Texte intégral
1. En tant que Ministre délégué à la ville, si je suis aujourd'hui aux côtés du ministre de l'éducation nationale Claude Allègre et de Ségolène Royal,
C'est pour dire que les violences scolaires sont des violences tout court. Aujourd'hui, c'est l'école qui est sous vos feux, sous vos plumes. Hier, c'était les autobus, ou encore les stades, un autre jour les centres commerciaux.
Les enfants qui sont violents le sont dans l'école mais aussi dans la ville, les enfants ne se découpent pas en tranches. C'est partout dans tous les lieux où ils vivent, où ils apprennent, où ils se distraient que l'on doit agir. Comme j'ai déjà eu l'occasion de la dire : l'éducation est une responsabilité partagée, collective.
Je suis ici pour affirmer qu'on ne guérira pas l'école de sa violence, si on ne soigne pas toute la ville. Et je m'y emploie.
Dans des quartiers où des enfants très jeunes " tiennent les murs " comme ils disent, après l'école, parce que leurs logements sont trop inconfortables, parce que personne ne s'occupe d'eux, parce qu'ils n'ont pas de moyens de transports pour rejoindre le centre ville, parce qu'ils n'ont pas de loisirs possibles, dans des quartiers où les adultes vivent des conditions de vie dégradées et perdent confiance, oui, la violence apparaît.
J'ai pris les décisions qui m'incombent pour que la politique de la ville menée par ce gouvernement rétablisse la justice et rende aux habitants des quartiers concernés - et les enfants sont des habitants - des conditions de vie normale, que ce soit en matière de logement, d'équipements sportifs, d'accès à l'éducation et à la culture, auxquels tous ont droit.
2. Ces décisions auront des effets dès cette année
Réfection des écoles dans les communes pauvres
En 1999, nous avons attribué plus de 110 MF pour que les communes les plus pauvres puissent réparer leurs écoles. Nous avons dit qu'il fallait saisir cette occasion pour ouvrir l'école aux parents et pour créer des salles des parents. Cette année l'effort sera poursuivi.
Adultes relais
Dans le cadre des décisions prises lors du CIV du 14 décembre dernier, 1000 adultes relais prendront leur fonction dans les 70 sites dont les ministres de l'Education ont parlé et où se concentrent les violences scolaires.
Ils auront un rôle de relais entre l'école et la ville.
Ils auront vocation à intervenir dans les écoles hors temps pédagogique et à faire le lien entre école et famille, car trop souvent, par des peurs réciproques, la nécessaire concertation n'existe pas et renforce l'échec des enfants.
Soutien aux fonctionnaires
Des journées d'accueil et d'information sur la ville, seront organisées en début d'année pour tous les nouveaux fonctionnaires, qu'ils soient enseignants, éducateurs, bibliothécaires, policiers, animateurs, sur l'initiative des élus, des services de l'état et des associations locales, chaque année, dans chaque ville en contrat de ville.
Dans le même esprit, des formations conjointes seront organisées pour les emplois jeunes et les aide éducateurs des mêmes quartiers, car ils doivent travailler ensemble.
Nous mettrons en uvre les décisions du dernier conseil interministériel des villes avec des aides au logement pour les nouveaux fonctionnaires prenant leur fonction dans les quartiers de la politique de la ville
Des groupes d'aide et d'écoute seront créés, chaque fois que cela sera nécessaire, comme c'est déjà le cas sur certains sites, je pense à Créteil, Sarcelles ou Mulhouse, pour faciliter la réflexion collective, organiser l'échange, proposer des solutions liées aux tensions avec les jeunes et les violences dans la ville.
Des programmes d'actions éducatifs
Je souhaite que tous les acteurs locaux, au premier rang desquels se trouvent les élus, organisent des plans d'accompagnement à l'éducation des enfants pour les conduire vers la réussite. Les contrats de ville qui sont en train d'être signés en seront le cadre. Ils bénéficieront de moyens doublés dans la période qui s'ouvre.
