Texte intégral
Mes chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue au Sénat, pour l'inauguration d'une nouvelle exposition du Musée du Luxembourg. Je suis fier de constater que, désormais, le Musée a trouvé son public, il n'est plus besoin d'y insister, après le succès considérable de l'exposition Modigliani dont je remercie le commissaire général, Marc Restellini. Chaque exposition est désormais attendue comme un événement.
Celle-ci ne déroge pas à la règle : d'abord nous célébrons le centenaire de la mort de Paul Gauguin en soulignant sa période bretonne, celle où sans doute, il a trouvé son style. Mais nous présentons pour la première fois en France une évocation d'ensemble des peintres de Pont-Aven. 138 oeuvres, 27 peintres, 42 Gauguin, de magnifiques, Bernard, Moret, Maufra, Serusier, Filiger, de Haan, pour n'en citer que quelques uns. C'est aussi, après la collection Rau, Raphaël et Modigliani, un exercice nouveau pour le Musée et un exercice réussi.
Je tiens à remercier et à féliciter vivement le commissaire de l'exposition, Monsieur André Cariou, qui a conduit ce projet avec une grande rigueur mais aussi avec une passion qu'il sait faire partager comme le montrent les textes passionnants du catalogue.
Je remercie à travers lui la ville de Quimper et son sénateur-maire, mon ami Alain Gérard, qui accueillera ensuite l'exposition dans son remarquable Musée des Beaux-Arts qui a la chance d'avoir un conservateur de talent. Je salue M. Nicolas Spinosa, surintendant des biens culturels de Naples, qui accueillera ensuite l'exposition au prestigieux Musée Capodimonte.
Il suffit de parcourir cette exposition, pour constater que la démonstration est réussie, pour voir en peu d'années une colonie artistique vouée à la peinture pittoresque, à la peinture de genre, devenir un laboratoire de l'art moderne, grâce notamment au choc de l'arrivée de Gauguin, mais aussi au génie de beaucoup d'autres que cette exposition permet de réévaluer.
On voit sous nos yeux l'invention du synthétisme, l'influence japonisante, que la scénographie, comme toujours astucieuse, de Monsieur Laurent Guinamard fait ressortir.
C'est la Bretagne aussi qui est à l'honneur et je soupçonne là la marque de mon Directeur de cabinet, fait de granit finistérien, mais contraint de se frotter chaque jour au granit porphyroïde des Vosges, d'avoir voulu respirer les embruns de l'Atlantique. Le village de Pont-Aven était un endroit réputé pour sa beauté mais aussi pour son animation. " Pont-Aven, ville de renom, quatorze moulins, quinze maisons " disait le proverbe. La vie n'y est pas chère : comme l'écrit un conteur " on y trouve le beurre au prix du lait et la poule au prix de l'uf et la toile au prix du lin vert ". C'est justement ce qui attire Gauguin dans ce " trou " comme il l'écrit à son épouse.
Mais avant lui -rendons à César ce qui est à César, si j'ose cette formule dans les circonstances présentes- c'est aux Américains et en particulier à Mosler et à Charles Wylie, que l'on doit la découverte de Pont-Aven et la naissance de la colonie.
Il m'est agréable de témoigner aujourd'hui cette reconnaissance et de vous signaler une curiosité : l'exposition s'ouvre en effet sur une toile d'un peintre américain Mosler, scène de genre intitulée " le retour " ou " le retour du fils prodigue " qui fut la première oeuvre d'un artiste américain jamais entrée dans les collections publiques françaises. Et, comme il était alors le musée d'art moderne, c'est le Musée du Luxembourg qui l'acheta.
Vous connaissez tous la phrase à la fois admirative et arrogante de Matisse revenant des Etats-Unis : " un jour, ils auront des peintres " ! Eh bien, bien avant lui, le Musée du Luxembourg, comme le Sénat aujourd'hui, était à l'avant-garde.
C'est pourquoi Gauguin a cherché à lui vendre ses oeuvres. Le Musée en a exposé, mais pas toutes celles qu'il aurait souhaité lui vendre. Gauguin, amer, l'a alors qualifié de " maison de passe ". Sans rancune, mais à titre de réparation, le Musée du Luxembourg rend donc aujourd'hui hommage à ce grand peintre.
Je tiens à remercier tous les musées, et notamment les très nombreux musées américains qui ont consenti pour cette exposition des prêts très importants ainsi que tous les collectionneurs, tous les parents des peintres exposés, qui ont fait à notre égard un geste dont je mesure le prix et auquel le Sénat est très sensible.
Je tiens à remercier tous nos fidèles partenaires, LCI, Métrobus, Jean-Claude Decaux, Paris-Match, France-info, la mairie et l'office du tourisme de Paris, notre Chaîne Public-Sénat aussi, auxquels -je tiens à ce qu'ils le sachent- nous vouons une immense reconnaissance car nous savons qu'au-delà de la qualité des uvres présentées, nous leur devons ces immenses succès publics et le renouveau du Musée du Luxembourg.
Je vous remercie.
