Déclaration de Mme Tokia Saïfi, secrétaire d'Etat au développement durable, sur les risques de rupture des équilibres écologiques de la planète et sur l'éducation à la protection de l'environnement et la sensibilisation des enfants au développement durable dans les établissements scolaires, Paris le 14 avril 2004.

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Circonstance : Colloque international sur l'éducation à l'environnement pour un développement durable à Paris les 14 et 15 avril 2004

Texte intégral

Monsieur le Directeur Général de l'UNESCO,
Monsieur le Directeur Général du Muséum,
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Professeur Ricard,
Mesdames et Messieurs,
J'aimerais vous dire tout le plaisir que j'ai à me trouver parmi vous ce matin, aux côtés de mes collègues de gouvernement, pour cette séance inaugurale de notre colloque international sur l'éducation à l'environnement pour un développement durable. La présence de quatre ministres à cet événement est significative de l'importance que le gouvernement accorde à ce sujet.
Ce colloque est l'aboutissement d'un processus qui a commencé avec la mission confiée au Professeur Michel Ricard, chargé par le Premier ministre de proposer au gouvernement un programme d'éducation et de formation à l'environnement.
L'essentiel de ses propositions est contenu dans notre stratégie nationale de développement durable, adoptée par le gouvernement en juin 2003. J'aimerais, ici, rendre un hommage au Professeur Michel Ricard, organisateur de ce colloque, dont l'aide nous a été extrêmement précieuse. Je souhaite l'en remercier personnellement.
Nos sociétés ont connu au cours de ces derniers siècles un prodigieux développement dans de très nombreux domaines, améliorant notre confort, notre santé et notre sécurité.
Toutefois, vous le savez, une menace globale préoccupante assombrit notre avenir: c'est le risque d'une rupture grave des équilibres écologiques de notre planète du fait des activités humaines. Les conséquences de ce phénomène sur le développement de nos sociétés, dont nous commençons déjà à être les témoins, pourraient être incalculables.
Comme le Président de la République l'a souligné avec force à Johannesburg, il y a péril en la demeure. L'heure est suffisamment grave pour que nos sociétés se posent, sans tarder, un certain nombre de questions fondamentales : des questions sur ses modes de pensée et ses valeurs et des questions sur les comportements à l'égard de notre environnement. Ces questions doivent déboucher sur une vraie prise de conscience de l'urgence de la situation pour faire évoluer ces comportements afin de préserver l'écosystème de la terre.
C'est pourquoi l'éducation à l'environnement est si fondamentale car elle constitue le passage obligé vers ces nécessaires changements. Le Président de la République lui-même a souhaité qu'elle figure dans la charte de l'environnement qui sera adossée à notre constitution.
Il faut le dire, le travail, en France, est déjà bien commencé. Et je sais qu'il l'est aussi dans nos pays amis de la francophonie largement représentés à ce colloque. Nous les remercions, d'ailleurs, d'être venus partager avec nous leur expérience.
En adoptant, en juin 2003, la Stratégie nationale de développement durable, le gouvernement français a mis en place un cadre, évolutif dans le temps, permettant l'engagement de tous les acteurs, citoyens, administrations, professionnels, élus, vers ces changements de comportements, de modes de production et de consommation qui doivent devenir durables.
Cette primauté de la responsabilité de tous dans cet enjeu est clairement soulignée par la place accordée au " Citoyen, acteur du développement durable ", dans le premier axe d'actions de notre stratégie nationale.
En définitive, ce que nous appelons de nos voeux c'est l'émergence d'une éco-citoyenneté, c'est-à-dire une société où chacun se sente responsable de l'environnement commun à tous.
Vos travaux de ces deux jours vont constituer, à cet égard, une contribution majeure. J'ai pris connaissance avec grand intérêt des réflexions préparatoires aux différents ateliers prévus dans ce colloque. Elles augurent de la richesse des débats et de la qualité des recommandations que vous serez amenés à nous faire sur les grands objectifs de cette manifestation.
Nous attendons beaucoup des expérimentations dans les établissements scolaires, lancées sur l'initiative du professeur Michel Ricard. Je sais les difficultés rencontrées par les enseignants qui ont courageusement accepté d'en être les pionniers. Je sais également que nombre d'entre eux s'en félicitent. Je souhaite leur rendre hommage.
J'aimerais, ici, adresser mes remerciements aux inspecteurs généraux Michel Hagnerelle et Gérard Bonhoure pour leur rapport d'avril 2003, qui a joué un rôle déterminant dans le renouveau de notre politique d'éducation à l'environnement dans le système scolaire.
Le colloque de la Direction de l'enseignement scolaire de décembre dernier, auquel j'ai participé, a également constitué une étape déterminante dans ce renouveau.
En ce qui concerne l'observatoire national de l'éducation à l'environnement pour un développement durable, je suis heureuse de vous annoncer qu'il est en cours de création grâce aux partenaires du comité de pilotage :
- le Muséum national d'Histoire naturelle, qui l'accueille
- l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
- le Collectif français pour l'éducation à l'environnement,
- Enfin, les ministères chargés de l'éducation nationale, de l'agriculture, de la recherche ainsi que mon propre département ministériel.
D'autre part, le délégué général de l'observatoire, Monsieur Fréderic Treffel, a été nommé.
Mesdames, Messieurs, je vous souhaite un colloque pleinement réussi.
(Source http://www.environnement.gouv.fr, le 15 avril 2004)