Pour le dire simplement, je ne veux pas seulement du hip-hop et du foot pour les enfants des banlieues, tandis que d'autres apprennent le violon et découvrent les arts plastiques. Partout où vivent les enfants dans la ville : école, centres culturels, stades, bibliothèques, centres de loisirs, il faut leur offrir des activités de qualité.
Réduire les inégalités, c'est abaisser le seuil des violences.
J'ai demandé aux préfets d'y consacrer tous les moyens nécessaires
La loi que doivent respecter les enfants dans la ville doit être connue, simple et cohérente.
On connaît les ravages de la valse hésitation, du père qui dit non et de la mère qui dit oui. Ou le contraire.
Il n'y a pas l'école qui doit oui, la ville qui dit non, ou le contraire.
Il n'y a pas une règle pour l'école, une autre pour la piscine, une autre pour la bibliothèque.
Les règles de vie communes doivent être diffusées sous la forme d'une brochure d'information, dans tous les espaces éducatifs, culturels et de loisirs que fréquentent les enfants dans la ville : stades, piscines, bibliothèques, autobus, écoles, centres de loisirs, etc, Ils doivent être préparés après concertation collective et avec la participation des enfants eux-mêmes. Ce sera l'occasion de revoir les différents règlements intérieurs pour les harmoniser.
Mesdames et messieurs, je viens de vous parler du court terme de ce que nous allons mettre en uvre dès cette année.
3 Je terminerai par le plus long terme, car par delà les secousses de l'actualité et la nécessité de répondre avec efficacité aux problèmes qui se posent dans l'urgence, je travaille pour ma part à faire une ville plus humaine pour que tous les habitants aient une vie normale et harmonieuse.
Cela aura des conséquences directes sur la qualité de l'éducation des enfants. C'est en réparant la ville, en désenclavant certains quartiers dans lesquels les jeunes se sentent trop enfermés, en recréant des équipements sportifs, culturels, en rétablissant davantage de mixité sociale dans la ville, qu'on vaincra la violence.
50 grands projets de ville vont voir le jour.
C'est l'occasion, dans ces mêmes villes, de construire avec tous les habitants, enseignants, parents, élus, associations, des projets éducatifs ambitieux pour une éducation de la réussite pour nos enfants.
(source http://www.ville.gouv.fr, le 3 février 2000)
C'est pour dire que les violences scolaires sont des violences tout court. Aujourd'hui, c'est l'école qui est sous vos feux, sous vos plumes. Hier, c'était les autobus, ou encore les stades, un autre jour les centres commerciaux.
Les enfants qui sont violents le sont dans l'école mais aussi dans la ville, les enfants ne se découpent pas en tranches. C'est partout dans tous les lieux où ils vivent, où ils apprennent, où ils se distraient que l'on doit agir. Comme j'ai déjà eu l'occasion de la dire : l'éducation est une responsabilité partagée, collective.
Je suis ici pour affirmer qu'on ne guérira pas l'école de sa violence, si on ne soigne pas toute la ville. Et je m'y emploie.
Dans des quartiers où des enfants très jeunes " tiennent les murs " comme ils disent, après l'école, parce que leurs logements sont trop inconfortables, parce que personne ne s'occupe d'eux, parce qu'ils n'ont pas de moyens de transports pour rejoindre le centre ville, parce qu'ils n'ont pas de loisirs possibles, dans des quartiers où les adultes vivent des conditions de vie dégradées et perdent confiance, oui, la violence apparaît.
J'ai pris les décisions qui m'incombent pour que la politique de la ville menée par ce gouvernement rétablisse la justice et rende aux habitants des quartiers concernés - et les enfants sont des habitants - des conditions de vie normale, que ce soit en matière de logement, d'équipements sportifs, d'accès à l'éducation et à la culture, auxquels tous ont droit.
2. Ces décisions auront des effets dès cette année
Réfection des écoles dans les communes pauvres
En 1999, nous avons attribué plus de 110 MF pour que les communes les plus pauvres puissent réparer leurs écoles. Nous avons dit qu'il fallait saisir cette occasion pour ouvrir l'école aux parents et pour créer des salles des parents. Cette année l'effort sera poursuivi.
