Texte intégral
Question : Quelle est la mission de la nouvelle équipe dirigeante de l'UMP, que vous avez présentée hier ?
François Baroin : Sa composition répond à trois objectifs. D'abord, assurer la relève, onformément au souhait exprimé par Alain Juppé, lorsqu'il a annoncé sa décision de quitter la direction de l'UMP en juillet prochain. Ensuite, reconstituer nos équipes après la formation du nouveau gouvernement, qui a largement puisé dans le vivier des talents que lui offrait le parti. Enfin, tirer les leçons du résultat des régionales, en répondant à l'exigence d'un équilibre aussi bien territorial que politique, entre les diverses sensibilités de l'UMP. Quant à notre mission, elle est double : accompagner le gouvernement, en le soutenant mais aussi en menant un travail de réflexion complémentaire et à plus long terme, et faire sortir la gauche de l'ambiguïté dans laquelle elle se complaît.
Question : Vous serez aussi entouré d'un conseil politique dont seront notamment membres Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Debré. Quel sera son rôle ?
François Baroin : Notre but, c'est de disposer d'un outil opérationnel qui se réunisse chaque semaine autour du premier ministre, chef de la majorité, pour l'aider dans sa tâche. Les régionales nous ont fait prendre conscience de la nécessité que les messages des Français soient mieux relayés, comme le président de la République l'a dit dans son intervention télévisée. Il faut que le gouvernement nous aide à l'aider pour que, de notre côté, nous mettions davantage en valeur son action.
Question : Le conseiller du président, Jérôme Monod, en sera-t-il membre ?
François Baroin : Non.
Question : Votre rôle de secrétaire général délégué vous met-il en piste pour succéder à Alain Juppé ?
François Baroin : En aucune façon. Ma mission dure six mois. Ensuite, les militants auront à faire un choix, selon le principe démocratique "un homme, une voix".
Question : Si les élections à la présidence de l'UMP avaient lieu aujourd'hui, qui pourrait s'opposer à Nicolas Sarkozy ? Jean-Pierre Raffarin ?
François Baroin : La question ne se pose pas dans ces termes. Je ne me suis jamais inscrit dans la logique du "Tout sauf Sarkozy", qui constitue à mes yeux la négation même d'un projet politique. En outre, personne aujourd'hui dans la majorité ne peut s'offrir le luxe d'une quelconque division. C'est un temps qui doit être derrière nous, pour laisser la place au rassemblement et au respect mutuel des personnes et des sensibilités. Nous sommes tous dans le même bateau. Il n'y a donc pas de candidature taboue, ni de candidat disqualifié d'avance.
Question : Vous êtes pour la création de courants internes à l'UMP. Comment et quand comptez-vous les faire émerger ?
François Baroin : La commission des statuts, où j'ai siégé dès juin 2002, est parvenue à un dispositif qui permet aux courants d'exister. Au passage, je rappelle qu'Alain Juppé et la direction actuelle de l'UMP ont toujours défendu le respect de ces statuts.
Question : Sauf Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy, qui ont obtenu le report sine die de la création des courants...
François Baroin : C'est vrai qu'à un moment, certains ont préféré insister sur ce qui nous rassemblait plutôt que de mettre en lumière ce qui pouvait nous diviser. Au final, dans notre électorat, ce report a abouti à une soustraction plutôt qu'à une addition. Notre souci, aujourd'hui, est d'opérer des additions sans créer de divisions.
Question : Etes-vous pour que les militants départagent le poids de chaque sensibilité, et que ce vote détermine la composition des instances dirigeantes ?
François Baroin : C'est le principe de la démocratie. Nous allons en discuter. Certains d'entre nous, qui incarnent une légitimité historique, de par leur trajectoire personnelle, veulent organiser leur sensibilité. D'autres ne le souhaitent pas. Nous devrons tenir compte de tout cela. Il pourrait y avoir un courant très largement majoritaire, et des courants organisés dont le poids dans les instances dirigeantes sera lié au vote des militants.
Question : Quelle attitude comptez-vous adopter vis-à-vis de L'UDF ?
François Baroin : L'UDF s'est autorisée tous les droits, y compris celui d'être le premier opposant au gouvernement, au nom d'une appartenance parfois toute théorique à la majorité. Cette posture lui a permis de profiter des deux ans de l'atonie de la gauche, mais le PS semble se réveiller, ce qui ouvre des perspectives nouvelles. Nous avons donc décidé, sous l'impulsion d'Alain Juppé, d'ouvrir des discussions de fond avec l'UDF pour inscrire notre action dans un pacte de majorité. Tout en actant les désaccords s'il y en a.
Question : Comment expliquez-vous que François Bayrou n'ait pas encore répondu à cette invitation ?
François Baroin : Il s'est déclaré favorable à cette démarche. Nous sommes d'une immense patience. Aux régionales, l'UDF a refusé la main que nous lui avons tendue pendant des mois mais elle doit tenir compte des résultats du scrutin : les Français ont mis tout le monde dans le même sac, et le socle UMP-UDF s'est révélé trop bas pour assurer le succès de la majorité.