(Source http://www.senat.gouv.fr, le 18 avril 2003)
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue au Sénat, pour l'inauguration d'une nouvelle exposition du Musée du Luxembourg. Je suis fier de constater que, désormais, le Musée a trouvé son public, il n'est plus besoin d'y insister, après le succès considérable de l'exposition Modigliani dont je remercie le commissaire général, Marc Restellini. Chaque exposition est désormais attendue comme un événement.
Celle-ci ne déroge pas à la règle : d'abord nous célébrons le centenaire de la mort de Paul Gauguin en soulignant sa période bretonne, celle où sans doute, il a trouvé son style. Mais nous présentons pour la première fois en France une évocation d'ensemble des peintres de Pont-Aven. 138 oeuvres, 27 peintres, 42 Gauguin, de magnifiques, Bernard, Moret, Maufra, Serusier, Filiger, de Haan, pour n'en citer que quelques uns. C'est aussi, après la collection Rau, Raphaël et Modigliani, un exercice nouveau pour le Musée et un exercice réussi.
Je tiens à remercier et à féliciter vivement le commissaire de l'exposition, Monsieur André Cariou, qui a conduit ce projet avec une grande rigueur mais aussi avec une passion qu'il sait faire partager comme le montrent les textes passionnants du catalogue.
Je remercie à travers lui la ville de Quimper et son sénateur-maire, mon ami Alain Gérard, qui accueillera ensuite l'exposition dans son remarquable Musée des Beaux-Arts qui a la chance d'avoir un conservateur de talent. Je salue M. Nicolas Spinosa, surintendant des biens culturels de Naples, qui accueillera ensuite l'exposition au prestigieux Musée Capodimonte.
Il suffit de parcourir cette exposition, pour constater que la démonstration est réussie, pour voir en peu d'années une colonie artistique vouée à la peinture pittoresque, à la peinture de genre, devenir un laboratoire de l'art moderne, grâce notamment au choc de l'arrivée de Gauguin, mais aussi au génie de beaucoup d'autres que cette exposition permet de réévaluer.
On voit sous nos yeux l'invention du synthétisme, l'influence japonisante, que la scénographie, comme toujours astucieuse, de Monsieur Laurent Guinamard fait ressortir.
C'est la Bretagne aussi qui est à l'honneur et je soupçonne là la marque de mon Directeur de cabinet, fait de granit finistérien, mais contraint de se frotter chaque jour au granit porphyroïde des Vosges, d'avoir voulu respirer les embruns de l'Atlantique. Le village de Pont-Aven était un endroit réputé pour sa beauté mais aussi pour son animation. " Pont-Aven, ville de renom, quatorze moulins, quinze maisons " disait le proverbe. La vie n'y est pas chère : comme l'écrit un conteur " on y trouve le beurre au prix du lait et la poule au prix de l'uf et la toile au prix du lin vert ". C'est justement ce qui attire Gauguin dans ce " trou " comme il l'écrit à son épouse.
Mais avant lui -rendons à César ce qui est à César, si j'ose cette formule dans les circonstances présentes- c'est aux Américains et en particulier à Mosler et à Charles Wylie, que l'on doit la découverte de Pont-Aven et la naissance de la colonie.
Il m'est agréable de témoigner aujourd'hui cette reconnaissance et de vous signaler une curiosité : l'exposition s'ouvre en effet sur une toile d'un peintre américain Mosler, scène de genre intitulée " le retour " ou " le retour du fils prodigue " qui fut la première oeuvre d'un artiste américain jamais entrée dans les collections publiques françaises. Et, comme il était alors le musée d'art moderne, c'est le Musée du Luxembourg qui l'acheta.
Vous connaissez tous la phrase à la fois admirative et arrogante de Matisse revenant des Etats-Unis : " un jour, ils auront des peintres " ! Eh bien, bien avant lui, le Musée du Luxembourg, comme le Sénat aujourd'hui, était à l'avant-garde.
C'est pourquoi Gauguin a cherché à lui vendre ses oeuvres. Le Musée en a exposé, mais pas toutes celles qu'il aurait souhaité lui vendre. Gauguin, amer, l'a alors qualifié de " maison de passe ". Sans rancune, mais à titre de réparation, le Musée du Luxembourg rend donc aujourd'hui hommage à ce grand peintre.
Je tiens à remercier tous les musées, et notamment les très nombreux musées américains qui ont consenti pour cette exposition des prêts très importants ainsi que tous les collectionneurs, tous les parents des peintres exposés, qui ont fait à notre égard un geste dont je mesure le prix et auquel le Sénat est très sensible.
Je tiens à remercier tous nos fidèles partenaires, LCI, Métrobus, Jean-Claude Decaux, Paris-Match, France-info, la mairie et l'office du tourisme de Paris, notre Chaîne Public-Sénat aussi, auxquels -je tiens à ce qu'ils le sachent- nous vouons une immense reconnaissance car nous savons qu'au-delà de la qualité des uvres présentées, nous leur devons ces immenses succès publics et le renouveau du Musée du Luxembourg.
Je vous remercie.
(Source http://www.senat.gouv.fr, le 18 avril 2003)