Adultes relais
Dans le cadre des décisions prises lors du CIV du 14 décembre dernier, 1000 adultes relais prendront leur fonction dans les 70 sites dont les ministres de l'Education ont parlé et où se concentrent les violences scolaires.
Ils auront un rôle de relais entre l'école et la ville.
Ils auront vocation à intervenir dans les écoles hors temps pédagogique et à faire le lien entre école et famille, car trop souvent, par des peurs réciproques, la nécessaire concertation n'existe pas et renforce l'échec des enfants.
Soutien aux fonctionnaires
Des journées d'accueil et d'information sur la ville, seront organisées en début d'année pour tous les nouveaux fonctionnaires, qu'ils soient enseignants, éducateurs, bibliothécaires, policiers, animateurs, sur l'initiative des élus, des services de l'état et des associations locales, chaque année, dans chaque ville en contrat de ville.
Dans le même esprit, des formations conjointes seront organisées pour les emplois jeunes et les aide éducateurs des mêmes quartiers, car ils doivent travailler ensemble.
Nous mettrons en uvre les décisions du dernier conseil interministériel des villes avec des aides au logement pour les nouveaux fonctionnaires prenant leur fonction dans les quartiers de la politique de la ville
Des groupes d'aide et d'écoute seront créés, chaque fois que cela sera nécessaire, comme c'est déjà le cas sur certains sites, je pense à Créteil, Sarcelles ou Mulhouse, pour faciliter la réflexion collective, organiser l'échange, proposer des solutions liées aux tensions avec les jeunes et les violences dans la ville.
Des programmes d'actions éducatifs
Je souhaite que tous les acteurs locaux, au premier rang desquels se trouvent les élus, organisent des plans d'accompagnement à l'éducation des enfants pour les conduire vers la réussite. Les contrats de ville qui sont en train d'être signés en seront le cadre. Ils bénéficieront de moyens doublés dans la période qui s'ouvre.
Pour le dire simplement, je ne veux pas seulement du hip-hop et du foot pour les enfants des banlieues, tandis que d'autres apprennent le violon et découvrent les arts plastiques. Partout où vivent les enfants dans la ville : école, centres culturels, stades, bibliothèques, centres de loisirs, il faut leur offrir des activités de qualité.
Réduire les inégalités, c'est abaisser le seuil des violences.
J'ai demandé aux préfets d'y consacrer tous les moyens nécessaires
La loi que doivent respecter les enfants dans la ville doit être connue, simple et cohérente.
On connaît les ravages de la valse hésitation, du père qui dit non et de la mère qui dit oui. Ou le contraire.
Il n'y a pas l'école qui doit oui, la ville qui dit non, ou le contraire.
Il n'y a pas une règle pour l'école, une autre pour la piscine, une autre pour la bibliothèque.
Les règles de vie communes doivent être diffusées sous la forme d'une brochure d'information, dans tous les espaces éducatifs, culturels et de loisirs que fréquentent les enfants dans la ville : stades, piscines, bibliothèques, autobus, écoles, centres de loisirs, etc, Ils doivent être préparés après concertation collective et avec la participation des enfants eux-mêmes. Ce sera l'occasion de revoir les différents règlements intérieurs pour les harmoniser.
Mesdames et messieurs, je viens de vous parler du court terme de ce que nous allons mettre en uvre dès cette année.
3 Je terminerai par le plus long terme, car par delà les secousses de l'actualité et la nécessité de répondre avec efficacité aux problèmes qui se posent dans l'urgence, je travaille pour ma part à faire une ville plus humaine pour que tous les habitants aient une vie normale et harmonieuse.
Cela aura des conséquences directes sur la qualité de l'éducation des enfants. C'est en réparant la ville, en désenclavant certains quartiers dans lesquels les jeunes se sentent trop enfermés, en recréant des équipements sportifs, culturels, en rétablissant davantage de mixité sociale dans la ville, qu'on vaincra la violence.
50 grands projets de ville vont voir le jour.
C'est l'occasion, dans ces mêmes villes, de construire avec tous les habitants, enseignants, parents, élus, associations, des projets éducatifs ambitieux pour une éducation de la réussite pour nos enfants.
(source http://www.ville.gouv.fr, le 3 février 2000)