(Source http://www.u-m-p.org, le 22 avril 2004)
François Baroin : Sa composition répond à trois objectifs. D'abord, assurer la relève, onformément au souhait exprimé par Alain Juppé, lorsqu'il a annoncé sa décision de quitter la direction de l'UMP en juillet prochain. Ensuite, reconstituer nos équipes après la formation du nouveau gouvernement, qui a largement puisé dans le vivier des talents que lui offrait le parti. Enfin, tirer les leçons du résultat des régionales, en répondant à l'exigence d'un équilibre aussi bien territorial que politique, entre les diverses sensibilités de l'UMP. Quant à notre mission, elle est double : accompagner le gouvernement, en le soutenant mais aussi en menant un travail de réflexion complémentaire et à plus long terme, et faire sortir la gauche de l'ambiguïté dans laquelle elle se complaît.
Question : Vous serez aussi entouré d'un conseil politique dont seront notamment membres Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Debré. Quel sera son rôle ?
François Baroin : Notre but, c'est de disposer d'un outil opérationnel qui se réunisse chaque semaine autour du premier ministre, chef de la majorité, pour l'aider dans sa tâche. Les régionales nous ont fait prendre conscience de la nécessité que les messages des Français soient mieux relayés, comme le président de la République l'a dit dans son intervention télévisée. Il faut que le gouvernement nous aide à l'aider pour que, de notre côté, nous mettions davantage en valeur son action.
Question : Le conseiller du président, Jérôme Monod, en sera-t-il membre ?
François Baroin : Non.
Question : Votre rôle de secrétaire général délégué vous met-il en piste pour succéder à Alain Juppé ?
François Baroin : En aucune façon. Ma mission dure six mois. Ensuite, les militants auront à faire un choix, selon le principe démocratique "un homme, une voix".
Question : Si les élections à la présidence de l'UMP avaient lieu aujourd'hui, qui pourrait s'opposer à Nicolas Sarkozy ? Jean-Pierre Raffarin ?
François Baroin : La question ne se pose pas dans ces termes. Je ne me suis jamais inscrit dans la logique du "Tout sauf Sarkozy", qui constitue à mes yeux la négation même d'un projet politique. En outre, personne aujourd'hui dans la majorité ne peut s'offrir le luxe d'une quelconque division. C'est un temps qui doit être derrière nous, pour laisser la place au rassemblement et au respect mutuel des personnes et des sensibilités. Nous sommes tous dans le même bateau. Il n'y a donc pas de candidature taboue, ni de candidat disqualifié d'avance.
Question : Vous êtes pour la création de courants internes à l'UMP. Comment et quand comptez-vous les faire émerger ?
François Baroin : La commission des statuts, où j'ai siégé dès juin 2002, est parvenue à un dispositif qui permet aux courants d'exister. Au passage, je rappelle qu'Alain Juppé et la direction actuelle de l'UMP ont toujours défendu le respect de ces statuts.
Question : Sauf Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy, qui ont obtenu le report sine die de la création des courants...
François Baroin : C'est vrai qu'à un moment, certains ont préféré insister sur ce qui nous rassemblait plutôt que de mettre en lumière ce qui pouvait nous diviser. Au final, dans notre électorat, ce report a abouti à une soustraction plutôt qu'à une addition. Notre souci, aujourd'hui, est d'opérer des additions sans créer de divisions.
Question : Etes-vous pour que les militants départagent le poids de chaque sensibilité, et que ce vote détermine la composition des instances dirigeantes ?
François Baroin : C'est le principe de la démocratie. Nous allons en discuter. Certains d'entre nous, qui incarnent une légitimité historique, de par leur trajectoire personnelle, veulent organiser leur sensibilité. D'autres ne le souhaitent pas. Nous devrons tenir compte de tout cela. Il pourrait y avoir un courant très largement majoritaire, et des courants organisés dont le poids dans les instances dirigeantes sera lié au vote des militants.
Question : Quelle attitude comptez-vous adopter vis-à-vis de L'UDF ?
François Baroin : L'UDF s'est autorisée tous les droits, y compris celui d'être le premier opposant au gouvernement, au nom d'une appartenance parfois toute théorique à la majorité. Cette posture lui a permis de profiter des deux ans de l'atonie de la gauche, mais le PS semble se réveiller, ce qui ouvre des perspectives nouvelles. Nous avons donc décidé, sous l'impulsion d'Alain Juppé, d'ouvrir des discussions de fond avec l'UDF pour inscrire notre action dans un pacte de majorité. Tout en actant les désaccords s'il y en a.
Question : Comment expliquez-vous que François Bayrou n'ait pas encore répondu à cette invitation ?
François Baroin : Il s'est déclaré favorable à cette démarche. Nous sommes d'une immense patience. Aux régionales, l'UDF a refusé la main que nous lui avons tendue pendant des mois mais elle doit tenir compte des résultats du scrutin : les Français ont mis tout le monde dans le même sac, et le socle UMP-UDF s'est révélé trop bas pour assurer le succès de la majorité.
(Source http://www.u-m-p.org, le 22 avril 2004)