je confirme ce qu'a dit Igor Ivanov. Il y a eu trois bonnes nouvelles pour le Proche-Orient au cours des dernières semaines : il y a eu d'abord l'adoption de la feuille de route, il y a eu le réengagement américain et il y a eu l'accord israélo-palestinien qui a conduit à une trêve. Notre sentiment c'est qu'il faut aller plus loin, plus vite. Plus loin parce qu'il faut développer une approche globale des problèmes de la région, c'est-à-dire inclure évidemment le volet syrien et le volet libanais, ce qui justifie la définition d'une feuille de route particulière pour ces différents volets. Il faut aller aussi plus vite pour ne pas être à la merci d'une nouvelle surenchère, d'un nouveau cycle de violence qui viendrait interrompre les efforts en cours. Pour cela il faut multiplier les gestes de confiance de part et d'autre : mesures prises pour accroître la capacité des Palestiniens à assurer la sécurité dans les Territoires ; retrait de l'ensemble des Territoires du côté israélien ; libération des prisonniers. Il faut parallèlement un investissement plus large de la communauté internationale dans la définition d'un mécanisme de supervision de l'ensemble du processus et l'ensemble des représentants au Quartet : la Russie, les Nations unies, l'Union européenne, les Etats-Unis doivent être associés pleinement à la définition de ce mécanisme. Et nous pensons également, comme nos amis russes, que très rapidement la conférence internationale pourrait permettre et donner une nouvelle dimension à ce processus, associant l'ensemble des pays de la région, ainsi que la communauté internationale et donnant donc une nouvelle dimension au processus de paix.
Q - (Au sujet d'une demande de précisions sur le fonctionnement du groupe de travail sur les nouvelles menaces.)
R - M. de Villepin - C'est un groupe de travail - et Michèle Alliot-Marie l'a dit clairement -, qui a vocation à traiter de l'ensemble des questions du terrorisme, c'est-à-dire à donner une dimension globale de cette question. Ce qui veut dire que dans le domaine policier, dans le domaine judiciaire, dans le domaine du renseignement, dans le domaine financier, nous voulons faire en sorte que les expertises de part et d'autre puissent être associées afin de déterminer les meilleurs moyens d'action, les meilleures coordinations, les meilleures propositions pour être plus efficaces dans la lutte contre ce crime
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juillet 2003)